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EAN : 9782755507829
80 pages
1001 Nuits (12/05/2021)
2.88/5   4 notes
Résumé :
Quelle différence entre un baiser "du bout des lèvres, avec succion des lèvres, avec morsure et avec langue"?

Francesco Patrizi propose une théorie du baiser, explore les mystères du sentiments amoureux dans ce traité aussi sulfureux qu'instructif.

Une petite philosophie de l'amour, qui comblera nos coeurs contemporains.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Si ce traité est intéressant du point de vue de l'histoire des idées en philosophie, parce que Francesco Patrizi est un des rares à s'intéresser, alors, au baiser en tant qu'objet philosophique, et parce qu'il met en scène la forme un peu oubliée du dialogue socratique, il l'est beaucoup moins dans les idées qu'il met en scène.

Que penser, en effet, de ces théories fumeuses sur le fait que notre coeur « distillerait » le sang, pour en tirer des « esprits », qui seraient alors pulsés vers les artères qui alimenteraient nos cellules, mais, par d'autres artères, seraient également emmenés jusqu'aux pores de la peau, où ils seraient libérés ? Et que c'est ainsi, en captant, lors d'une étreinte, ces « esprits » de notre partenaire, que l'on alimenterait et maintiendrait le sentiment amoureux, qui, sans cette irrigation permanente en nouveaux « esprits », s'amoindrirait au rythme des battements de notre coeur. Ah, oui, parce que j'oubliais de vous dire, les « esprits » aspirés (entre autres, à l'occasion du baiser), captés, sont transportés et stockés dans notre coeur, qui en expulse une part à chaque battement.

De même, certaines considérations sur le fait que seul le baiser avec une belle femme de condition sociale égale provoque de la douceur… je crois même que je préfère ne pas les qualifier ! Sinon pour dire qu'elles sont datées.

Enfin, quand Patrizi élabore une théorie complexe selon laquelle le fait que le sentiment amoureux apparaisse parfois alors que l'on ne s'y attend pas au fait que les deux personnes, au moment où leur esprit rejoint leur corps à naître, auraient été placé dans une configuration astrale et astrologique identique… on ne peut que se rappeler que, de tous temps, l'Homme a cherché à donner un sens, parfois par l'absurde, à des phénomènes inexpliqués…

Et pourtant, cette lecture est intéressante. « Quoi ? Mais je n'y comprends plus rien », me direz-vous, « après avoir démonté le texte, le voilà qui devient intéressant ? ». Eh bien oui, ce n'est pas le contenu du traité qui est intéressant, c'est justement ce qui n'y figure pas, et qui nous renvoie à notre propre perception du sujet. L'enchainement de la réflexion est en effet stimulant.

La question initiale, rappelons-le, est de savoir ce qui donne aux baisers leur « douceur ». Quelques sophismes plus tard, l'auteur conclue que seuls les baisers amoureux sont doux – ce qui pourrait déjà être discuté… le baiser tendre d'un parent sur le front est parfois aussi doux que le baiser froid d'un amour sur le retour, mais bon -. Se pose alors la question de ce qu'est réellement le sentiment amoureux, et là, Patrizi effleure un sujet passionnant. « L'amour est un mélange à la fois de plaisir, de désir et d'affection », dit-il. Il me semble qu'il s'égare immédiatement, en ne développant que l'idée de plaisir et d'affection, le plaisir qu'il relie à la beauté, l'affection à l'astrologie…

Bref, l'intérêt de ce texte, de mon point de vue, ne réside pas dans les réponses qu'il donne, mais dans les questions qu'il soulève. Et c'est précisément ce qu'illustre, par la place du baiser dans l'art, la préface de Mélanie Davoust. La dimension purement physique et physiologique du baiser, que l'on retrouve dans les citations de Queneau – les amoureux qui s'embrassent se bavent dessus – ou d'Albert Cohen – qui fait du baiser la liaison entre deux tubes digestifs -, s'efface devant le fantasme, l'imaginaire. Et c'est peut-être la raison pour laquelle la poésie peut sembler décrire mieux le baiser que la littérature, en offrant, par les mots, un accès aux sentiments. Je trouve en effet plus convaincant Mallarmé pour décrire l'amour, et Balzac pour décrire la physiologie…

D'une certaine façon, donc, ce traité du baiser de Francesco Patrizi est intéressant précisément pour les mêmes raisons qui font que les baisers nous affriolent : ce n'est pas ce qui se passe ici qui est intéressant, mais ce qui n'y est pas, ou, précisément, ce qui est « à venir »… le fantasme d'un côté, toute la réflexion sur ce qu'est véritablement l'amour, le sentiment, de l'autre…

Quoi qu'il en soit, ce texte court amène à s'interroger, sur la base de sa propre expérience. Et c'est bien cela, la philosophie, non ? Ce n'est pas d'apporter des réponses qui compte, mais de susciter la réflexion. Eh bien, c'est précisément ce que fait ce livre !
Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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« Ce n'est donc pas le baiser de par sa nature qui procure la douceur, car s'il était en lui-même par nature porteur de délice, il serait toujours délicieux, quelle que soit la personne concernée, ce qui n'est pas le cas puisque le baiser est même répugnant s'il est nourri d'un autre sentiment que l'amour. »

Le baiser… Notre premier baiser… Notre baiser d'amour… Notre baiser doux… Notre baiser sauvage…
Je pourrais décrire encore beaucoup de baiser car il y en a pour chacun, pour chaque moment, pour chaque personne. le baiser est universel et intime à la fois. le baiser est une preuve d'amour mais aussi de violence. le baiser peut être attendu ou volé. Baveux ou du bout des lèvres. le baiser peut être donné par envie, reçu par envie. Il peut être indolore ou douloureux, coloré ou invisible. Un baiser est toujours une promesse selon moi.

Et l'art aime le baiser. C'est ce que nous rappelle Mélanie Davoust dans sa préface. Elle nous rappelle toutes ses scènes de baiser inoubliables dans le cinéma, la peinture, la photographie, les livres. Tous ces baisers à jamais que nous ne pouvons oublier. Ces baisers qui nous ont fait envie, envie de recevoir ce même baiser. Mélanie nous fait faire le tour de ces baisers connus de tous, un tour dans le grand art qui a su mettre en avant le baiser avec envie, maladresse, amour, passion. Merci Mélanie.

En 1650, le baiser était déjà source d'interrogation, de désir, d'envie, de déclaration. En lisant la théorie du baiser du philosophe Francesco Patrizi, j'ai souri, approuvé, levé les yeux au ciel et surtout, je me suis dit que peu importe le siècle, le baiser reste toujours un mystère au fond, mais un mystère que nous aimons. le baiser reste à jamais la déclaration du sentiment amoureux depuis que l'humanité existe ! « du baiser » à découvrir de toute urgence !
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
… l’esprit, si on le prend dans son sens humain, n’est rien d’autre qu’une vapeur très subtile du sang engendrée dans le cœur par la chaleur naturelle de ce dernier, lequel esprit, par les veines que les médecins appellent artères, transporte la chaleur du cœur jusqu’aux plus petites particules du corps vivant qu’il conserve toutes chaudes et vivantes.
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