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sur 738 notes
Roman qui est plus qu'un roman.
Derrière l'histoire de Joseph, pauvre gosse de l'assistance, c'est toute l'histoire de la France d'en bas de l'entre deux guerres qui se dessine.
Les avorteuses, les logements peu salubres, l'assistance, les prisons pour enfants, les foyers d'assistance, les grandes grèves, les conditions des vie après 14-18, l'approche de la seconde guerre mondiale
Joseph gosse qui malheureusement a eu une vie presque banale pour l'époque est le fil conducteur pour nous dépeindre ces tableaux.
A éviter si vous voulez une lecture distrayante, c'est assez lourd psychologiquement mais sinon, c'est vraiment un chouette bouquin.
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Joseph, né en 1919 devient orphelin à l'âge de 8ans, il est pris en charge par la collectivité Nationale en tant que pupille de la nation et il subit des placements successifs où le travail forcé, les privations alimentaires, les châtiments corporels et psychiques sont similaires à ceux qu'on inflige aux criminels adultes. Cette triste réalité ne commencera à être dénoncée par un journaliste qu'en 1936, année du front populaire. Ce roman, dénonçant des pratiques méconnues qui étaient pourtant exercées au nom d'une prise en charge humanitaire des enfants est particulièrement bien incarné par Joseph et son parcours de vie entre 8 et 17 ans. Les horreurs de l'internement et la réadaptation difficile à une vie plus normale sont particulièrement bien décrites par l'écriture sensible et subtile de l'autrice.
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Véronique Olmi entre avec Joseph dans la colonie pénitentiaire de Mettray dans les années les plus terribles du déclin de cette institution qui avait été pensée comme un modèle du genre par ses créateurs, en 1839.
Quand Joseph y pénètre, après la Grande Guerre, les principes éducatifs ont complètement disparus pour faire place aux sévices pénitentiaires. le verbe de l'auteur est violent comme le milieu dans lequel évoluent les enfants, souvent orphelins de guerre, gênants pour la bourgeoisie bien pensante de l'époque. Les surveillants sont des "sans solde", plus ou moins "abîmés" par les années passées dans les tranchées. Pour bien connaître l'histoire de cette colonie, l'auteure retranscrit au plus juste l'atmosphère et les conditions dans lesquelles ces jeunes - voire très jeunes- étaient plongés sans toujours bien comprendre ce qu'il leur arrivait. Ce n'est, hélas, pas une" histoire gentille" ni de sympathiques garnements dont il est question, mais aussi proche de la vérité que le roman le permette et V.Olmi tire honorablement son épingle du jeu !
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Véronique Olmi nous raconte l'histoire d'un gosse, orphelin à huit ans en 1927 et confié à l'assistance publique. A travers ce roman, elle lève le voile sur les horreurs du système carcéral pour enfants, en France, dans la première moitié du 20ème siècle. le style est direct, résolument moderne, et n'est pas sans rappeler la respiration pressée d'une Maylis de Kerangal. C'est parfois fatigant pour le lecteur que je suis.
Il m'est impossible de ne pas rapprocher cette histoire bouleversante de Nickel Boys de Colson Whitehead, prix Pulitzer 2020, qui décrivait le système carcéral pour enfants dans l'Amérique des années 60. Les deux histoires se ressemblent et donnent un aperçu assez similaire de la capacité des hommes à créer l'enfer. La lecture du Gosse donne aussi une autre lumière à Nickel boys, présenté comme un témoignage de la ségrégation raciale. Certes, mais pas exclusivement, hélas. La cruauté, semble t il, n'a pas besoin d'idéologie pour être malfaisante.
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J'ai beaucoup aimé cet émouvant roman qui retrace le difficile parcours de Joseph dans la France de l'entre deux guerres.

Joseph, 7 ans, est un petit titi Parisien qui grandit entre sa mère Colette et sa grand mère paternelle au sein d'un milieu modeste. Une vie simple et de labeur, certes, mais il a tout pour être heureux.
Autant qu'on puisse l'être à cette époque. Son père est mort mais il ne l'a pas connu et sa mère est une belle jeune femme qui aime s'amuser.
Malheureusement, le destin en a décidé autrement
et lorsqu'un grand malheur arrive, c'est tout son monde qui s'écroule.

Joseph va connaître le sort réservé aux orphelins à l'époque, maisons de redressement, placements dans des familles, colonies...

C'était il y a un siècle. Un siècle ce n'est pas beaucoup quand on y pense...Il n'y a pas à remonter bien loin et pourtant, il y a un monde avec la vie d'aujourd'hui.
C'est pour cela que ce roman prend des airs d'incontournable. Parce que non seulement il est émouvant et d'une grande sensibilité, mais il nous rappelle que quoi qu'on en dise, la vie d'aujourd'hui est globalement vraiment plus facile et légère.

Une belle peinture sociale de l'époque et un portrait de "gosse" très attachant, qui véhicule malgré tout un message d'espoir bien réel.







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J'étais séduite par le résumé sur la quatrième couverture de page, mais la lecture fut rapidement lassant et ennuyeuse.

C'est donc l'histoire d'un petit garçon prénommé Joseph qui vit avec sa mère et grand-mère dans un quartier à Paris. Nous sommes dans une période juste après la première guerre mondiale. Joseph, sa mère et sa grand-mère n'ont pas beaucoup de moyens, mais ils vivent heureux.
Lorsque sa mère meurt subitement et sa grand-mère est placée dans un asile, Joseph devient pupil d'état. Il va passer d'une famille nourissière à la prison et un centre d'éducation. Il s'accroche à l'enseignement et se lie une relation amoureuse avec Aimé un garçon rencontré au sein du centre d'éducation. Peu à peu Joseph parvient à mener une vie presque heureuse...

