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sur 29031 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que dire sur ce livre qui n'a encore jamais été dit?
Lu dans le cadre d'une lecture commune avec mon compagnon , nous sommes tous les deux d'accord sur le génie de cet auteur. Orwell me fascine par son génie. Son analyse des régimes totalitaires, au vu de l'époque de rédaction du roman, est incroyable. A chaque chapitre, je me disais que tel passage permettait d'expliquer plus clairement cette caractéristique d'un régime totalitaire. Si bien que, étant prof d'histoire, j'en vois tout l'intérêt pédagogique. Son roman est d'une modernité criante, qui cadre malheureusement bien avec notre société contemporaine. Certains y voit de la prophétie, pour ma part je me contenterais de réalisme. de plus, avec peu de mots, peu de pages, l'écriture d'Orwell nous emmène au coeur des choses. Cette une lecture enrichissante à tout point de vue.
La dernière partie présente selon moi un goût mitigé. Je l'ai trouvée un peu lente, répétitive mais aussi, et c'est son plus, glaçante quand on voit la fin...

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J'ai bien fait de relire 1984 - avec du second degré - il faut se prévaloir comme on peut de la double pensée.
Il paraît que le novlangue sera perfectionné d'ici 2050. D'ici là, on aura peut-être féminisé tous les mots masculins - ça sert à rien - moi je propose qu'on abolisse les genres, ça sera diablement plus efficace qu'une nouvelle stigmatisation par le langage - bon, c'est mon avis mais auteure, autrice - que c'est moche, je m'y ferai jamais. Et la canelangue, on l'a déjà - moi quand j'entends des mots comme "compétitivité", je me dis que les politiciens ne parlent pas si bien que ça alors que c'est leur boulot aux gratinés de baratiner.

Petite digression à propos du langage : il y a des dictionnaires qui me font bien rire. Je prends un exemple en deux sec. Je tape " saperlipopette" sur le larousse en ligne, ils me donnent comme définition (pour saperlotte aussi) : "Jurons familiers et vieillis". Il y a de quoi se vider l'esprit avec une définition pareille qui n'apprend strictement rien. Heureusement, il y a d'autres bases qu'on peut consulter, comme le Trésor de la langue française informatisé (édité par le CNRS) ce qui permet de mieux comprendre l'origine des mots. Je serais bien malheureuse sinon, parce que moi j'aime bien les mots (comme saperlipopette que j'imagine vêtu d'une salopette), et j'aime les dictionnaires. La lexicologie, la linguistique même , c'est passionnant, vraiment. Je me souviens d'un professeur qui m'a enseigné le principe d'économie du langage, le fait qu'on élimine par exemple systématiquement les syllabes des mots quand on articule vite et mal - et si on articule trop bien certains mots alors que c'est l'usage de les mutiler - on nous regarde bizarrement après. On perd du sens et même du bon sens. La preuve, on ne s'entend plus.
J'ai retrouvé cette idée, l'économie du langage, dans 1984 : "nous taillons le langage jusqu'à l'os" (p.72).
C'est joliment dit, le langage c'est comme l' anatomie.
Il y a un squelette, il y a du muscle, du sang, des organes vitaux. Ouais, j'aime bien cette citation. Fin de la digression.

C'est rigolo les noms des Ministères dans 1984.
Le Ministère de la Vérité - Miniver - mais je préfère Minivrai - la nouvelle traduction - cette rectification - a du bon - qui s'occupe de falsifier le passé. Orwell parle de propagande et il en parle beaucoup étant donné que Winston travaille pour ce Ministère. Il y a aussi le Ministère de l'Abondance au lieu du Ministère de l'Économie avec ses statistiques fantaisistes et c'est toujours aussi marrant si on s'intéresse de près aux acceptions du mot " économie". Le Ministère de la Paix s'occupe de la Guerre et c'est un peu similaire au Ministère de la Défense, si on suit la logique terriblement amusante d'Orwell. Et enfin, le grand, le fameux, le Ministère de l'Amour qui change les gens en âme et conscience.

