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sur 273 notes
Votre rouge, Madame Oksanen, n'est pas le notre. Rouge sang, rouge obsédant ; votre rouge est celui de la sensualité, de la sexualité, il tire un peu, parfois, sur la pornographie.

Votre roman, Madame Oksanen, n'a rien à voir avec mes romans. Mes romans à moi rebondissent et virevoltent dans une épidémie de péripéties. Là où vous affirmez votre identité estonnienne, Madame Oksanen, vous n'échappez pas à une étrange filiation avec le roman russe : dans ce soucis du détail, je reconnais Tolstoï ; dans votre héroïne dépassée par une force intérieure qui la dévore, je reconnais Dostoïevski ; dans votre kitch du vomi, je reconnais le kitch de la merde et, par là-même, celui de Kundera. Oui, me direz-vous, mais ce n'est pas le même orifice... vous me concèderez que c'est bien la même tuyauterie... Mais ce ne sont là que mes repères de petite européenne (de l'Ouest, je le précise).

Alors bravo à vous, Madame Oksanen, non seulement parce que vous honorez le prénom que nous portons toutes deux, mais aussi, et surtout, pour le courage que vous avez eu de malmener mes petits clichés occidentaux, celui de la pute de l'est, notamment ; cliché qui perdure intact depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à ce jour et du fin fond de la Finlande jusqu'au pays des droits de l'homme. Et cette pute de l'est, dont la taille de guêpe fait blémir la bonne mère de famille française et que nos maris engraissent allègrement et si discêtement, en bons pères de famille qu'ils sont, celle que nous regardons tous avec tant de condescendance, en bons petits occidentaux que nous sommes.
Et bien, Madame Oksanen, vous avez eu le cran de nous jeter à la figure, et sans vergogne, le cliché le plus honteux que nous entretenons depuis des décennies et de nous montrer que la pute de l'est, dans un dernier sursaut d'humanité, là où Césaire, le Grand Césaire, peut encore s'esclaffer de nous voir "remâcher le vomi de Hitler", elle, la pute de l'est, traînée dans la fange, exploitée et humiliée, roulée dans la merde de son propre bourreau, elle est capable, sans dire un mot, de se relever des années après, de parcourir à pieds les centaines de kilomètres qui la séparent de sa ville natale et, l'estomac noué de plusieurs générations meurtries, d'aller vomir sur la tombe d'un Lénine ou d'un Staline.

La puissance de vos non-dits, Madame Oksanen, me laisse sans voix et, si elle ne correspond pas à mes petits poncifs d'étudiante savante, elle a su me toucher là où sa fait hum...
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Deux femmes dans deux époques et lieux différents. Des allers et retours entre la Finlande et l'Estonie. L'histoire de ce dernier pays, de la deuxième guerre mondiale à aujourd'hui, en passant par la longue période soviétique. Ah, oui, bien sûr, c'est Purge, de Sofi Oksanen, succès de l'automne 2010 en France. Evidemment, mais cette description correspond aussi, plutôt prou que peu, au nouveau livre de la romancière finlandaise. Si ce n'est que, en dépit de sa publication postérieure en France, il est tout bonnement le premier roman de l'auteure, datant de 2003 pour être précis. Les vaches de Staline est beaucoup plus brut que Purge, plus authentique d'une certaine façon, car moins "fabriqué", mais n'en a pas la virtuosité et se révèle même balourd dans sa narration, anarchique sur le plan temporel, répétitif au possible et souvent écrit (ou traduit) n'importe comment. le sujet aurait pu être intéressant s'il avait été véritablement traité, à savoir comment la personnalité de la mère, Katariina, estonienne mariée à un finlandais dans les années 70, en pleine crise identitaire dans son nouveau pays, rejaillit sur le comportement de sa fille, Anna, quelque trente ans plus tard. Celle-ci est "boulimarexique" et cela nous vaut des pages et des pages obsessionnelles sur le maintien d'un poids acceptable (45 kg) pour la jeune fille, son habitude de vomir, ses ingestions de médicaments, etc. Lassant, à la longue. Les passages les plus passionnants, par leur ambigüité même, parce que Oksanen balance entre nostalgie et répulsion, sont ceux qui évoquent l'Estonie des années soviétiques. Mais ils ne sont qu'une partie de ce roman puzzle, où l'on attend vainement que la mère et la fille dialoguent. Les vaches de Staline ressemble à un brouillon, souvent indigeste, de Purge. La question étant de savoir si la romancière est désormais capable de se renouveler, au-delà de son histoire et de son environnement personnels.
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Quand j'ai vu ce livre à la bibliothèque, je me suis laissé tenter : En fait, c'est le premier roman de Sofi Okansen. Quand “Purge” (son troisième roman) a fait connaître l'auteur, celui-ci a été traduit en français après.


