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EAN : 9782384312498
256 pages
Le Mot et le reste (15/09/2023)
4.12/5   17 notes
Résumé :
Ancien éducateur rattaché au juge des enfants, Stanislas Carrera s’est reconverti en enquêteur privé. Mandaté par une famille d’origine comorienne, il se lance à la recherche de leur fils adolescent disparu.
Des intérieurs confinés et angoissants de la cité Félix Pyat à Marseille aux rues abandonnées de l’ancien quartier ouvrier, la Belle de Mai, les besoins de l’enquête l’amènent à pénétrer le monde des sans-papiers, des squats, des trafics et à se confront... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Stan Carrera est un ancien éducateur rattaché au juge des enfants qui s'est reconverti en détective privé.
La nouvelle affaire dont il est chargé lui est proposé par une mère et sa fille d'origine comorienne qui lui demandent de retrouver Fuad, le plus jeune frère alors que l'aîné vient d'être condamné de meurtre et que le père du jeune a un passé plutôt trouble.
Rude tâche pour Stan qui va devoir visiter ces quartiers délabrés De Marseille comme la cité Pyat ou la Belle de Mai où la misère côtoie les armées de trafiquants de drogue dont le baron se fait appeler le Libanais. Un parcours nécessaire pour tenter de dénicher une piste qui permettrait de retrouver la trace de Fuad. Durant son enquête il va faire connaissance avec une population bigarrée multiethnique qui tente de survivre dans le dénuement le plus total . L'aide de son ancien collègue éducateur devenu commissaire dans l'un de ces quartiers, comme de Fruits Légumes son cousin germain, sera plus que précieuse pour tenter de retrouver le jeune homme avant d'autres qui ne lui veulent pas que du bien.

J'ai beaucoup aimé ce récit d'un réalisme brutal qui nous transporte dans les coulisses peu reluisantes de la deuxième métropole française. Certes le bleu de la mer comme celui du ciel sont des atouts touristiques indéniables pour cette cité méditerranéenne fondée il y a bien longtemps mais grâce à Stan on découvre aussi l'envers du décor : des populations de tous horizons vivant dans des quartiers où le système d'comme le trafic sont les seuls moyens de subsister au jour le jour dans des cités réunissant des habitats vétustes envahis par les immondices. Stan a la nostalgie d'un autre Marseille, plus ouvrier où la solidarité n'était pas qu'un vain mot.
Roman social autant que policier, l'auteur nous offre une vision objective de ce qu'est devenue cette ville De Marseille, terre d'accueil de plusieurs générations d'immigrés, qui a toujours su cultiver sa différence même si aujourd'hui ce sont les meurtres liés au trafic de drogue qui font surtout parler d'elle.
Une ville qui malgré toutes ces laideurs et ces horreurs, reste une ville de caractère dont la plupart des habitants comme Stan ne changerait pour aucune autre.
Pascal Escobar m'a moi aussi ensorcelé grâce à sa plume ciselée à l'anisette , impatient d'y retourner dès que l'occasion se présentera.
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En matière de noirceur, Marseille est à mes yeux la ville la plus romanesque du monde, et je ne me lasse pas de parcourir ses quartiers d'hier et d'aujourd'hui, de ses vicissitudes et ses petites et grosses frappes, en découvrant de nouveaux auteurs. Avec Pascal Escobar, on embarque aux côtés de Stanislas Carrera, ancien travailleur social (comme son créateur) désormais enquêteur privé, dans un dédale de squats et cités pourries du centre ville. Belle de mai, ancien quartier ouvrier en déshérence où la misère et la drogue ravagent tout.

Totalement marseillologique (ma parole la Vie de ma mère j'ai cru entendre des vrais gens parler au fil des pages), Belle de mai n'est pas un roman très optimiste mais quiconque connaît un peu la ville en reconnaîtra la justesse. Tout comme l'aspect un peu excessif et caricatural de certains faits, car on sait bien que la réalité dépasse souvent la fiction, même si les marseillais sont notoirement réputés exagérateurs.

Donc oui Pascal Escobar a la main lourde mais les amateurs de pieds paquets savent que la gastronomie marseillaise ne fait pas dans le Light. Par contre, et c'est ma sensibilité personnelle, je pense que l'auteur aurait pu éviter les scènes centrées sur le passé et les troubles introspectifs du meurtrier, qui n'apportent pas vraiment plus. Ou les présenter différemment.
Le réel intérêt de ce roman est à mon sens l'ambivalence du personnage principal, entre justice et inévitable compromission. Une zone grise là encore, typiquement marseillaise.
Je lirai la suite de cette trilogie avec plaisir !
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"Belle de mai". Ne vous y trompez pas : ce n'est rien d'autre qu'un quartier De Marseille où misère et violence font oublier son joli nom printanier. Et d'après les tristes chiffres des statistiques, c'est même le quartier le plus pauvre de France.

