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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après la mort inattendue de son mari depuis 47 ans et 25 jours, Joyce Carol Oates a terriblement souffert, mais elle a 'réussi à rester en vie', puis finalement à reprendre goût à la vie...

Son témoignage d'un deuil douloureux et intense, mais paradoxalement assez bref, m'a beaucoup intéressée et m'a par moments troublée. Alors même que JCO affirme se sentir désincarnée et dépersonnalisée, son livre ne l'est pas du tout, il relate certes des moments de désespoir, des rêveries de suicide ou des insomnies terribles, mais toujours avec émotion, chaleur et vie. La différence avec la froideur de L'année de la pensée magique de Joan Didon est d'ailleurs assez frappante.

Plus étonnant encore, il y a très vite de nombreux moments d'optimisme et de douceur : soirées avec des amis, mails de soutiens, échanges avec des étudiants, jardinage, retour du sommeil réparateur, nouvelles rencontres... Sans qu'on puisse douter de sa souffrance initiale ou de son amour pour Ray, JCO semble aller mieux très rapidement, signe probablement d'un instinct de vie et de bonheur très développé. Un rétablissement rapide assez incompréhensible pour moi qui ne fonctionne pas ainsi.

Je sors donc de ma lecture plutôt conquise et très intriguée, avec pas mal de choses à réfléchir et peut-être un jardin à planter. Pour finir, je me permets de conseiller aux éventuels futurs lecteurs de persévérer au-delà des 100 1ères pages un peu arides, la suite en vaut à mon sens la peine.

Challenge Pavés 19/xx
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« Si le récit autobiographique est le plus séduisant des genres littéraires, c'est aussi le plus dangereux. Car ces récits contiennent des vérités, ils ne peuvent contenir la Vérité, qui est l'immensité même du ciel, trop vaste pour être embrassée d'un seul coup d'oeil. »

Joyce Carol Oates est complètement abattue lorsqu'elle perd subitement son époux. Car comment survivre à quelqu'un qui a partagé plus de quarante-sept ans de votre vie. Elle nous raconte dans ce récit les premiers mois de son veuvage. Son comportement de zombi, son semblant de vie quotidienne et la reprise de sa vie professionnelle, le recours aux antidépresseurs, son envie d'en finir avec la vie. Les souvenirs de sa vie avec son époux, les questions sans réponse, les zones d'ombre. Mais comme elle le rappelle si bien, il est déjà tellement difficile de se connaître soi-même, alors de là à imaginer qui fut son époux même s'ils étaient proches. Ce récit s'achève lorsque l'idée du suicide la quitte, qu'elle choisit de rester en vie.

Il comporte beaucoup de redites, comme un flot identique d'idées qui se bousculent dans sa tête et reviennent invariablement. Il nous révèle surtout une femme humble, déboussolée, qui décrit avec une franchise implacable son quotidien, parfois avec humour et dérision. Joyce Carol Oates écrit vite et beaucoup, son témoignage aurait cependant peut-être mérité d'être un peu plus ‘ramassé'.


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Hospitalisé suite à une pneumonie, l'état de santé de Raymond Smith le mari de Joyce Carol Oates se dégrade. Une infection nosocomiale gagne ses deux poumons mais les médecins ne sont pas alarmistes. le 18 février 2008 alors qu'elle est rentrée chez elle après avoir vu vue Ray à minuit passé le téléphone sonne. Instinctivement, elle sait qu'il s'agit "d'une mauvaise heure". "Raymond Smith est dans un état critique" mais il est toujours en vie. Arrivée à l'hôpital, Ray est décédé. Quarante-sept ans et vingt-cinq jours de vie commune viennent de se terminer brutalement d'une façon inimaginable. Ray vient de mourir mais son épouse n'a pas le temps d'intégrer la mort car elle se retrouve projetée dans une situation nouvelle et confrontée à des démarche administratives. Deuxième choc qui ne sera pas le dernier. Joyce Carol Oates raconte avec une sincérité désarmante sa nouvelle vie de Veuve, le deuil qui lui fait face. Muraille infranchissable pour cette femme qui avec Ray formait un couple uni et amoureux.