Quand j'ai compris la signification du titre, j'ai été ravie : “les vaches de Staline”, c'est ainsi que les estoniens déportés en Sibérie appelaient les chèvres rachitiques qu'ils trouvaient là-bas.
Un pied de nez à la propagande soviétique qui déclarait que le régime avait des vaches exceptionnelles !
Qu'ils aient encore du courage et de l'humour, quand un matin, on leur a dit de prendre quelques bagages et de les suivre dans le nord, loin de chez eux, pour travailler dans des camps…c'est impressionnant. Une grande partie de ses personnes ne sont pas revenues. Et ceux qui ont eu la chance de survivre, en rentrant, ont trouvé les autres villageois et ceux qui les avaient dénoncés, installés dans leurs anciennes maisons…




Ce livre est un bel hommage aux expatriés estoniens et à ce pays qui s'est toujours trouvé, entre deux autres pays, entre deux invasions…dont l'histoire est tellement compliquée et entrecoupée par celles des autres. (Je suis allée à Tallinn avec ma famille et ma mère m'a rappelé que dans les boutiques, les icones et la vaisselle qu'ils vendaient étaient russes et tout ce qui avait trait à la navigation venait plutôt de Finlande…mais que trouver des objets estoniens était moins évident)




Le bémol de ce livre ce sont les scènes un peu glauques, où on nous décrit entièrement les « séances » boulimiques d'Anna, où elle achète en masse de la nourriture, où elle nous dit tout ce qu'elle avale et comment elle le vomit après…
C'était un peu difficile à lire pendant des pages et des pages durant…


Quand Sofi Okansen parle de nourriture, cela donne l'eau à la bouche! le style est incroyable, plein de sensations, de descriptions de repas qui donnent envie!




J'ai préféré le personnage et l'histoire de Katariina.
Elle savait qu'en partant, elle partait pour toujours, qu'il n'y avait pas de retour possible pour elle dans son pays.


Elle est donc partie, elle n'est plus vraiment estonienne (au pays, tout le monde la jalouse, l'envie et refuse d'écouter que la vie n'est pas entièrement rose de l'autre côté de la frontière, qu'il y a du chômage, de la solitude et qu'elle n'a pas les moyens de faire de trop grands cadeaux à tout le monde…(elle fait déjà tellement de cadeaux et de pots de vin, qu'elle a à peine de l'argent pour elle–même…)) et en Finlande, elle est considérée comme “l'étrangère”. Pour les finlandais en 1970, les estoniennes sont, ou bien des russes communistes, ou des prostituées qui essayent d'attraper un mari finlandais pour fuir le régime.


Ayant été élevée dans la peur de se faire déporter, elle continue de vivre dans la paranoïa…elle refuse tout contact, ne se lie avec personne, ne voit plus personne du pays, ne répond pas aux appels…
Il suffit de voir à quel point elle panique, quand elle perd sa voiture en Estonie, où tous ses papiers se trouvaient, persuadée qu'on va lui voler son identité et qu'elle est en danger (par rapport aux services secrets). Or Staline est mort depuis plusieurs années et l'URSS est entrain de mourir, cela fait plusieurs années qu'il n'y a plus rien à craindre… mais elle n'arrive pas à s'adapter à cette nouvelle situation.




