Elle est belle, elle est jeune, orgueilleuse et vaniteuse.
Marie, 19 ans, véritable icône de son village se voit en reine du monde, un avenir incontestablement radieux se présente à elle.
À 20 ans le destin fait d'elle une mère.
Elle accouche d'une beauté, Diane, une petite perfection qui lui fait de l'ombre.
La jalousie envahit la terre mère, creuse les stigmates d'un précipice asséché inapte à accueillir l'amour, un ravin tari ignorant la détresse d'une enfant qui dégringole dans un gouffre d'amertume.
“L'indifférence est peut-être la forme la plus raffinée de la jalousie.” [
Eugène Cloutier]
De l'aridité d'une affection découle la sécheresse du chagrin.
Du déséquilibre tortueux nait des ravages incrédules au beau milieu de l'arrivée d'un frère aimé et d'une soeur boulotte adulée.
Une vie s'accomplit loin des parents et d'une fratrie, Diane devient la réplique d'un idéal, professeur à l'université de médecine puis cardiologue , évolue dans un microcosme loin des siens.
Mais par quel concours de circonstance se différencient la haine et le mépris ?
C'est au travers de deux portraits de femmes qu '
Amelie Nothomb fait apparaitre l'abomination camouflée au grand jour.
Sans être exaltée par cette lecture, je peux tout de même parler d' un bon livre qui, certes, ne rejoint pas "
Hygiène de l'assassin" ni "
Stupeur et tremblements" mais qui a le mérite d'être bien écrit et d'évoquer un sujet pas si souvent traité à la finalité abrupte et cinglante.