Je dois avouer que j'ai failli abandonner cette lecture tant la charge émotionnelle est forte et également parce qu'elle me renvoyait à un partie de ce ce que j'ai vécu il y a quelques années. Mon père hospitalisé est mort brutalement et j'étais restée auprès de ma mère. J'étais incrédule, stupéfaite devant les papiers qu'il fallait remplir le plus tôt possible, les démarches à effectuer. J'avais vécu ces quelques jours comme si on me volait la mort de mon père. Heureusement en France, suite à un décès, les amis ou connaissances ne nous envoient pas des plats, des paniers de victuailles. Retranchée chez elle, Joyce Carol Smith redoute l'arrivée des livreurs. Comme si manger pouvait réconforter la perte d'un être aimé. Elle ne répond pas au téléphone, préfère envoyer et répondre aux mails la nuit car le sommeil l'a abandonnée. Je dis bien Joyce Carol Smith car Joyce Carol Oates est l'écrivain comme si Joyce Carol avait deux facettes car Ray n'intervenait pas dans son métier d'auteure. Elle relève cette différence plusieurs fois dans son récit. Chaque journée est détaillée avec les souvenirs de sa vie de couple et de Ray, l'envie du suicide qui la tenaille, l'aide des antidépresseurs dont elle a peur de devenir dépendante. Et tous ces moments où vivre lui paraît impossible tant elle est noyée par le chagrin mais aussi les vrai amis et leur soutien. Chaque journée passée est une journée de gagnée. Et pas à pas, on suit son chemin de Veuve. La Veuve intervient, personnage qui nous donne des conseils avec une ironie quelquefois cinglante mais nous met face à une réalité.

Dans ce récit, Joyce Carol raconte comment elle a réussi à sortir la tête de l'eau, à s'octroyer le droit de vivre encore. Emaillé de d'extraits de poèmes ou de textes, cet hymne d'amour magnifique à son mari Ray est bouleversant !
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Il y a des auteurs comme ça qu'on a envie de découvrir. On ne sait pas ce qu'ils écrivent mais rien qu'en lisant leurs quatrièmes de couvertures on sait qu'on passera un bon moment. J'ai découvert Joyce Carol Oates cet été en regardant l'excellente émission Les carnets de route de François Brusnel sur France 5 et j'ai été tout de suite intriguée par cette dame.

J'ai mis du temps avant d'ouvrir enfin un de ses livres. C'est aujourd'hui chose faite et je regrette d'avoir attendu si longtemps. Elle m'a tout simplement conquise. Sa plume m'a conquise et tellement touchée !
L'histoire de ce livre est autobiographique puisque l'auteur nous raconte comment elle a réussit à "survivre" au décès brutal de son mari Raymond Smith. Brutal car Raymond avait été simplement hospitalisé pour une pneumonie ... Et puis un soir, un appel, ce redoutable appel ... Au bout du fil, le médecin qui demande à Joyce Carol Oates de se rendre rapidement à l'hôpital car l'état de son mari s'est aggravé. Malheureusement elle arrivera trop tard ...

Tout au long du roman on va suivre pas à pas les étapes du deuil, ce que la veuve ressent, ce par quoi elle passe. Jamais l'auteur ne va tomber dans le pathos, ni ne va vouloir à tout prix nous tirer les larmes des yeux. Non, c'est bien plus que ça. C'est un livre que l'on peut s'approprier à des degrés différents. J'ai beaucoup pensé à ma mère à la lecture de ce livre, puisque j'ai perdu mon papa le 25 juillet. L'histoire était différente , mais le choc est le même . La perte d'un être cher est toujours brutal . Trop tôt, trop vite.

Un livre qui nous touche et qui nous apprends que même si le vide sera toujours là, la douleur s'atténue peu à peu et qu'il faut continuer à vivre, à aller de l'avant. C'est ce que ces personnes - proches ou non et parties trop tôt - auraient voulu pour nous.
Il y a eu malgré tout des passages où j'ai eu envie de pleurer parce que c'était trop dur pour moi de revivre ce par quoi l'auteur passe. Ces moments où on se dit que rien de tout ça n'est réel. Ce moment où on rentre à la maison en espérant, une fois passée la porte voir la personne vaquer à ses habitudes.