Anna elle, est entre ces deux mondes :
Comme elle habite en Finlande, que sa mère lui défend de parler l'estonien et de ses origines et qu'elle idéalise l'Estonie où elle ne va qu'en vacances, elle en éprouve une grande nostalgie…surtout qu'il disparaît petit à petit, au fur et à mesure que l'empire soviétique se délite et que l'Estonie s'occidentalise…


Je trouve quand un jour elle commence à parler enfin et qu'elle avoue à chaque personne que sa mère est estonienne est un très beau passage…
Elle reste très sobre “ma mère est estonienne” et les réactions sont variées, allant de l'indifférence complète à la stupéfaction, en passant par des questions et des remarques stupides. Mais Anna respire, elle a osé en parler, elle a aux yeux des autres et aux siens un passé, une patrie, une histoire…


Autre chose qui m'a plu, c'est que le problème n'est pas résolu comme par miracle à la fin du roman. Elle reste malade, elle vomit toujours, ce n'est pas un grand happy-end mielleux.

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C'est un beau roman, sur une époque et une partie de l'Europe qui m'intéresse beaucoup, parce qu'on en entend jamais parler…
J'en ai assez d'entendre parler uniquement du côté français et allemand, quand on parle de la deuxième guerre mondiale…les autres pays du côté est, ont non seulement aussi vécu cette guerre, mais ils se sont retrouvés avec le communisme après ! Et c'est toute cette partie de l'Europe qui m'intéresse beaucoup!


En tout cas, je le conseille!
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Petite précision : je n'ai pas lu Purge, c'est donc mon premier roman de Sofi Oksanen.
Sofi Oksanen ne prend pas de gant pour nous parler tant de son passé que de la « boulimarexie » d'Anna et ce dernier aspect m'a mise très mal à l'aise devant l'étalement et le luxe des détails.

Katariina, sa mère, en épousant son finlandais, il sera souvent appelé ainsi, quitte l'Estonie annexée par l'URSS. En partant, elle doit abandonner la dépouille de sa vie antérieure à sa mère avec tous les souvenirs. « Contrainte d'abandonner son livret scolaire et le moindre document faisant référence à sa scolarité ; ainsi que ses certificats de travail ». Par contre, elle amène avec elle ses peurs, devenues phobies, son refus de parler de son passé, tous les non-dits, les horreurs, les déportations. . Elle refuse tout contact avec d'autres expatriées, de parler l'estonien... Il en va de même pour sa fille Anna à qui elle inculque ce déni.
« Je devais devenir finlandaise. Je devais parler, marcher comme une Finlandaise, avoir l'air d'une Finlandaise, même si je ne me sentais jamais au bon endroit, en quelque sorte jamais à ma place, comme dans un manteau avec des manches de longueurs différentes et trop petit pour moi, dans des chaussures qui m'écorcheraient à chaque pas. »

Anna exprime cette douleur par son corps et devient comme les vaches de Staline en alternant boulimie et anorexie. Elle fait payer à son corps ce qu'elle ne peut plus dire, plus sortir autrement qu'en se faisant vomir. « Je me suis mise à mesurer le temps en kilocalories »

Nous passons d'une époque à une autre, de la mère à la fille, voire aux grands-parents, de l'Estonie à la Finlande. Ces sauts dans le temps, dans la géographie, l'écriture heurtée et violente de Sofi Oksanen, l'apparent fouillis des chapitres participent au malaise mais aident à la compréhension de la confusion mentale d'Anna et de sa mère. le refus de l'amour, l'abandon et l'incommunicabilité sont les pierres angulaires. le père est au diapason lui qui fait le trajet inverse. Finlandais, il travaille en URSS où il mène une double vie.

