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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les Edts Gallmeister se sont spécialisées dans les romans survitaminés qui ont besoin de larges horizons et de grands espaces.
Celui ci est dans la bonne tradition mais conte des vies et en particulier une vie qui aurait pu être banale, ordinaire, mais que le destin a boursouflé d'embûches, et c'est un qualificatif léger.
Tucker est un tout jeune vétéran de la guerre de Corée (18ans) il revient dans son Kentucky, et aspire à se vider la tête de ce proche passé si violent. Mais ce n'est pas facile, et le regard des autres, aussi une certaine naïveté coupable de sa part vont l'amener à renouer avec une violence dénuée de raisonnement. Et pourtant il est amoureux, fonde une famille,plusieurs enfants dont 4 qui nécessiteraient un placement; une épouse, Rhonda,qui les aiment tous éperdument et restera éternellement amoureuse de son mari .
Mais quand une vie est marquée par le malheur , pour défendre les siens il "faut" parfois utiliser des méthodes musclées. Ce qui n'empêche pas ce roman d'être empreint d'humanité et d'amour , ce couple est profondément attachant et Tucker aurait du pouvoir accomplir ses rêves plus sereinement , mais ...
Un roman superbe, difficile à pose
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Rhonda, quinze ans, a de la chance ce jour-là d'avoir croiser le chemin de Tucker. Sans lui, son oncle n'en aurait fait qu'une bouchée.
Est-ce la guerre de Corée qui l'a rendu si courageux ? Sans aucun doute qu'elle a eu un impact sur sa façon d'être, néanmoins Tucker, bien qu'âgé de dix-huit ans, n'aurait pas hésité tant sa personnalité est construite de droiture, de loyauté et de morale.
Seulement il ne faut pas trop le chatouiller. Alors, quand des années plus tard les services sociaux s'en prennent à sa famille, Tucker défendra les siens corps et âme.
L'écriture de Chris Offutt est au service de son récit ce qui fait qu'à la lecture, les effets de style, le ton, les personnages soignés de Tucker et Rhonda, les descriptions du Kentucky nous livrent une histoire fluide, sombre et bien menée.
Bien que la période de guerre en Corée soit juste suggérée, elle permet de justifier le trait de caractère énigmatique et taiseux de Tucker. Je suis assez admirative de ce tour de force de suggestion. Puis de le doter de qualités telles que l'amour pour les siens, la loyauté, la justice, la fidélité le rendent attachant.
J'ai beaucoup aimé parcourir un bout de chemin avec Tucker et les siens dans le Kentucky. J'ai apprécié que l'auteur nous donne des nouvelles de chacun de ses personnages à la toute fin.
Oui, un vrai coup de coeur ce roman.
Editions Gallmeister, je vous chéris
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Même quand il veut se faire passer pour un grizzli, Chris Offutt garde un côté nounours, un sentimental de fond certainement, et son livre a le charme envoûtant des gros durs au coeur tendre.
L'auteur a vraiment le don de rendre ses personnages attachants, un talent énorme pour leur donner une épaisseur et restituer leur complexité.

On est pourtant dans un monde sans pitié ;Tucker, jeune rescapé de la guerre de Corée, retourne dans son Kentucky natal, gens de peu oubliés de la civilisation, et survit comme il peut entre corruption, prison et règlements de compte. Mais il se tire de ce bourbier avec dignité, et même panache, aimanté par un amour puissant pour ceux qu'il aime.

La nature est aussi pour lui une alliée de toujours, un monde parallèle fluide et intense, où il trouve protection, apaisement, accord intuitif. A l'inverse du monde des hommes où il est toujours sur la défensive, tout dans la nature se prête à la compréhension ; depuis petit, il a appris à l'observer, l'essayer, se souvenir des associations, se laisser traverser, infuser par elle. Un sédatif, un éveil, un langage.
Le courant est passé à 100% pour moi, j'étais en connexion totale avec ses personnages, sur la même longueur d'ondes que Tucker, jeune père plein de délicatesse pour les siens, notamment son fils handicapé, et qui lui parle de toutes les parties de pêche qu'ils feront plus tard, même si elles n'auront jamais lieu.

Quand on ajoute que l'auteur n'est jamais contre une bonne blague (et du Kentucky !) entrelardée dans les dialogues, le tableau du livre aux petits oignons est complet.
J'ai vraiment trouvé dans ce livre le cocktail de tout ce que j'aime : des personnages ancrés et complexes, de l'humour, un rapport intense à la nature, une réflexion sur la vie au pied léger ; le top quoi !
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Quand Tucker rentre de Corée, il retrouve la nature qu'il aime en rentrant chez lui à pied et en stop dans les Appalaches.
En chemin il sauve la jeune Rhonda des violences de son oncle et entre eux commence une histoire d'amour.
Maison, enfants (cinq dont quatre handicapés), travail de contrebande d'alcool pour le magnat local, leur vie est dure mais leur amour et leur proximité avec la nature adoucit le quotidien.
Mais les services sociaux menacent de prendre leurs enfants, Tucker redevient un combattant guerrier pour défendre sa famille, et il devra en payer les conséquences…


Beaucoup de noirceur dans ce résumé, et pourtant le livre est un hymne à la vie avec des personnages forts, un héros passionné, des valeurs fortes autour de la famille, même si on est dans un milieu de grande pauvreté.
Ce qui ressort est l'extraordinaire élan vital du héros qui porte le récit par sa forte personnalité.
Et aussi son sens de la famille (magnifiques dialogues avec son fils handicapé), son sens de l'honneur (même si c'est loin de la légalité), et sa proximité avec la nature avec laquelle il semble dialoguer.


