Frappe-toi le coeur

Excellente analyse de l'envie,la convoitise,la jalousie qui tente déposséder l'autre qqui pourrait rivaliser avec soi;une femme renie sa fille ,plus belle qu'elle ...;beau style élégant et charmeur,par une auteure qui maîtrise bien les ressors de ces prestations;du pur plaisir,chic sans prétention.

Après des lectures poignantes j'ai souvent envie d'une lecture plus légère (ce n'est pas péjoratif pour moi). Dans ce cas je prends un polar ou un des nombreux romans d'Amélie Nothomb que l'on trouve facilement à la bibliothèque.
Je suis bien tombée parce que « Frappe-toi le coeur » ne fait pas mal à la tête. le système affectif traumatisé d'une jeune fille surdouée de bonne famille est un registre qu'elle affectionne particulièrement. Comme une sorte de fable autobiographique. Mais Amélie Nothomb n'est pas Charles Perrault et Diane, le personnage principal, n'est pas Blanche-Neige.
Cette fable fonctionne assez mal car beaucoup trop réaliste pour être dans ce registre et assez improbable pour la plupart des évènements.
Diane est née d'une mère jalouse de sa fille qui lui vole la vedette par sa beauté. Elle la mettra tellement à distance qu'elle ne vivra quasiment jamais avec elle. La petite fille étant essentiellement élevée par ses grands-parents puis hébergée par la famille de son amie à l'adolescence.
Pourtant cette mère aimera son fils second-né, puis dévorera sa troisième en la couvant à outrance.
Amélie Nothomb nous fait suivre les carences qu'entraînent cette déficience d'amour maternelle et le devenir des trois enfants conditionnés par le degré d'amour reçu de leur mère. Les dégâts sont importants, aussi bien dus au refus qu'à l'excès d'amour.
Le thème est classique et intéressant mais le traitement l'est beaucoup moins. Diane va se réfugier dans le travail pour devenir médecin, cardiologue évidemment. D'où le titre tiré d'un vers d'Alfred de Musset dans les "Premières poésies", adressées à son ami Edouard Boucher, le vers entier étant : "frappe-toi le coeur, c'est là qu'est le génie".
Diane analyse sa situation familiale et psychologique dès sa naissance et psychanalyse tout comme si elle était extérieure à sa vie et se voyait froidement et nettement sans aucun des filtres qui nous constituent.
Amélie Nothomb veut jouer sur la corde sensible des relations mère-fille mais j'ai trouvé cela plutôt agaçant tous les personnages étant antipathiques. Les rencontres de Diane sont rarement sincères notamment celle avec son professeur de cardiologie Olivia et ont peu d'intérêt comme cette histoire.

En 1967, la date de "sortie" du beaujolais nouveau fut fixée au 15 novembre, chaque année, puis finalement au troisième jeudi de ce même mois. le rapport avec Amélie Nothomb ? Il est évident, le vin primeur et l'opus(cule) rituel de la romancière sont des marqueurs obligés et intangibles du deuxième semestre de l'année, l'un paraissant 3 mois, quasiment jour pour jour avant l'autre. Ne parle-t-on point de cru quand il s'agit d'évoquer chaque production de la native d'Etterbeek ? Pour cette vendange 2017, l'on constate tout d'abord qu'il n'est pas besoin pour son éditeur de donner des détails sur l'intrigue, une simple explication de son titre, Frappe-toi le coeur, soit une citation De Musset, suffit. Amélie Nothomb est une marque soit, mais aussi une auteure dans le sens où elle a son propre univers lequel, cela ne se dément pas, touche visiblement beaucoup de lecteurs, bien que l'on puisse raisonnablement s'interroger sur la qualité littéraire de ses livres. Mais c'est un débat sans fin entre thuriféraires et contempteurs et qui ne sert strictement à rien si ce n'est à encore parler d'Amélie et à noircir des pages et des pages. Que dire de Frappe-toi le coeur ? Qu'il démarre on ne peut mieux, qu'il s'enlise un peu ensuite, que son dénouement est bâclé, que ses thèmes tournent autour du sentiment maternel, de l'envie, de la jalousie, de l'amitié. Que son acidité est toute relative car comme pour le beaujolais nouveau, certaines notes fruitées sont nécessaires pour rendre le goût agréable aux papilles. le plaisir instantané est au rendez-vous, moins que pour certains millésimes "nothombiens", mais davantage que pour d'autres (dit celui qui n'a pas grand chose à déclarer) et puis voilà. Sinon, on attend, sans trop d'impatience, le beaujolais nouveau pour le 16 novembre.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..

Le nouveau Amélie Nothomb est une tradition de la rentrée littéraire, je me lance donc dans cette lecture avec plaisir !

Pour commencer et afin de comprendre mon avis il faut que je vous raconte une petite histoire personnelle en lien avec Amélie Nothomb; une petite anecdote... Par une journée ensoleillée et me dirigeant vers les cours de ma faculté, j'ai eu le malheur de casser une de mes chaussures. Afin d'éviter d'arriver pieds nus en amphi, je me précipite dans un magasin afin d'acheter la première paire bas prix qui se présentera mais dans toute cette aventure précipitée quelqu'un a volé mon portable et je décide donc de ne pas aller en cours suite à cette suite d'infortunes. Bref c'était une de ces journées que l'on souhaite absolument oublier et je me pose sur un banc avec le nouveau Amélie Nothomb de l'époque : Pétronille. Cette lecture a eu un effet tellement bénéfique sur moi : j'ai eu l'impression d'être en compagnie d'une amie qui me tenait la main et qui souhaitant m'aider, m'écouter... En résumé, je me suis régalée et j'ai oublié tout le reste. Depuis ce jour en particulier je me suis rendue compte que j'aimais les livres de cette romancière notamment lorsque cette dernière devenait un "personnage" de son histoire.

