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sur 125 notes
Avec Brainless, les éditions Gulf Stream lance une nouvelle collection : Electrogène et on peut dire que ce roman ovni de Jérôme Noirez donne le ton ! Loin de ressembler aux romans actuels d'horreur et de zombies, Brainless nous entraîne dans le quotidien d'un adolescent ordinaire, revenu d'entre les morts….

Voici donc l'histoire de Jason surnommé Brainless depuis l'enfance parce qu'il est considéré comme un idiot et n'a pas un physique de rêve. Dans les premières confidences de Jason, on apprend que cet adolescent considéré par tous comme un « naze », a contribué au sauvetage de plusieurs de ses camarades lors de la tuerie épouvantable qui s'est produite dans le lycée de Vermillon, le 21 septembre 2014. Comment ? c'est ce que Jérôme Noirez va nous révéler au fil des chapitres de Brainless

Brainless est un roman atypique qui va jusqu'au bout de l'horreur et du gore. Ne soyez pas surpris d'avoir au cours de votre lecture quelques haut-le-coeur et d'afficher à d'autres passages une mine dégoutée. Jérôme Noirez ne fait pas dans la délicatesse et il décrit sans détour le SCHJ tel que Jason le vit au quotidien.
Mais Brainless ne raconte pas seulement les aventures d'un adolescent nourrit au formol et à la viande crue, froid, incapable de respirer et parfois même de réfléchir correctement depuis sa mort. Non, Brainless suit aussi d'autres parcours d'adolescents qui gravitent autour de l'ado.
Il y a d'abord Ryan, son « meilleur » ami obèse, un brin pervers, qui se prend pour un détective privé et s'habille en jaune poussin.
Il y a ensuite Cassidy, la sublime fille qui s'est tapée tous les mecs canons de son collège et a décidé de faire un malheur au lycée. Elle est à la tête du « club des salopes » et ne supporte pas les ringards.Puis il y a Tony, le capitaine de l'équipe de football américain, l'autre playboy qu'on croit sans cervelle et qui convoite Cathy, la meilleure ( puis petite) amie de Jason et son look gothique.
Enfin, il y a Jim et Tom, les deux cinglés qui veulent tout faire péter…

Brainless est un roman déroutant. le scénario tient finalement à un fil puisque l'intrigue suit tous ces personnages au fil des jours après la rentrée scolaire. Jérôme Noirez raconte ainsi quelques instants de la vie d'adolescents qui seront plus tard confrontés à la barbarie de deux d'entre eux. L'auteur esquisse surtout des portraits et fait entrer le fantastique et l'horreur dans cet univers caricatural de l'adolescence américaine. Ces portraits ironiques et sans concession nous passionnent et on a envie de découvrir le parcours, au milieu d'eux, de Jason.
Le récit tire son épingle du jeu et son intérêt en étant radicalement différent des romans traditionnels sur les zombies. Je regrette juste que l'origine du SCHJ ne soit pas donnée malgré une piste évoquée en fin d'ouvrage.
Lien : http://www.lirado.com/brainl..
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Ce roman est la première parution dans la nouvelle collection, "Electrogène", des éditions Gulf Stream.

La 1ère chose que j'ai noté et adoré, c'est le design de ce livre. Si la couverture reste en apparence simple, elle est pourtant belle et efficace, tout en rapport avec l'histoire. Et puis, la tranche des pages est teintée en orange, ce qui rappelle la couverture et la 4ème de couverture.

Nous suivons donc Jason dit « Brainless », un adolescent zombie qui fait son entrée au lycée et qui va devoir faire face aux difficultés qui en découlent, ainsi qu'aux projets macabres de certains élèves.
Le récit s'ouvre d'abord sur des confidences de Jason qui nous parle d'une tuerie dans le lycée de Vermillon aux États Unis le 21 septembre 2014, événement qu'il a vécu de l'intérieur. Puis on reprend la narration normale qui débute le jour de la 1ere rentrée de Brainless dans ce lycée.

