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EAN : 9791021023796
432 pages
Tallandier (11/05/2017)
3/5   7 notes
Résumé :
Zakia et Ali ont grandi dans deux fermes de la province de Bâmiyân en Afghanistan. Ils ont 18 et 20 ans et sont amoureux. Qu’il soit un Hazara, tribu chiite, et qu’elle appartienne à la tribu sunnite des Tadjiks, peu importe. Les familles sont contre mais Zakia s’enfuit et rejoint un refuge pour femmes. Elle s’en évade pour rejoindre Ali, poursuivie par sa famille bien résolue à laver son honneur par le sang. Commence une course poursuite à travers les montagnes, pu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En mai, lorsque notre cher réseau de lecteurs a organisé son opération masse critique, mon choix s'est rapidement porté sur « Un amour interdit » de Rod Nordland.
J'admets avoir opté pour cet ouvrage car l'Amour avec un A majuscule entre deux jeunes afghans dans une société patriarcale habituée aux mariages arrangés, était un thème qui me motivait et piquait, si j'ose m'exprimer ainsi, ma curiosité.
Le fait que ce soit une histoire vraie a été aussi important puisque je suis friande de ce genre d'écrit.
L'auteur, journaliste au New York Times, relate consciencieusement l'odyssée d'Ali et Zakia, devenus les « Roméo et Juliette » d'Afghanistan en défiant la culture et la religion par amour.
Mais qui sont ces jeunes amants et que leur est-il arrivé, au point de nécessiter l'écriture d'un livre ?
« Lui », il se prénomme Ali, âgé de vingt-un ans, il est chiite, d'ethnie Hazara.
« Elle », c'est Zakia. Dix-huit ans à peine, de confession sunnite, ethniquement tadjike.
Leur tort ? S'aimer alors que leur amour est impossible puisqu'ils sont d'origines opposées, aliénées par des siècles de conflits et de haine.
Ils ont grandi dans la province de Bâmiyân, en Afghanistan. Ont passé leur enfance, côte à côte, en travaillant dans des champs mitoyens, ont appris à se connaitre, avant de tomber amoureux alors que tout s'y oppose : la religion, la loi, les traditions, leurs entourages respectifs.
On plonge dans ce qui est emblématique des interdits qui pèsent sur la jeunesse, sur les relations amoureuses dans cette partie du monde.
Au fil des pages, on suit leur fuite, leur emprisonnement, les menaces de mort qui se terminent par un exil aux Etats-Unis…
Comme vous le constaterez en me lisant, ma note est de deux étoiles et demi seulement.
Pourquoi ?
Parce ce bien que ce bouquin raconte le périple triomphant de deux jeunes afghans amoureux qui ont défié leurs familles (plus précisément celle de mademoiselle) et échappé à un meurtre d'honneur, j'ai trouvé ce récit déprimant.
La culture afghane est si différente de la nôtre et tellement imprégnée de l'importance de l'honneur, que j'ai du mal à entrevoir du changement, en particulier pour la gente féminine.
Je respecte énormément la diversité des peuples, des traditions, mais j'avoue que des progrès me semblent nécessaires avant que je ne regarde avantageusement cette culture. Lorsque des pratiques comme la lapidation publique, les viols légalisés, les mariages d'enfants ou encore la normalisation de la femme comme propriété exclusive de son père, de son mari, de ses frères sont autant enracinées, je ne crois pas à de prochaines améliorations.
Cet avis, n'engage que moi, bien évidemment.
Certains passages sont longs et répétitifs. J'ai eu l'impression de lire la même chose. A savoir, que nos deux protagonistes se déplacent, se cachent, demandent de l'argent, déménagent, s'isolent, redemandent une aide financière, et ainsi de suite…
Même si j'ai été désolée pour eux, que j'ai admiré leur courage, J'avais envie, par moment, de les secouer. Je suppliais Ali, particulièrement, de suivre ou tout du moins d'écouter les conseils avisés des personnes leur venant en aide.
Je lui ai reproché quelquefois de vouloir garder une certaine emprise sur sa femme, de décider pour elle. Alors, que c'est justement le refus de ces moeurs qui les a obligés à fuguer.
Le chemin est encore long...
Cela dit, cette oeuvre a le mérite d'exister et de lever le voile sur ceux que sont les crimes d'honneur.
Je pense que le chroniqueur dépeint admirablement l'Afghanistan en particulier les zones rurales.
Le nombre important de personnages n'est pas rédhibitoire à une bonne compréhension.
L'écriture est assez aisée, à la portée de tous malgré la complexité des noms afghans.
Pour conclure, je dirai que c'est néanmoins une lecture intéressante qui nous permet d'avoir une idée des coutumes de ce pays d'Asie centrale.
Il nous offre également un formidable témoignage sur les droits des femmes et la résistance de la génération actuelle aux traditions et à la loi islamique dite Charia.
A entreprendre pour quiconque veut s'instruire sur cette région et comprendre pourquoi et comment des contraintes patriarcales imposées à une frange de la population peuvent mobiliser tant de monde contre elles.
Je recommande aussi pour ceux ou celles qui apprécient la catégorie sciences humaines, faits de société.
Je remercie les éditions Tallandier pour l'envoi de ce bouquin et je saisis l'occasion pour exprimer ma gratitude à Babelio, pour la tenue de ce concours des plus sympathiques.