Je l'aime bien moi la fin de 1984. Les derniers mots de la dernière page, surtout, c'est dire à quel point la double pensée est efficace. Les Semaines de la Haine, les images subliminales ô que combien omniprésentes de Big Brother ,le télécran, qui ne s'arrête jamais, jamais, c'est de la torture (un peu comme certaines émissions à la TV que je ne citerais pas par politesse même si j'en meurs d'envie) et c'est ainsi qu'on en vient à aimer le pouvoir, par le pouvoir sanctifié de l'amour et de la haine, de la haine qu'on entretient avec amour, qui devient de l'amour.
De l'amour émanant de Winston, celui qui fait son bout de chemin avec son ulcère variqueux, "comme une sorte de kyste" (p.370), cette boule de haine contre le Gouvernement, l'amour véritable de Winston pour Big Brother - ce grand frère qui ne s'appelle pas Pascal mais qui rééduque ceux qui sont sortis du "droit" chemin - je ne m'y attendais pas. Et pourtant, il se réveillait de ses rêves avec le nom de Shakespeare sur les lèvres et il écrivait sur son livre, de manière automatique, " A bas Big Brother !"

C'est un livre ô que combien politique qu'il faut lire que cette théorie et pratique du collectivisme oligarchique, par Emmanuel Goldstein, je l'ai lu avec Winston mais c'est moi ou il manque la deuxième partie du manifeste politique fictif ? Winston lit le livre de Goldstein. Il commence par le chapitre I L'Ignorance c'est la Force. Il saute quelques pages ( Aïe aïe aïe Winston ! Que fais-tu malheureux ? Sacrilège ! ) Il continue avec le chapitre III La Guerre c'est la Paix et il reprend sa lecture interrompue du chapitre I et on passe à la troisième partie de 1984. Qu'en est-il du deuxième chapitre manquant dans ce deuxième chapitre de 1984 ? J'avais bien envie de découvrir la partie intitulée La Liberté c'est l'Esclavage. Est-ce que c'est moi qui ai sauté des pages sans m'en rendre compte ? Non, pourtant ! J'ai peut-être oublié certaines parties ? Déjà ? Mais je viens de le relire ! Il y a eu quelques rectifications de faites sur le texte d'Orwell par le Ministère de la Culture euh pardon par le Ministère de la Vérité ou quoi ?
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Les dystopies sont à la mode, qu'apporte 1984 face aux Hunger Game, Divergente et autres Labyrinthe ?

Et bien déjà, 1984 n'est pas une dystopie, mais une utopie. Une douce utopie où quelques dirigeants clairvoyants ont permis à une société fraternelle d'exister.
Fini à chaque réforme structurelle son lot de critiques, de manifestations. Ici, chaque citoyen est ravi des décisions prises, car elles vont dans le sens de l'histoire et du progrès. Les gouvernants et les gouvernés sur la même longueur d'onde, pas de prise d'otages des usagers par quelques syndicalistes mécontents.
Les ennemis du peuple sont clairement identifiés, et l'Etat organise chaque semaine un happy few permettant aux citoyens de leur balancer leur haine. Vindicte récompensée une fois l'an par une semaine de festivité ou chacun peut s'abandonner à ses pires instincts envers le bouc émissaire du moment. Car oui, nous sommes dans le monde réel, les ennemis d'aujourd'hui sont les alliés de demain, le changement est possible, la société progressiste.

Un monde idéal cependant entaché par quelques illuminés subversifs dénonçant un pseudo totalitarisme. Mais que ces déviants réfléchissent un peu, si surveillance il y a, c'est bien à cause d'eux. Pour éviter ce genre de débats creux, l'Etat a du prendre quelques mesures et surveiller chaque membre du Parti afin de détecter dès les premiers troubles et d'éviter qu'ils ne brouillent le bonheur des autres. L'Etat a aussi eu la brillante idée de réviser L Histoire, afin qu'elle corresponde à la réalité du moment et qu'elle ne donne pas prise à ces exaltés. Une psychiatrie moderne et créative est présente pour ramener à la raison ces individus qui une fois guérie peuvent profiter pleinement de cette utopie de ce monde enchanteur.

