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3,68

sur 2691 notes
Lu en 2016. Je n'avais pas été très sensible à cet énième portrait schizophrénique, ce criminel à la culpabilité refoulée, et surtout à cette prose teintée de de mégalomanie, de paranoïa et d'hystérie, bien qu'elle serve la compréhension de l'intrigue.
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Amélie Nothomb n'aime rien moins que les dialogues, les confrontations verbales, les duels linguistiques.
Et les rencontres improbables qui sont le sel d'un bon roman de divertissement. En particulier les importuns de tout poil, les pénibles au premier regard, les empêcheurs de tourner en rond.
Dans les Catilinaires, un voisin quasi muet (Palamède Bernardin) venait s'incruster entre cinq et sept chez ses voisins, de paisibles jeunes retraités qui ne demandaient qu'un peu de tranquillité dans cette douce campagne. Ici, le gêneur n'a pas sa langue dans poche.
La loi est mal faite.
Si quelqu'un vous bouscule ou vous touche simplement, vous pouvez appeler la police.
Si l'on vous incommode par un bruit un peu trop sensible, il vous est toujours possible d'alerter la maréchaussée.
Dans certains cas, des remugles pourrissants peuvent être objet de sanction.
Mais contre la parole, rien.
Si votre tortionnaire reste poli, n'élève pas la voix et ne profère pas d'insultes ni de propos désobligeants, vous ne pourrez rien. A part la fuite.
Lorsque vous êtres coincé dans un aéroport en attente d'un vol qui a prit du retard, on ne sait pour quelle raison (à l'arrivée, comment peut-on avoir du retard : il n'y a pas d'embouteillage dans le ciel que je sache – au départ, c'est encore moins explicable), vous devrez supporter la logorrhée d'un indélicat qui vous a choisi pour psy.
Pire : le système de réservation dans les Tgv vous oblige à endurer les borborygmes stomacaux d'une vieille dame assise à vos côtés, les questions sans fin du gamin de cinq ans qui découvre le monde sur le siège face à vous ou bien le récit complet et détaillé de la vie quotidienne d'une confondante banalité d'une dame qui semble passer sa vie à raconter la sienne au premier venu.
On comprend mieux pourquoi dans les rames ferroviaires d'aujourd'hui, la majorité des usagers arborent des écouteurs.
Jérôme Angust est ainsi agressé verbalement par Textor Texel. Amélie possède la science des patronymes. On se souvient de Prétextat Tach, l'écrivain misogyne et misanthrope d'Hygiène de l'Assassin. Une prédilection donc pour les prénoms incluant le motTexte. On ne se refait pas.
L'encombrant voisin du hall d'aéroport va lui confier son amour pour une jeune fille qu'il commence par violer avant de l'assassiner.
Puisque nous sommes chez Nothomb, la fille est d'une beauté renversante (bien que cette fois, l'auteure ne s'appesantit pas sur une description physique vaine – c'est elle-même qui le dit : à quoi servent ces pages de peinture des traits, couleur de cheveux, forme du nez, profondeur du regard, délicat arrondi du lobe d'une oreille...). Tout commence par l'ingestion de pâtée pour chat – encore ce rapport à la nourriture si particulier chez Amélie.
Mais surtout, l'humour noir qui, allant du viol au meurtre, décape tout sur son passage. Encore une référence au Hollandais ferroviaire de sa petite nouvelle (qui lui, voyageait dans le Paris-Bruxelles).
Bien sûr, il y a une chute. Mais chut ! Je vous laisse le soin de tomber, vous aussi, dans le panneau.
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Du Nothomb dans le texte, c'est court avec 120 petites pages mais bon c'est assez habituel chez elle.

Jérôme, qui se rend à Barcelone en déplacement professionnel se retrouve coincé dans la salle d'embarquement de l'aéroport, son avion étant en retard. Il s'apprête à prendre un roman quand un inconnu l'aborde, visiblement très enclin à lui faire la conversation même à son corps défendant…

L'histoire est plutôt bien faite et l'intrigue bien emmenée. C'est du Nothomb pour ce qui est de la qualité d'écriture, c'est précis, net, jubilatoire par moments. Bref, celui-ci j'adhère (contrairement au dernier) même s'il ne vous accompagnera pas plus d'une heure ou deux.

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➡️ UN ROMAN SUR LA CULPABILITÉ

Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours cru que le titre c'était « Cosmétique de l'ENNUI » mdrrr
Pourtant je ne me suis pas ennuyée !

Bon, de quoi ça parle ?
Vu l'autrice, vous pouvez d'ores et déjà vous douter que ça va être un peu « barré » mdr
Et le résumé sur la 4ème de couverture n'aide pas non plus à comprendre ce qu'on va découvrir !
Hélas, il n'est pas aisé de le résumer sans trop en dévoiler… Néanmoins, je peux vous donner quelques mots clefs pour que vous ayez une petite idée du contenu : aéroport, huis-clos, nervosité, angoisse, culpabilité, cynisme,…

J'ai souri, j'ai ri, j'ai écarquillé les yeux, j'ai été surprise par la fin.
Ce livre m'a fait ressentir des émotions différentes.

Je l'ai lu comme s'il s'agissait d'une pièce de théâtre étant donné sa construction : il s'agit d'un long dialogue de 120 pages. le temps passe vite, j'ai apprécié le rythme.

