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3,51

sur 1024 notes
De temps en temps, je passe volontiers un bon moment avec un roman d'Amélie Nothomb. Il est vrai qu'après "Stupeur et tremblements", on peut difficilement attendre mieux. Néanmoins, voilà un conte revisité avec talent, émotion discrète, et des personnages qui m'ont immédiatement accroché dès leurs apparitions successives.

Amélie sait décrire les souffrances et, pour cette histoire, elle commence par celles de l'enfance. Qu'il s'agisse donc du très laid Déodat ou la belle et pas si bête Trémière, ils sont servis dès leur jeune âge. La Fontaine évoquait l'enfance comme "cet âge sans pitié" et Amélie en donne une parfaite illustration.

Mais ses héros vont grandir, se frotter à d'autres douleurs, physiques pour Déodat, sentimentales pour Trémière. Leur caractère va se forger et ils seront capables chacun de transformer l'adversité en opportunité.

On pourrait se demander s'ils vont finir par se rencontrer ou bien si l'auteur va les laisser errer dans leur univers personnel alors qu'ils sont indubitablement faits l'un pour l'autre. Amélie a particulièrement soigné les détails de leur rencontre très réussie aux dépens des flatteurs et autres moqueurs.

Son livre est donc très abouti car elle parvient, comme souvent, en peu de pages, à développer une succession de scènes, de sentiments, tendres ou cocasses, toujours avec un style très personnel, efficace dans ses objectifs.
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Pour débuter la rentrée, rien ne vaut le dernier Nothomb, pour moi !

Avant de me lancer dans ce conte revisité de Perrault, je suis d'abord allée faire un petit tour du côté de chez Wikipedia pour y lire un petit résumé de l'original (merci pour le conseil mon cher GS... Pas sûre que j'y aurais pensé par moi même :-p).

J'ai vraiment aimé ce nouvel opus.

De leur naissance à leur rencontre, Amélie Nothomb nous conte l'histoire d'un garçon, Déodat et d'une fille, Trémière, que tout oppose, autant physiquement, qu'intellectuellement... mais pas que.

Il est question d'amour, de différences, de rejet, d'image de soi ou de regard des autres, mais aussi de petits oiseaux !

Tout cela m'a beaucoup parlé...

On y retrouve toute la patte de l'auteure, tout ce qui nous régale et qui fait sa différence !

Quelle plume, quelle imagination, quelle richesse !

Un Amélie Nothomb, ça ne se raconte pas, ça se lit, ça se déguste, comme une bonne coupe de champagne !
Je vous laisse donc le savourer sans modération...
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Enide, enceinte à quarante-huit ans donne naissance à Déodat après de nombreuses années d'un mariage heureux avec Honorat.
Mais, surprise, Déodat est affreux : ce qui n'empêchera pas les parents de l'entourer de compréhension et d'affection.
Déodat est exceptionnellement intelligent et passe au-dessus des railleries de ses camarades.
A sa grande surprise, au lycée, les filles l'apprécient.
D'un autre côté, Rose et Lierre ont une fille, Trémière, dotée d'une rare beauté. Les parents la trouvent bête mais heureusement, sa grand-mère, la mystérieuse Passerose l'élève et lui fait prendre conscience de ses qualités d'observatrice silencieuse.
Si on a lu le conte " Riquet à la houppe", on devine que ces deux enfants-là, le laid et la belle, vont se rencontrer un jour mais quand et comment?
Comme toujours, j'ai savouré le roman d'Amélie Nothomb. Sa sensibilité, son analyse des personnages, sa fantaisie, sa variation dans la façon d'aborder les thèmes qu'elle décide de traiter me font chaque fois craquer.
J'ai lu le livre très lentement pour savourer chaque page.
Il m'est arrivé d'aller voir sur Internet l'oiseau étudié par Déodat, la huppe fasciée, son hiéroglyphe et bien d'autres choses encore. L'auteure fait preuve d'une grande érudition ou curiosité car dans ce cas, elle s'intéresse aux oiseaux comme son héros et elle est loin d'être ennuyeuse.
Un grand moment de lecture pour moi !
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L'écriture de Nothomb en général me plait beaucoup, ici encore d'ailleurs, par contre le contenu de l'histoire c'est autre chose.

J'ai parfois, mais rarement apprécié ses bons mots, qui sont d'une logique imparable. Par contre je n'ai pas apprécié du tout les deux personnages principaux, ce garçons si laid et cette fille si belle.

