Roman d'été, comme son titre l'indique...mais pas au sens péjoratif du terme : beaucoup de sensibilité et de profondeur dans cette histoire. Tout se passe à Coutainville, dans une grande maison de vacances où se retrouvent les enfants et leurs copains, des amis seuls ou en couple pour le week-end et le feu d'artifice du 14 juillet. Les propriétaires, Denis et Delphine, forment un couple assez bourgeois, mais ils sont à la lisière de la rupture : tensions, non-dits, ressentiments mutuels, ils se déchirent à bas bruit, en sauvant autant que possible les apparences auprès de leurs amis et voisins. Dans cette « smala » qui peuple la maison, chacun joue sa partition habituelle : les uns s'occupent des courses, d'autres de la cuisine…il y a aussi la copine qui vient chaque année avec un nouveau fiancé, la comédienne qui attend toujours, année après année, le rôle de sa vie et qui a des soucis financiers, le voisin notaire de province…
L'auteure décrit très bien cette ambiance pleine de faux-semblants, le côté rassurant des habitudes auxquelles se raccrocher quand tout bascule… et celui que fera tout basculer, c'est Dimitri, un jeune garçon qui va s'imposer dans leur tribu, par l'intermédiaire de la fille de Delphine et Denis.
Véronique Olmi nous transporte dans cette maison normande au coeur de l'été, et on a vraiment l'impression d'observer ce qui se joue entre tous ces personnages, leurs relations affichées et les liens réels qui les unissent, les secrets qu'ils partagent ou taisent…C'est un récit délicat et sensible sur l'amitié, l'amour, le temps qui passe et qui renforce ou abime ces sentiments.
Peut-être est-ce parce que j'ai connu ce genre de retrouvailles chaque été sur la plage que j'ai été particulièrement réceptive à ce roman…