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Renée Rosenthal (Traducteur)
EAN : 9782743618292
279 pages
Payot et Rivages (13/03/2008)
3.57/5   77 notes
Résumé :
"Vu l'explosion démographique, vous en connaissez un, vous, de moyen plus écolo que de s'éliminer soi-même?"
Née dans une famille juive dont le mot d'ordre est : "trouve un mari à la fac, après ce sera plus dur", Sheila Levine, toujours célibataire à 30 ans, décide que la plaisanterie a assez duré et se lance dans l'organisation de son suicide. Après avoir cherché un époux, un appartement, du plaisir, de la minceur, des fringues branchées et un job, mis toute... >Voir plus
Que lire après Sheila Levine est morte et vit à New YorkVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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En voilà un roman truculent! Qui date pourtant de 1972 mais qui n'a absolument pas pris une ride. Gail Parent nous raconte la vie de Sheila Levine, une fille au sens de l'auto-dérision plus que permanent. Sheila a dépassé la trentaine, elle est new yorkaise et trouve cela fantastique, elle voudrait bien perdre quelques kilos, trouver un job créatif qui ne demande pas de taper à la machine, mais surtout, et par-dessus tout, elle donnerait tout l'or du monde...pour se marier. Sheila est juive ET célibataire. Mais à son âge les deux termes ne devraient plus cohabiter. Sa mère la harcèle de questions à ce sujet et elle-même se démène comme une forcenée pour rencontrer un parfait petit juif. Il faut avouer qu'avec les années ses prétentions sont revues à la baisse. Mais après avoir essayé toutes les techniques de rencontre, Sheila doit se faire une raison : JAMAIS elle ne se mariera. Et sa mère ne concrétisera jamais son plus grand rêve, à savoir danser au mariage de sa fille (pas toutes les filles, plutôt). Il faut dire qu'elle lui a lobotomisé le cerveau avec cela depuis la naissance, alors Sheila se sent coupable d'être célibataire. Dépitée, il ne lui reste qu'une solution : mettre fin à ses jours. Si elle n'a pas réussi sa vie, elle accomplira quelque chose de beau avec sa mort.

Le roman est en fait la lettre explicative que Sheila laisse à sa famille. Un récit qui va de son enfance à l'organisation de son enterrement. Que ce soient les jeunes années de Sheila et sa quête incessante d'un époux, ou les préoccupations telles que "médicaments ou revolver?", tout est hilarant. Sheila se montre à nue et dévoile toutes ses honteuses et hallucinantes péripéties à une mère qui succomberait certainement d'une crise cardiaque en les lisant. Que ce soit son dépucelage à la limite de l'acceptable, ses aventures avec un homo ou son désespoir face à un Norman médiocre, rien n'est épargné. Elle raconte aussi ses ambitions professionnelles qui tombent à l'eau et ses amitiés pas aussi fortes qu'elle les imaginait.

Toute une vie d'échecs. Bizarrement tout ceci est très drôle et l'on se prend d'affection pour cette folle dingue qui préfère les manteaux de fourrure aux opérations chirurgicales nasales, déteste taper à la machine, déteste le modèle féminin qui l'a éduquée alors qu'au fond elle ne rêve que de le reproduire à son tour. Un récit absolument savoureux, où l'auteur va toujours plus loin dans le rabaissement de son héroïne principale, pour nous faire rire, d'abord à gorge claire, puis jaune. Car lorsque Sheila rencontre le rabbin qui officiera à sa messe funèbre ou qu'elle achète son cercueil et sa concession on est dans l'humour absurde et bien noir. Oui car voyez-vous même les concessions dans un cimetière sont faites pour les couples. Pour célibataires, cela ne se fait pas.

