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sur 1426 notes

Elle doit être certainement une bien belle femme !...A moins que l'homme qui, à la descente du car, la salue et lui propose de participer au titre de Miss Islande, soit un de ces lourdeaux balourds et ventripotents...Il se présente comme un homme affaires et lui tend une carte de visite.
Hekla Gottskálksdóttir vient de voyager en cette année 1963 sur les routes défoncées d'Islande. Dans sa valise des feuilles dactylographiées qu'elle compte bien faire publier et une machine à écrire, afin de poursuivre le roman en cours.
Elle se rend chez son amie Ísey. Celle-ci lit l'avenir d'Hekla dans une tasse de café et lui dit : "je vois deux hommes. Tu en aimes un et tu couches avec l'autre".L'un d'eux est Jón John. Il travaille sur les chalutiers et part pour de longues campagnes de pêche. Un homme tout en souffrance : dix-neuf ans après l'indépendance de l'Islande, les esprits sont fermés...très fermés, peu tolérants pour les homosexuels qu'il est de bon ton de tabasser pour passer le temps. Jón John pêcheur par nécessité, ne rêve que de création artistique et de devenir styliste. Il travaille aujourd'hui dans le sang des cachalots qu'on dépèce par centaines.
L'autre est Starkadur, il travaille dans une bibliothèque et approvisionne Hekla en livres, des livres...toujours présents, qu'elle les dévore ou les écrive..... comme nègre parfois!
Entre deux tasses de café, et quand son bébé lui en laisse le temps, Ísey écrit son journal.
N'y cherchez pas une histoire, une intrigue...vivez plutôt avec cette lecture dans une atmosphère...l'atmosphère d'un pays fascinant et froid, aux côtés de ses pêcheurs courageux partant pour de longues semaines dans le froid et les tempêtes pour la pêche à la morue ou la chasse aux cachalots au large, une île rude par son climat et ses hommes, une île indépendante depuis treize ans seulement, une île qui se construit encore grâce à ses volcans
Une île surveillant de près les homosexuels "exclus de l'armée et jetés en prison s'ils sont découverts. On les traite comme les violeurs d'enfants et les communistes". Une île raciste également, rejettant les Noirs
Et puis il y a ces maisons dans lesquelles on passe le plus clair de son temps, au chaud, aux cotés de personnes que l'on apprécie, du temps pour parler, pour lire, pour écrire...tout ce qui passionne Hekla.
Pas facile pour une femme comme elle de se faire un nom dans le monde de la littérature, de la création, mondes macho...et pourtant ....
Dans cette île rude, si tu es belle (et gentille je suppose) pas de problème, tu peux devenir Miss!
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Quelle ambiance particulière dans ce nouveau roman de Audur Ava Olafsdottir… L'ambiance islandaise, déjà au départ, est souvent assez sombre, comme les longs hivers où, à peine levé, le soleil se couche déjà. Mais ici en plus s'ajoute la problématique de la condition des homosexuels et des femmes dans l'Islande des années 60. Hekla est une jeune écrivaine qui rêve d'être éditée. Elle l'a déjà été, mais sous un pseudonyme masculin. Tiens, n'y avait-il pas déjà ce personnage de femme qui écrit sous un autre nom dans L'Exception de Olafsdottir, ce même roman qui traitait lui aussi de l'homosexualité ? La comparaison s'arrête là. Miss Islande m'a beaucoup moins emportée que L'Exception, ce n'est pas le plus captivant roman d'Olafsdottir selon moi, tout en étant une agréable lecture dans la lignée poétique des précédents.
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En Islande, en 1 963, comme partout dans le monde, la femme n'est pas vraiment libre, si ce n'est de faire des enfants et de préparer le repas pour son mari. On préfère lui offrir un livre de recettes qu'un recueil de poésie. de même, les homosexuels n'ont pas la liberté de s'aimer, il est préférable pour eux d'épouser une femme et de faire semblant.

