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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec ce court récit de 112 pages, Yôko Ogawa nous fait l'éloge de la solitude, de ces moments où elle apparaît comme nécessaire pour mieux se libérer de ses angoisses, de ses peurs car tous autant que nous sommes nous faisons tout pour y échapper.

Dans ce récit l'auteure ne cultive pas le "beau", "l'esthète" comme à son habitude mais plutôt l'art du détail, de la minutie, frôlant même parfois le ridicule dans la description de ses personnages... Mais après tout la beauté aussi subjective soit-elle n'est-elle pas faite de petits défauts et d'imperfections ?

La narratrice qui est aussi le personnage principal de ce récit est une jeune femme dont nous ne savons presque rien si ce n'est qu'elle travaille comme secrétaire médicale, qu'elle sort d'une relation de deux ans, sans grand intérêt à ses yeux, avec le dénommé Michio et qu'elle a des problèmes de lombalgie auxquels elle tente de remédier en subissant des massages et des étirements (dignes des pires tortures ceci dit en passant) et en pratiquant la natation à la piscine de son club de sport où elle fait la rencontre de l'énigmatique Midori.

Hasard d'une rencontre qui vire à l'obsession et va permettre à la narratrice de découvrir l'étrange petite pièce à raconter que Midori et son fils Yuzuru montent et démontent au gré de leurs voyages.
Mais dans quel but ? Et quelle est donc l'utilité de cette petite pièce hexagonale dans laquelle finit par entrer la narratrice comme poussée par une force mystérieuse et où seul subsiste l'écho de sa voix ?

J'ai énormément apprécié la lecture de ce récit, j'y ai même retrouvé un peu de "Murakami". Yôko Ogawa titille notre curiosité avec sa petite pièce à raconter qui bien qu'étant un élément réel, un objet tangible, nous apparaît comme étant complètement irrationnelle et c'est ce qui a le mérite de nous tenir en haleine jusqu'à la dernière page. Elle a aussi indéniablement ce talent d'écriture pour distiller une atmosphère floue et ambigüe sans avoir recours à des effets relevant du fanstastique et finalement libre à chacun de l'interpréter à sa façon.

Vous vous en doutez, je me suis imaginé entrant dans la petite pièce à raconter.
Qu'aurais-je fait ? Me serais-je parlé à moi-même ? Sûrement... Car peut-être est-il plus facile de se parler en son coeur quand on est seul(e) face à sa conscience car l'on s'oblige d'une certaine manière à affronter ses petits démons intérieurs et que dans un certain sens la solitude amène inéluctablement à la réflexion.

Je remercie chaleureusement Tretrizoustan sans qui la lecture de ce récit n'aurait pu être possible.
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Sous couvert d'une histoire simple et somme toute banale, Yoko Ogawa a écrit une métaphore philosophique de la psychanalyse.

L'héroïne est une femme un peu perdue qui n'est pas très heureuse dans sa vie, particulièrement sentimentale, et qui va croiser une femme mystérieuse à l'allure banale à la piscine qu'elle fréquente pour des problèmes de mal de dos et qu'elle va suivre dans la rue.
C'est par cette femme qu'elle découvrira l'existence de la petite pièce dans laquelle celui qui le souhaite peut s'y enfermer le temps nécessaire pour raconter ce qui lui pèse sur le coeur, bien que comme le dit l'un des personnages :"La profondeur du coeur humain est sans limites."
Pourtant, comme le dit l'un des protagonistes :"C'est difficile d'expliquer son utilité, voyez-vous.", elle apparaît dans une ville pendant un certain temps, puis elle disparaît comme elle est venue pour se retrouver ailleurs, elle va là où les personnes ont besoin d'elle.
Mieux que des séances chez un psychanalyste, cette pièce va se révéler un excellent exutoire pour l'héroïne qui finira par y livrer le secret qui lui pèse sur l'esprit et sur la conscience et qui avait déclenché de façon insidieuse don mal de dos.
Ce récit est court mais d'une précision nette, il n'y aucun superflu, l'auteur a su aller droit à l'essentiel.
Le style de Yoko Ogawa est extrêmement plaisant à lire et revêt une forme de caractère envoûtant qui fait qu'une fois ce livre entamé il est impossible de le lâcher et que le lecteur se trouve autant attiré par cette pièce à raconter que l'héroïne.
A travers cette pièce à raconter ambulante, l'auteur livre une belle métaphore philosophique de la psychanalyse, et d'une façon plus générale de la façon dont un secret peut influer sur notre vie quotidienne. Dans le cas de l'héroïne, c'est un mal de dos persistant malgré les soins recommandés par le médecin et les séances à la piscine.
J'ai beaucoup aimé le concept de cette pièce et des deux personnes l'accompagnant. La première, rencontrée à la piscine est tout ce qu'il y a de plus banal, mais elle dégage un charisme, une attirance, qui fait que les personnes ayant besoin de la pièce à raconter le sentent et se mettent à la suivre pour pouvoir y accéder.
Ces deux personnes sont en quelque sorte la personnification du rôle de la pièce à raconter, ils ne sont pas tout à fait psychanalystes mais ils servent de pont entre les personnes mal dans leur peau et la pièce.
Avec la fin, l'auteur a également insufflé une légère dimension fantastique qui n'a pas été pour me déplaire.