Brainless, c'est le surnom de Jason, surnom devenu sa seule appellation. Garçon au physique plutôt ingrat et quelconque, tout le monde le considère comme idiot, d'où le surnom.
Brainless est un héros peu commun à suivre. Il est lent mentalement parlant, ignoré voir détesté par les autres, ce n'est clairement pas un canon de beauté non plus, bref autant dire qu'il n'a rien à voir avec les héros habituels, et j'ai de suite adoré ça !
Mais surtout, Brainless n'est pas seulement un "naze". En effet, il est revenu d'entre les morts après son décès quelques jours après ses 16 ans. Depuis, il doit s'injecter du formol pour ne pas pourrir, il ne dort plus, ne respire plus et ne peut manger que de la viande crue. Il est atteint du SCHJ (Syndrome de Coma Homéostatique Juvénile), en clair c'est un zombie. Mais son quotidien n'a pas changé plus que ça finalement, hormis ces quelques détails.
Son cerveau fonctionne au ralenti, il ne se souvient pas de tout, mais manger de la cervelle le rend plus lucide (pour un court instant).

On suit aussi d'autres personnages, comme Ryan, le gros garçon lui aussi rejeté qui joue aux détectives la nuit et qui se retrouve à être l'espion du directeur du lycée pour ne pas être puni.
Cassidy est la belle fille à la tête du "club des salopes", qui ne supporte pas les ringards et n'aime que le luxe et les beaux garçons. de suite on ne l'apprécie pas, par contre je n'ai pas bien saisie son importance pour l'histoire (hormis être la cause de la punition de Ryan).
Tom est le beau garçon de Terminale que Cassidy veut séduire mais qui n'a d'yeux que pour Cathy, la gothique. Mais il n'ose pas l'avouer à ses potes, et la demoiselle n'est pas du tout intéressée.
Cathy, elle, est une jeune fille végétarienne au look gothique qui aime le calme et l'originalité. Les gens banals ne l'intéressent pas, contrairement à Brainless, qui sort du commun.
Tony et Jim sont deux amis qui, sous leur apparence de gentils garçons serviables et studieux cachent une nature aimant la violence.

L'intrigue suit tous ces personnages au fil des jours après la rentrée scolaire. On ne sait pas bien ce qu'il va se passer au départ, mais la première "Confidence de Jason" nous aiguillonne un peu. le récit est d'ailleurs régulièrement entrecoupé de ces "Confidences de Jason", courts chapitres à la 1ème personne dans lesquels Brainless se confie à nous, notamment concernant sa mort et ce qu'il s'est passé ensuite (et donc avant la rentrée au lycée).
Pendant une bonne partie du roman, l'intrigue évolue doucement, de même que les personnages. Bien évidemment les choses finissent par s'aggraver et à mal tourner, nous amenant à ce mystérieux évènement du 21 septembre mentionné dans le 1er chapitre.
Brainless, lui, se fait une amie, qui devient sa petite-amie. Cathy n'a pas peur de lui, au contraire elle est fascinée et ne le considère pas comme anormal.

C'est un récit fluide et agréable à lire, intéressant et sortant des classiques romans de zombies. Par contre je regrette un peu que l'origine de ce syndrome SCHJ ne soit pas donnée. Les docteurs et Brainless ont divers hypothèses, mais pas de réponse claire.

Le SCHJ est un syndrome peu connu des scientifiques (dans l'histoire bien sûr) mais qui pourtant touche de plus en plus d'adolescents aux États Unis.
Les chercheurs ne savent toujours pas à quoi il est dû, mis à part qu'il faut que l'adolescent meurt pour "renaitre" ensuite, le laissant tout de même plus mort que vivant.
Parmi les touchés, on distingue deux catégories : les alphas, qui peuvent continuer à vivre un semblant de vie normale avec quelques changements, et les bêtas, qui eux deviennent agressifs, plus proches des zombies tels que nous les connaissons.

