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3,2

sur 2257 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai trouvé tout le livre assez long (pourtant il n'est pas très épais) et ennuyeux. Par contre, j'ai beaucoup aimé les 2 ou 3 derniers chapitres. A. Nothomb a une très belle écriture. D'accord ou pas d'accord avec ses propos, peu importe...ils amènent à la réflexion. Bref sans doute pas son meilleur livre à mon goût mais cela reste bien entendu un avis personnel...A chacun de se faire le sien...
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« J'ai toujours su que l'on me condamnerait à mort. » Ainsi commence cet audacieux roman d'Amélie Nothomb.
L'historien Simon Mimouni écrivait que les Évangiles n'ont pas été rédigés « pour servir de documentation », mais « plutôt pour la liturgie des premiers disciples. » La narration de la Passion du Christ touche bien à l'imaginaire de chacun, de près ou de loin, croyants ou non croyants.
Même si la démarche divise, c'est en toute liberté qu'Amélie Nothomb nous expose son questionnement humaniste sur les dernières heures du Christ. Elle se met en quelque sorte dans la peau de ce héros absolu, « son Jésus », en le faisant parler à la première personne. Son procès est brièvement évoqué, avec les miraculés ingrats qui défilent et témoignent à charge. Face à la souffrance et la solitude dans son étroit cachot, il se sent abandonné. L'auteure le suit au plus près, humain, incarné, qui aime la vie, qui a connu l'amour maternel, la passion amoureuse, qui est capable d'être critique, qui craint la crucifixion, la souffrance et la mort.
« Fallait-il nécessairement être condamné, humilié, supplicié ? » (cf interview A.Nothomb) et finir par vouer depuis un culte à la douleur et au sacrifice ? Pourquoi Dieu accepte ça ? Pourquoi Jésus se laisse faire ? Pourquoi doit-il être crucifié pour nous sauver ?
Le chemin de Croix, le calvaire, chemin de souffrance dans une quasi indifférence, le poids insupportable, le fouet, une première chute, une deuxième, une troisième, le mystérieux Simon de Cyrène qui cherche à l'aider, et Madeleine et Marie omniprésentes.
Soif. Substantif toujours présent dans la pensée de Jésus. « Pour éprouver la soif, il faut être vivant. » Et cette soif, c'est la foi, l'élan mystique. Soif jamais étanchée. Comment Dieu peut-il comprendre l'Homme s'il n'a pas de corps et de sens, s'il ne connaît pas la soif ? C'est un peu l'histoire des malentendus. Malentendu entre Jésus et Dieu, malentendu entre Jésus et ses « fidèles », entre Dieu et l'Humain.
Amélie Nothomb qualifie sa propre foi d'« intransitive » : « je sais que je crois, mais je ne sais pas en quoi. »
Son livre n'est évidemment pas incontestable, puisqu'elle nous offre un questionnement très personnel sur « son Jésus. » Elle ne prétend pas avoir raison et ne propose pas un quelconque dogme.
J'ai apprécié « Frappe-toi le coeur » et « Les prénoms épicènes », ses deux livres précédents. Étant athée, j'avoue avoir eu un peu de mal à entamer celui-ci, mais une fois lancé, je ne l'ai plus lâché. C'est vrai, pour moi, il n'y avait pas l'enjeu du croyant éventuellement offensé par une supposée transgression.
Alors bien sûr, il n'y a pas le suspense de ses livres précédents, la fin est connue depuis la nuit des temps, mais c'est une réflexion plutôt captivante, étonnante, humaine je trouve....Amélie Nothomb qualifie ce récit de « livre de sa vie », tant son questionnement l'a habitée depuis son enfance. C'est probablement là son roman le plus personnel depuis « Stupeur et Tremblements. » Et quelle écriture !
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💧 Soif - Amélie Nothomb 💧

En voilà un livre original! Il débute avec le procès de Jésus et se termine après sa résurrection et le narrateur n'est autre que Jésus lui-même. le procès est d'une drôlerie; les personnes "victimes" des miracles de Jésus viennent témoigner contre lui avec une mauvaise foi tellement hallucinante que ça en est cocasse. le lendemain de la condamnation, ce sont les coups de fouet et la lente ascension jusqu'au Golgotha et là c'est la souffrance, le spectacle d'un homme allant à la mort sous les yeux de spectateurs venus assister à sa déchéance, à son calvaire. Puis la crucifixion, la douleur physique insoutenable et cette soif dévorante. Et tout du long Jésus nous fait part de ses réflexions sur sa condition de fils de Dieu, de ses sentiments, nous parle de sa mère, de son amour charnel avec Marie-Madeleine, de son rapport avec ses apôtres et bien sûr de Judas, bref il se raconte sans intermédiaire, il nous parle directement.
Amélie Nothomb nous offre un Jésus incroyablement humain, loin de l'image du Messie dont nous avons l'habitude.
En revisitant la Passion du Christ, elle nous offre un roman insolite où Jésus nous apparaît plus humain que divin.
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Lu...
Aimé...
Le tout en un jour...

Après dix ans de "sans Nothomb" j'ai voulu absolument lire le nouveau à cause de la phrase en 4e :

"pour éprouver la soif, il faut être vivant"...

