Première découverte d'
Amélie Nothomb avec son premier roman,
Hygiène de l'Assassin, paru en 1992. Je remettais depuis longtemps à lire cet auteur qui m'intrigue et que je suis de loin, notamment lors de ses passages télévisés, notamment à La Grande Librairie. Parmi mes connaissances, certaines aiment ses écrits, d'autres non.
Comme son auteur fantasque, le thème est original : Un prix Nobel de Littérature, Prétextat Tach, 83 ans, n'a plus que deux mois à vivre, atteint d'un cancer très rare. Il accepte de recevoir 5 journalistes. Les quatre premiers sont vite éjectés par le romancier que l'on peut qualifier très rapidement de pervers manipulateur, appliquant la torture psychologique à fond. le 5ème journaliste, qui est une femme, alors qu'il avait spécifié à son secrétaire qu'il ne souhaitait, en bon misogyne, pas de média féminin. A peine entrer dans son appartement, il lui somme de partir. Petit à petit, Nina réussit, à force d'un duel dialectique, sorte de ping-pong où tous les coups sont permis, à ce que Tach l'implore de rester. Peut-être la seule au monde à avoir lu l'ensemble de son oeuvre, elle l'amène à lui dévoiler le secret autour d'un de ses livres qui est resté inachevé. Alors qui devient le manipulé ? Quel est le vrai pervers ? Ces dialogues incisifs sont bien sûr également le prétexte de découvrir les mécanismes de l'écriture, sur la lecture et les lecteurs.
Amélie Nothomb a d'ailleurs considéré ce premier roman comme son « manifeste », c'est-à-dire qu'il comporte tout ce qu'elle pense de l'art d'écrire, ainsi que sa vision du monde.
La chute ne m'a pas surprise, mai au vu de la progression de ce dernier interview, je n'ai pas trouvé très crédible la façon dont elle survient, à moins que pour arriver à ses fins, Tach ait hypnotisé Nina. J'ai pensé à cette possibilité à la page 217-218.
Mis à part les pièces de théâtres ou les scénarii, un livre où le dialogue est privilégié est assez rare et peut paraître rébarbatif à lire. C'est ce que je me suis dit en le feuilletant au préalable et en m'apercevant de cette particularité. Mais en fait, l'écriture-parole d'
Amélie Nothomb est tellement fluide, malgré le thème assez plombant, que la lecture était addictive, agrémentée par certains passages assez humoristiques.
Ce texte ne pouvait que devenir une pièce et un film.