En tout cas, ce fut pour moi une très bonne lecture, qui change des récits de zombies que j'ai pu lire, et je vous la conseille sans soucis.
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J'ai adoré ce livre que j'ai trouvé très drôle. Brainless, c'est Jason. Lors d'un concours du plus gros mangeur de maïs, il s'étouffe et meurt. Puis revient à la vie. Enfin...
C'est un roman jeunesse qui se déroule au lycée. On suit en parallèle les "confidences de Jason" qui s'intercalent entre les chapitres du récit de sa rentrée, des projets "romantiques" des garces du lycées, des projets sanglants de 2 bons élèves, des péripéties du meilleur ami de Brainless qui a un but dans la vie: être un grand détective privé, le désespoir du proviseur qu'on a obligé à accueillir un zombie dans son école...
Il faut dire que, si Brainless n'était déjà pas une flèche avant de mourir (d'où son charmant surnom), depuis qu'il est mort, c'est pire: mémoire et concentration lui font cruellement défaut! En plus des injections quotidiennes de formol (pour ne pas pourrir sur pied) il doit suivre un régime strict : viande crue et quasi rien d'autre. Et voilà qu'arrive Cathy, végétarienne gothique sensible aux charmes de Jason...
Je le recommande chaudement.
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Merci à Babelio et au édition Gulf Stream pour l'envoie de se livre et la rencontre avec l'auteur.

J'aime beaucoup la couverture. c'est elle qui m'a en premier lieu attiré. Un cerveau sous cloche comme attendant un propriétaire ou un futur repas. J'ai été intriguée de suite par ce roman et son résumé.

Le début du roman est très humoristique à mes yeux. on découvre Jason, adolescent banal et ralenti / mou, d'où son nom Brainless. Il décide un jour de participer à un concours de maïs, dont le but est de manger le plus de maïs possible ne peu de temps. Lors de ce concours, Jason s'étouffe et meurt. Il nous livre ses pensées par rapport à celle ci car oui, il faut le préciser, l'adolescent est revenu à la vie. Il se défini aujourd'hui comme un zombie, même si son médecin préfère le mot de « survivant ». Il doit continuer à vivre normalement tout en cachant sa nouvelle condition. Être un « mort-vivant » n'est pas simple tout les jours. On suit les pensées et la vie de tout le jours de ce drôle de personnage et son entrée au lycée.

On suit à la vie ce que pense Jason sur certains moments de sa vie et le moment présent. J'ai apprécié cette alternance entre la pensée du jeune homme et la narration.

Jason est touchant de par sa différence. Il est ralenti mais sa particularité qui le différencie tant le rend attachant.
Les personnages sont tournés en dérision, mis en scène de telle façon qu'on les trouve drôle, agaçant ou loufoque. certains donne un peu de fraicheur à l'histoire. Ils sont pas forcément importants mais il apportent un petit quelque chose au récit.


Jérôme Noirez revisite le mythe du zombie. Nous laissons tout nos apriori dehors et j'ai découverte cette nouvelle espèce en tant que lectrice avec des yeux d'enfants.

Je trouve qu'il met en avant un sujet important et qui touche de plus en plus nos générations, celle de le violence chez les jeunes. Cette violence gratuite et venant aussi des vidéos que l'on trouve sur internet.
De plus, la vie américaine est tourné en dérisoire, elle mène le lecteur à une réflexion.

Ce livre est drôle, fou, et surtout à prendre au second degrés! C'est un moment de détente et de laisser aller. L'écriture est simple, fluide et agréable. C'est une lecture rapide sans prise de tête. C'est un roman qui est à prendre à la légère, pas du tout au sérieux. C'est une histoire très étonnante, pétillante et agréable. Il y a un peu d'action en plus des émotions qui sont mises en avant. Un beau mélange qui fonctionne bien ensemble.

