B.A. Paris, c'est un style et un univers, toujours les mêmes : une famille, des amis qui gravitent autour, des secrets, une tension psychologique qui tape sur nos nerfs, une intrigue qui n'avance pas (panique pas j'y reviens après) mais qui pourtant te colle un suspense de tous les diables, des révélations, des rebondissements, des désillusions, et l'éclatement de la vérité – BADABOUM ! – qui réduit à néant l'équilibre familial en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Une fois que t'as compris ça, soit tu te sauves en courant car toi, t'as besoin de meurtres, de flics méchants, de scènes de violence et de litres de sang pour prendre ton pied de lecteur de polars, soit tu te lances et tu arrives à accrocher à ce genre si particulier qu'est le thriller domestique.
Partant du postulat que je n'aime que les thrillers qui tabassent, j'ai dans un premier temps pris de haut les thrillers domestiques quand j'ai découvert ce genre il y a quelques années « pfeuuhhh c'est pour les bonnes femmes ça ! ». Force est de constater, après la lecture de plusieurs d'entre eux (ici, ici, ici et ici) et mon passage à la trentaine, que ce genre titille ma case un peu honteuse de « ménagère de moins de 50 ans qui aime bien regarder en cachette les téléfilms à suspense sur M6« , et que de temps en temps, j'aime me plonger dans ces intrigues familiales avec une sorte de jouissance propre aux voyeuristes et commères de quartier qui jettent un oeil discrètement derrière leurs rideaux pour voir ce qu'il se passe chez leurs voisins, surtout quand ça gueule.
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Là où B.A Paris est très forte, c'est dans sa capacité à nous plonger dans une famille on ne peut plus normale, permettant ainsi aux lecteurs de s'identifier en eux. Ça suscite à coup sûr de l'empathie envers les personnages, et qui dit empathie, dit implication émotionnelle et attachement envers les personnages, donnant ainsi un sentiment d'immersion totale. On ne va pas se mentir, on a tous déjà lu un bouquin et tout oublié de son intrigue au bout de quelques jours. Ça m'arrive régulièrement, mais j'ai remarqué que les romans dont je me souviens longtemps après les avoir terminés sont ceux qui 1. ont une intrigue différente du traditionnel polar du 36 Quai des Orfèvres et 2. ceux qui ont suscité en moi un vif attachement envers les personnages ainsi qu'une implication émotionnelle.
Alors, drame familial ou happy end ? Il faudra le lire, pour le savoir.
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