Je suis blessée de charité. S’il est quelqu’un quelque part qui a été parfois consumé par cet amour fidèle du Verbe de Dieu, s’il est quelqu’un, comme dit le prophète, qui a reçu la douce blessure de sa flèche de choix, s’il est quelqu’un qui a été percé par l’aimable trait de sa science au point de soupirer de désir vers lui jour et nuit, de ne pouvoir parler de rien d’autre, de ne vouloir entendre rien d’autre, de ne savoir penser à rien d’autre, de ne prendre plaisir à désirer, souhaiter, espérer rien d’autre que lui, cette âme dit avec raison : Je suis blessée de charité ; elle a reçu la blessure dont parle Isaïe : Il a fait de moi comme une flèche de choix, et il m’a caché dans son carquois (Is 49, 2).