Une excellente lecture, légère mais qui nous rappelle tragiquement des choses bien réelles.
Lien : http://summerday.hautetfort...
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Résumé :

'Vu l'explosion démographique, vous en connaissez un, vous, de moyen plus écolo que de s'éliminer soi-même ? Vous imaginez un peu ce que ça demande comme préparatifs, une mort ? Encore plus qu'un mariage ! Après tout, c'est pour l'éternité.' Voilà la plus longue lettre de suicide jamais écrite. Après une enfance au sein d'une famille juive dont la devise est 'trouve un mari à la fac, après ce sera plus dur', après des études à l'université de Syracuse puis à la New York University, Sheila Levine va se retrouver instit, comme sa mère le lui avait toujours recommandé, mais, à son plus grand désespoir, sans mari. Elle décide donc de se suicider un 4 juillet, histoire que la fête batte son plein.

'Salut, tu es qui ?
- Sheila Levine, une des filles qui habitent ici.
- Ouais, c'est bien ce que je pensais. Tu t'es occupée des poubelles toute la soirée.
- Et toi ? Je parie que ton nom commence par un N.
- Comment t'as deviné ? C'est vrai, je m'appelle Norman, Norman Berkowitz. Comment t'as deviné ?
- Je m'en suis doutée.
- Arrête, dis-moi ?
- Un petit oiseau me l'a dit.
- Non, vraiment, dis-moi.
- C'est sur la boucle de ta ceinture.
- [... ]




Maman, je vais suivre ce régime

- T'es sûre de manger suffisamment ?"

Oui maman, je suis sûre que je mange suffisamment, je suis sûre que je mange plus que suffisamment. Pendant mon existence, j'ai mangé suffisamment pour nourrir toute la ville de Trenton, New-Jersey, Maman. Si tu mettais tous les Chinois du monde en rang par quatre, ils auraient pas mangé autant que moi au buffet de ma dernière Barmitzvah. Si j'arrêtais de manger l'espace d'une journée seulement on pourrrait nourrir tous les gens qui meurent de faim en Inde. Et tu me demandes si je mange suffisamment ? Pourquoi c'est maintenant que tu poses cette question maman ? T'aurais dû la poser quand j'étais bébé et que tu me gavais sans arrêt. Quand j'étais bébé tu pleurais si je mangeais pas (...)

(...) Mes huit kilos en trop je les ai perdu au moins sept fois dans ma vie. ça fait plus de cinquante kilos. Mais ils reviennent toujours. Il reviennent toujours parce que j'attends des applaudissements, à chaque fois que je mange



Mon avis :

Je suis mitigée : Il y a beaucoup d'humour dans ce livre. On retrouve parfois cette manière de penser instinctive te très humaine, mais à la longue on s'ennuie : on attend une seule chose le jour de son suicide.
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Faute d'avoir trouvé un mari dans les temps, une trentenaire juive new-yorkaise planifie son suicide. Deux niveaux de lecture, je dirais : soit on le considère comme un roman léger et drôle - il est plein de situations cocasses et de “punchlines” qui font sourire. Soit on est atterré devant cette femme, victime des préjugés de sa famille et des injonctions sociales. On a envie de secouer l'héroïne : son obsession de trouver un mari, sa certitude de l'échec dû à son grand nez et à ses kilos en trop... tout cela nous rappelle qu'en 2021 comme au siècle dernier (le livre date de 1972), les femmes ne sont pas sorties des ronces.
Traduit avec fluidité par Renée Rosenthal.
LC thématique d'août 2021 : ''Un nom de ville dans le titre''
Challenge USA : un livre, un État (New-York)
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Publié pour la première fois en 1972, Sheila Levine est morte et vit à New York de Gail Parent revient à l'honneur cet été avec sa parution en poche aux éditions Payot Rivages, et malgré quatre décennies écoulées, cette comédie n'a rien perdu de son mordant !
Mort et vie d'une femme de 30 ans.