La fin est un peu comme le début, simple et sans prise de tête. Je ne dirai pas ce qu'il se passe mais j'ai préféré l'histoire en elle même. La fin m'a pas surprise mais elle est fidèle à l'histoire.

J'ai un autre regard sur ce livre après avoir rencontré l'auteur. Cette rencontre m'a permis de comprendre les raisons et le somatisations qui l'ont poussé à écrire ce livre. J'ai encore plus apprécié ce livre après ce que l'auteur nous a raconté.

Finalement, c'est un roman que j'ai bien aimé de part le fait que le zombie est revu et qu'il y a beaucoup d'humour. Un bon moment de détente où le spages défilent assez vite.
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J'ai bien aimé car derrière cette histoire c'est une critique de la société américaine et ses dérives, une description de tout les stéréotypes possibles. C'est un page-turner qui devrait plaire aux ados et jeunes adultes. la galerie de personnages leurs rappellera certainement quelques personnes.

Un OVNI livresque qui en plus d'avoir un contenu original, a une couverture originale et la tranche du livre orange ajoute à la beauté de l'objet livre. Il sera inratable dans les rayons des librairies. C'est le premier titre d'une nouvelle collection de la maison d'édition Gulf Stream qui se nomme ELECTROGENE, c'est tout un programme ! Il y a eu un réel effort qui sans nul doute sera récompensé par un succès de librairie.

Par contre, il n'est pas à mettre entre toutes les mains , bien qu'il s'adresse aux adolescents je le conseillerais plutôt à partir de 15 ans. Et ce , en raison des nombreuses scènes gores, d'un langage châtié et de scènes de vivisection et autre réjouissances sanglantes. L'auteur fait références à des livres, des films d'horreur et use d'un humour à degré qui peut sembler lourd pour certains mais qui m'a fait rire. le style est fluide, simple et séduisant, je ne me suis pas ennuyée même si au début j'ai eu quelques réticences car je connaissais l'auteur sous un autre style de littérature, elles se sont évanouies très vite.

J'aime de façon générale les romans qui parlent de sujets sérieux sous des airs désuets ou détachés c'est le cas ici. Car il s'agit quand même d'une critique de la société américaine et de ses jeunes qui cherchent un avenir et qui se cherchent. La thématique de la mort est omniprésent.

Un livre vraiment novateur que nos ados et jeunes adults devraient adorer.

VERDICT

Offrez-le à vos ados, cool attitude assurée ! Pour les fans d'horreur, de thriller, de zombies et de teen moovies.
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Entre ses confidences et le récit d'un narrateur externe, on découvre sa nouvelle vie jusqu'à l'événement majeur qui se profile doucement au fil de na narration.
Même s'il y a quand même une bonne part d'absurdité et de grotesque, j'ai trouvé ce texte finalement proche de la réalité. La banalité dans le récit se mêle à la perfection avec l'originalité de la situation et l'impossible devient désormais possible. Point de tragique, point de comique, mais un juste milieu bien trouvé entre la folie, les abondants clichés (on nage en plein caricature avec ces lycéens) et la banalité. le tout est très plaisant !.................
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Jason est un ado marginal, pas très intelligent (d'ailleurs, tout le monde l'appel brainless, même sa mère, son père et le reste de sa famille), pas très populaire, pas très beau ... bref, il est plutôt médiocre. Lorsqu'il décède bêtement en participant au concours du plus gros mangeur de maïs et revient à la vie, sa médiocrité ne va pas aller en s'arrangeant.
A part cet incident, c'est un ado plutôt normal, sauf quand il se demande quel goût aurait la cervelle de ses camarades de lycée... Mais parmi ses camarades de classe, certaines ont des projets bien plus dangereux.

Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions Electrogène pour m'avoir permis de découvrir ce roman que j'ai tout bonnement adoré !