Je n'ai pas aimé le style de l'autrice et je ne suis pas arrivée à rentrer dans l'histoire. C'était un peu ennuyeux, il y avaient beaucoup de discriptions et peu d'événements.

Il va falloir lire un deuxième roman de Véronique Olmi pour me faire une opinion complète de son style et de sa plume.

Challenge ABC
Challenge Plumes Femines
Challenge Multi-défis
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Comment, pour un petit garçon de 7 ans, surmonter la perte de ses parents, le laissant avec pour seule famille une grand-mère, certes aimante, mais que les autorités de l'époque - l'entre-deux guerres- vont rapidement placer dans un établissement spécialisé ?
Comment assumer la condition "d'enfant de l'Assistance Publique", le placement en famille d'accueil loin de chez lui, puis en prison pour enfants, et, plus tard, en colonie pénitentiaire ? Comment grandir et se construite dans un univers glacé, fait de violence et de solitude extrêmes ? Comment avoir la force de trouver au fond de soi l'étincelle nécessaire à la survie ? Et comment affronter "le monde d'après" lorsqu'on sort de cet environnement hostile après 6 ans de détention ?
Ce sont les thèmes que développe dans ce roman Véronique Olmi. le lecteur suit ainsi les pas de Joseph, racontés par une écriture "sans pathos" qui distille l'émotion au fil de chapitres courts, de phrases bien rythmées et de mots qui sonnent juste.
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L'histoire, on la connaît, ou on en a déjà entendu parler, c'est celle des enfants de la République, ces gosses pris en charge par l'état lorsque les parents sont morts ou défaillants, au début du XXe siècle. Des structures quasi carcérales sont créées pour accueillir ces enfants, pupilles de la nation, les élever « à la dure » pour en faire de bons travailleurs dociles. Avec « le Gosse », Véronique Olmi nous fait ici une piqûre de rappel, comme un devoir de mémoire.

Cela prend tout son sens avec cette histoire, celle de Joseph, pauvre orphelin de père puis de mère, qui se retrouve propulsé à 7 ans dans ces prisons pour enfants où règnent la terreur, la cruauté, la pédophilie, l'horreur, la faim, les coups, la brutalité, la bestialité, l'exploitation infantile, la souffrance morale et physique.

Les enfants n'y trouveront qu'abnégation, délitement, soumission, et blessures à jamais infligées à leur corps et à leur coeur. Mais qui se préoccupe de ces enfants, en ce temps-là ?

L'écriture incisive et puissante de Véronique Olmi nous prend aux tripes, l'histoire se déroule, poignante, cruelle, irréversible. On souffre avec Joseph, on se met à espérer pour lui une fin plus heureuse que celle à laquelle il est désormais destiné. La charge émotionnelle est palpable tout le long du roman. Avec beaucoup de détails et une très forte documentation, L'autrice nous relate la condition déshumanisée de ces gosses, des prisons pour enfants, des mauvais traitements dont ils ont été victimes, puis enfin de la prise en considération de tout cela grâce à la dénonciation de ces faits par un journaliste Alexis Danan et des témoignages qu'il a réussi à recueillir. Les établissements ont été depuis démolis ou transformés en centres éducatifs et pédagogiques. Mais qui se rappelle ce qu'il s'y passait il y a un siècle ?
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C'est la vie de Joseph, la vie des souffrants, des moins que rien, des paumés de l'assistance publique.

L'époque connaît les gueules cassées qui n'empêchent pas les chants patriotiques, les victimes de la grippe espagnole comme Paul Vasseur, le père de Joseph.
À côté, il y a les femmes, les veuves, les faiseuses d'anges et le jugement de la bonne société. Colette, la mère de Joseph, en mourra.
Et aussi, la grand-mère, Florentine, Joseph l'aime tellement, mais elle est vieille et les bien-pensants sont encore aux aguets.

L'assistance publique, les parents nourriciers, la misère, la peur, le mépris, et, pour finir, la prison de la Roquette.
À huit ans, on doit subir la soumission, les humiliations, la bassesse. Être un objet pour la cruauté humaine. Espérer entendre simplement le miaulement d'un chat, petit compagnon du soupirail de la cellule.
Et il y a, de nos jours, des gens qui veulent revenir au bon vieux temps de l'éducation destructrice, celle où se conjuguent cruauté et perversité.

Ce n'est pas Liberté, égalité, fraternité mais frapper, violer, tuer.
Le cheminement se fait presque naturellement, sous l'action de la société, d'une institution vers une autre plus sauvage.
Joseph découvrira que des Amitiés peuvent naître dans le secret de cet enfer
Peut on échapper à ce cercle vicieux, à ce meurtre social ?

Veronique Olmi a le talent de nous plonger dans les émotions les plus intimes. Les chapitres brefs, rythmés, ne nous lâchent pas. La puissance des mots. La folie barbare des hommes
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Un vrai coup de coeur et un coup de poing!
Joseph a moins de dix ans au milieu des années 20 et vit frugalement mais heureux avec sa mère et sa grand-mère dans un quartier ouvrier de Paris. Mais la vie se charge des changements de direction et le voilà plongé dans l'horreur de « l'Assistance Publique » et son lot de maltraitance, de violence et rarement parfois de petits bonheurs fugaces.
Véronique Olmi m'a fait vivre avec Joseph pendant 10 ans et j'en suis ressortie essorée, tourneboulée et épuisée.
Merci à vous madame Olmi pour ces moments très durs mais très beaux!!
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Véronique Olmi

Née à Nice en...

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