Quelle fascinante histoire que celle de
Nellie Bly, pionnière du journalisme d'investigation qui se fit interner volontairement durant
10 jours dans un asile psychiatrique pour dames. Quel terrible témoignage que le sien. Quels mauvais traitements que ceux subis par ces femmes parfois tout à fait saines d'esprit mais dont la maltraitance subie ne fera que les plonger dans les abysses de la folie que l'on attendait de déceler chez elles.
La bd de
Virginie Ollagnier et
Carole Maurel nous entraîne sur les pas d'une femme de caractère qui décida de se défaire des chaînes de la condition féminine à l'époque victorienne afin de témoigner et de jeter à la face de la société les conditions terribles d'enfermement d'autres femmes, beaucoup plus fragiles, elles.
Le travail de l'autrice et de l'illustratrice est tout à fait intéressant. Les flashbacks m'ont un peu questionnés car ils apparaissent parfois à des moments cruciaux et j'ai peut-être été un peu gênée par ceux-ci bien que je comprenne le sens de leurs surgissements (personnellement j'aurais préféré une partie sur la jeunesse de
Nellie Bly puis sur sa vie de journaliste mais ce que j'aurais préféré, après tout, on s'en fiche un peu!! 😉).
Les dessins et le travail de la couleur collent parfaitement avec l'ambiance de l'époque et avec le contexte de cet enfermement. La représentation de la folie via des éléments extérieurs m'a beaucoup plu. J'ai juste eu du mal à repérer qui étaient un ou deux personnages croisés par Nellie. Ces rencontres manquant un peu de clarté.
D'une manière générale j'ai apprécié ma lecture. Je la conseille car elle témoigne de ce que l'humain est capable d'infliger à ses pairs et cela, il ne faudrait jamais l'oublier. Cette bd permet aussi de mettre en lumière une femme à la volonté de fer et qui aura participé à faire bouger les lignes en matière d'égalité hommes-femmes.