1984 prouve que l'utopie dans les romans est possible. L'action est présente, les scélérats révolutionnaires vont ils renverser le pouvoir ? Big Brother saura t-il déjouer le complot ? Bref, lisez le et reprenez confiance en l'avenir. Oui, un autre monde est possible.
Le parfait guide du dictateur éclairé, à mettre sur sa table de chevet en compagnie de Fahrenheit 451 pour parfaire l'abrutissement des masses bêlantes et de Soleil Vert pour prendre à bras le corps le problème du vieillissement...
Réjouissant !

Certains termes de la SF sont aujourd'hui des lieux communs. Il y a le nombre 42, mais aussi Big Brother, la novlangue, la Police de la Pensée et la Salle 101. Pour comprendre la signification de ces quatre derniers, 1984 est tout indiqué.
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Déjà 31 ans ans depuis son modèle...

Ecrit comme un roman d'anticipation à l'époque de sa parution, 1984 garde tout son pouvoir de prévention, toute sa force de mise en garde, toute sa clairvoyance dans le décodage des mécanismes dictatoriaux en place ou en gestation...

Mon admiration va surtout à l'analyse pénétrante de la Novlangue, cet art de mentir qui est devenu une matière enseignée dans les écoles de commerce et de communication, dans les stages de formation,dans les rapports parlementaires, dans les communiqués de presse... sans parler des arcanes de la politique et du pouvoir..

Quand on dit "un non-voyant" pour un aveugle, un "mal-entendant" pour un sourd, c'est déjà un premier pas...les prémisses de la Novlangue, le B-A- BA; Et quand la langue nous ment, c'est la réalité qui fout le camp..

Orwell avait déjà compris cela dans les années 50...il pensait à Staline , nous pensons à Poutine. Il pointait du doigt l'URSS et ses goulags, nous voyons autour de nous de nouvelles dérives, d'autres folies homicides à grande échelle.

Ne pourrions-nous pas dire des Talibans qu'ils seraient de parfaits fonctionnaires du ministère de la Femme? de Boko Haram qu'ils sont des zélotes de celui de l'Amour? ou de la Paix? ou de la Tolérance?

Et pour respecter toutes les opinions, je m'abstiendrai de chercher dans notre beau pays d'autres parallélismes...

Il faut relire régulièrement 1984...la transposition est immédiate: non, ce n'est ni un roman de science-fiction, ni un roman d'anticipation.

On est en plein dedans.On y nage. On en boit le calice jusqu'à la lie!
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Orwell dit que les meilleurs livres sont ceux qui nous apprennent ce que l'on sait déjà. Avec 1984, il nous dresse le portrait d'une dictature de la pensée qui a l'air étonnamment familière pour notre époque. Il ne s'agit pas que d'une surveillance globalisée qui aurait pour but de traquer le moindre de nos faits et gestes, mais sur le long terme, à un contrôle de l'esprit humain pour lui ôter sa capacité de réflexion. Créer un homme nouveau par la création de l'information, sa diffusion et son contrôle. le système pyramidal est omniprésent dans l'oeuvre de l'auteur, que ce soit dans la représentation du contrôle de la pensée ou dans la catégorisation de l'être humain. Il est pertinent dans toute son analyse sur l'oligarchie dominante qui utilise à ses fins la classe prolétarienne pour laquelle il n'a aucun respect comme en témoigne le Livre de Goldstein. Les deux dernières parties sont les plus intéressantes car elles nous montrent que rien de peut s'opposer à l'avènement d'un nouvel ordre mondial, pas même les esprits les plus conscients et courageux.
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Est-il besoin d'ajouter une critique sur ce livre fabuleux? Probablement pas car tout a été dit et voici un chef d'oeuvre qui fait l'unanimité. Donc, en faisant bref, j'en retiens un certain optimisme malgré la machine à d'asservissement de l'humain, quelle que soit son idéologie, un certain cynisme également dans le comportement inexorablement moutonnier de ces humains sans gloire, fliqués du matin au soir, et même une histoire d'amour, interdit bien sûr, puisque pour aimer, il faut a minima avoir le droit de penser.
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C'est avec une certaine appréhension - et disons le tout net, au prix d'un énôôrme effort de volonté - que je me suis enfin lancée dans la lecture de 1984.