En bref, ce roman très différent de mes lectures habituelles m'a surprise, mais dans le bon sens !
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Je me suis imaginé être à la place de Jérôme dans ce foutu aéroport. Là un mec se présente à moi et commence à me faire le speech de sa vie. Punaise, je pense que je lui aurais foutu rapidement une claque en travers de la gueule. Puis vient le premier rebondissement, puis le deuxième. À ce moment-là, ce n'est plus une claque que je lui aurais collé mais, j'avais une forte envie de le tuer. Puis le final se profile à l'horizon. Il se glisse comme un serpent dans mon esprit et là, PAF, c'est moi qui me suis pris LA claque.
Ce long échange est parachevé par l'écriture de la Baronne. C'est cynique, jubilatoire, et le style est agressif. Je l'ai lu d'une traite et je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. La violence que j'avais en moi contre ce Textor monte crescendo jusqu'au final qui m'a laissé pantois.
Bref, une belle réussite !!!
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En trois mots, horriblement et fabuleusement machiavélique. le début de cette ouvrage est horrifiquement dur à lire. Aucune pudeur aucune empathie juste de la folie. Heureusement, Nothomb sait s'arrêter dans ses instants sordides, avant qu'on ne s'arrête soit même de lire. Ce livre est tellement bien écrit (malgré quelques répétition et de verbes pauvres), mais aussi parfaitement ficelé que la conclusion nous surprend pour notre plus grand plaisir.
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Old but gold ! ✨ Avec le recul, je me rends compte que c'est LE livre qui m'a fait aimer les thrillers avec un plot twist à la fin. Je l'ai lu un nombre incalculable de fois et pourtant, je suis toujours autant fascinée.
C'est d'ailleurs une toute autre lecture que de relire un livre en connaissant la fin, en cherchant les indices qui auraient pu nous faire comprendre le dénouement !

En bonne belge 🇧🇪 que je suis, j'ai évidemment lu énormément de Amélie Nothomb (jusqu'à un certain point où j'ai trouvé que c'était assez répétitif). Mais mon préféré reste celui-ci. J'ai perdu mon goût pour son écriture à force de romans autobiographiques qui mélangeaient fiction et réalité.

Ici, c'est l'histoire d'un mec qui attend son avion qui est sans cesse retardé, et qui se fait aborder par un quidam de plus en plus insistant, qui tient absolument à lui confesser un meurtre.

Si vous cherchez un roman qui se lit super vite (120 pages) et qui vous tiendra justement éveillé en attendant votre avion (pun intended puisque l'histoire se déroule dans un aéroport), foncez sur “Cosmétique de l'Ennemi” !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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En bref :
Coup de coeur pour ce très court roman.

De quoi ça parle ?
Un homme étrange aborde un homme d'affaire dans un aéroport, Jérôme. Malgré ces tentatives de fuite, l'homme le suit partout et le harcèle pour discuter.

Mon avis :
Je n'ai littéralement pas pu fermer ce roman avant la fin. J'ai dévoré ce huit-clos psychologique.

Amélie Nothomb a comme toujours cette plume si particulière pour décrire et écrire sur ces personnages. Elle sait les mettre en scène, leur donner vie, avec un monde qui les entoure propre à l'auteure. Réel et presque psychédélique, j'adore !
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Jérôme August attend dans un aéroport, son avion est en retard. Il tente de lire mais un inconnu vient l'importuner. Il ne cesse de parler et Jérôme ne peut l'arrêter. Il lui raconte des bribes de jeunesse (le fait qu'il s'est mis à adorer la gamelle du chat par exemple) puis finit par avouer sa culpabilité : il a aimé Isabelle, la femme de Jérôme et l'a poignardée. Jérôme a d'abord des difficultés à le croire. Puis retournement de situation, mais je n'en dirai pas plus. Juste qu'Amélie Nothomb a su démontrer la noirceur de l'âme humaine qui peut se cacher en chacun d'entre nous. Petit roman facile et rapide à lire mais complètement déroutant. Je l'ai trouvé excellent.
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L'autrice m'avait amusée avec Stupeurs et tremblements lorsque j'avais une vingtaine d'années, mais j'étais restée avec un sentiment de malaise que je n'avais partagé avec personne, la grande autrice étant encensée partout où elle passait.
A bien y réfléchir, je dirais maintenant que je n'avais pas aimé cette revendication de la part de l'autrice (qui se disait plus japonaise que belge) et ce sentiment d'appartenance à une culture dont elle ne fait finalement que se moquer pendant tout son récit.
A l'instar des bourgeois si fiers d'aller faire un safari et logent dans des hôtels climatisés parce que « la nature c'est sympa, mais faut pas déconner quand même ».
J'en viens plus de 20 ans plus tard avec « Cosmétique de l'ennemi » que j'avais complètement boudé de peur d'être déçue…et j'ai été déçue (en fait non car c'est ce à quoi je m'attendais).
Cette fois le mépris et la méconnaissance ne visent pas un peuple ou une culture, mais 2 thèmes : le trouble psychotique qu'est la schizophrénie, et le mécanisme du violeur (le violeur de l'autrice est « amoureux »…). Je ne suis pas spécialiste en la matière, mais quand j'ignore quelque chose, où je me tais, ou je me documente… et le site de l'INSERM me confirme bien que ce roman ne tient pas debout un instant. Pour le viol, c'est NO COMMENT tellement on sait que c'est « un argument de violeur » !
Et à l'argument « oui mais c'est un roman », je répondrais : « et ? ».

A mon sens, c'est l'exemple typique d'une autrice qui a été mise sur un pied d'estale et qui n'en redescendra plus, quoi qu'elle écrive.
Les évènements ne sont pas crédibles, le récit n'est pas crédible, en plus d'être extrêmement répétitif. La fin n'est pas crédible non plus. Et ça n'est pas non plus du « fantastique », c'est juste mauvais-mauvais.
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