C'est un sacré réquisitoire contre le totalitarisme. Ici l'on voit l'ogre russo-communiste tout dévorer et digérer. Il faut tout contrôler, tout épier, se méfier de tout….. Katariina agit ainsi avec sa fille, tout comme ses voisins et parentèle l'on fait avec eux. Anna est le résultat final de ce gâchis, des souffrances endurées par les générations d'avant sous le joug communiste. Anna et sa mère ne se donnent pas le droit d'être heureuses simplement ;
Je ne sais rien faire d'autre, pour ma peur, qu'essayer de la vomir. Mais elle ne part pas. La honte, j'ai réussi à la vomir ; mais qu'est-ce qui c'est passé ? Elle a été remplacée par une nouvelle chose à vomir. J'ai tellement peur que ça me fait bouffer tout le temps. Bouffer tout le temps me fait dormir. J'ai tout le temps envie de dormir. Parler me dessèche la bouche encore plus que la boulimie. »

C'est un livre âpre qui ne coule pas de source, il faut s'accrocher comme Anna et Katariina et on ne sort pas indemne de cette lecture. Bien qu'ayant eu la tentation de l'abandonner, d'avoir lu les chapitres concernant la « boulimarexie » en diagonale, je ne regrette aucunement cette lecture qui m'a ouvert un pan de l'histoire balte.

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Les vaches de Staline est le premier roman de Sofi Oksanen , écrit avant Purge .
Comme Anna dans le roman , Sofi O. est née en Finlande de père finlandais et de mère estonienne .Le récit alterne entre l' Estonie et la Finlande pendant les années 50 jusqu'au années 90 .
La période la plus terrible se passe en Estonie à la fin de la guerre lorsque l' Estonie devient communiste , dénonciations , déportations massives sont le lot des personnes qui se révoltent contre Moscou , les partisans de l' Estonie libre , considérés comme ennemis de l'état , comme fascistes , et cela sans nuances , les enfants , amis même lointains sont tous déportés. La mère d' Anna a vécu son enfance pendant cette période de terreur , au début des années 70 , elle rencontre un Finlandais de passage à Tallin , à ce moment il y a beaucoup d'échanges entre la Finlande et les pays communistes .Katariina va se marier avec 'le renne' et va empêcher sa fille de parler estonien , de dire qu'elle est d'origine estonienne . Les deux cultures sont antinomiques et cla va provoquer bien des dégâts chez Anna qui souffre de graves troubles alimentaires .
De chaque côté de la frontière , c'est l'incompréhension , les malentendus . Quand elle voyage en Estonie , Katariina doit apporter des cadeaux pour tous les membres de sa famille mais aussi des pots de vin pour passer la douane et ne pas s'attirer d'ennuis , tellement de cadeaux , qu'elle en arrive au paradoxe de devoir se priver tout en vivant dans une société d'abondance ., elle suscite la rancoeur , la jalousie , personne ne la croit quand elle dit qu'il y a du chômage en Finlande , que c'est vrai qu'on n'y connaît pas de restrictions , qu'on trouve de tout dans les magasins mais que tout coûte cher . En Finlande , on ne peut pas parler des années sous Staline , les gens ne peuvent pas croire que tout cela a existé .
Anna navigue difficilement entre ses deux mondes , puis lorsque le bloc communiste s'effondre , il lui reste un sentiment intense de nostalgie , le monde de sa mère , le monde quelle a connu enfant , n'existe plus , tout s'occidentalise , les panneaux publicitaires , les MacDo envahissent l' Estonie , Anna ne retrouve plus les bonbons de son enfance .
Même le magasin du village devient un Spar , il y a quelque chose du film ' Goodbye Lénin ' dans ses pages .
J'ai beaucoup aimé ce roman même si l'écriture hachée rend parfois la lecture ardue , certains passages sont peu clairs et on a du mal à s'y retrouver , mais dans l'ensemble , j'ai passé un bon moment de lecture , ce livre est un témoignage plus qu'un roman . J'ajouterai que je l'ai trouvé moins noir que Purge , car à la fin du roman , il y a une note d' optimisme , Anna n'est pas guérie de ses troubles alimentaires mais elle en a pris conscience .
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Pour une fois, ma critique est négative. Après Purge qui est un vrai coup de coeur, j'arrête la lecture de ce roman, Les vaches de Staline, qui est en fait le premier livre de Sofi Oksanen. Quelle désillusion, je ne retrouve pas la très belle écriture de Purge, personnellement, je pense que l'auteur a réellement bien mûri depuis ce premier tome.
Pour une fois, c'est une première, après les cent première pages, je me contente de grappiller et termine la lecture par les dernières pages, cette lecture est une vraie désillusion mais qui sait peut-être un troisième livre aura-t-il la qualité de Purge ?
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Comme dans Purge, le roman Les vaches de Staline a pour toile de fond le joug de la Russie sur l'Estonie. Ici, s'insère la proximité de la Finlande, pays riche qui attire les estoniennes. Sofi Oksanen décrit, avec un grand réalisme, les prostituées russes qui se vendent aux travailleurs finlandais pour une paire de bas.