Quand Amélie Nothomb met dans la peau de Jésus la veille de sa crucifixion (fiction aussi), tout y passe les miraculés ingrats, Pilate, Marie, Joseph, les apôtres pas finauds (ou fidèles), Judas le malingre et la sublimissime Madeleine qui le rend tout chose.

Un court roman dense, percutant, rondement mené et empreint de bienveillance et d'amour même quand les baffes et la vie se perdent....
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Un très bon cru. Amélie Nothomb parvient à nous surprendre encore une fois en choisissant un sujet fort : la passion du Christ.
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C'est une initiative curieuse que celle d'A.Nothomb d'avoir voulu nous faire vivre les dernières heures de la vie de Jésus, commentées par lui-même. le procès bâclé, la douloureuse montée du Golgotha, la mise en croix, ses terribles souffrances, les regards des spectateurs, Jésus nous dit comment il a vécu cela... C'était risqué, et c'est plutôt réussi.
On apprécie notamment la hardiesse de l'imagination de ce qu'a pu être la relation entre cet homme et Marie Madeleine. Tout comme la finesse de son rapport à sa mère, et la présentation des qualités sublimes de Jésus: générosité, absence de haine, capacité de pardon.
On est surpris de l'attribution au personnage de sensations, de formules, qui en font presque un homme du XXIème siècle: ceci est amusant, et bien réalisé: ni trop, ni trop peu.
Il est mort à la page 125. A.Nothomb a bien travaillé. Aussi les 25 pages suivantes, faites de digressions de l'auteure un peu désordonnées et peu assurées, ne nous ont pas paru utiles. Peut-être l'éditeur exigeait-il un minimum de 150 pages?



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Il faut un culot monstre pour se prendre pour le Christ, parler à la première personne et s'autoriser à critiquer les témoignages des saintes écritures !!! Oui mais Amelie Nothomb le fait avec un sens de l'à-propos incontestable, en montrant du doigt les erreurs des Évangiles, mais sans véhémence, au contraire avec une bienveillante lucidité. Alors à travers elle, le christ parle et dit ce qu'il a sur le coeur. Oui, ils ont charrié grave, tous ces apôtres avec leurs témoignages approximatifs, alors qu'ils n'étaient même pas là pendant qu'il souffrait le martyre, oui Dieu le père n'y est pas allé de main morte en faisant crucifier son fils sans se soucier vraiment de la douleur insuportable qu'il a endurée, ni des conséquences dramatiques de cette torture inutile dans l'idéologie de sa future église ! Non, Jésus n'était dupe de rien, ni de son procès bidon, ni de la lâcheté des uns, ni de la traîtrise des autres, ni du rôle méchamment lourd à porter que lui a assigné sans vergogne Dieu, son père !!! Oui, pour être le Christ, il n'en était pas moins homme et sa mission sur terre, c'était pas du gâteau ! Pour sûr, ce fût plutôt rude d'être le fils de Dieu avec ce qu'il a dû supporter de souffrances pour répandre parmi la populace la parole de son Père, et Amelie Nothomb le fait dire au Christ, comme ça, sans gêne ni fausse pudeur... Avec beaucoup de talent, elle y va franco-de-port, mais le fait avec intelligence, humour et finesse !!! Une réussite bluffante !!!
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Amélie Nothomb revisite les dernières heures de Jesus-Christ à partir de l'une des douleurs qu'il a dû ressentir: la soif.
N'étant pas une grande fan de l'auteure, j'y suis allée un peu à reculons, j'avoue. Mais J'ai apprécié son regard sur cet aspect dont on ne parle généralement pas. C'est très osé comme point de vue! Mais Amélie Nothomb arrive à nous entraîner sur le chemin plus philosophique de la soif comme symbole de son état d'être vivant.
Certaines phrases qui nous laissent un moment songeur ("Si on se rendait compte, on ne choisirait pas de vivre"). C'est un texte assez court, 162 pages, mais qui laisse une trace assez longue dans ses pensées.
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Intrigué par la thématique (loin des autres romans d'Amélie Nothomb que j'avais pu lire alors, "stupeurs et tremblements" et "ni d'Eve, ni d'Adam"), j'ai trouvé ce livre original, spirituel mais aussi drôle. Original d'abord par son sujet et son choix de narration. Adopter le point de vue interne, celui de Jésus lors de son procès puis de sa crucifixion (spoiler alerte) pouvait sembler difficile et risqué. Pourtant, Amélie Nothomb réussit à nous livrer un être fragile et surtout incarné, qui ressent intensément le monde qui l'entoure. L'ouverture sur le procès de Jésus qui voit défiler des miraculés déçus et peu reconnaissants est savoureuse, le portait de Juda sonne juste. J'ai été un peu plus déçu du dernier tiers du livre où il me semble qu'il y a moins de trouvailles et quelques redites mais enchanté par la réflexion globale sur ce personnage et la vision très humaine (sans blasphème!) qu'en donne Amélie Nothomb.
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Un Jésus humain qui offre une lecture de la crucifixion aux antipodes des doctrines actuelles. Une relecture poétique, pertinente et profondément incarnée d'une douleur peut-être pas si salvatrice...de quoi repenser le cadre judéo chrétien qui intronise la souffrance...
Quand à la Soif, je ne révélerai rien mais je trouve que cette conception fait évoluer la notion de spiritualité.
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