Pourtant, j'avais adoré La Ferme des Animaux, mais 1984, pas moyen de m'y mettre, ça faisait bien dix ans que je me disais que j'allais le lire, tellement j'en entendais parler.

Et j'ai pris une claque.

Parce que bien que je n'avais jamais lu ce roman, il métait familier, car la plupart des éléments marquants qui le constituent ont été repris par les uns et les autres et on les retrouve aujourd'hui à toutes les sauces : Big brother, la novlangue, la Police de la Pensée, les télécrans et j'en passe...

Et puis parce que je n'avais pas saisi de quoi ça parlait vraiment. Des anticipations, des dystopies, oui, bon, je sais ce que c'est. Mais là, en fait, au sortir de la seconde guerre mondiale, alors que l'URSS fait partie des vainqueurs et que le socialisme gagne du terrain, Orwell ose répondre à la question : Et si le socialisme régnait sur le monde ?

Alors l'Angleterre ferait partie d'un super continent appelé l'Oceania, et la doctrine y serait l'Angsoc. Elle serait perpétuellement en guerre contre l'un de ses deux voisins, l'Eurasia, avec le neo-bolchevisme, ou l'Estasia avec le Culte de la Mort (ou Oblitération du moi). Mais pas la guerre pour se défendre ni pour conquérir des richesses, non, ce serait trop beau. La guerre permanente pour maintenir les dirigeants au pouvoir, en laissant la population mariner dans la peur, et écouler les surplus de production, aussi.

Et dans tout ce cauchemar, que deviennent les individus ? Dans 1984, on suit Winston Smith, 39 ans, qui s'interroge sur le monde dans lequel il vit : est-on vraiment plus heureux maintenant qu'avant, au temps du capitalisme ? Et on voit comment l'engrenage va se refermer sur lui.. et le digérer.

