Je voulais ici attirer l’attention sur une exposition qui se tient actuellement au musée du Quai Branly, à Paris. Je suis allé la voir dimanche dernier et l’ai trouvée extraordinaire.
Le monde de l’Inca conquérant et celui de l’Espagne conquérante sont mis face à face, essentiellement représentés par leurs figures de proue : Atahualpa et Francisco Pizarro. Les préjugés tombent rapidement : non, il n’y a pas d’un côté les méchants espagnols et de l’autre les pauvres indiens ; la volonté de dominer, la cruauté envers les populations soumises, la violence sont équitablement réparties.
Leur histoire est présentée face à face le long d’un couloir, avant la rencontre où les explications et les objets d’époque se mêlent. Un fort accent est porté sur la difficulté de communication entre les deux sociétés aux paradigmes si éloignés. La mauvaise interprétation de comportements, peut-être volontairement mésinterprétés, conduit à la guerre.
Arès dieu de la guerre règne ici. Avant la rencontre la guerre entre les indiens, puis la guerre entre incas et conquistadors, puis entre conquistadors, puis entre conquistadors et couronne d’Espagne ; cela ne finit jamais. On touche à l’évidence à un trait inhérent à la nature humaine.
Les nombreuses explications sont accompagnées de beaux objets autant espagnols qu’indiens. Puis vision nous est donnée de ces enfants artistiques que ces histoires ont engendrés au 19ème siècle : les tableaux de la capture d’Atahualpa, de son assassinat, puis celui de Pizarro ; sujets qui ne pouvaient laisser impassible l’âme romantique.
Si vous en avez l’occasion, allez voir cette expo.
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Fait prisonnier à Cajamarca, l'Inca propose de verser une rançon pour obtenir sa liberté. Levant les bras au-dessus de la tête, il propose de remplir d'or jusqu'à cette hauteur la pièce où on le tient enfermé. Et d'apporter le double en argent! Les conquistadors ne peuvent le croire. Et pourtant, en quelques mois, les troupes de l'Inca livrent ce pactole. Jamais le Mexique n'avait rapporté de tels butins. C'était l'Eldorado.