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4,16

sur 1040 notes

En hiver, sur un plateau montagneux français recouvert de neige, sur lequel quelques fermes isolées remplissent l'espace, une femme disparaît.
Tour à tour, les personnages vont narrer l'intrigue de leur point de vue permettant in fine au lecteur d'avoir un point de vue panoramique.
Formidable, magnifique, bluffant. Ce roman est d'une qualité littéraire remarquable dont la construction est un exercice de haute voltige. Il met en exergue le principe dérisoire de la vérité, celle qui n'appartient qu'à celui qui l'énonce dans l'ignorance de celle des autres.
Un des meilleurs romans que j'ai lu ces dernières années
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Magistral ! Quelle belle découverte ! Ce roman noir, brut, authentique est un petit bijou. Le récit commence dans le parc des grands Causses dans le Massif Central avec la disparation d'Evelyne Ducat, femme d'un ancien gamin du pays, revenu s'installer dans la région après avoir fait fortune. Cinq personnages seront liés à cette disparition. Alice : l'assistante sociale infidèle, Joseph : l'éleveur solitaire et dépressif, Maribé : la styliste en mal d'amour, Amand : le jeune brouteur africain et enfin Michel : le gendre pas si idéal que ça. L'écriture de Colin Niel est vive, fluide, intimiste…on a l'impression d'avoir un ami à côté de nous qui nous raconte une histoire. Et quelle histoire ! L'intrigue est une sorte de puzzle : on étale les pièces pour avoir une vue d'ensemble, puis on prend le temps de les détailler, on essaie de les emboîter avec plus ou moins de succès puis soudain toutes s'imbriquent les unes dans les autres comme une évidence. Les personnages sont attachants car profondément humains et les thèmes abordés sont tristement actuels : la solitude, l'isolement, le mal d'amour. Ces-derniers nous concernent tous et nous poussent parfois à commettre des actes désespérés. J'ai dévoré ce livre : il contient TOUT ce que j'aime. Inutile de vous dire que j'ai le projet de découvrir les trois précédents ouvrages de l'auteur et que je me réjouis de la sortie de son nouveau bébé le 3 octobre prochain !
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Durant un rude hiver, Evelyne disparaît dans une région montagneuse. Plusieurs protagonistes racontent leurs jours avant et après cette disparition. Chacun à sa manière dévoile une clé de l'énigme. Entre l'assistante sociale, les agriculteurs, une jeune amoureuse, un nigérien..., plus qu'un polar, ce livre transmet des portraits de personnages et d'humains dans leur milieu de vie. Pas de faux semblants.
Très original sur sa construction, j'ai aimé ce policier même si j'en avais deviné le coupable sans avoir son mobile.
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Une femme a disparu alors qu'elle était partie se promener sur les Causses. Seule sa voiture a été retrouvée, abandonnée à l'entrée du village.

A travers un roman choral scindé en quatre parties, chacune réservée à un narrateur, Colin Niel nous emmène dans la campagne profonde, celle où les agriculteurs qui ne meurent pas vivent seuls avec leurs bêtes.

La construction du roman est vraiment efficace. On commencera avec la voix d'Alice, mariée à un fermier qui élève des Aubrac, assistante sociale venant en aide aux cultivateurs en détresse. Elle ne connaissait pas la disparue, elle a d'ailleurs d'autres problèmes... son amant semble se faire distant.
Quelques pièces du puzzle seront mises en place après ce premier quart de roman. Mais ce sera pour épaissir le mystère plus que pour dénouer la situation.

Les deux parties suivantes apporteront chacune leur pierre à l'édifice. Et tout l'art de l'auteur est de nous apporter petit à petit de plus en plus d'éléments nous permettant de nous faire une meilleure idée de ce qui a bien pu se passer cette froide journée de janvier tout en augmentant les interrogations. Et le lecteur que nous sommes ne pourra pas refermer le livre, tant l'intrigue finit par nous prendre aux tripes, parce qu'on s'attache à ces villageois, chacun seul à sa manière. Et comme l'auteur est parvenu à bien nous représenter cette bourgade éloignée de toute grande ville, ces gens qui se croisent, taisent des secrets,... nous aussi on veut savoir où est passée Evelyne Ducat.
Au-delà de l'intrigue policière, Colin Niel entre dans la psychologie des personnages et aborde essentiellement le thème de la solitude, qui peut prendre plusieurs formes et que chacun aborde à sa manière. La toile de fond, reposant sur la désertification de nos campagnes, la difficulté de vivre seul alors qu'il est parfois tout aussi difficile de vivre en couple, ne sert pas que de prétexte au suspens; c'en est une des clefs.