« Mon nom est (était) Sheila Levine. Sheila Levine ? Avec un nom pareil, on ne s'avise pas d'aller se tuer. le suicide, c'est vraiment pas casher. »
Le ton est donné, Sheila Levine, jeune femme juive new yorkaise a décidé d'en finir, puisque qu'après tous les efforts inimaginables qu'elle a fait au cours des dix dernières années de sa vie à essayer de se marier, personne s'est décidé à lui passer la bague au doigt. Elle a donc failli au commandement familiale suprême «Trouve un mari à la fac après ça sera plus dur. » Alors ça ne vaut plus la peine de vivre, Sheila Levine sera morte le 3 juillet.
« Pourquoi le 3 juillet, demandez-vous ? Que cette question vous ait effleuré ou pas, je vais tout de même y répondre. Je me suis dit que si je me tuais le 3 juillet, il faudrait qu'on m'enterre le 4. C'est pas joliment symbolique comme date ? le 4 juillet, ma propre fête de l'Indépendance. »

Chaque réflexion que Sheila exprime directement au lecteur est aussi truculente que grinçante. Après tout, la jeune femme n'est désormais plus retenue par la pudeur et les convenances, elle nous conte alors le récit de sa vie et les raisons l'ayant poussé à prendre cette radicale décision, via une longue lettre d'adieu qu'elle destine à ses parents, avant d'organiser sa mort comme on prépare ses noces. Mais loin d'être au bout de ses peines, Sheila va alors découvrir que même les funérailles semblent réservées aux couples. Hilarant!
« FAIT : Cent trois filles viennent au monde pour cent nouveau-nés. le calcul est vite fait. Je suis une des trois filles en trop.»

Sheila Levine, c'est un savoureux (précurseur) mélange entre Woody Allen, Carrie Bradshow et Bridget Jones, bien que cependant plus proche d'un Philip Roth que d'Helen Fielding. En effet, Sheila Levine est morte… résonne comme (...) la suite de la critique sur le blog : http://vagabondssolitaires.wordpress.com/2014/07/27/sheila-levine-est-morte-et-vit-a-new-york-_-gail-parent/
Lien : http://vagabondssolitaires.w..
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Roman des années 70 qui n'a pas pris une ride. On plonge dans NY avec ses quartiers bohèmes, son esprit d'indépendance et de liberté .... Sheila est une looseuse, professionnellement, sentimentalement, amicalement, elle est pathétique mais pleine de ressources. C'est pour ça qu'on a tellement d'empathie pour elle. L'écriture est fluide, sarcastique. Un roman drôle sans être "girly". Avec un discours sur le statut social de la femme tristement (encore) d'actualité.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quelle déception!!! Promesse non tenue!! Je me suis ennuyée,quelques passages qui font sourire, mais dans l ensemble c est du convenu. J ai trouvé ça long et j ai du me motiver pour finir ce livre
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En réalité, il y a plus que deux trucs qui me turlupinent: la vie après la mort et la réincarnation, (…) et je préfère être un crapaud plutôt qu'être encore célibataire. Et supposons que j'atterrisse en enfer? ça doit être plutôt sympa comparé à la vie à Manhattan. Il y a sûrement tout un tas de filles célibataires en bas, rien que dans la section "suicidés".
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L'endroit était bourré de gens, les gens étaient bourrés mais pour Sheila et Martha, c'était le calme plat.

Je dois dire que la concurrence était sévère. De jolies petites choses très jeunes aux cheveux génétiquement raides se frayaient un chemin dans la foule et penchaient pour nous donner à tous l'occasion de regarder sous leurs minijupes. Comme si le concours de Miss Univers s'était tenu ici, ce soir-là.
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Nous vivons à l'époque de l'homosexuel juif. Plus de Juifs sont devenus pédés que de Juives lesbiennes. NOTRE PAYS A PERDU PLUS DE JUIFS A LA CAUSE HOMOSEXUELLE QUE DANS N'IMPORTE QUELLE GUERRE.
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