Ce roman met en lumière la création littéraire, celle des femmes, qui devaient parfois se cacher derrière un patronyme masculin pour pouvoir être publiées. L'auteure décrit la vie des personnes qui ne rentrent pas dans le moule de la société. Elle crie le droit à la différence. le personnage principal refuse de n'être qu'une écorce, qu'un corps splendide, qu'une marchandise, elle pourrait devenir Miss Islande mais s'y refuse. Elle veut devenir écrivain. Son meilleur ami, homosexuel, doit se cacher, feindre, faire semblant, pour éviter d'être meurtri. Ils vont, ensemble, tenter de vivre leur vie.

La musique d'Audur Ava Olafsdottir, je l'aime, je la ressens dans mon coeur et dans mon ventre, elle m'émeut. Ce dernier roman est à la hauteur de tous les autres (je crois bien que j'ai lu tous ses romans), il m'a fait passer un moment délicieux.

Je crois que j'apprécie de plus en plus ses phrases minimalistes, qui évoquent, avec douceur, sans insistance, et qui laisse le lecteur faire le chemin. Et puis aussi cette poésie qui se dégage de certaines phrases, de certaines images… Sous des allures de légèreté, cette auteure dit beaucoup, et fait vivre ses personnages avec naturel.

C'est un beau roman sur la liberté d'être.
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Une écriture simple, limpide et poétique qui emporte le lecteur dans son sillage. C'est doux, lumineux, honnête et mélancolique à la fois. le roman nous offre un instantané de la condition de la femme et des homosexuels dans les années 60. Les personnages sont profondément attachants et humains. Leurs destins se croisent en toute simplicité et leur vécu est à la fois singulier et universel. Un gros coup de coeur!
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Typiquement le style venu du Nord avec un sujet original et une douce lenteur.
Une écriture poétique, sensible pour décrire les difficultés des homosexuels (je ne pensais pas l'Islande aussi conservatrice).
Les personnages bien dépeint, cherchant à se réaliser dans une société qui ne les accepte pas.
Sans doute un des livres féministe les plus agréable que j'ai pu lire
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Vous vous sentez exagérément optimiste, vous avez trouvé votre dernière lecture trop remuante, ... Ce roman est fait pour vous ..En Islande,tout le monde lit et veut devenir écrivain... mais nous côtoyons ici plutôt des personnes déçues voire psychologiquement très affaiblies ... la mère de famille condamnée à sa condition, le bibliothécaire qui voulant devenir écrivain devient chauffeur de taxi, l'homosexuel traumatisé qui doit fuir, ... le roman se lit bien et présente quelques côtés intéressants mais que tout ceci m'a semblé triste.
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Heureuse d'avoir retrouvé la prose réconfortante d'Audur Ava Olafsdottir. Miss Islande est le quatrième roman que je lis d'elle, un de mes préférés je crois, même si la fin arrive trop vite.

Hekla a un peu plus de vingt ans lorsqu'elle quitte sa province natale des Dalir pour Reykjavik. Avec son prénom de volcan, sa Remington et ses manuscrits en bandoulière, elle lit le Ulysse de Joyce en anglais et veut réussir à vivre de sa plume. Las, tout ce qu'on lui propose, c'est de briguer le titre de Miss Islande, puis un boulot de serveuse. Qu'importe, Hekla est déterminée. Elle réussira.

Avec ses meilleurs amis, ils se serrent les coudes. Isey, jeune mariée et mère de famille, n'ose pas avouer à son mari qu'elle écrit et en vient à cacher son carnet de notes dans un seau. Jon John, l'étoffe d'un costumier de théâtre, rêve de pouvoir vivre au grand jour son homosexualité. Mais dans les années soixante, la société patriarcale a la dent dure et les oeillères bien accrochées.

Entre se rogner les ailes et prendre leur envol, leur coeur à tous les trois balance dans le vent… Et en Islande, ça souffle.