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Quand on a un faible pour Roméo et Juliette, on ne peut que flasher sur « Un amour interdit de Rod Nordland, l'histoire vraie d'Ali et Zakia, véritables Roméo et Juliette des temps « modernes » en Afghanistan.
Tous deux sont pauvres, illétrés et vivent à Bämiyan dans une province reculée d'Afghanistan . Ils ont une vingtaine d'années. Enfants, ils gardaient les moutons parfois à des kilomètres de leur foyer et passaient leurs journées ensemble. Mais quand elle devient pubère, sa famille la tient enfermée_comme toutes les femmes afghanes_ la séparant de tous les hommes. Mais les familles se retrouvent dans des champs attenants et ils ont l'occasion de se côtoyer… Ils découvrent alors qu'ils sont amoureux. Mais tout les sépare : elle est tadjike, lui est hazara ; elle est sunnite, lui est chiite, et traditionnellement, ce sont les pères qui choisissent l'époux de leur fille…
L'écriture est fluide et l'ouvrage se lit comme un roman. Même si les renvois sont un peu trop nombreux à mon goût (à la fin je ne les regardais plus). On ne peut que s'attacher à ces deux jeunes gens, prêts à tout pour vivre ensemble, poursuivis sans relâche par la famille de la jeune fille, menacés de mort. Cependant, dans le couple, c'est Zakia la plus forte. Ali est parfois décevant, car il se comporte comme les hommes de son pays, en dominateur qui souhaite une femme obéissante. de plus, il est un peu trop versatile à mon goût...
Le récit est très documenté et on apprend beaucoup sur la civilisation afghane, le poids de la tradition et de l'éducation, la rudesse des paysages et le rôle des ONG, la difficulté de venir en aide aux individus. Toutefois, on peut déplorer un certains nombre de redites qui auraient pu être évitées. Rod Nordland, qui dans ce roman se donne le premier rôle, nous prendrait-il pour des débiles ?
Un avis mitigé sur cet ouvrage, à la fois prenant et parfois un peu « longuet », mais qui donne à réfléchir et ne laisse pas indemne.
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Zakia : « C'est réellement tragique, mais la plupart des familles pensent de la sorte. Dès lors que les membres féminins de leur clan sont réputés avoir commis un méfait, au lieu de perdre la face devant la communauté, ils préfèrent les tuer ».
Un récit poignant sur deux fugitifs afghans qui n'aspirent qu'à s'aimer librement...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Des artisans de l’Antiquité ont taillé ces statues monumentales au marteau, au pic et au ciseau, une œuvre de la passion, et qui survécut une éternité. À travers les âges, Solsal et Shahmama demeurèrent les deux plus grands bouddhas debout de la planète4. Ils étaient vieux de quatorze siècles quand, en 2001, en quelques jours, les talibans les détruisirent : ils alignèrent leurs chars d’assaut face aux falaises, avant de les achever au moyen de charges explosives5. Tant qu’il resta au pouvoir, le régime des talibans sema la dévastation dans cette vallée et, motivé par la haine de leurs origines ethniques (asiatiques plutôt qu’indo-européennes) et de leur religion (musulmane, mais chiite plutôt que sunnite), massacra des milliers d’Hazaras qui vivaient là. Il ne pouvait toutefois détruire la totalité de cette immense falaise de grès qui reste une vision saisissante, avec ses tons fauves et mordorés dont les reflets sont perceptibles même dans l’obscurité.
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Étant tous illettrés, sauf le religieux, ils appuieraient leur pouce sur un tampon encreur et apposeraient ensuite leur empreinte en guise de signatures. Les termes du neka préciseraient que, lors de la noce, Zakia, fille de Zaman, du village de Kham-e-Kalak, recevrait de la famille d’Ali 100 000 afghanis (soit à l’époque 1 800 dollars) et un jreeb de terre (à peu près vingt ares). En temps normal, même s’il est officiellement notifié à la femme, un tel règlement en numéraire, versé à la mariée, reviendrait à son père, la pratique de la dot étant officiellement illégale. Parfois, une petite part de la somme servait à lui acheter des bijoux, mais cela restait à l’entière discrétion paternelle.
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Ce n’était pas une mince affaire, même si elle avait 18 ans et si, légalement, elle était adulte, pensionnaire volontaire et non prisonnière de cet asile et donc, selon les termes de la loi afghane, libre d’aller où bon lui semblait. Mais la loi n’est que ce que les hommes en font, et ce n’est nulle part plus vrai qu’en Afghanistan. L’acte que Zakia était sur le point de commettre ne transformerait pas seulement sa vie et celle d’Ali, qui attendait son appel à l’autre bout de la vallée de Bâmiyân. Elle savait que cela bouleverserait l’existence de presque tous les êtres qu’elle aimait.
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« J’ai escaladé ces murs sur les ailes légères de l’amour : car les limites de pierre ne sauraient arrêter l’amour, et ce que l’amour peut faire, l’amour ose le tenter ; voilà pourquoi tes parents ne sont pas un obstacle pour moi. »
Roméo et Juliette.
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Une femme seule, sur la voie publique à 1 heure du matin, risquait de se faire arrêter, pas seulement par la police mais par n’importe quel individu de sexe masculin passant par là et qui aurait envie de faire justice lui-même – ou pire encore. Dans une société où le viol n’était souvent pas considéré comme un crime si la femme était seule, le pire était à craindre.
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Author Series: Rod Nordland's "The Lovers: Afghanistan's Romeo & Juliet"
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