Je me suis honteusement ennuyée à cette lecture, a tel point que j'ai fini par lire ce roman en diagonale... chose qui m'arrive très rarement, mais que je suis obligée de signaler.
Le gros avantage des Nothomb c'est qu'ils se lisent extrêmement vite.. alors en y ajoutant la diagonale, je ne vous dit même pas.

Je pense avoir lu le meilleurs de l'auteurs car a chaque fois mes nouvelles immersions dans son univers me font de moins en moins apprécier ses romans.
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L'année dernière Amélie Nothomb revisitait Oscar Wilde. Cette année nous avons droit à un conte. Dans cette cuvée 2016 l'auteure s'inspire de « Riquet à la houppe » de Charles Perrault dont la version date de 1697.
Le « Riquet à la houppe » d'Amélie est l'histoire de la Belle et la Bête. La Bête ne se nomme pas Riquet mais Déodat, un garçon très laid mais d'une grande intelligence. La princesse, elle, s'appelle Trémière, superbement belle mais qu'on dit assez stupide. Comme on peut se l'imaginer tout sera fait pour que l'auteure fasse en sorte que ces deux personnages se rencontrent. L'amour ne s'explique pas !
Un roman court, très court, où Amélie Nothomb y met son univers qui caractérise toute son oeuvre. Des personnages aux noms cocasses dans un monde extravagant, des réflexions sur le monde qui nous entoure. Une belle écriture qui se lit rapidement malgré quelques longueurs. Un vrai talent que je trouve pour ma part un peu gâché par le désir ou l'obligation de sortir un livre par an. A quand un grand roman très personnel ?
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Rentrée littéraire 2016 oblige... Je me suis délectée du dernier NOTHOMB qui a revisité le conte de PERRAULT qui est -oh combien- d'actualité dans notre monde où les apparences doivent absolument être mises en avant sans chercher plus loin !!!
Mais ne dit-on pas "l'habit ne fait pas le moine" ? ; proverbe qui résume très bien ce roman.
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Amélie Nothomb Riquet à la houppe Albin Michel ( 188 pages 16,90€)


Amélie Nothomb réitère avec les contes de Perrault, et après Barbe bleue, choisit de nouveau un titre éponyme. On le sait, l'auteure accouche d'un roman chaque année, cette fois ce sont ses figures féminines qui donnent vie. Naître peut s'avérer «  un atterrissage brutal ».

Nous voilà propulsés dans la vie de deux couples, tout jeunes parents, pas encore aguerris aux besoins des bébés. On connaît l'art d'Amélie Nothomb pour le choix des noms : Dédodat , «  cadeau de Dieu », est le premier né, un bébé «  sur mesure », un prodige, très mature. Mais pourquoi ses parents sont-ils si «  pétrifiés » au point de songer à se cloîtrer ?
Vient ensuite Trémière, «  l 'enfançonne, irréelle de beauté », aux «  traits de poupée de porcelaine ». Un prénom qui surprend l'infirmière. Mais quand « Lierre », le père, féconde « Rose », la rose grimpante ne pouvait que s'appeler Trémière.


La romancière entrelace les trajectoires de ces deux familles et de leurs progénitures.
Elle s'essaye à décrypter les circonvolutions de leur cerveau et à percer le mystère de ces «  énigmes lumineuses » que sont les enfants comme l'affirme Daniel Pennac. le cas Déodat est effectivement peu commun, les rôles sont comme inversés,
c'est Déodat qui jauge «  cette espèce qui s'extasie pour rien ». Il les cerne si bien qu'il modèle son comportement en fonction de leurs réactions.

Ne sont-ils pas ridicules les parents qui baragouinent leur jargon personnel étoffé de mimiques ?
Pour la narratrice «  L'enfance est un miracle ». Elle ausculte la relation filiale et montre qu'un enfant peut s'adapter, s'attacher à une autre personne que la mère.
Mais elle -même n'a-t-elle pas tissé un lien intense avec sa nounou japonaise ?
Elle analyse la fibre maternelle de Rose et d 'Énide .
Que penser de Rose qui confie sa fille Trémière à sa grand-mère Passerose ?
Quand on sait que celle -ci chiromancienne, personnage récurrent chez Amélie Nothomb, vit dans «  une ruine somptueuse » qui se délabre comme le château du Comte Neuville, on peut craindre pour l'enfançonne.
Si Déodat aime son parc, Trémière y végète et accuse du retard pour marcher et parler. Pourtant c'est bien en compagnie de sa grand-mère qu'elle veut rester, tant leur fusion est intense. Un secret les relie, celui du coffre à bijoux.


