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En coupant à travers champs pour aller porter le déjeuner à son père, le puisatier Pascal Amoretti, Patricia rencontre Jacques, fils des riches Mazel qui possèdent un bazar dans la ville voisine.

Elle a dix-huit ans, il en a vingt-six. Elle est jolie, avec des manières fines de demoiselle; il est pilote de chasse et beau garçon.

Un peu de clair de lune fera le reste à leur seconde rencontre.

Il n'y aura pas de troisième rendez-vous : Jacques est envoyé en service commandé en Afrique.

Mais, comme le dit Pascal, après la fleur bleue du printemps viennent l'été, puis l'automne et son fruit.

Les Mazel crient au chantage, d'autant plus aisément que Jacques est au front (la guerre de 1939-1940 a éclaté) et ne sait rien.

Les Amoretti vivront seuls le drame de ce déshonneur, ils auront seuls aussi la joie d'accueillir l'enfant de Patricia. Une joie que les Mazel leur envient bientôt et cherchent à partager, car Jacques est porté disparu.

La justice immanente ne les frappera pourtant pas aussi sévèrement qu'ils le méritent et c'est sur une fin tout ensoleillée de chaleur et de bonté provençales que se conclut ce scénario de film où résonnent les échos des années 1939, 1940 et 1941.

Source : le Livre de Poche, L
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Chants de Provence et berceuse de nature, les chants de l'amour s'invitent aux coeurs tendres de cette terre de garrigues et de senteurs.

Errances de regards et d'âmes se refusant face à une route s'offrant aux échos de cette campagne de sentiers et de rivières.

A découvrir de détours en pistes avec tendresses d'un temps qui déjà s'en est allé.
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En 1939, Marcel Pagnol écrit ce scénario sans plus passer par la case théâtre : producteur, propriétaire de ses propres studios, il sait qu'il pourra le faire tourner directement. le synopsis s'ancre à la fois dans l'air de son temps, à l'événement près et témoigne autant qu'il s'efforce de le rendre performatif, de l'évolution des mentalités, de la nécessité de s'unir, de faire famille, de faire nation. En 1940, date de la sortie du film, les personnages écoutent pieusement le message du général Pétain, couvert quelques années plus tard, par la bande-son du général De Gaulle et par son appel du 18 juin...

Au fond d'un puits des collines provençales, entre Lançon et Salon-de-Provence, on trouve un immigré italien, Pascal Amoretti, et espagnol, Félipe, qui a fréquenté l'école communale aux côté de Jacques Mazel, jeune bourgeois, descendant de paysans enrichis, comme beaucoup des bourgeois salonais. Ce dernier est toutefois devenu officier à l'Ecole de l'armée de l'air. Sans le savoir, ils sont destinés à être rivaux auprès de Patricia, fille de Pascal. Cette dernière est une "princesse" : élevée à Paris, pensionnaire chez les soeurs, elle a l'accent pointu, le sens de l'élégance et des manières chic. Elle garde toutefois un coeur simple, un mélange de fierté et d'humilité sociale, commun chez les déclassés, et les préjugés moraux et sexistes propres à ceux qui ont de la religion et leur honneur pour toute richesse. Félipe n'intéresse guère Patricia qui va se prendre d'une passion si dévorante pour Jacques que malgré toutes ses peurs, ses réticences et malgré même l'âpre sincérité de Jacques qui lui confesse ses premières intentions légères, par estime tardive, elle accepte d'aller au bout de son attirance et de ses conséquences... Or Jacques est mobilisé le soir même et ne pourra se rendre à leur rendez-vous du lendemain...

C'est un récit étonnant que je redécouvre avec admiration, même s'il a coûté sa réputation posthume à Pagnol, ce qui me vaut d'interminables disputes avec ceux qui tiennent à ce qu'il ait été pétainiste et qui ne veulent pas entendre que Pagnol a fermé ses studios de cinéma pendant l'Occupation pour ne pas avoir, justement, à faire de films de propagande, celui-ci ayant "glissé" avec les meilleures intentions du monde, et peut-être en a-t-il été conscient trop tard.

