Marius

C'est avec un plaisir énorme que je souhaite vous parler de cette trilogie en théâtre. Tout d'abord ma vocation pour le théâtre de Marcel Pagnol est de plus en plus forte. J'aime découvrir cet auteur qui à chaque fois me touche !

Le style si simple de ces pièces me plaît. Attention, la simplicité n'est pas à prendre comme un aspect péjoratif dans ce théâtre. Même il fait toute la force de Pagnol. Cette trilogie qui comprend « Marius », « Fanny » et « César » va nous plonger dans le drame d'une famille sur plusieurs générations.

Dans ce premier tome on nous pose la situation. A Marseille, sur le port existe un bistrot dans lequel différentes personnalités vont s'y croiser. Ils sont amis, pécheurs, femmes ou hommes. Ils sont là pour la boisson bien sûr, mais surtout pour la compagnie. Dans tout cela on va nous peindre les portraits de ces personnages. César est un homme solitaire et bourru. Propriétaire du bistrot, il ne comprend pas son fils. D'ailleurs il ne comprend pas ce qui se passe dans son dos. Complètement attendri par des belles paroles, il ne semble pas voir la vérité qui pointe devant ses yeux. Marius c'est son fils. Jeune homme beau et mystérieux. Partagé entre son amour pour la belle et douce Fanny et son attirance pour la mer et le voyage. Fanny c'est la jolie vendeuse de coquillage. Tout le monde l'apprécie la belle Fanny. D'ailleurs tout le monde le dit une belle fille comme Fanny devrait être avec Marius. Mais la vie a ses propres chemins !

Cette pièce elle est tout d'abord belle par son histoire. Ici on a une histoire d'amour mais pas celle que l'on croit. L'amour familiale, l'amour de la mer, l'amour des gens, l'amour de la vie. Cette pièce elle est vraie. On s'y croirait dans ce bistrot à suivre les bourrades De César et le ton rêveur de Marius. Cette histoire c'est l'incompréhension des personnages, entre leurs envies et leurs devoirs.

Ce livre est doux, agréable et on se laisse bercer par la cigale qui nous rappelle qu'ici il fait beau, il fait chaud et que l'on s'y verrait bien au bord de cette terrasse. Avec tous ces personnages qui discutent, rient, se fâchent. Ce livre il sent bon le thym, mais il sent bon la vie avant tout !

Une pièce magistrale, un chef-d'oeuvre, une classe de maître de l'écriture théâtrale à tous les niveaux, "Marius" n'est pas un classique pour rien.

Déjà parce que Pagnol réalise le double exploit d'écrire l'oralité comme personne et de l'implanter sans aucun doute possible dans un parler régional. le décor est absolument planté, non seulement par les descriptions des lieux et des atmosphères, indolents instants de quiétude échauffée provençale, mais aussi et surtout par la langue utilisée qui ne saurait être prononcée autrement qu'avec l'inflexion marseillaise.

"Marius" dont les personnages si grandioses ont chacun une chance de prendre vie et de s'exprimer dans toute leur entièreté et dans toute leur poésie, est aussi un prodige de tendresse, de lien entre les coeurs.

Faire rire à haute voix et pleurer à chaudes larmes en moins de 200 pages, c'est une prouesse. Y ajouter une déclaration d'amour aux parents, à la mer, aux traditions, à la rébellion, à la jeunesse : c'est une action d'éclat que seul le grand Marcel Pagnol pouvait réaliser.

Belle histoire que celle de Marius, fils du patron de bar César, et amoureux de Fanny. Mais aussi amoureux de la mer, de l'aventure et de la marine...

Marius est une pièce de théâtre, tout se passe dans le bar de César. Il y a des allées et venues de plusieurs personnages, tous bien Marseillais ! ;)

Il y a un petit côté vaudeville dans cette pièce. Ça crie, sa griffe, ça rigole, ça se moque, et il y a des quiproquos !
Il y a aussi de la tendresse, de l'amitié, de l'amour, de la truculence et de chouettes dialogues.

Des scènes mythiques mais aussi profondes, plus que je ne le pensais au début de ma lecture.

Du grand Pagnol

On a tous notre propre petit Panthéon d'auteurs favoris.
Dans le mien, Molière côtoie Hugo, Rimbaud repose près de Verne, Barjavel titille Corneille, Tolkien fait face à Shakespeare… et il y a Pagnol…
Ces auteurs-là sont plus que des auteurs pour moi. Leurs livres, lus et relus mille fois, sont un peu des doudous. Ils sont un peu abîmés mais je sais qu'en les ouvrant, je vais retrouver les mêmes sensations qu'à la première lecture.

Et la magie a, une fois de plus, opéré avec Marius. À nouveau j'étais sur un port de Marseille, écoutant les engueulades sur la terrasse du bar de César.
César, son fils Marius et la belle Fanny. Ô bonne mère, tu me fends le coeur !
Qui d'autre que Pagnol pour te faire lire dans ta tête avec un accent du sud ? Pour te faire entendre les cigales ?