Katariina, jeune ingénieur estonienne rencontre un homme finlandais qui la fera sortir de son pays en l'épousant, non sans mal car les formalités sont décourageantes.
Sa fille, Anna, née en Finlande ne peut pas avouer ses origines. C'est une honte pour Katariina. Anna le comprend quand elle retourne au pays avec sa mère. Elles remarquent ces femmes poilues au rouge à lèvres explosif, elle constate la pauvreté et cette hypocrisie générée par l'attrait d'un jean ou d'une paire de baskets que sa mère amène de Finlande.
" Et ces poils aux jambes, ces talons durcis et crevassés, ces grains de beauté poilus, ces moustaches, ce rouge à lèvres de la couleur du drapeau, et tout cela sur une seule et même femme."
Mais elle y sent ses origines, elle aime certains produits et ne pouvoir en parler à personne l'entraîne dans la spirale de la boulimie.
Katariina, aussi, a la nostalgie du pays. D'autant plus que son mari succombe à l'alcool et aux femmes russes.
A l'histoire de ces deux femmes, se mêle la vie en Estonie après la seconde guerre mondiale. On y retrouve les hommes des forêts, dans les casemates pour échapper aux rafles, la déportation en Sibérie, les délateurs qui récupèrent les maisons, la crainte permanente puis les kolkhozes.
Les années 70, la période de Katariina, dévoilent encore le joug de la Russie et la difficulté de sortir du pays puis l'Indépendance et l'américanisation.
L'histoire d'Anna évoque les méfaits des pays capitalistes et la triste réalité des maladies alimentaires. La boulimie amène Anna jusqu'à des extrêmes affolants et j'ai ressenti la détresse de cette jeune femme.
Chaque histoire est intéressante mais la symbiose ne se fait pas. L'ensemble m'a paru destructuré et j'ai perçu des répétitions et des lourdeurs. D'ailleurs le roman comprend trois parties. La première fait 474 pages et les deux suivantes font chacune une vingtaine de pages.
De ce fait, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages principaux. Dans Purge, c'est la force de caractère des deux femmes et leur confrontation qui font du livre un roman captivant.
Ici, si j'ai apprécié le témoignage historique et si j'ai été touchée par le malaise d'Anna, je n'ai pas pu ressentir un sentiment de cohésion ni une profondeur émotionnelle.
J'ai lu ce roman sur un manuscrit. Je ne sais pas si il a déjà été relu pour corrections, mais j'ai trouvé plusieurs erreurs de syntaxe, sûrement dues à la traduction. Certaines phrases sont lourdes, avec soit des manques de ponctuation ou des répétitions.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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"Purge" a été une révélation, pour moi et pour bien d'autres lecteurs. Par la maîtrise du récit, l'originalité de la construction, la richesse de l'écriture, les portraits des héroïnes. Jusqu'à la chute finale qui prend le lecteur à la gorge.
Je suis très partagée sur "Les vaches de Staline", écrit d'ailleurs avant "Purge", et cela se sent !
L'histoire est séduisante, celle d'une jeune fille victime de troubles alimentaires recherchant son identité entre deux pays, et dont le récit s'entrecroise avec le passé d'une mère pour le moins traumatisante qui rejette ses origines.
Mais que dire de cette écriture hachée, ce rythme saccadé, de cette absence de fil et de cohérence, de ces flash back incessants où se perd le lecteur, de ces chapitres trop courts où l'on s'empêtre. On finit par n'y plus rien comprendre, entre absences et sous-entendus. Et on finit par se lasser.
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Je vais commencer par ce qui ne m'a pas plu dans ce livre.
Au bout de 160 pages, j'ai faillit abandonner.
Cela m'arrive rarement, mais je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire (qui n'est pas très nette), je trouvais cela long et plat et surtout, les nombreux passages portant sur les obsessions vomitoires d'Anna m'ont paru interminables.
Car Sofi Oksanen ne nous épargne rien. Je ne sais pas s'il s'agit intégralement de son histoire personnelle, mais c'est assez usant de lire et relire qu'elle ne peut rien manger sans avoir envie d'ingurgiter 10 kilos de cet aliment pour ensuite le vomir tranquillement dans sa salle de bain.
Bref, passons sur ce point (mais c'est vraiment récurrent).

