Hygiène de l'assassin

c'est vraiment le meilleur à mon sens, sans doute de la découverte. j'ai fini par décrocher après les 6 premières oeuvres. on retrouve trop souvent ce dégoût de la nourriture qui va jusqu'à l'envie de tuer. anorexie obsessionnelle qui voile un peu l'imagination fulgurante et un style vraiment incisif

C'est l'un de mes livres préférés ! Il est parfait, encore aujourd'hui, je me souviens de chaque passage, ce va-et-vient entre l'humour bien particulier d'AN, pour ne pas dire son cynisme, et la noirceur du personnage. Sujet original, abordé essentiellement par des dialogues. Même si je m'attendais un peu à la fin, l'auteure nous embarque dans un suspens qui nous tient bien en haleine tout le long du livre. le livre interroge sur le métier d'écrivain et la relation avec son public, ainsi que le rôle des journalistes, les ponts incontournables entre l'auteur et son public pour ne pas dire entre l'auteur et le succès. J'ai apprécié sa réflexion sur la vieillesse du corps et de l'esprit qui vous amène inéluctablement à la mort. Un livre que je conseille vivement !

Je n'ai pas été emballée par l'atmosphère de ce livre, malsaine et perverse, mais l'écriture est vraiment un régal !
Les répliques jaillissent, rapides, sans temps mort,
un véritable combat verbal, des coups bas, des provocations,
un jeu d'humiliation et de manipulation réussi, jouant sur le registre de l'absurde.
Déjà dans ce premier roman l'auteure se distinguait par son style décalé, court et dense,
par son écriture recherchée, parfois savante,
et déjà aussi par son goût pour les prénoms improbables !...

"Hygiène de l'assassin" est le quatrième roman que je lis d'Amélie Nothomb et c'est sans doute celui que je trouve le plus à part : on ne reconnait pas tellement son style, peut-être parce que c'est son premier roman... D'ailleurs le concept est très original - voir totalement inédit -, le livre est constitué presque uniquement de dialogues et se compose d'entretiens entre des journalistes qui se font "trucider" les uns après les autres par un un écrivain sur le point de mourir...

Sauf Nina qui, elle, a réussi a "apprivoiser" cet étrange ermite ; elle a d'ailleurs percé son secret qu'il était parvenu à dissimuler depuis de nombreuses années.

Ce roman, comme tout ceux d'Amélie Nothomb, est inlachâble et extrêmement réussi ! La plume de l'autrice parvient avec brio à nous faire ressentir l'ambiance malsaine et lourde des esprits confinés dans cette pièce où fusent les répliques cinglantes et les réflexions philosophiques et littéraires. Je me lance dès maintenant dans "Antéchrista" et "Les aérostat".
Très belle découverte que cette auteure !

J'ai été bluffé par la maîtrise de l'écriture de ce premier roman...Une profonde réflexion de ce qu'est l'écriture, presque un essai déguisé en huis-clos étouffant et surprenant d'érudition. le suspens est palpable, jusqu'à la dernière ligne et les personnages fascinants.

du grand Art !
Quel talent... C'est le 6e Nothomb que je lis, et il aura fallu ce temps pour que je commence à l'apprécier.
Où comment de la simplicité nait le sublime. du médiocre fuse l'exquis. du sordide jaillit l'éblouissement !
Richesse des mots, des images, des situations, mise en abime, inattendu, tout cela créé à partir de, finalement, presque rien. Voilà l'essence du grand Art !
Vivement le prochain sur ma liste, heureusement il en reste... 18 !
(critique rédigée en 2015)

Le roman part du pitch suivant : Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n'a plus que deux mois à vivre. Apprenant cela, les journalistes affluent de partout pour rencontrer l'écrivain, qui reste cloîtré chez lui depuis des années ; cinq obtiendront une entrevue, à leurs risques et périls, car l'homme est un monstre dans tous les sens du terme, bouffi, cruel et cynique... Les interviews obtenues, qui se succèdent telles des chapitres, sont de longues joutes verbales dans lesquelles chacun des journalistes finit par échouer et sortir humilié. Chacun sauf une, la seule femme du lot ; elle seule réussira à tenir tête à l'écrivain, à supporter ses monologues, ses provocations et son caractère. Un des ouvrages les plus connus d'Amélie Nothomb.

Mon roman préféré

Un écrivain célèbre, à la veille de sa mort, est interviewé pas des journalistes. Il désarçonne les premiers. Mais le 4ème engage une lutte féroce en forme de pêche à la ligne au gros poisson pour lui faire avouer la vérité tragique qui a été au tournant de sa vie.
Le livre est une performance de joute dialoguée.
Cette joute démarre un peu mollement avec les premiers journalistes, puis se tend au milieu du livre.
L'épilogue surprend.
Derrière l'histoire se trouve en filigrane le refus de l'entrée dans l'adolescence et de passage à l'âge adulte. Sur le devant de l'histoire : le monde des écrivains et des journalistes.
Le style Nothomb est cru, l'étranglement est un question de cartilages….
Un bon livre de vacances qui, bien terminé par ce mystère du refus de grandir, renvoie le lecteur à la méditation.

Certainement le plus soutenu d'efforts de ceux que j'ai lu à présent de cette auteure prolixe à l'heure de fêter encore Soif qui, par sa nature, semble achever son oeuvre.
Lien : http://lyncee.me