Ce n'est rien, juste des tranches de vies somme toute banales, et pourtant c'est magistral ! Ces dialogues !!!! Pagnol était un génie des mots. En quelques phrases, il fait voyager, il fait et défait les joies et les drames de l'existence. Tu souris, tu ris puis tu te dis qu'il y a bien plus profond entre les lignes…
Les livres de Pagnol, une fois que je les referme, j'ai toujours envie de les serrer un peu contre mon coeur, juste parce qu'ils me font du bien…

À lire et relire sans modération !
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Critique de Jérôme Tharaud en quatrième de couverture du Marius de Pagnol édité au quatrième trimestre 1963 par le Livre de Poche :
Je vois assemblés autour de vous tout ce peuple gracieux sorti de votre imagination, les Marius, les César, les Panisse et les Fanny... tous ces santons marseillais qui sentent l'ail et la lavande, les coquillages et le pastis, les nostalgiques odeurs du Vieux Port de Marseille, tout ce monde jovial, emporté, mélancolique, aussi près du rire que des larmes, de la tragédie que de la comédie.
On oublie que l'on est au théâtre, on est sur le Vieux Port, on en respire l'odeur, on en perçoit l'accent.

C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme. Et Marius, quand elle l'a pris, Pagnol ne nous dit pas si c'était un mardi ou un vendredi...

Marius aide son père, César, au bar. César joue aux cartes avec ses amis et clients Panisse, Escartefigue, M. Brun. Maître Panisse, veuf depuis peu, songe à se remarier. Il a en vue la jeune Fanny, petite marchande de coquillages jolie comme un coeur, qui, elle, en pince pour le beau Marius... Et Marius, lui, s'il aime aussi Fanny, ne se déclare pas pour autant, car au fond de lui, il sait bien qu'il lui préfère la mer... Mais ce qui doit arriver arrive, et les hormones prennent bien souvent le pas sur la raison...

On rit et on pleure avec cette pièce bien agréable. Pagnol maîtrise l'humour aussi bien dans ses dialogues que dans ses situations. le passage où Panisse veut demander la main de Fanny à sa mère, Honorine, et Honorine qui comprend que c'est après elle-même qu'il en a ... Ou la scène de jalousie de Marius quand Panisse approche Fanny d'un peu trop près à son goût... Et César, avec sa logique si personnelle et si implacable !

Vraiment, cette petite pièce bien sympathique vaut le détour. Je ne l'ai jamais vue jouer, pas plus que je n'ai vu aucun des films qui en ont été tirés, mais c'est une erreur que je ne vais pas tarder à réparer !

Quel plaisir de relire cette pièce de théâtre. S'imaginer le jeu des acteurs en 1929 et en 1931. J'aime l'univers de cet écrivain qui nous fait découvrir la région de Marseille.

J'aurais aimé vivre à cet époque: une vie simple sans chichi, faire d'honneur, de confiance et d'entraide.

Aujourd'hui, on se tire dans les pattes pour tout et pour rien. Un auteur que je feraos découvrir à mes enfants pour les faire voyager.

Je l'ai commencé hier soir et finit ce matin: j'ai la patate pour la journée car c'est une histoire d'amour sincère et vraie.

Le soleil commençait à manquer cet hiver alors j'ai ressorti un Pagnol. L'ambiance me plait moins que dans la série des Souvenirs d'enfance.
Comme c'est une pièce de théâtre, tous les détails d'un roman se perdent, il y a vraiment très peu d'indications sur l'ambiance et le ton. Trois heures pour le lire, ça m'avait semblé plus long, c'est toujours particulier de lire un théâtre, j'ai toujours l'impression d'être en décalage avec ce que veut faire passer l'auteur. En général, je vois l'oeuvre jouée peu de temps après pour mieux apprécier et me donne une nouvelle vision.

L'intrigue est originale même de nos jours, ça change des histoires d'amour classique, du triangle amoureux. Pagnol je ne l'apprécie pas uniquement pour son soleil mais aussi pour son époque. Même si je n'ai pas accroché, je reconnais qu'au moins il est très ancré dans les moeurs du début du siècle dernier.

Moins d'innocence que dans ses souvenirs d'enfance mais toujours aussi rêveur, sans être convaincu j'ai quand même été touché.

Tout l'art de Pagnol dans Marius, oeuvre indémodable bien qu'elle se situe à Marseille en 1920. Bien entendu, le cinéma a pris le pas sur le livre avec des acteurs monumentaux tels que Raimu et Pierre Fresnay. Au-delà de l'humour qui émane du texte, c'est quand même une comédie amère puisque, comme souvent chez Pagnol, Marius part sans connaître ce qui l'aurait fait rester. Pagnol a su mettre les mots sur les situations provençales qu'il a certainement connues et que j'ai moi-même découvertes en venant vivre en Provence et quand j'entends parler ou que je vois vivre les vrais provençaux, je pense toujours à Pagnol.

Un roman incontournable, grand classique de la littérature française, il est obligatoire de l'avoir lu.
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