Pourquoi je l'ai adoré ? Pour eux choses.
Tout d'abord, l'écriture de l'auteur sans laquelle je n'aurai peut être pas apprécié ma lecture. Elle est pleine d'ironie, d'humour noir et de réflexions. Ce récit a au final un rythme assez lent qui d'habitude ne me conviendrait pas, mais ici, il y a un petit quelque chose qui accroche le lecteur, lui donne envie de lire la suite. Si le rythme n'est pas rapide, le récit n'est pas linéaire pour autant. La construction de l'intrigue doit donc être pour beaucoup dans l'accroche. En effet, le roman commence par la fin !! ... mais je n'en dit pas plus.
Enfin, ce qui m'a vraiment fait aimer ce livre est que j'ai été surprise. Je m'attendais à lire une énième parodie de zombies, peut être un peu lourdingue avec des "cerrrrrrrrrrveaux !!" un peu intempestifs ... et il n'en est rien !
Ici vous trouverez une réelle réflexion sur les préjugés, les apparences, et surtout, certains comportements extrêmes que les ados peuvent avoir. Entre méchancetés, harcèlement, drogue, sexe et violence, ce récit fait totalement écho aux déviances de certains ados américains.
L'auteur se sert du côté "zombie" pour mettre en perspective le fait que le monstre n'est pas toujours celui que l'on croit.

C'est un roman très bien mené par l'auteur, drôle par moment, horrifiant à d'autres, mais surtout, il ne laissera pas indifférent.
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Brainless est un roman qui revisite la figure du zombie ainsi que ses origines, et qui tourne en dérision la société américaine et ses dérives. le récit prend la forme d'un teenmovie avec ses personnages totalement clichés, l'humour noir en plus ! Une belle découverte, qui m'a donné envie d'en découvrir plus sur cet auteur à la plume savoureuse^^
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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Beaucoup d'humour dans ce roman truculent qui nous place dans la peau d'un mort-vivant !
Je connaissais Jérôme Noirez par ses romans dans la collection "Courants noirs" (chez Gulf stream), et j'ai été surprise de le voir se lancer dans le genre horrifique. Mais il fait ça très bien ! On retrouve son style si prompt à créer une ambiance, et surtout, il nous offre une peinture désabusée des jeunes Américains particulièrement drôle !
Tout commence avec le personnage principal, gentil crétin fan de films d'horreur (Jason est le prénom du tueur dans Vendredi 13) qui devient le héros de sa propre histoire de morts-vivants. Déjà surnommé "Brainless" ("sans cervelle") de son vivant, il ne semble guère différent aux yeux des autres depuis qu'il est mort. le roman alterne entre un récit à la 3e personne et ses confidences à la 1ère. C'est leur complémentarité qui nous fait découvrir ce qui arrive à ce pauvre Jason et ce qu'il peut ressentir.
Autour de lui gravitent une mère dépressive, un obèse voyeur, une peste superficielle, un proviseur haineux, une gothique mystique, un quaterback frimeur, et surtout deux ados (Jim et Tony) qui, derrière leur sage allure, cachent une fascination morbide pour les armes automatiques... Si l'on se demande longtemps où l'auteur souhaite nous mener dans cette intrigue plutôt lente, on devine, lorsque ces deux-là entrent en scène, qu'ils ne sont pas étrangers à la tuerie annoncée en prologue.
Car à la différence de leurs camarades, ils ont des opinions à revendiquer, Jim et Tony : "Ce pays n'a plus ni morale ni principes (...). Faudra bientôt s'excuser d'être blanc et hétéro, d'être chrétien, d'être américain." Des propos abjects, mais au moins ont-ils le mérite d'exister. Les autres jeunes, en effet, ne sont que des esprits vides incapables de la moindre réflexion ni même d'une ombre de projet, à part draguer et s'engourdir encore plus le cerveau à grand renfort d'alcool et d'ecstasy... En réalité, les véritables zombies, ce sont eux.
Quant au final, il est tout simplement explosif ! La dernière ligne droite, minutée avec précision, est une enfilade d'actions et de scènes qui rivalisent d'atrocité, même si on n'échappe pas au happy end sentimental.
Un excellent roman d'horreur teinté d'humour, véritable satire de la jeunesse américaine, autour d'un héros zombie (et vice-versa) attachant - oui oui, c'est possible, mais prenez garde tout de même à votre cervelle !.. Et n'hésitez pas à écouter la Bande son du roman sur le site de l'auteur pour vous mettre dans l'ambiance !
Lien : http://www.takalirsa.fr/brai..
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"Brainless", c'est le surnom que Jason se traîne depuis toujours. Toute la petite ville de Vermillion dans le Dakota du Sud s'est mise progressivement à le désigner ainsi, si bien qu'avec le temps, ce jeune un peu simplet s'est fait une raison et a accepté son statut d'idiot local. Jason entre au lycée et son "absence de cerveau" risque de lui poser des problèmes...