Nous suivons la croissance, les premiers pas et l'acquisition du langage, leur éducation, leurs résultats scolaires. Les problèmes surgissent quant aux relations avec les autres, surtout dans la cour de récré, une mini jungle. Déodat découvre la cruauté, la méchanceté, «  le sadisme de ses congénères » , les moqueries à l'école ( comparé à un « troll ») et l'ostracisme.Comment aider les plus vulnérables à se défendre ?

De même, il ne peut pas comprendre qu'un canari soit en cage. Son éveil aux oiseaux est né quand il reçut «  une substance blanchâtre » et devint «  L' Enfienté ». Il y vit «  un message divin » et reçut ce signe comme « une illumination ». En autodidacte, Déodat cultive sa passion dévorante avec les planches oiseaux des dictionnaires tout émerveillé par la « profusion de couleurs et de grâce ». Puis, le cadeau de Noël de sa mère : « Les oiseaux du monde » devient sa bible. A six ans seulement, il décida de calquer sur les oiseaux «  leur noble indifférence à l'homme », au risque de devenir autiste. Un moyen de mettre à distance «  la bassesse des hommes » et leur violence. Mais Déodat Eider, n'est-ce pas un nom prédestiné ?
Son QI exceptionnel soulève la question de l'intelligence. Est-elle innée ?
Mais l'environnement social n'a-t-il pas aussi un impact dans la construction d'un être, l'acquisition du langage ?

Trémière n'est pas épargnée, elle aussi martyrisée par ses camarades, humiliée, affublée d'un sobriquet «  Trémière la crémière ». A l'ère des réseaux sociaux, les propos délétères circulent vite et fragilisent la victime.

En résumant leur scolarité, Amélie Nothomb soulève la question de l'orientation des enfants après le Bac. Ne pas leur imposer le choix de l'adulte, mais les laisser libres.
Les parents de Déo ne conçoivent pas de contrecarrer le souhait de leur fils, mais ne sont pas compris par l'école. Son intérêt pour les oiseaux se confirme et le conduit à « une thèse de doctorat sur la huppe fasciée ». Cette passion rappelle «  la femme oiseau » d'Isabelle Kauffmann, qui sous « ses vêtements amples, portait deux petites aîles qui bruissaient imperceptiblement quand elle montait ou descendait des escaliers ».

Pour finir l'écrivaine déroule le fil de la vie sentimentale, des premiers émois des deux protagonistes. Tous deux vont connaître des déceptions et les affres de la rupture.

Amélie Nothomb met en exergue la résilience de Déodat, qui s'adapte à son handicap, sa différence et sait trouver «  un modus vivendi » pour le surmonter.
Si Pétronille avait des affinités avec le chat, Amélie Nothomb semble s'être exhaussée pour rejoindre son héros métamorphosé par les oiseaux. D'ailleurs dans une interview,
elle confie avoir avec eux beaucoup de points en commun : «  diurne, nocturne », allant jusqu'à s' identifier à un oiseau de proie : «  une buse ».

La romancière oppose la télévision aux livres. Peut-on grandir sans télé ? Vivre sans télé ? Déodat,le seul à ignorer ce loisir que ses parents considérent comme «  l'invention du Diable » veut en juger par lui-même. le deal passé avec Axel lui permet de combler cette carence. Son enchantement fait vite place à l'ennui.

Ce roman est un hymne aux livres. Si pour Charlie Chaplin, «  Une journée sans sourire est une journée perdue », pour tous les dévoreurs de livres comme Déodat, des heures sans livres sont «  des heures perdues ».
Amélie Nothomb montre comment un livre peut bouleverser une vie.

La romancière,en habituée des plateaux, nous plonge dans les coulisses d'une émission de télé réalité et dénonce les pratiques de certains animateurs qui abusent de leur invitée, sous prétexte qu'elle a une tête de linotte. Sous les traits de Trémière, on devine d'autres stars de la réalité dont les paroles font le tour des réseaux !
Quand Amélie Nothomb est invitée, le champagne de luxe va de pair.
Mais le boire sans «  compagnon de beuverie » n'est pas envisageable pour les deux protagonistes à moins que la sérendipité joue en leur faveur.

Le récit se termine par une réflexion autour de l'épilogue dans les romans d'amour.
Que privilégier ? Une «  Happy end » ou pas ? Un fin ouverte ou pas ?
Amélie Nothomb rend compte de ses observations après avoir lu tout Balzac, à savoir que «  le pont aux ânes de la littérature, c'est évidemment l'amour » !
Alors au lecteur d'être perspicace ? Pour quelle solution aura-t-elle opté ?

