Magnifique livre republié il y a peu aux editions libre.
Une réflexion passionnante sur les ambivalences de la modernité et le poids de l'héritage colonial.
Écrit de façon très littéraire mais avec un fond très rigoureux et une analyse profonde. Je le recommande a tous. Je l'ai dévoré.
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Le problème n'est pas tant d'enseigner à des parents immigrés des chansons que leurs enfants apprennent aussi à l'école. Cela peut même être louable. Le problème me semble beaucoup plus être le fait de montrer cela sur une scène face à un public, en assumant, de plus, la médiocrité de la pertormance, tout cela en parlant de la « créativité des migrants ». Comme si ces adultes, quand ils s'expriment en français, ne peuvent que présenter une sorte de parodie de spectacle pour tout-petits, pour enfants de maternelle. Les migrants sont-ils de grands enfants ?
Tous les adultes participant à ce spectacle sont issus de cultures riches en rythmes, danses, chants complexes. Pourquoi a-t-on pris la décision de les présenter ainsi ? Les professeurs ont tout simplement mis de côté les savoirs chorégraphiques, vocaux, rythmiques traditionnels des migrants. Si on fait exécuter des pas de danse et des chansons primaires aux migrants, c'est parce que l'on considère qu'avec eux, on repart à zéro, un peu, tout simplement et en toute innocence, comme avec des enfants. (128)
J. Piolat, interview sur #decolonisonsnous, "Portrait du colonialiste", Septembre 2021.