Yoka
Ogawa est une autrice que je veux découvrir depuis un long moment, avec la certitude que je vais aimer, raison pour laquelle j'ai plusieurs de ses livres dans ma pile à lire. C'est avec
La petite pièce hexagonale, un cadeau qu'on m'a fait, que je commence mon initiation.
C'est une expérience singulière et captivante que j'ai vécue lors de cette lecture. La narratrice, qui se rend à
la piscine pour apaiser les douleurs de son corps, est soudainement fascinée par Midori, une autre jeune femme qui fréquente
la piscine. Au point d'en faire une obsession et de la suivre. Mais ce n'est pas tant Midori qui importe, c'est plutôt ce qu'elle va découvrir chez « elle » : la petite pièce à raconter.
Semblant franchir une dimension parallèle, la narratrice entre dans un lieu où de nombreuses personnes font la queue pour avoir la chance de profiter de la petite pièce. Elle est à la fois intriguée et dubitative de ce « jeu » qui se déroule devant ses yeux, tout comme nous lecteurs.
Par curiosité où sous l'impulsion d'une force cachée, elle va finir par entrer dans cette pièce, et c'est là que la magie opère. Car la narratrice a du « ménage » à faire suite à divers événements de sa vie. Ce personnage nous permet de faire nous même ce travail de projection : dubitative comme elle au départ, j'ai été emportée par l'univers et me suis demandé comment j'aurais réagi.
Midori et le jeune homme qui vit avec elle, gardiens et « passeurs » de cette petite pièce, sont des être flous qui ont une fonction et effacent leur personnalité, dévoués à cette pièce portative qu'ils transportent depuis toujours pour « soigner » les âmes des gens qui y passent.
Comme beaucoup de livres de littérature japonaise contemporaine que j'ai lus, beaucoup de choses se font dans la suggestion, on évolue dans un univers un peu vaporeux et lent qui ne demande qu'à être lu comme un tableau. Une lecture que j'ai beaucoup appréciée, je vais me faire un plaisir de sortir un autre de ses livres prochainement.
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