Miss Islande raconte la terre battue d'un passé millénaire en train d'enfanter ses premières pousses vives, exubérantes, tenaces. C'est un roman féministe, mais surtout humaniste. Drôle, tendre, mélancolique, au ton léger, à l'idée profonde. Des personnages vraiment attachants. Un bonheur de lecture, à découvrir.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Le 25 octobre 1975, 90% des femmes en Islande ont cessé de travailler, de s'occuper de leur enfants, de leur maison.
Il a suffit alors de quelques jours pour légiférer et établir l'équilibre parfait entre les hommes et les femmes, dans tous les domaines, et faire de ce pays le plus égalitaire au monde.
L'histoire de ce livre se déroule bien avant, en 1963.
Il n'est alors pas imaginable qu'une femme puisse écrire des romans ou de la poésie et en vivre. Monnaie courante qu'une femme soit l'objet de remarques sexistes, inadmissible qu'un homme aime les hommes.
Sous une apparente simplicité ce roman dit beaucoup d'une époque. Et de l'Islande ! de cette terre loin de tout, magnifique et exigeante.
J'ai aimé arpenter les rues de Reykjavik, par tous les temps aux côtés d'Helka, jeune femme si déterminée à s'émanciper.
Ce roman est à la fois sensible et impertinent. Un délicieux moment de lecture.
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Dans les années 1963-64, une jeune femme islandaise, Hekla, quitte sa famille et s'en va à Reykjavík vivre sa vie de romancière.
Elle y fait des petits boulots tout en continuant à écrire. Elle rencontre un jeune homme qui appartient à un cercle de poètes ( la poésie semblait avoir beaucoup d'importance dans ce pays, mais les exemples cités sont peu convaincants). Elle vit avec lui, mais celui-ci la traite plutôt comme femme au foyer. Elle rencontre aussi un gay quelque peu dépressif et qui deviendra son ami.
Ce dernier s'exile au Danemark
Elle décide de rejoindre cet ami et ils finissent par se marier tout en restant fidèles à leur identité sexuelle.
Les romans et les textes d'Hekla sont peu à peu publiés.
Voilà un bref résumé de ce qui se passe dans ce roman. Je l'ai volontairement écrit comme le roman lui-même : à savoir que la majorité des phrases sont écrites sur ce schéma : sujet-verbe-complément ; cela engendre une réelle monotonie.
Qu'en retenir ? le féminisme (mais sans l'aspect militant), la défense de la liberté sexuelle (celle des homosexuels), la prise en charge de son destin...
nb : un comité de lecture m'avait chargé de lire ce roman ; je le déconseille évidemment.

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Quand Hekla est née, son père lui a donné un nom de volcan, sa grande passion dans la vie. Quelques années plus tard, nous sommes en 1963, elle quitte sa ferme natale pour la capitale, Reykjavik, où elle ne connaît que deux personnes, ses amis d'enfance Isey et Jon John. Isey est mariée et mère de famille, Jon John aime les hommes et rêve de devenir styliste. Hekla, elle, est écrivain. Depuis toujours et à jamais. Elle a déjà publié une nouvelle et des poèmes, sous un pseudonyme masculin.Tous trois se heurtent en plein à leur époque et à ce si petit pays qui est le leur…

« En réalité, j'ai dévoré tous les livres que nous avions à la maison dès que j'ai su lire, je les ai avalés les uns après les autres, dans l'ordre où ils étaient rangés sur les étagères et en commençant par celles du bas. Puis je les ai remontées. Les unes après les autres. Tu dois être plus grande pour certains livres, me disait ma mère quand je me plaignais de ne pas atteindre celles d'en haut. »
Elle est magique, Audur Ava Ôlafsdöttir. J'ai aimé tous ses romans jusqu'à présent et la lecture de celui-ci terminée, j'ai le coeur gonflé de tendresse et d'une délicieuse douleur. Elle est de la famille d'écriture de Laurie Colwin, et ce roman m'a également terriblement fait penser à Julia Kerninon. On y suit une héroïne brave et courageuse à laquelle on s'attache de plus en plus profondément, qui possède ce qu'on pourrait appeler de la fantaisie mais qui n'en a aucune conscience, ce qui foudroie de séduction. C'est une sérieuse, Hekla, une loyale. Une personne désireuse de s'ouvrir au monde et aux autres et qui ne vit que pour la littérature. Une pure absolument indifférente au succès ou au prestige, mais qui a un besoin vital de s'exprimer par l'écriture. L'Islande des années soixante est elle aussi un personnage à part entière, exotique car très différente de la France par bien des aspects, mais très semblable aussi quant à aux mentalités, face aux préjugés. La différence est au fond un des thèmes principaux de ce beau roman.
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