On a comparé Chris Offutt à Ron Rash et en effet comme lui il décrit des personnages forts dans des univers difficiles, une nature omniprésente, des combats, des violences, mais surtout des passions exacerbées qui rendent leurs personnages inoubliables !
Un vrai coup de coeur pour moi et pour de nombreux Babeliotes !

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Nous sommes dans les années cinquante. Tucker a dix-huit ans. Il rentre de la guerre de Corée et, des cauchemars plein la tête, s'apaise en retrouvant sa terre natale du Kentucky, un âpre bout de cambrousse au pied des Appalaches. Taiseux coriace et droit dans ses bottes, il entreprend sa nouvelle vie avec ténacité, fondant une famille tout en exerçant la dangereuse activité de bootlegger.


Tout bascule quand, une dizaine d'années plus tard, les services sociaux menacent de lui retirer ses enfants, dont quatre sont nés handicapés. Tucker n'est pas du genre à subir sans réagir.


Le livre est de la même trempe que son principal protagoniste, direct et sans bavardage : alors que transparaît l'attachement viscéral de l'auteur pour ce bout du monde propice à de sombres huis-clos, le récit enferme peu à peu le lecteur dans un récit noir, sans pathos ni complaisance, où le drame, implacable, s'installe silencieusement.


Les dialogues sonnent avec une parfaite justesse et rendent extraordinairement vivants les personnages. Gens modestes et attachants que la vie malmène, ils sont de ceux qui ne comptent que sur eux-mêmes. Cachant leur souffrance derrière leur droiture et leur dignité muette, ils s'attachent avec énergie à défendre ce qu'ils ont de plus cher : la famille et l'honneur, selon un code moral qui n'a que faire de la loi.


Western moderne, efficace et sobre, c'est aussi un livre empreint d'humanité et de poésie : un très beau roman.


Prolongement sur le Kentucky, son herbe bleue et ses arcs-en-ciel lunaires, dans la rubrique Le coin des curieux, à la fin de ma chronique sur ce livre sur mon blog :
https://leslecturesdecannetille.blogspot.com/2019/03/offutt-chris-nuits-appalaches.html



Lien : https://leslecturesdecanneti..
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1954. Démobilisé à la fin de la guerre de Corée, Tucker, dix-huit ans, rentre à pied à travers les Appalaches en se réhabituant à son paysage natal, mais en évitant autant que possible les humains. Jusqu'à ce que son chemin croise celui de Rhonda, plus jeune que lui, sans famille sauf un oncle libidineux. Très vite, ils décident que c'est ensemble qu'ils continueront. Là, le roman, et c'est particulièrement bien fait, opère un saut de dix ans, qui ne sera que le premier, et permet de les retrouver parents de cinq enfants. Tucker travaille, mais pas le genre d'emploi qu'on peut avouer aux travailleurs sociaux, et Rhonda souffre de dépression. À partir de là, tout va déraper, et Tucker va devoir faire des choix décisifs.