Un livre difficile à juger car je pense qu'on ne peut juger un livre pareil, on ne peut que ressentir ! Un vibrant hommage à cet homme qui a partagé sa vie pendant plus de 40 ans ...
Lien : http://accroauxmots.blogspot..
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Un très beau et très émouvant témoignage de Joyce Carol Oates et son statut de veuve, après la mort accidentelle de son mari, emporté par une pneumonie avec complications. On peut y voir la suite de son Journal, avec ses sentiments, son ressenti, son vécu...
Au jour le jour, l'auteure explique son désarroi, les démarches administratives qu'elle doit remplir, les personnes qu'elle doit prévenir...
Un très beau texte, plein de pudeur pourtant malgré le thème très personnel.
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Témoignage bouleversant, courageux et sincère d'une brutale chute en abîme, à la suite d'un veuvage.
Tous ceux qui ont vécu un séisme dans leur vie privée, suivi d'une profonde dépression se reconnaitront dans ce récit.
L'épuisement physique, la détresse absolue, l'état de sidération, la colère sont décrits de façon étonnamment forte, de même que le combat intérieur pour s'en sortir, revivre, s'affranchir des "pilules du bonheur".
Le ton est pathétique, criant d'authenticité et c'est assez surprenant d'apprendre que l'auteure a retrouvé au bout d'une année un compagnon digne de devenir un époux .
Indépendamment, du cri de détresse et de solitude, j'ai aimé tous les passages relatifs à sa vie de professeur de littérature, les allusions à ses brillants amis écrivains ou éditeurs ,tous attentifs et pleins de compassion. le jardinage aussi a été un facteur de retour à la vie.
Une très belle lecture qui me donne envie de revenir vers cette grande dame de la littérature américaine, dont l'oeuvre est immense et abondante
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C'est un livre que j'ai trouvé difficile au début, dans le style et le vocabulaire employé (le mot "veuve" qui revenait sans cesse me dérangeait).
Au fur et à mesure de ma lecture, je me suis attachée à la façon dont
Joyce Carol Oates nous fait partager le long cheminement pour arriver à une sorte d'acceptation de la mort de son mari, le seul amour de sa vie.
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Joyce Carol Oates est une auteure américaine mondialement connue, qui comptabilise plus d'une centaine de livres à son actif (romans, nouvelles, pièces de théâtre…). Curieuse de découvrir son écriture, j'étais aussi curieuse de découvrir qui était cette grande dame. C'est pour cette raison que, comme première approche littéraire, j'ai fait le choix de lire un de ses témoignages les plus intimes et poignants qui soient, puisqu'il raconte la mort de son mari, Raymond, avec qui elle était mariée depuis près de cinquante ans et son veuvage précoce.

Il n'est jamais facile d'écrire un avis sur un témoignage, puisque cela revient à juger de la vie d'autrui, chose que je ne me permettrais jamais de faire. Dans cette chronique, je m'attacherais donc à vous témoigner toutes les émotions qui m'ont traversées à la lecture de ce récit.

Comme chaque lecture qui lit ce récit, j'ai éprouvé beaucoup de peine à l'annonce tragique de la mort de Ray Smith, et j'ai pu ressentir le choc que cela a dû être pour Joyce de constater la mort brutale de son mari, alors si en forme une semaine auparavant. Une mort prématurée, qui aurait pu être évitée. J'ai ressenti de la colère à l'encontre des membres hospitaliers, qui m'ont semblé peu bienveillants, assez froids, rigides. La présence constante de la mort dans leur vie leur a certainement forgé une carapace qui les empêche de ressentir de ressentir des émotions tragiques.

On ne peut que compatir à la tristesse de la veuve et calquer sa propre vie sur la sienne. Comment aurions-nous réagit si une telle chose nous arrivait dans la vie ? On s'identifie à l'auteure, on boit ses propos et on s'émeut intensément de ses paroles. C'est beau et touchant, c'est fort émotionnellement et bien écrit stylistiquement. Entre souvenirs heureux de leur vie commune et réflexions sur la perte et la période qui suit la perte de l'être cher, c'est un récit intime, plein d'émotions que nous livre l'auteur. Elle nous partage ses peines : lorsqu'elle rentre dans leur maison trop grande et trop vide, que tous les endroits où elle se rend lui rappelle Raymond, que les messages et cadeaux attendrissants arrivent par centaines… Elle doit maintenant faire face seule à la vie, et tenter de reprendre le court normal de son quotidien.