"La petite pièce hexagonale" de Yoko Ogawa se lit plus qu'elle ne se raconte.
Il se dégage de ce livre une ambiance envoûtante et la magie de l'écriture de Yoko Ogawa agit comme un puissant addictif à cette auteur.
J'ai non seulement trouvé le concept développé intéressant, mais c'est très bien écrit et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, d'autant que tout est suggéré et rien n'est dit clairement, il n'y a pas un côté moralisateur ou bien pensant.
Décidément, je suis conquise par Yoko Ogawa et il me tarde de continuer la découverte de cette auteur.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Nous accompagnons l'héroïne le long d'une recherche intérieure de nature spirituelle dans laquelle la liberté ne s'oppose plus à la prédestination, mais consiste à emprunter le chemin qui nous attend peut-être depuis notre naissance avec une conscience ouverte et une pleine attention. Pas de révélation qui foudroie, mais une richesse qui se révèle peu à peu si on accorde au monde une pleine présence : sous un quotidien d'apparence banale, mille détails se mettent à bruisser comme les feuilles d'un saule agitées par le vent. La jeune femme se perd d'ailleurs souvent dans une forêt habitée par des arbres très hauts aux troncs fins et lisses et finit cependant toujours par découvrir le LIEU qui accueillera sa parole, la fameuse "petite pièce hexagonale" dont les deux hôtes énigmatiques semblent l'attendre, doubles d'elle-même ou anges gardiens.

Ce roman a souvent été interprété comme une métaphore de la psychanalyse ; et il est possible en effet que la cure psychanalytique en ait inspiré le décor. Mais l'essentiel, selon ma lecture, ne se trouve pas là. D'abord parce qu'il n'y a guère d'intérêt à transposer ainsi une cure psychanalytique ; et surtout parce que ce roman est dépourvu de tout aspect "psychologisant".

On sent bien dès le début de l'histoire, que l'héroïne, affectée d'une douleur qu'elle croit psychosomatique, aimerait s'en débarrasser à bon compte avec une bonne vieille explication rationnelle et logique. Elle aimerait découvrir, par exemple, (c'est moi qui interprète, mais il me semble que c'est fortement suggéré...) que l'origine de cette douleur n'est autre que sa rupture avec l'homme de sa vie, occasionnée par une peur de l'abandon telle qu'elle aurait décidé d'en prendre l'initiative. Cette explication lui conviendrait parfaitement. Mais toujours se dérobent les réponses qui finiraient par tout élucider et mettre fin à son mal. Car enfin, le véritable danger de la vie, finit-elle sans doute par comprendre, c'est la vie elle-même. Et aucune cure psychanalytique n'en préserve.

Roman des profondeurs métaphysiques, donc. Un conte spinoziste.

C'est une lecture qui en vaut la peine.