Je m'étais promis après avoir lu le bon frère, de relire Chris Offutt. Voilà qui est fait, et sans déception aucune. Les personnages sont particulièrement bien campés, les moments forts du roman racontés avec une extrême justesse, sans en faire trop. Chris Offutt a l'art de laisser le lecteur combler les espaces manquants, préférant s'attarder sur la nature, les étoiles, les orages ou les animaux, plutôt que sur des scènes de dialogues non indispensables. N'imaginez pas pour autant que des descriptions, non, mais un délicat mélange qui va toujours à l'essentiel.
Les sauts temporels posent beaucoup de questions, et je n'ai pu qu'applaudir la manière dont c'est fait. On comprend alors que pour saisir toute la subtilité et la complexité de ces nuits Appalaches il faudra laisser passer un certain nombre d'années, que le temps est laissé aux personnages pour évoluer, mûrir.
C'est une histoire de famille, et aussi une histoire d'homme qui se retrouve face à des choix. Ce ne sont pas seulement des mauvaises rencontres qui le rattrapent, plutôt le manque de chance, mais il fera tout pour que sa famille n'en pâtisse pas. J'ai beaucoup aimé lire ce superbe portrait d'un homme simple et loyal, qui veut uniquement défendre ceux qu'il aime.
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Tucker, à peine 18 ans, rentre de la guerre de Corée quand il croise la route de Rondha, 15 ans, qu'il arrache des griffes de son oncle violeur. Deux enfants qui s'éprennent follement l'un de l'autre et partent vivre dans une petite maison isolée des Appalaches.
Ici, dans les montagnes du Kentucky, les valeurs sont bien différentes et se résument à l'amour des siens, le respect de la nature et la loyauté.
Il n'y a pas de peur des éléments mais juste l'impératif de s'en protéger et la seule loi qui compte est celle qui permet de survivre. La mort est aussi respectable que la vie, ni pire, ni mieux, elle arrive, c'est tout.
A la différence des survivalistes qui ont adopté un mode de vie semblable, Tucker ne rejette rien ni personne. Il vit la seule vie qu'il connait, sans la choisir, une vie presque animale où la violence n'est jamais voulue, seulement nécessaire.
Durant 17 ans, ce couple traverse toutes les difficultés, de la naissance d'enfants handicapés, à l'incarcération au pénitencier d'Etat et se relève de tout, avec force et détermination.
Chris OFFUT nous offre une plongée dans cette Amérique profonde et authentique, attachée à ses valeurs fondamentales. Son écriture, tout en contrastes, mélange de grâce et de rudesse, m'a profondément touchée.
Un superbe roman où la nature est lumineuse de tout ce qu'elle offre de beau et de sauvage et où les personnages, austères et rudes, sont animés d'un amour infaillible.
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Conteur hors-pair, Chris Offutt livre une archéologie de destins où la contamination infortune se mêle à une résilience jamais tarie. le constat social d'une époque au coeur d'une Amérique du Nord rurale, dont le venin souillé semble inextirpable, offre un très beau contrepoint au roman noir alors transmué sans morale ou leçon mais à l'aide d'une économie narrative et d'une pudeur distillée. Notons que l'auteur ne bascule pas dans le sentimentalisme mais propose une histoire que la fatalité gouverne dans une prodigieuse capacité, sous-cape, à toucher à l'intime. Nuits Appalaches est alors un roman habile à détailler les rugosités d'une vie dans une nature sauvage mais salutaire.

Malgré l'abîme des existences fracassées révélée à distance d'un quelconque jugement critique, Chris Offutt récuse ici une solitude égoïste dans la douleur mais affleure au seuil de stupéfiantes fidélité et complicités. C'est à l'abysse d'une noirceur affligée que l'auteur affronte la fatalité au gisement du Nature Writing. Il livre un aperçu rural nord-américain dans lequel la nature prend la forme d'oasis face aux revers secs et cruels de la vie, un Kentucky provincial et archaïque étranger aux poncifs iconiques des mégalopoles. C'est donc sans surprise que le·a lecteur·rice devine un univers olfactif saisissant, polyphonique car sert à la fois de souvenirs, de refuge et qui se fait la métaphore de la tragédie : suivons donc Tucker, sur la dernière partie du livre, découvrir son sanctuaire devenu friche, brousses, rendant bien compte d'une brusquerie tarifée. Les conséquences des choix, contrepoids du mauvais sort. La fragrance d'une injustice.

L’intégralité de l'article sur le blog....
Lien : https://lepointcul.wordpress..
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Voici un roman qui se lit et trop vite. Mais que rajouter de plus au texte d'Offutt sans dénaturer son style simple et efficace. Il nous entraine dans un roman noir, fort et dur, qui traduit des brutalités sociales. On y parle d'amour et de compassion et soudain c'est la violence qui se déchaine sans filtre. Il s'agit à chaque chapitre de survie, face aux ennemis, face à la malchance, face aux hommes sans foi ou face aux décisions sans états d'âme des organismes sociaux. Demeure toujours la lumière au fond du tunnel, l'espoir de vivre des moments heureux. A lire.

Tucker revient de la guerre de Corée. Parce qu'il provoque la chance en étant malin, il revient entier physiquement et psychologiquement. Il n'a que 18 ans quand il parcourt à nouveau les Appalaches, pour rentrer chez. Sur son chemin, il est témoin d'une tentative de viol, et sauve alors Rhonda encore mineure. Ils décident de immédiatement de partir ensemble, de ne plus jamais se quitter et d'avoir des enfants. Malgré 5 enfants, et un boulot illégal, ils vivotent heureux dans leur maison isolée de tout. Pourtant, cette famille sera confrontée à ceux qui ignorent ce besoin de vivre tranquille.

Un excellent roman récompensé, à juste titre, par deux prix. le style fait de phrases courtes et incisives qui frappent l'estomac comme des coups de poing. On sent la fragilité des êtres dont l'amour de leurs enfants est le moteur de vie mais aussi un pourvoyeur de mort. Car ce sentiment profond et indéfectible pour la chair de sa chair provoquera sacrifice et malheur. Une merveille de roman noir.
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Un magnifique roman noir. Dur, violent sur les oubliés, les invisibles. Sur Tucker qui aime sa famille plus que tout et qui ne peut compter que sur lui pour la protéger. Sur la nature également et la manière d'y survivre avec tout ce qu'elle nous apporte. Superbement écrit. A lire absolument
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