Ce qui est bien avec
B.A. Paris, c'est que lorsqu'on commence un de ses romans, on n'arrive plus à s'arrêter.
Même impression avec
Derrière les portes.
Pourtant, je trouve ses intrigues extrêmement simples, avec des dénouements que l'on voit venir.
Toutefois, il y a quelque chose dans ses mots qui nous agrippe totalement. La fluidité de son écriture doit avoir son importance, les chapitres courts également. Peut-être aussi l'aisance à s'identifier à certains personnages...
L'auteure nous happe dans une emprise psychologique qui est proche de l'addiction.
Vous l'aurez compris, c'est un excellent page-turner.
Déjà le titre de ce livre et cette couverture inquiétante montrant un chemin de terre au milieu d'une forêt en pleine nuit, avec une voiture qui nous fait face, font à mon avis un très bon appât pour les amateurs de thrillers psychologiques.
Et cette image illustre bien l'histoire.
Dans ce roman, il n'y a qu'un seul personnage auquel on s'attache vraiment, c'est Cass, le personnage principal.
On suit cette femme sans histoires, dont la vie bascule suite au hasard d'une décision instinctive qui l'a pousse à passer en voiture par un raccourci en forêt un soir d'orages pour rentrer chez elle.
Doit-elle s'arrêter lorsqu'elle croise une voiture au bord de la route avec une femme à l'intérieur qui la regarde?
Cass hésite, mais la peur prend le dessus.
Le lendemain, elle apprend que cette femme a été assassinée. de plus, son tueur est toujours en liberté.
Commence pour elle une véritable torture mentale, avec le lourd poids de la culpabilité. Personne ne sait qu'elle a pris cette route dangereuse ce fameux soir, car elle n'ose en parler à son entourage de peur d'être jugée.
Alors harcelée par des coups de fil anonymes, elle se sent persécutée en étant persuadée que le tueur est à l'origine de ses tourments.
Persuadée d'avoir été vue le soir du meurtre.
Persuadée d'être suivie.
Persuadée qu'on lui veut du mal.
Tout est alors focalisé sur l'esprit de Cass qui commence à défaillir avec des épisodes d'amnésie périodique.
On voit les jours défiler au fil des chapitres avec la tension qui monte. On soupçonne son entourage et on s'imagine plusieurs scénarios.
On vit avec elle sa phobie d'être diagnostiquée comme sa mère d'une démence précoce.
On compatit à vivre avec elle cette terreur qui l'accapare complètement.
Comme je l'ai mentionné au début, l'histoire est très simple, mais la simplicité a fait son effet puisque j'ai dévoré ce livre.
Même si j'avais deviné ce qui se tramait avant la fin, j'ai continué cette lecture avec un grand enthousiasme tellement j'étais imprégnée par cette ambiance entre folie et paranoïa.
Je relève néanmoins quelques répétitions vers la fin que je ne pense pas nécessaires.
Pour le début du dénouement, j'ai trouvé original le fait d'avoir les conversations par textos entre Matthew et Rachel. L'auteure retrace tous les événements à travers ces conversations, mais même sans cela, on aurait compris.
J'ai aussi compris vers la moitié du livre que Matthew, l'époux de Cass jouait son rôle dans la folie de sa femme, car il était trop parfait à mes yeux. le fait qu'il insiste pour qu'elle prenne sont traitement, les coups de fil qui ne venaient pas lorsqu'il était à la maison, ses petits départs inopinés... tous ces éléments étaient suspects.
Pareil pour Rachel, qui incarne l'amie d'enfance trop parfaite. L'aversion réciproque entre elle et Matthew cachait selon moi tout le contraire. Ce qui n'a fait que se confirmer par la suite.
Une fin trop prévisible, mais qui n'enlève pas mon engouement à atteindre rapidement la dernière page.
Un plaisir de lecture au maximum, donc je ne peux que le recommander.