Maintenant passons à mon avis sur Frappe-toi le coeur... Nous sommes en présence d'une pure fiction, d'un conte noir qui met en avant, résume, explore le coeur de ce qu'est la jalousie et de ses conséquences. En toute sincérité je m'attendais à un roman percutant, sombre presque violent. Peut-être le fait de lire énormément de romans noirs américains a anesthésié ma sensibilité mais j'ai trouvé ce livre très sobre notamment sur le grand final.

J'ai trouvé la réflexion sur ce sentiment très intéressante et très bien menée mais j'aurais aimé que l'ensemble se concentre sur Diane jusqu'au dénouement plutôt que d'amener des protagonistes secondaires et par la même une autre intrigue juxtaposée qui éclipse au fur et à mesure les sentiments de l'héroïne.

En définitive, un roman intelligent mais qui n'aura pas su m'émouvoir et me tenir en haleine. Je croise les doigts pour qu'Amélie Nothomb redevienne une narratrice-protagoniste pour son prochain roman car c'est une romancière aussi pétillante et lumineuse que du champagne !
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J'ai apprécié ces retrouvailles avec Amélie Nothomb dont je ne lisais plus les derniers romans ces derniers temps. Chaque année à la même époque, hop la revoilou et comme elle est éminemment sympathique, drôle et qu'elle ne se prend pas le chou, je suis cliente à chacune de ses promos et là en plus les critiques étaient bonnes. J'ai donc foncé, et j'ai beaucoup aimé cette parenthèse. Elle aborde avec talent et simplicité un thème archi tabou : la jalousie des mères sur leurs filles. Pouf que c'est laid, oui mais ça existe et ça fait mal, très mal. ça se lit très bien, d'un trait et on ne s'ennuie pas une seconde, c'est déjà énorme.

Souvent , les romans d'Amélie Nothomb me font la même impression : c'est pas mal mais je reste sur ma faim. Ce fut le cas avec ce dernier roman également. Il s'agit d'une sorte de conte, noir, sur le thème de l'amour maternel et les amitiés toxiques.
Le personnage principal est Marie, une belle jeune femme très narcissique, qui habite dans une petite ville de province et adore qu'on l'admire et qu'on l'envie. Elle se marie assez jeune avec un pharmacien et rapidement attend son premier enfant. A sa naissance, elle ne ressent rien pour sa fille, Diane, si ce n'est de la jalousie car les gens admirent cette enfant, très belle et du coup, ne regardent plus autant Marie.
Elle ne lui manifeste aucun intérêt et s'éloigne d'elle. Diane en souffre énormément et va chercher de l'amour auprès de son père et ses grands-parents. Ensuite, un second enfant naît, c'est un garçon qui s'appelle Nicolas, Marie lui accorde beaucoup d'attentions, Diane pense que c'est parce que c'est un garçon. Lorsque le troisième enfant se présente, c'est une fille qui s'appelle Célia et Marie l'adore, elle lui manifeste un amour trop étouffant.
D'autres personnages rentrent ensuite en ligne de compte et on s'éloigne de l'intrigue Diane-Marie.
La fin est assez abrupte et on voudrait qu'Amélie Nothomb développe plus ses personnages et ses intrigues, c'est trop bref et ce sera vite oublié.
Mais c'est juste mon avis !

poignant,cruel, dur mais pur, concis mais efficace, fluide, sans fioriture, mais très dérangeant !
à lire cependant, il vaut le détour .

Après avoir lu les premières pages de Frappe-toi le coeur dans le magazine Lire pendant l'été, j'ai cru à tort que ce roman parlerait du sujet (tabou) des mères qui n'aiment pas leurs enfants. Ce n'est pas le cas, puisque le roman est raconté à travers les yeux de la fille et traite plus de la jalousie que de la maternité.

Je ne sais pas si c'est parce que je ne m'attendais pas à cette histoire, mais je crois que je suis juste passée à côté de ce livre. Je n'ai compris ni l'interêt de ce récit, ni ce qu'Amélie Nothomb essayait de dire à travers ses personnages, ni les relations entre lesdits personnages. J'ai trouvé le livre froid et distant et il n'a pas suscité mon empathie pour l'héroïne. La chute (parce qu'il y a une chute) m'a paru artificielle.

J'ai apprécié malgré tout de retrouver l'écriture belle et fluide ainsi que la voix et l'univers un peu étranges propres à Amélie Nothomb. L'histoire est parsemée de réflexions fines sur la vie, la jalousie et...
Fin de la critique sur mon blog :
Lien : https://marielitenpyjama.com..

Du pur Amélie Nothomb, on entre dans le vif du sujet dès les 1ères pages, dans un univers quelqu'il soit. En 2 temps 3 mouvements, nous tournons les pages, nous y sommes, nous sommes happés par le récit, même si au bout du compte et de quelques mois, nous oublions assez vite l'histoire. Mais comment fait-elle ? Un style et une écriture uniques en leur genre. Chapeau bas.

Je n'ai pas le moyen de comparaison, puisque ce roman est mon premier "Nothomb"...
De lecture fluide et agréable, au phrasé cours et direct, ce roman se lit vite, et ne marquera pas votre esprit de manière indélébile. Toutefois on peut saluer une belle description des relations mère-fille: la jalousie qui atteint parfois la mère... la jalousie maladive, celle qui ronge et s'attaque même aux enfants. Un sujet un peu tabou, toutes les mères ne sont pas parfaites, certaines sont même toxiques, avare en affection. Une forme de maltraitance dont on parle assez peu ; ce n'est pas violence physique mais les dégâts sont tout autant catastrophiques...