A ceux qui auraient peur de retrouver entre ces pages une effusion d'émotions tragiques, détrompez-vous. L'écriture de Joyce Carol Oates, bien loin d'être larmoyante et plaintive, est au contraire remplie d'une force expressive intimidante et d'une réflexion intelligente sur le deuil et la dépression. Ce livre représente un magnifique hommage à l'homme qu'elle a aimé, chérie et accompagné tout au long de sa vie. Pour finir cette chronique d'une touche d'espoir, sachez que le destin a décidé de faire recroiser le chemin de l'amour à Joyce. Depuis ce terrible drame, l'auteure s'est reconstruite auprès d'un autre homme. Rien ne pourra jamais lui faire oublier son Raymond, mais la vie est tellement courte, qu'il ne faut pas la passer à se morfondre, mais qu'il faut continuer à profiter, à avancer et à aimer. Bravo Joyce Carol Oates : j'admire votre courage et votre lutte acharnée pour réussir à rester en vie.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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J'ai réussi à rester en vie.
Joyce Carol OATES

Raymond Smith.
Joyce Smith.
Un couple heureux en amour marié depuis plus de 40 ans.
Ensemble ils discutent , vont se promener, font du sport, dînent avec des amis, échangent des idées sur le jardin ou la maison, partagent sur leur travaux en cours.
Et surtout ils sont prévenants, bienveillants et tendres l'un envers l'autre.
Ray tombe malade et meurt en une semaine laissant son épouse Joyce Carol Oates veuve.
JCO nous raconte ici la transformation physique, psychique et émotionnelle qu'elle a vécu lors de ce deuil.
La lancinante question : dois-je mourir ou résister ?
Le tout avec une pudeur extrême et un style que nous lui connaissons bien.

Un très bel hommage à celui qui fut l'amour de sa vie et son combat pour rester du côté des vivants.
Comment ne pas ressentir ce vide, ce gouffre, cette douleur qu'elle nous conte très intimement ?
Mais un livre d'une tristesse inquiétante car comme elle le dit à un moment : le veuvage est la punition des épouses...
Un très bon roman.
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"For the widow inhabits a tale not of her own telling.”
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JCO aura vécu plus de 40 ans auprès de son mari. Une vie commune fondée sur des centres d'intérêt partagés, de grandes discussions, des amitiés mêlées et les gestes domestiques du quotidiens.
Lorsqu'il meurt soudainement à 77 ans d'une complication liée à une hospitalisation, l'auteure est éperdue de peine et perd tous ses repères.
Elle rédige alors ce texte qui raconte son "chemin de croix" dans le veuvage.
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J'ai trouvé ce livre passionnant : l'auteure décortique sa douleur et ce que la société américaine attend des veuves, célèbre la force de l'amitié et de l'écriture. Elle conserve son ton froid et distancié comme dans ses romans tout en révélant de façon très concrète sa vie personnelle.
J'ai ainsi découvert qu'elle ne partageait jamais ses textes de fiction avec son mari – qui était par ailleurs son cap et son meilleur ami et avec qui elle avait des discussions constantes et profondes.
De la même façon j'ai été fascinée par son choix de dissocier dans sa tête et sa vie JCO (l'auteure de renom) et Joyce Smith, la personne privée, d'une façon qui peut sembler déroutante.
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Je suis admirative également de la forme du texte qui mêle narration, introspection, extraits de correspondance, manuel pratique du veuvage et documents formels. Un texte qui s'attache à décrire de façon très précise la perte du sommeil, le sentiment d'être étrangère à sa propre maison, les comportements de replis et les grands défis qu'elle se donne... avec une épaisseur à la fois prenante et pesante qui plonge le lecteur dans l'hébétude du deuil.
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Bref, j'ai été touchée par ce texte et par l'esprit singulier de cette auteure. Je pense que cette lecture donnera une épaisseur supplémentaire à ma découverte des autres romans de JCO.
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