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Déjà familiarisée avec la subtilité de l'écriture japonaise, notamment grâce à Yasunari Kawabata, Yukio Mishima, Yasushi Inoué, je découvre Yôko Ogawa avec grand plaisir à travers ce court roman.
Une femme qui vient de quitter son presque fiancé sans trop savoir pourquoi croise à la piscine une autre femme presque insignifiante qui pourtant capte son attention. Elle se met à la suivre et découvre un lieu itinérant dédié à la confession intime : la petite pièce hexagonale.
Il me paraît évident que cette écrivaine accomplie s'est formée à l'écriture en s'imprégnant des oeuvres des plus grands auteurs du Japon. Elle a d'ailleurs gagné de prestigieux prix littéraires.
J'ai particulièrement aimé l'atmosphère éthérée, mystérieuse et poétique qu'elle a su créer, à la frontière de l'inconscient (la traversée de la forêt n'est pas anecdotique), avec de nombreuses questions laissées en suspens. On s'interrogera par exemple sur le rôle du personnage de la vieille dame, mais chut !..., n'en disons pas trop, car la petite pièce hexagonale est un lieu secret.
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L'histoire est simple. Des hommes et des femmes vont, chacun leur tour, dans une petite pièce hexagonale pour se parler à eux-mêmes. le personnage principal de l'histoire découvre l'existence de ce lieu en suivant une autre femme, après la piscine. Ne vous attendez pas à un énorme monument littéraire qui essayerait de démontrer que le langage est aussi utile pour communiquer avec les autres qu'avec nous-mêmes : Yoko Ogawa a fait simple et court. Les rapports entre les personnages sont, grâce à cette concision, d'une complexité abyssale. Comme quoi, peu de mots peuvent suffire pour donner forme à une oeuvre énigmatique et superbe.
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C'est un petit récit qui comme l'indique le résumé est surtout introspectif. On va se plonger dans la vie d'une narratrice dont l'attention va être attirée par une jeune femme assez banale dans les vestiaires d'une piscine publique. Suite à cette rencontre, la curiosité de la narratrice pour cette jeune femme va l'amener à découvrir l'existence de la « pièce à raconter » se situant à l'intérieur d'un vieux bâtiment décrépi. le principe est très simple, des gens s'enferment dans cette pièce et racontent ce qu'ils veulent. La vie de la narratrice n'a rien d'extraordinaire pour autant mais cette expérience va l'amener à se libérer de son passé et à pouvoir avancer vers le futur. Pour les gens qui n'ont jamais lu Yôko Ogawa, je recommande vraiment de débuter avec cette nouvelle. La longueur de ce récit a été très bien déterminé par l'autrice et le style à la première personne est également bien maîtrisé.
Chronique complète:
Lien : https://lutinreveurblog.word..
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Envoutante lecture le lecteur pénètre puis s'attarde dans la petite pièce hexagonale
Ceux qui ont rêvé d'une pièce à raconter pour dire les choses et se sentir plus léger "soulagé" doivent lire absolument ce livre.
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Ce petit roman se laisse lire e ntoute simplicité. Derrière le calme qu'il inspire, on retrouve des personnages riches, une histoire intriguante et une réflexion profonde autour de la vie de la protagoniste. Un petit bijou.
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Court roman de Yôko Ogawa, La petite pièce hexagonale s'inscrit clairement dans la lignée des romans japonais que j'affectionne particulièrement. le style est fluide, agréable et envoûtant. L'histoire, plutôt simple, que l'on se contente de contempler est teintée de psychologie et de fantastique et c'est intéressant à suivre. On ne s'ennuie pas dans cet ouvrage et chaque phrase semble avoir une place toute réfléchie.

Qu'est ce qui pousse le personnage principale, femme assez étrange et pas spécialement heureuse dans sa vie, à aborder puis suivre une femme d'autant plus énigmatique ? Qu'est-ce que cette petite pièce hexagonale qui permet de se confronter à soi-même et de se libérer de nombreux poids ? le récit garde donc une grande part de mystère mais il reste captivant. Véritable roman de psychanalyse et d'introspection que nous livre Yôko Ogawa en tout juste une centaine de pages. Un surmoi et une conscience perturbés.
Lien : http://150mots.blogspot.fr/2..
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