Et puis la quatrième partie va tout faire basculer. le lecteur est cuit, il quittera son fauteuil plus tard car il ne sera définitivement pas possible de lâcher ce roman sans connaître le dénouement.
Et après la dernière phrase (qui a toute son importance), il se dira "p..., que c'était bon !"
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Seules les bêtes de Colin Niel était depuis longtemps dans mes intentions de lecture, depuis sa publication en fait… Et puis, la gestion de ma LAL étant ce qu'elle est, je l'avais un peu oublié.
Alors, naturellement, j'ai tout fait pour ne pas manquer le film de Dominik Moll, adapté de ce roman… Et j'y ai reçu une telle claque que je n'ai eu de cesse de me procurer enfin le livre ! À un ami qui s'étonnait de ma démarche car, en effet, je savais le pourquoi du comment et avais déjà vu se dénouer l'impossible écheveau de cette histoire, j'ai répondu que j'avais besoin de la chose écrite, d'aller plus loin dans cet enchainement de circonstances, de savoir tout ce qui n'était pas dans le film…

Un thriller magistral… Des destins croisés autour de la disparition d'une femme dans une région isolée où les hommes et les femmes gardent jalousement leurs rêves et leurs secrets tandis qu'à l'autre bout du monde, des liens se nouent et s'attachent autour d'autres désirs.
Les personnages, après avoir crevé l'écran, se sont imposés à moi dans une polyphonie angoissante, une alternance de points de vue qui s'imbriquent à la manière d'un puzzle fatal… Chacun parle à sa manière et l'auteur a su donner à chacun(e) une réelle identité, une personnalité attachante et une véritable présence : une assistante sociale mal dans son couple, son amant, vieux garçon solitaire, une jeune femme complètement perdue, le mari de l'assistante sociale aux prises avec son exploitation, ses rêves brisés et son mal-être, un « brouteur » africain… Tout sonnait juste dans un effet de réel tragique et inéluctable… Pour continuer à répondre à mon ami, oui, je savais, et pourtant je découvrais toute une mécanique, huilée, parfaite…
Je n'avais pas vu passer les deux heures que dure le film… le livre m'a autant, si ce n'est plus, captivée, embarquée, malmenée… Je n'étais plus incrédule mais toujours subjuguée… Tous ces JE résonnent, convainquent. On ne peut qu'être admiratif(ve) face à une telle maîtrise de l'action, du suspense mais aussi de la psychologie des personnages.

Des hommes, des femmes et des bêtes… Seules les bêtes, nous annonce le titre… Les bêtes, ce sont toutes les créatures animales ; mais les hommes peuvent se comporter avec bestialité, obéir à des instincts primaires. Dans ce roman, il y a des éleveurs de brebis et de vaches, ce bétail qui demande tant de soin et de présence, jour et nuit, pour les agnelages et les vêlages, ce bétail dont il faut nettoyer les litières en hiver, qu'il faut nourrir hors des périodes d'estives… Il y a aussi un chien qui porte un nom humain… Ce mot, « bête », véhicule une impression de force et de violence et, paradoxalement, une notion de manque de discernement ou d'absence d'intelligence, une idée de posture bornée, têtue, à la fois simple et obtuse, voire une suspicion de débilité. Comme ce titre est bien choisi ! Comme il résume à lui seul toute une ambiance lourde, dérangeante, fantasmée et, en même temps toute une connotation naïve, absurde et pathétique…
Les personnages expérimentent tous une forme de solitude, au sens strict quand ils vivent seuls, éloignés des autres, isolés ou livrés à eux-mêmes, au sens figuré dans une relation de couple qui bat de l'aile ou encore au sens moral quand les décisions prises et les actes commis ne permettent plus de retour en arrière. Si chacun(e) est unique, évolue dans son propre univers, ses rêves et ses désirs intimes, ils sont tous cependant liés deux par deux car en couple, amant(e)s, rivaux ou autres (je ne peux développer plus sans divulgacher)… Une même personne peut ainsi se trouver reliée, simultanément, à plusieurs interactions et l'ordre des voix chorales de la belle orchestration mise en oeuvre par Colin Niel se révèle une véritable montée en puissance, sans temps mort : une réussite.

Ce livre est passé dans une véritable urgence de ma LAL à ma PAL ; j'ai choisi la version audio, admirablement lue par Grégory Nardella. Je sais déjà que je relirai ce roman, même en connaissant toutes les ficelles de l'écheveau.
Force des d'avouer que j'ai aussi acheté, mais en livre papier cette fois, la trilogie guyanaise : Les Hamacs de carton, Ce qui reste en forêt et Obia
Colin Niel, je dois vous dire, qu'avec ou sans marabout, me voilà « attachée » à votre plume… Affaire à suivre.
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Incroyable.
Cela fait bien longtemps que je n'avais pas lu un aussi bon roman policier.
Bien écrit, bien ficelé.
Prenez une assistante sociale en mal d'amour, un agriculteur vieux garçon, à moitié schizophrène, avec des moeurs bien étranges (c'est le moins que l'on puisse dire !), une fille borderline complètement paumée, une bourgeoise classe mais manipulatrice et malsaine, un petit délinquant en Afrique roué et malin qui vit d'escroqueries à la petite semaine, une terre de labours et de bêtes, des paysages fulgurants de beauté, la solitude qui rend fou, ou presque, comme Michel, et vous obtiendrez un roman merveilleux.
Roman à plusieurs voix, à chacun sa vérité, j'aime particulièrement cette construction dans un roman. Cela l'enrichit, le transporte, lui donne sa colonne vertébrale.
Et surtout, cela fait montre d'un talent indéniable, car à chaque fois sa propre langue, avec ses particularités et son authenticité.
La fin est géniale, au sens propre du mot.
Je me suis interrogée sur le titre. Seules les bêtes sont peut-être exemptes de folie, de cruauté, de solitude ou d'inconstance. Tous ces failles inhérentes à la condition humaine, ou plutôt inhumaine.
Quel talent a ce Colin Niel !
Merci à Berni qui, grâce à sa critique, a su trouver les mots pour me donner envie de le lire, moi qui était quelque peu en "panne de lecture".
Du coup, je vais lire Les hamacs de carton.
Allez-y, vous ne serez pas déçu.
Promis.