Les aficionados d 'Amélie Nothomb pourront débusquer le mot récurrent de quatre lettres qu'elle se plaît à distiller avec malice dans ses romans.

L'auteure dénonce également ce diktat de la transparence ( sujet abordé par Mazarine Pingeot dans son essai) qui conduit les paparazzis à traquer leur proies. Toutes deux refusant de voir l'espace privé violé.

Amélie Nothomb ponctue son récit de réflexions pertinentes , voire philosophiques sur l'intelligence et la bêtise, le beau et le laid, soulignant le rayonnement de la beauté intérieure. Puis, comme l' a constaté Arthur Dreyfus : «  le grand bonheur reste que les très beaux ne recherchent pas ( uniquement)des très beaux ! Si l'on en croit Monica Belluci, la beauté peut faire souffrir. Pour Charles Dantzig, «  La beauté est un malheur.Elle engendre la haine.L'être beau a bientôt le sentiment d'avoir usurpé quelque chose.Elle est belle, et n'y peut rien ». « Il est entendu par les autres, pour se la rendre supportable, qu'elle est signe de bêtise. »

Par son ode aux oiseaux, à la pratique du «  birdwatching », nul doute que la romancière va recueillir l'adhésion des militants de la ligue des oiseaux.

Amélie Nothomb, toujours aussi pétulante, signe un roman allègre, jouissif, aérien et aviaire, qui dévoile les subtils entrelacs qui forgent le destin.
Amour, humour et champagne, des ingrédients qui donnent des ailes à l'auteur.
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"Riquet à la houppe" ne porte pas les faveurs des adeptes d'Amélie Nothomb. Moi, je dois dire que j'ai trouvé la lecture plaisante, la revisite du conte de Perrault avec pour héros Déodat et Trémière m'a fait sourire assez souvent et j'ai aimé l'écriture alerte et joyeuse. Simpliste ? je ne trouve pas. Derrière ce conte et remarques teintées d'humour, il y a une véritable réflexion sur les médias, l'apparence, les relations en général et amoureuses en particulier bref j'ai été charmée par ce Riquet à la houppe des temps modernes.
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Tout d'abord, je tiens à rassurer mes fans (si ils existent) concernant mon absence sur Babelio ces derniers temps mais d'un, j'ai eu une grosse Uvéité (ce qui m'a perturbé dans mes lectures) et de deux, étant en plein déménagement, c'est un peu la croix et la bannière pour avoir de nouveau Internet chez moi.

Bref, lire le dernier Amélie Nothomb, gracieusement prêté par ma belle-mère avait de quoi me remettre le moral au beau fixe. Ici, le lecteur fait la connaissance de deux personnages extraordinaires : l'un de par sa laideur mais son sens de l'observation des oiseaux extrêmement développé, j'ai nommé Déodat et l'autre par sa grâce et son sens de l'observation très développé mais que tout le monde ignore, ladite Trémière. Deux personnes qui n'étaient donc pas prédisposées à se rencontrer mais si l'on reste dans un conte (et plus particulièrement celui de Perrault dont s'est inspirée l'auteure), tout est possible. le premier est ornithologue tandis que l'autre est mannequin pour une grande marque de joaillerie (mais une seule et unique attention) vont se rencontrer à l'occasion d'une émission de télévision à laquelle ils ne participeront d'ailleurs jamais. Tous deux ont été extrêmement blessé, de par le regard des autres tout au long de leur vie mais tel le conte de Perrault ou encore celui de la belle et la bête, il n'y a que les histoires d'amour véridiques et désintéressées qui peuvent guérir de toutes ces souffrances.

Si vous avez passé l'âge de croire aux contes de fées, rien ne vous empêche cependant de vous plonger dans la lecture de cet ouvrage qui, une fois encore (en ce qui concerne Amélie Nothomb) ne pas pas déçue, loin de là...A découvrir, si cela n'est pas déjà fait !
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Retrouver Amélie Nothomb est un petit rituel auquel je m'adonne depuis quelques automnes.
J'aime retrouver sa plume élégante et drôle.
J'aime ses personnages toujours affublés de prénoms cocasses et inattendus.
Cette année, il s'agit de Déodat et de Trémière dont nous suivons le destin depuis le berceau jusqu'à l'épanouissement d'un amour improbable.
Mais chut ! Une histoire d'Amélie Nothomb, ça ne se raconte pas, ça se déguste comme une friandise.
Je suis bien loin, il est vrai, du coup de coeur de l'année, mais j'ai eu pendant ces deux heures de lecture un plaisir pétillant et jubilatoire.
Et ça, j'aime !
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