Depuis quelques temps, la vie quotidienne et son lot d'informations à mémoriser est encore plus dure à gérer qu'avant. Pour être plus précis, disons que les choses se sont compliquées depuis qu'il est mort en s'étouffant avec des grains de maïs trop vite ingérés lors d'un concours de gobages d'épis..

En plus de préparer son sac de cours, se rappeler de se brosser les dents, il doit à présent bien penser à s'injecter quotidiennement du formol en intramusculaire pour ne pas pourrir et composer ses repas à base de viande crue. Bien sûr, personne ne doit savoir qu'il souffre de ce mystérieux (et ô combien gênant) Syndrome de Coma Homéostatique Juvénile qui touche de plus en plus d'adolescents américains, autrement dit qu'il est devenu un zombie. Alors, il se garde bien de dire qu'il est mort un soir d'été et qu'il s'est réveillé quelques heures plus tard, le coeur à zéro et le souffle inexistant, sans que personne ne puisse rationnellement expliquer ce phénomène. Intellectuellement, rien ne s'est arrangé, bien au contraire : ses capacités se sont même légèrement dégradées... Plus que jamais, la discrétion est de mise.

Il n'a pourtant pas d'inquiétude à avoir à ce sujet : les autres lycéens l'ignorent complètement quand ils n'ont pas en tête d'idée pour l'ennuyer. Ils ont tous leurs préoccupations, leurs centres d'intérêts plus ou moins superficiels, leurs projets plus ou moins glauques. Accompagnée de sa bande de pouffes, Cassidy la pom-pom girl se la joue H24 et passe son temps à se moquer des filles qui ne bénéficient pas d'un physique aussi avantageux que le sien. Son objectif du moment : séduire le beau Tom, la star de l'équipe de foot dont le melon surdimensionné ne passe déjà plus la porte. Rayan, ce garçon obèse qui aime s'habiller en jaune, joue les apprentis détectives dans Vermillion après avoir été "embauché" comme mouchard par le détestable proviseur Ortiz. Quand la nuit tombe, Tony et Jim, deux petits WASP à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession, font couler le sang et y prennent grand plaisir... A côté d'eux, un zombie comme Brainless a presque l'air d'un ange : il n'a même pas envie de manger de l'humain ! Seule Cathy, la gothique venue de Chicago, semble se démarquer de ses semblables et de leur mentalité qui retarde de deux siècles.

Dans l'obscurité d'un sous-sol, un drame se prépare.

Entre humour et horreur, une caricature des jeunes (et moins jeunes) américains

Jérôme Noirez se dit amateur de films d'horreurs ; eh bien ça se voit ! En mettant en scène un héros lui-même fan de Vendredi 13 et d'autres chefs d'oeuvre du genre, il s'en donne à coeur joie dans les dialogues et les références qu'il nous fait partager. de plus, lorsque l'idée vous prendra de scalper Brainless, vous verrez que l'auteur, plutôt connu pour ses ouvrages de fantasy, ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il dépeint certaines scènes prédisposées. Une fusillade, un choc malheureux en cours de sport, une dissection de rein de porc ou une altercation au cimetière qui tourne mal : chaque morceau de cervelle a son importance, qu'on se le dise... Âmes sensibles s'abstenir, même si le tout est saupoudré de quelques pincées de Scary Movie !

