Barbe bleue

Toujours dans mes lectures d'Amélie Nothomb et j'ai moins apprécié cette réécriture du conte de Barbe-bleue que celle de Riquet à la houppe. Je trouve le personnage de Saturnine assez agaçant et futile et cela m'a empêché d'apprécier la relation étrange qui se nouait entre les deux protagonistes.
Je reste également sur ma faim concernant la fin de l'histoire que je trouve un peu bâclée. Un peu déçue par cette lecture...

La jeune Saturnine Puissant, 25 ans, répond à une incroyable annonce de colocation : une chambre de 40m² dans les beaux quartiers parisiens pour un loyer modique. Seul léger inconvénient : les huit précédentes colocatrices ont simplement disparu, et le propriétaire est fortement soupçonné d'en être le responsable. Ce propriétaire est un grand d'Espagne exilé depuis 20 ans dans cet appartement parisien dont il ne sort pas et répond au nom d'Elemirio Nibal y Milcar. Un récit un peu faiblard. Facile surtout dans le sens où il survole la situation sans l'approfondir.

Un "barbe bleue" moderne adapté par Amélie Nothomb. Essentiellement composé de dialogues vifs entre Saturnine et barbe bleue, c'est un roman plaisant dans la lignée d'hygiène de l'assassin. Avec bien sûr les signatures de l'auteur: prénoms peu communs et champagne !

Les personnages sont si abstraits qu'ils penchent une nouvelle fois du côté de l'idée, du concept. Pour Barbe Bleue l'auteure a ingéré des couleurs, symbole évident qu'elle avait pourtant laissé jusqu'ici dans son carquois et qui, finalement, sous-tend l'histoire de manière plutôt heureuse. Comme d'habitude il n'y a pas vraiment de raison au délire verbal des personnages ; ce thème chromatique, employé pour décrire la montée d'un désir mystérieux, apparaît ou disparaît à la faveur d'une transition arbitraire mais efficace, une réplique courte et cinglante qui ouvre ou ferme un sujet de réflexion.

Un de mes livres favoris de la Nothomb! Il y est beaucoup question de champagne, et de Barbe Bleue évidement! Un récit gai pour une histoire qui ne l'est pas mais qui contient des citations ou aphorismes qui en rendent la lecture digeste, tel que c'en est un plaisir rapide et joyeux.

Je n'ai pas lu les 371 critiques déjà faites sur le livre Barbe bleue d'Amélie Nothomb. le livre étant paru en 2012.
La bibliographie d'Amélie Nothomb se partage entre livres d'inspiration autobiographiques (Stupeur et Tremblements, Ni d'Eve ni d'Adam, ...) et oeuvres de pure fiction (Hygiène de l'Assassin, Robert des Noms Propres). Ses livres sont courts et composés essentiellement de dialogues, en huis-clos, ce qui permet de leur adaptation théâtrale.
Ce livre me fait penser à une toile de Mondrian, blanche avec des lignes noires, avec quelques touches de rouge (le chapeau d'Amélie Nothomb sur la couverture), du jaune (de l'oeuf à l'or en passant par le champagne).
Il est dommage que les contes de Perrault soient de moins en moins racontés aux enfants, car ils sont loin de ceux racontés dans les dessins animés de Disney alors qu'ils étaient sensés enseigner aux plus jeunes les dangers de la vie. Aujourd'hui, on préfère croire que le loup est une victime de la société et les tueurs en série des héros maudits, avec groupies et fan club.
Saturnine, l'héroïne de Barbe bleue, n'a besoin ni du chasseur ni d'un prince charmant pour la sauver de la toile de cette araignée géante et éviter ainsi de compléter le tableau de chasse du prédateur.

Pendant un temps j'adorais lire les livre d'Amélie Nothomb, mais je dois admettre que ce livre sera le dernier pour moi pendant un temps, car je sens que je décroche peu à peu de la plume d'Amélie Nothomb. Bien que l'histoire soit intéressante, j'ai besoin d'une pause avec cette autrice.

Aujourd'hui, j'ai pris conscience de ce que signifie réellement "plonger dans un livre".

Jamais encore je n'avais eu autant l'impression de nager en compagnie de personnages.

La crème du Saint-Honoré me chatouilla la langue, les bulles de champagne me rendirent ivre... de l'ivresse, voilà exactement ce qu'a provoqué ce récit que je ne suis parvenue à lâcher qu'après la dernière ligne.

Une histoire surprenante, tissée de façon grandiose.

Un roman qui se veut une réécriture du conte de Perrault mais se révèle insipide et pauvre. Les dialogues sont pénibles à suivre, verbeux et sans saveur. Bref, un moment de lecture dont on peut se passer, mais qui heureusement n'est pas trop long. Quant à la chute... Que dire ?

Saturnine trouve une colocation luxueuse à prix sacrifié sur Paris. Elle s'engage en échange à partager la table et la compagnie d'un mystérieux et prétendument dangereux aristocrate espagnol. Avec l'audace et la naïveté de sa jeunesse, Saturnine saura-t-elle garder la tête froide et en réchapper ?

Amélie Nothomb nous offre un duel amoureux à la vie à la mort vertigineux. Il y a quelque chose de somptueux, de sombre et de subjuguant dans cette réécriture de conte. On y parle de curiosité, de secret, d'Art ultime, d'attente et de déception. On ne peut en éprouver plus pure, plus rare conception que ce qu'en décrit Amélie Nothomb.

Ses personnages nous chuchotent la séduction induite, la confrontation véritable, entre deux êtres singuliers et d'exception. On succombe au charme et à la charge émotionnelle, qui se dégage d'un récit effervescent, cruel, accablant.

L'écriture est brillante, sensée, sensible, lettrée. Et c'est assez subtil pour être délictueux. On est totalement emporté par le flux des mots qui argumente, provoque, agace, désarçonne.

On est troublé par le jeu de Don Elemirio, séduit par l'aplomb de Saturnine, qui n'est pas loin de mener la danse. La fin m'a fait éprouver, le plus profond des ravissements. le dénouement n'est pas brutal, mais juste magistral.

Sublime, prodigieux : plus qu'un ébahissement, un orgasme littéraire !
Lien : https://www.sophiesonge.com/..