J'ai trouvé également que la structure du roman était bancale et c'est dommage.
Ce roman fait alterner les chapitres portant sur Anna et ceux portant sur sa mère, la rencontre de ses parents, les voyages en Estonie, la vie de sa tante, de sa grand-mère, la Sibérie...
Si l'histoire de Katariina, la mère d'Anna, est bien développée, celle de sa famille en Sibérie m'a semblé trop rapide. Pourtant, il y avait là un élément vraiment intéressant à développer.
Il en est de même pour la deuxième partie du roman qui ne représente que les 30 dernières pages du livre. J'ai eu le sentiment que Sofi Oksanen n'en pouvait plus et souhaitait en terminer avec ce livre, avec sa boulimie et avec l'histoire de sa famille.

Finalement, je garde une impression mitigée de cette lecture.
J'ai été intéressée par l'histoire familiale d'Anna et Katariina. Les déportations arbitraires en Sibérie, les privations, la nécessité de magouiller en Estonie dans les années 1970-1980, les dénonciations des voisins, tous ces évènements m'ont permis de poursuivre la lecture.
Malheureusement, ils s'imbriquent sans qu'il y ait un fil conducteur net ou que l'on voie où l'auteur nous mène.
Les personnages envoyés en Sibérie rentrent d'un seul coup puis disparaissent, l'Estonie change d'une page à l'autre, Anna déménage sans préavis...

Par contre, l'histoire d'Anna se construit au fil des rencontres et si les 200 premières pages sont un retour sur son passé, les suivantes lui permettent d'avancer.
Pour Anna, le secret de sa mère est terrible et lui interdit toute relation suivi ou toute vie normale.
Incapable de manger, elle n'a pas de vie sociale, et arrête ses études.
Sa mère tente de l'aider mais sans succès.
Quand elle rencontre un homme, il se met à lui poser des questions et elle fuit.
Guettant la balance, elle date sa vie en fonction de son poids, passant de 55 à 40 kilos avec une grande satisfaction.

Comme vous le voyez, ce n'est vraiment pas un coup de coeur, mais ce n'est pas non plus un livre à jeter.
Il s'agit du premier livre de l'auteur, ce qui peut expliquer les déséquilibres et les personnages oubliés. Je lirai peut-être Purge un jour, mais je vais attendre un peu car je n'ai pas trouvé dans ce livre ce que j'étais venue y chercher.
Tant pis.
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J'avoue avoir lu sans plaisir. A partir de la page 350,lassée par Anna et ses
répétitions,j'ai survolé ce qui la concernait pour lire la période Katariina qui m'intéressait .J'ai tout de même lu les derniers chapitres de Anna et son petit troll.
Je m'abstiens de donner une note.
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