Je suis toujours fort navrée d'attribuer un nombre faible d'étoiles, ici sur Babelio, à un ouvrage écrit avec sincérité et beaucoup de coeur comme le fut, me semble-t-il, " Une mémoire trop vive ".
Ce roman réédité en 2024, et primé en 2011, n'aurait pas dû tomber entre mes mains, dans le cadre d'une masse critique.
C'est ce que je me dis...
Je sens en effet que son auteur,
Michel Pech, a tissé là une histoire à partir des pavés de son récit personnel : travail en atelier, évolution technique des machines, sports de montagne, mécanique industrielle, pays savoyard... tout ça sent fort le vécu.
Force est de reconnaître, déjà, que ce n'est pas mon univers, mais, en général, j'apprécie beaucoup de découvrir par la lecture celui des autres. Elle sert à ça.
Que s'est-il donc passé pour qu'en quelques pages, je décroche ?
Le noyau de l'intrigue réside en la machine : Fuzzy HS, " la plus aboutie des cybermachines que l'homme ait jamais connues, ou créées".
Elle a même le droit d'expression dans ce roman, parfois choral, parfois narratif. Elle est l'origine de pas mal de dégâts.
Le noeud du problème se situe dans ses cyber neurones.
-Sont-elles vraiment en capacité de produire l'intelligence pure ?
- Que doivent-elles à l'inné, à l'acquis ?
-Jusqu'où son ambition (oui oui on parle d'une machine) ira-t-elle ?
Bref, quelles catastrophes cette machine surpuissante est-elle en mesure de provoquer dans une usine, jusque là tranquille ?
Entre l'ego de son développeur suisse, les techniciens spécialisés, le microcosme de l'ingénierie de cette machine-outil trop pensante, une inspectrice du travail, un directeur zélé, et j'en passe... le flo de personnages trop nombreux et trop passant (nouveau concept personnel pour tenter d'expliquer qu'on ne reste pas assez longtemps sur chacun), j'ai lâché l'affaire spirituellement en une cinquantaine de pages. Certes, je l'ai lu en entier, mais en serrant les dents sur 200 pages.
Même s'il y a quelques drames à résoudre, un tempo plutôt tonique (personnages masculins pleins de cortisol à une exception prêt, l'Inspectrice), je n'y ai pas cru.
A aucun moment !
Quant à l'histoire d'amour en sus, laissez-moi rire...
J'ai trouvé que la narration est gâchée par un flux de détails, de répétitions de tous ordres et un style bavard (teneur de ses dialogues et digressions inutiles). L'ensemble m'a éloignée des personnages et de l'histoire.
Chaque lecteur.trice a sa propre langue. Ici, ça n'a pas tilté.
Je remercie cependant Babelio, les Éditions Thot pour ce voyage en demi teinte. Vous savez bien que chaque lecture est subjective...