Toujours avec un sourire en coin, c'est un tableau de la société américaine brossé à grands coups de papier de verre qui s'offre à nous.

D'un côté, vous avez une bande de lycéens plus au moins aussi écervelés que Brainless dont les actes sont vains puisque de toute façon, leur avenir est déjà tracé en fonction de leur rang social. Riches et pauvres se gardent bien de se mélanger. de l'autre, des adultes tout aussi médiocres, hypocrites et parfois sadiques. Eux n'ont plus n'ont pas tous les mêmes valeurs. Les deux générations sont liées par deux drôles d'effets de miroir.

Celui de la drogue, tout d'abord. Eh oui, ces petits cachets oranges que Tom le footballeur distribue comme des bonbons lors de soirées qui en valent la peine sont ni plus ni moins fabriqués et dealés par leur prof de SVT, un homme qui ne semble vivre que pour disséquer les animaux et enseigner cet art subtils à ses bouchers d'élèves.

Celui de l'intolérance, ensuite, à travers le racisme, l'homophobie, le refus d'accepter le handicap mental. On la ressent aussi nettement dans les propos de Cassidy, de Jim et Tony, que dans les pensées profondes du proviseur Ortiz.

Les parents des jeunes personnages sont tous assez pathétiques et s'illustrent soit par leur maladresse _lorsque la mère de Cathy fourre des préservatifs dans le sac de sa sorcière de fille, soit par leur laxisme _les parents de Cassidy n'ont visiblement aucune prise sur la leader du "Club des Salopes", ceux de Tony et Jim, n'en parlons pas ! Soit par leur fragilité _l'hystérie de la mère de Brainless, soit par leur absence _à l'image son père. Que peut-on espérer de leurs enfants ?

La lecture de Brainless a réveillé en moi le souvenir de deux oeuvres auxquelles le roman semble faire écho, que ce soit voulu ou pas.

Au fil des pages, j'ai eu l'impression très nette de lire une transcription d'Elephant, le film de Gus van Sant. Il raconte, minute après minute, par un jeu de scènes répétées, la préparation et la concrétisation de la fusillade d'un lycée par deux élèves. Sans prétendre expliquer les motifs de cette tuerie, sans excuser, sans accuser, Elephant s'attache surtout à filmer et à fixer dans le temps les dernières minutes de vie de ces lycéens qui vaquent à leurs occupations sans savoir que la mort se dirige vers eux à grands pas.
Si les dernières pages de Brainless ressemblent beaucoup aux dernières minutes d'Elephant, la fin n'est pas du tout la même... et elle vaut le détour.

De manière beaucoup plus légère, l'histoire de Jason m'a fait penser à celle de Charlie, dans Des Fleurs pour Algernon. Je ne pense pas l'avoir fait plus haut, donc je profite de cette remarque pour préciser que Brainless est composé d'une alternance de chapitres racontés à la troisième personne par un narrateur omniscient et consacré à l'action principale, et de chapitres "confessions" narrés à la première personne par Jason lui-même. Ces derniers ne suivent pas forcément la chronologie des événements macabres qui se produisent à Vermillion. A eux-seuls, ils forment un "journal" dans lequel Jason nous livre des informations sur son passé de vivant et sur sa condition de zombie ; ce sont eux qui me font penser à Charlie Gordon et à son carnet dans lequel il consigne son évolution mentale. Tout comme Charlie, Jason se sent exhibé comme une bête de foire dans des conférences pseudo-scientifiques et vit mal la situation.

Histoire d'épouvante, journal d'un zombie, peinture de la jeunesse américaine à lire au 36° degré... Brainless un objet littéraire non identifié mais très rafraîchissant en cet été caniculaire ! Dévorez-le cru !

Lien : http://pulco-suivezlepapillo..
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