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Voici le roman qui ouvre mon millésime de lectures 2023. Et qui me laisse penser que cette année sera littérairement riche.
Ce livre trainait dans ma pile à lire depuis plusieurs mois. Je ne me souviens même plus par quel truchement il y est arrivé. alors quand je l'ai vu en rayon à la bibliothèque, je l'ai pris machinalement.
Mais je l'ai lu tout sauf machinalement. C'est un de ces polars comme je les aime : original, au rythme soutenu, qui distille les indices, les morceaux du puzzle, sans pour autant dévoiler le dénouement. Point de cadavre sanguinolent à chaque coin de chapitre. Mais des taiseux, des mystères, des gens qui ont l'air bien et finalement pas tant que ça mon p'tit monsieur !
Ambiance campagne paumée en plein hiver à la Franck Bouysse, mais avec un je ne sais quoi de différent qui fonctionne bien. Je vous préviens, chaussez vos bottes et équipez votre voiture de pneus neige, on n'est pas sous les cocotiers ni place de la Concorde. ça sent le foin, le chien mouillé, la soupe réchauffée, la vache tiède.
Les voix des différents personnages se succèdent avec habilité, chacune apportant un morceau du tableau complémentaire.
L'auteur a bien adapté la narration à la personnalité qui s'exprime. A tel point que pour l'un d'eux (je ne dirais pas lequel) cela fait un peu forcé les quelques premiers paragraphes. Comme une femme trop maquillé. Mais finalement on s'habitue et on a du mal à l'imaginer sans maquillage.

Alors faut-il le lire ? Oui. Bon moment de divertissement littéraire. J'en lirai d'autres du même auteur je pense. Je recommande aux fans de Karine Giebel (même si c'est plus soft), et Franck Bouysse.
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"Seules les bêtes" c'est un roman à l'atmosphère prenante dès les premières pages...

Un territoire rural, un climat difficile, des exploitations agricoles qui subsistent difficilement, la solitude des paysans. Une solitude tellement profonde qu'elle peut vous faire perdre la boule. Et c'est dans ce contexte qu'une femme disparaît...

Différents personnages, liés les uns aux autres, vont successivement prendre la parole, permettant de faire avancer l'intrigue... jusqu'au cinquième et dernier protagoniste, qui fera le lien entre tous. Des narrateurs si différents les uns par rapport aux autres, mais finalement tous en quête d'amour... même si celui-ci prend pour chacun d'entre eux des formes différentes.

Alors oui, comme pour d'autres lecteurs, le quatrième personnage, son rôle, m'a surpris. Je ne voyais pas l'histoire prendre une telle direction, quitter sa terre d'origine. Ce moment de surprise digéré, je dois toutefois admettre que le récit demeure très cohérent.

"Seules les bêtes" est un roman choral magistral, habile dans sa construction, bien que tiré par les cheveux sur un ou deux points. Mais ne boudons pas notre plaisir ! Ce roman, qui tient à la fois de Franck Bouysse et de Ron Rash, je l'ai littéralement dévoré...
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Je remercie vivement la médiathécaire du Guichet qui m'a proposé ce livre noir d'un auteur français qui m'était inconnu.
Ce livre a d'ailleurs été récompensé à plusieurs reprises ( dont Quais du Polar 2017) et a été adapté au cinéma en 2019.
Ce livre nous emmène dans le monde rural, dans la région des Causses où règne rigueur, rudesse et solitude.C'est un roman choral où chaque personnage nous dévoile une partie du puzzle, même si la vérité se dérobe pour nous surprendre finalement.
J'ai apprécié l'écriture structurée du roman,l'intrigue et les personnages tellement humains, si réels, je vous invite chaleureusement à le lire si vous aimez les romans noirs.Quant à moi, je vais suivre cet auteur au talent certain. Il a d'ailleurs publié un autre roman noir en septembre, j'ai hâte de le lire !
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C'est en voyant le film récent de Dominik Moll que j'ai eu envie de lire le livre qui l'avait inspiré. La construction en 5 parties qui racontent l'histoire de points de vue différents composent un puzzle qui, une fois achevé, donne toutes les clés d'un écheveau bien construit, original et garant de belles surprises. La solitude est le point commun de tous les personnages en quête éperdue d'amour chacun à leur façon. On passe du climat rude des paysans éleveurs des Causses à la chaleur d'une ville bruyante de Côte d'Ivoire sans trop s'étonner. Bon moment de lecture bien mis en scène également .
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