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Chloé Billon (Traducteur)
EAN : 9782267052268
480 pages
Christian Bourgois Editeur (02/02/2023)
3.5/5   7 notes
Résumé :
D’où viennent les histoires ? C’est la question que se pose la narratrice, une écrivaine et universitaire. Pour y répondre, elle se remémore plusieurs épisodes de sa vie, nous invitant à la suivre à Moscou pendant ses études, au Japon dans les sanctuaires d’Inari, au coeur des champs de mines du centre de la Croatie, sur la rive sud du Grand Canyon – en compagnie d’un certain Nabokov – ou encore dans un quartier délabré de Londres. À travers ces voyages, elle ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La figure de la renarde, animal intelligent et rusé, se faufile à travers le roman, mais la renarde, c'est avant tout l'autrice elle-même, une femme et une intellectuelle qui a dû se reconstruire à travers l'exil (Ugrešić a fui son pays d'origine en 1993 pendant la guerre qui a mené à l'éclatement de la Yougoslavie). Dans son dernier ouvrage, elle nous trimbale de Pompéi au Grand Canyon en passant par l'arrière-pays croate et elle évoque de nombreux écrivains, certains très connus, comme Tanizaki ou Nabokov, d'autres beaucoup moins, comme des auteurs de l'avant-garde russe dont les traces ont été effacées.
La Renarde flirte habilement avec l'essai littéraire et l'autofiction et Ugrešić joue de cette ambiguïté. Sa narratrice et alter ego ne cherche pas à plaire, mais sa franchise et sa détermination la rendent attachante. Il m'aura fallu apprivoiser l'animal, mais je n'y ai pas résisté longtemps. J'avais toujours envie de retourner à ma lecture pour me faire raconter de nouvelles histoires.
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Dubravka Ugrešić vient de nous quitter. Toute mon estime va à cette grande militante antinationaliste qui, malgré le démantèlement et la haine raciale en Yougoslavie dont elle a été le témoin direct, n'a pas perdu une graine de son humanité. Avec «La Renarde», tout juste traduit par Chloé Billon chez Bourgois, elle retrace le fil rouge de la création des histoires, tente de défricher le sentier abstrait de l'inspiration et nous guide dans l'aventure sinueuse de la construction narrative. On voyage à ses côtés en se laissant entraîner par sa pensée flottante, on s'agrippe ici et là au quai de minuscules épiphanies quotidiennes, drôles et pitoyables, où souffle parfois un vent de misanthropie.
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critiques presse (3)
LeMonde
11 avril 2023
A tout le moins peut-on assurer qu’il s’agit d’un texte cérébral et joueur, merveilleusement roué, dont l’intelligence et l’humour ne font pas écran à l’émotion. L’autrice la fait jaillir par surprise au détour d’une page, un peu comme surgissent les renards entre de hautes herbes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
06 avril 2023
A tout le moins peut-on assurer qu’il s’agit d’un texte cérébral et joueur, merveilleusement roué, dont l’intelligence et l’humour ne font pas écran à l’émotion. L’autrice la fait jaillir par surprise au détour d’une page, un peu comme surgissent les renards entre de hautes herbes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaCroix
06 avril 2023
Le dernier récit paru en français de la romancière croate disparue le 17 mars est une foisonnante circonvolution autour de la création littéraire.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ces derniers temps, le marché du livre aime les romans-fleuves, et de nombreux écrivains semblent faire la course à qui écrira le plus long. Soudain, tout le monde est impressionné par le nombre de pages, et proclame immédiatement que ces romans sont bons.
- Et beaucoup le sont.
- Peut-être. Mais cette admiration initiale devant le nombre de pages est trop rapidement devenue un critère esthétique et de valeur. Seul un roman de plus de mille pages serait donc un 'vrai' roman ? J'inclus là-dedans l'admiration pour les auteurs hyperproductifs ; et la cruelle proclamation de la mort créative d'un auteur si jamais il n'a pas réussi pendant un an ou deux à produire un nouveau livre. Sans parler des paris sur les prix littéraires ! Tout cela se rapproche davantage des catégories de l'endurance, de le force et de la performance de cirque que des critères esthétiques traditionnels.
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Comment s'attendre à ce que les utilisateurs des nouvelles technologies, qui ont vécu une métamorphose physique et mentale, dont la langue se compose d'images et de symboles, soient prêts à lire quelque chose que l'on qualifiait il y a peu encore de 'texte littéraire', et qui porte aujourd'hui le nom généraliste de 'livre' ?
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La langue était un indicateur parfait de l'attitude envers les réfugiés. Plus la langue était délicate, plus le rapport avec les "arrivants" était mauvais. La bureaucratie européenne s'était cassée la tête sur la terminologie - migrant, émigrant, immigrant, demandeur d'asile, exilé- pour finir par se décider pour 'migrants', suggérant par là-même qu'il s'agissait d'une main-d'oeuvre mobile qui, dans un monde mondialisé, choisissait de son plein gré des destinations géographiquement, culturellement, climatiquement et financièrement favorables au travail temporaire, le tout à ses risques et périls, bien entendu.
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Là-bas, à Calcutta, agressée par des nuées de sons, d'images, d'odeurs et de couleurs, j'avais soudain fondu en larmes. C'était un sanglot violent, comme si il avait grossi des années en moi, et qu'à présent, ayant trouvé une faille, il s'était échappé.
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Avec le choix de ce voyage plutôt que d'un autre, elle commence à dévider la pelote de sa vie, qui semble avoir été, avec les panneaux de direction et les gares ferroviaires, déjà inscrite dans les lignes de sa main.
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Video de Dubravka Ugresic (1) Voir plusAjouter une vidéo

[Dubravka Ugresic : Le ministère de la douleur]
Dans les locaux de la Fondation Deutsch de la Meurthe à la Cité Universitaire Internationale de Paris, Olivier BARROT présente le roman de Dubravka UGRESIC "Le ministère de la douleur". Dans ce livre, l'écrivain croate traite de la question de l'exil et du rapport à la langue maternelle dans un pays étranger.
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