C'est en réalité, comme je l'ai écrit plus haut un récit qui illustre le concept de transition et on ne peut pas en vouloir à Pagnol, en 40, de s'imaginer qu'il s'agirait d'une Occupation dénuée de toute la phraséologie démoniaque dont on la pare de nos jours. La représentation des familles françaises y subit une translation qui, j'en jurerais, a été perçue comme audacieuse à l'époque : comme dans les comédies de Ménandre, la mixité sociale par le mariage y est promue, les Mazel et les Amoretti vont se fondre, Jacques et Félipe seront beaux-frères, même la profession de Jacques va se mâtiner d'un retour à la terre qui ne sera pas tout à fait régression sociale mais progrès de la technologie et de la science. Pagnol plaide également pour le pardon, la réconciliation, l'amour inconditionnel. Cela donne lieu à des passages d'une tendresse comique ou pathétique où l'on voit Pascal en proie aux tourments de ce que lui dicte son coeur (continuer à manifester à sa fille bien-aimée et estimée tout l'amour et toute l'estime qu'il continue à ressentir pour elle malgré sa "faute") et les idées reçues sur la dureté, l'éviction de ceux qui ont terni l'honneur familial. Patricia, elle, donne l'exemple de rester fidèle à ses sentiments premiers pour Jacques, alors même que les apparences en font un parfait galapiat, pour pouvoir élever l'enfant dans une piété familiale intacte, sans esprit de revanche mais avec beaucoup de bons sens et d'exigences ensuite. L'union, l'extension des liens, l'ouverture sont des thèmes traités d'une façon audacieuse, et les relents d'arriération ne parcourent les répliques que pour mieux justifier l'appel d'air des contre-arguments et du dénouement qui leur donnent tort.
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En le lisant plus jeune, j'avais vu un conte de fée : la belle jeune fille pauvre mais belle comme une princesse, dont le père creuse la terre avec la magie de sa montre, rencontre un prince moderne, un bel aviateur. Ils se marient et font beaucoup d'enfants - même si tout ne se fait pas forcément dans cet ordre.
Sauf que... en le relisant aujourd'hui, avec un regard d'adulte féministe, à l'ère de la dénonciation des agressions et des crimes sexuels, ce n'est plus un conte, mais le récit d'un abus. Le jeune homme beau et charmant profite de sa position de dominant pour séduire avec légèreté une jeune fille, la mettre enceinte sans se soucier des conséquences. Les riches bourgeois méprisent les pauvres qui travaillent. La parole de la victime n'est pas entendue et n'est pas crue. D'ailleurs, Patricia parle peu dans cette pièce, on parle pour elle.
Certes, tout finit bien, mais on peut se demander comment Patricia pourra vraiment être heureuse. Le plus honnête et le plus brave est finalement Felipe, s'il n'est pas beau il est sincère et émouvant.
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Si on faisait étudier Pagnol aux gamins à la place des textes rébarbatifs qu'on leur réserve, je suis certaine qu'il y aurait plus de lecteurs une fois adultes.
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On a beau avoir vu le film plusieurs fois, lu le livre à deux ou trois reprises, le charme opère toujours (en tout cas pour moi). Pagnol reste un incontournable de la littérature et de la célébration d'une certaine Provence. C'est celle que j'ai connue il y a bien longtemps et qui me revient avec nostalgie à la relecture de ces classiques. Maim miam !!!
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Une histoire pleine d'amour et de pudeur entre un père et sa fille. Simplement beau
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Une histoire captivante et des rebondissements inattendus offrent une lecture plaisante, bien que certains éléments puissent sembler familiers pour ceux qui le sont déjà avec l'oeuvre de Pagnol. Les personnages, bien que attachants, semblent parfois figés dans une époque révolue.

L'écriture de Pagnol est fluide et immersive, transportant les lecteurs dans la campagne provençale avec ses descriptions évocatrices et son langage coloré. Cependant, le contexte historique et social peut parfois sembler éloigné de notre réalité actuelle, ce qui peut rendre certaines situations moins accessibles ou moins pertinentes pour le lectorat moderne.

Malgré ces nuances, "La Fille du Puisatier" reste une lecture agréable, portée par le talent narratif de Pagnol et sa capacité à créer des personnages mémorables. Pour ceux qui apprécient le charme du sud de la France et les récits empreints de tradition, ce livre offre une escapade bienvenue dans un monde où les valeurs familiales et les relations humaines sont au coeur de l'intrigue.

Ma note finale pour "La Fille du Puisatier" serait légèrement diminuée en raison de cette impression de déjà-vu et de l'éloignement temporel, mais je recommande néanmoins cette lecture pour son authenticité.
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Après Marius et Fanny, On retrouve encore ici l'histoire d'une jeune femme dont la vie est bouleversée par une rencontre amoureuse.

Et j'ai encore beaucoup aimé ce Pagnol. le puisatier est un père aimant, tiraillé entre les traditions et son amour pour ses filles. Il veut à tout prix les protéger, ne veut pas les laisser s'éloigner de lui, tout en ayant beaucoup de mal à leur montrer son affection.
L'histoire d'amour à laquelle on s'attend n'est pas au centre de ce roman, c'est bien l'histoire de cet amour paternel qui est mise au premier plan.

Comme toujours Pagnol offre une lecture très agréable et ensoleillée, malgré les sujets graves qui y sont traités. Ce scénario a été écrit pour le cinéma pendant la guerre, et cela se ressent un peu. Cependant il arrive a transmettre ses pensées avec des dialogues clairs, piquants et plein d'humour, et nous donne à lire une histoire douce et humaine.
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Aïe, aïe, aïe, c'est Pagnol mais c'est daté. A l'inverse des nostalgiques Gloire de mon père, Château de ma mère, des romantiques Marius, César et Fanny, ou même du tendre La Femme du boulanger, cette Fille du puisatier a un peu plus de mal à passer. Ecrit en 1940, cette histoire de fille-mère ne vieillit pas très bien, tant la mule est chargée sur la pauvre Patricia qui a fauté, tandis que le beau pilote Jacques, fils des épiciers, s'en tire lui à merveille. Pagnol a beau nous dire que tout termine bien, la pauvre maman se sera mangée de jolies bastos en passant. Elle n'en méritait pas tant ! Reste le personnage de l'amoureux éconduit, Félipe, cousin lointain de l'Ugolin de Manon des Sources. C'est peu...
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