Bref, pas une lecture plaisante, ah non, pas du tout, mais ô combien édifiante ! Au lycée, j'ai dû lire le Meilleur des Mondes, d'Aldous Huxley. On aurait dû aussi me faire lire 1984. Ce sont loin d'être des lectures distrayantes, certes, mais question impact, ça vaut tous les JT et tous les cours d'histoire qu'on peut imaginer !
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Quelle histoire fabuleuse et réaliste ! Nous suivons Winston Smith qui est un homme comme un autre qui vit dans un monde dominé par la haine, la peur et le triomphe. Un culte de la personnalité est réalisé autour de Big Brother qui est caractérisé par une épaisse moustache noire. La population est tout le temps surveillée. Un jour, il rencontre Julia dont il va tomber follement amoureux. La société se divise en trois parties : le parti intérieur, le parti extérieur et les prolétaires. Orwell montre à merveille comment on peut être influencé par la propagande et par autrui. Chaque fait et geste est surveillé par des télécrans et il faut obéir aux lois de l'Océania. On découvre un peu plus tard un autre personnage qui n'est autre que O'brien. Un regard suffi pour que Winston lui accorde toute sa confiance, il croit qu'ils ont les mêmes idées. Néanmoins, il faut se méfier des apparences.. 1984 est le premier livre de science-fiction que j'ai adoré et dont je ne pouvais me passer. J'ai passé un moment de lecture très agréable et d'y voir une société très réaliste mais exagéré. Orwell a vu la guerre, les besoins, les manques, les rations. Il sait à quel point c'est difficile de vivre sous un régime totalitaire. Je vous conseille ce livre mille fois !
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Jeune lecteur dévorant tout ce qui lui passait entre les mains, j'ai lu comme beaucoup 1984...Et près de cinquante ans après j'ai éprouvé le besoin, ce qui est assez rare en ce qui me concerne, de le relire avec le recul de l'adulte dans le dernier quart de sa vie...et j'avoue que mon regard a été tout autre,...un regard s'appuyant sur les actualités, les événements historiques, politiques, culturels, les mutations technologiques qui se sont déroulées au cours de ma vie, Cambodge, Dictateurs africains, Talibans et Daesh, Prague, Varsovie, Cuba, les écrans télé, Internet, nos smartphones, les cameras de surveillance dans nos rues....la liste est longue..Et j'en oublie
A 16 ans je ne pouvais l'imaginer....J'en avais gardé un souvenir, il est bon d'actualiser ce souvenir...on découvre alors avec un regard marqué par les actualités vécues, et un regard d'adulte, toute la pertinence, toute la lucidité, tout le travail de réflexion et d'anticipation réalisé par George Orwell.
En 1984, le monde est composé de trois blocs principaux, tour à tous alliés ou ennemis, Océania, Eurasia, et Estasia. Ce partage du monde s'est mis en place après les guerres nucléaires des années 50. Londres sert de cadre au roman, et de cadre de vie au personnage central Winston, petit fonctionnaire, petit rouage du système.
Oceania est dirigée par un homme, Big Brother, personne ne l'a jamais vu, on ne sait pas où il vit, on connait seulement seul son portrait, affiché partout, son regard perçant surveille tout le monde...il ressemble bizarrement au petit père Staline. Existe-t-il réellement? le slogan affiché partout "Big Brother is watching you !" – "Big Brother vous regarde"-, est le slogan symbolique du régime. de nos jours quand on parle de Big Brother, on imagine un ordinateur géant, ce n'est pas le cas dans le livre.
Tout le monde est surveillé, l'État organise la vie et l'emploi du temps de chacun, du lever au coucher, dont celle de Winston cet agent de l'État, la Haine est un moteur de la vie : Chacun doit, chaque jour, écouter à la radio les deux "minutes de la Haine" au cours desquelles sont critiquées les pensées du leader d'opposition "Emmanuel Godstein",-…seule référence raciste dans le livre - qui chercherait à déstabiliser le pays. Heureusement chaque jour ses espions et les saboteurs à ses ordres sont démasqués par la Police de la Pensée.
La vie est organisée autour de trois maximes : " La guerre c'est la paix ", " La liberté c'est l'esclavage ", " L'ignorance c'est la force ". Trois beaux thèmes de dissertation de philo.
L'administration d'Oceania est organisée autour de quatre ministères – le "Ministère de la vérité" : ayant pour charge les divertissements, l'information, l'éducation, les beaux arts – le "Ministère de la paix" qui s'occupe de la guerre – le "Ministère de l'Amour" en charge du respect de la loi et de l'ordre….et de la torture – le "Ministère de l'Abondance" gérant les aspects économiques.
La population quant à elle est répartie en trois classes – Les dirigeants appartiennent au "Parti intérieur", les subalternes au "Parti extérieur" et "les prolétaires" regroupent les ouvriers et les travailleurs et le reste du peuple…Ces derniers vivent à l'écart dans des taudis. "Comme l'exprimait le slogan du Parti : «Les prolétaires et les animaux sont libres»"
Winston travaille au Ministère de la Vérité et a pour mission de réécrire l'histoire...Dès qu'une personne tombe en disgrâce, elle est "vaporisée" par le système, son nom est effacé de toutes le références de l'Histoire, les journaux sont réécrits, les photos sont retouchées... Il trafique également les chiffres statistiques, les prévisions doivent en effet coller à la réalité...Grâce à lui le Parti pourra annoncer que les prévisions de fabrication de lacets de chaussures, ont été réalisées à plus de 98%. Tous auront ainsi la confirmation que le Parti et son leader Brig Brother ne se trompent jamais. Des clins d'oeil évidents, pleins d'humour, à l'organisation, aux manipulations des chiffres du plan soviétique, aux trucages photographiques staliniens, mais pas seulement..
Même le langage est réécrit, l'Ancilangue est remplacée par la Novlangue qui simplifiera tout. Des mots seront abandonnés, verbes adverbes, adjectifs seront remplacés par un seul concept, "mauvais" deviendra "Inbon" et meilleur deviendra "Plusbon"….
Winston, appartient au Parti extérieur…il en porte l'uniforme. Il n'est pas heureux, mais connaitra quelques temps l'amour avec Julia.
Winston sera cependant arrêté et torturé jusqu'à ce qu'il admette que la seule vérité est celle écrite par le Parti, et non la réalité historique dont il se souvient, ou celle qui se voit
Personne ne peut dire que le régime soviétique et stalinien est seul visé par ce roman d'anticipation ….d'autres sont concernés par ces pendaisons de masse auxquelles toute la population doit assister…Qui n'a pas entendu un homme politique revenir avec force et conviction sur des paroles ou des actes anciens….Réforme de la langue, imposée par un ministère….tiens tiens…..-"Référentiels bondissants" ou "nénufars"- Même nos démocraties ne sont pas épargnées : Surveillance de chacun par les caméras, géolocatisation (dont Orwell ne parle pas) et cerise sur la gâteau " Il existait toute une suite de départements spéciaux qui s'occupaient, pour les prolétaires, de littérature, de musique, de théâtre et, en général, de délassements. Là, on produisait des journaux stupides qui ne traitaient presque entièrement que de sport, de crime et d'astrologie, de petits romans à cinq francs, des films juteux de sexualité, des chansons sentimentales composées par des moyens entièrement mécaniques sur un genre de kaléidoscope spécial appelé versificateur" (P. 62)…Ouf…ça se passait en Oceania…
Totalitarisme, pensée unique, dérives et prolifération de la technocratie, information de masse, politique des blocs sont autant de dérives montrées du doigt par Orwell. Il y a 70 ans quand il a été écrit, ou 50 ans quand je l'ai lu ces écrits pouvaient passer pour une certaine forme de politique fiction…
Chaque nouvelle lecture de ce roman écrit en 1948, il y a presque 70 ans délivrera de nouveaux messages mais nous confirme tout le talent, toute la réflexion, toute la capacité d'anticipation de l'auteur

Et aujourd'hui les meilleurs esprits sont vaincus par des ordinateurs…
Quel est l'auteur de 2015 qui sera l'Orwell de 2084


Lien : http://mesbelleslectures.com..
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LE classique de la science-fiction, du roman d'anticipation, de l'oeuvre engagée, qui bâtit un des mondes les plus cauchemardesques qu'il ait été donné de voir dans la littérature (et dans le reste de l'art), en pointant du doigt, de façon éternelle et intemporelle, les ravages du totalitarisme. Une lecture très dure, tant le monde d'Orwell est cohérent, structuré, pensé, justement pour que l'absence de pensée et l'incohérence la plus kafkaïenne y règnent. C'est un livre à brandir au nez des régimes politiques qui ont oublié la seconde guerre mondiale, l'exemple suprême de ce qu'il faut à tout prix éviter, et reculer lorsqu'on s'en rapproche! Et de nos jours, la technologie facilite malheureusement certaines pratiques à la Big Brother, avec toujours l'excuse sécuritaire... Certains feraient mieux de se replonger dans cette oeuvre qui fait peur, tant elle est plausible. Orwell a laissé un testament ô combien précieux à notre humanité absurde.
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