Mais "Belle de mai", c'est aussi un roman.
Un roman noir, un roman juste, un roman vrai, écrit par un auteur qui aime Marseille comme on aime un être cher de sa famille : il la connait sur le bout des doigts, l'adore, ne veut et ne peut pas la quitter ; il sait aussi ses travers et ses vices, sa laideur et le mal qu'elle peut faire.
Pascal Escobar, l'auteur, est de ces Marseillais qui savent Marseille ainsi. Et j'aime ça !

En l'occurrence, Marseille est bel et bien l'héroïne de son roman. Et entre ses bras, Stanislas Carrera, grand connaisseur des quartiers, ex-éducateur reconverti en enquêteur privé. Alors quand fugue Fuad, un jeune Comorien de 17 ans, c'est à lui que sa soeur demande de l'aide. Rapidement, on comprend que l'affaire s'avère plus grave et que s'en mêler, c'est frayer avec les pires spécimens de la faune marseillaise...

Lisez ce roman : Marseillais, vous trouverez les mots qui vous manquaient peut-être pour habiller votre ville de ses vêtements véritables.
Estrangers, vous ferez face à ce que Marseille est au coeur, loin de la carte postale et des clichés. Préparez-vous, c'est raide !
Tous, vous plongerez dans une intrigue bien ficelée, rythmée, qui vous conduira plus loin que vous l'imaginiez d'abord.

Mais ce roman n'est pas qu'un propos ciselé de connaisseur sur une ville complexe, ce n'est pas non plus qu'un texte à suspense qui fait battre le coeur : c'est aussi entre ces pages que vit un personnage particulièrement attachant.
À l'image de la ville qui l'a biberonné, Stani est tout sauf lisse. Et c'est bien là, à mes yeux, la plus-value de ce récit : un protagoniste si bien conçu, si bien incarné qu'on en oublie que ce n'est qu'un être de papier. La justesse de ce Marseillais-ci m'a fait penser que j'aimerais le croiser, cet homme, aller m'attabler en terrasse avec lui et parler de notre Marseille. Quelque chose me dit que lui et moi aurions de ces connivences qui font que l'on se sent d'une même famille, pour le pire et pour le meilleur.

J'ai découvert ce roman dans une de ces librairies De Marseille qui ne donnent pas sur un grand boulevard (Poussez la porte de Cultures Obliques, dans le 6eme, pour leurs bouquins et leurs disques. Pour l'atmosphère aussi, et les gens qui la créent). Et comme cette librairie, ce livre était passé sous mes radars.

Ne les laissez pas vous échapper.

Quant à moi, je vais chercher ce que cet autre ancien du lycée Nord avait écrit déjà. Et ce qu'il écrira ensuite. Ça m'intéresse plus que jamais !
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Stanislas Carrera, ancien éducateur rattaché au juge aux affaires familiales, s'est reconverti en enquêteur privé à Marseille. Un jour il est contacté par une jeune femme, très inquiète, se nommant Bahati qui lui demande de retrouver son petit frère Fuad, disparu. Leur frère aîné Ali, quant à lui, vient d'être inculpé pour le meurtre d'une femme dans le métro. La disparition de Fuad a t-elle un rapport avec le crime commis par son frère ?
Carrera commence son enquête et apprend rapidement que Fuad mêlé au trafic de drogue local a volé une sacoche au chef du réseau dénommé «  le Libanais. »
L'enquêteur se rapproche alors de Guendouzi, un ami commissaire de police, de travailleurs sociaux auprès des personnes migrantes ainsi que de son cousin Fruits-Légumes pour essayer de retrouver le jeune Fuad qui se cacherait dans un squat de migrants de la ville.

Le lecteur suit le protagoniste qui déambule dans différents quartiers De Marseille. Les descriptions de la cité phocéenne sont particulièrement détaillées et réalistes. L'immersion est totale. C'est la grande force de ce récit. L'auteur dépeint une métropole aux inégalités sociales criantes.
« Belle de Mai » est un roman noir dont j'ai beaucoup aimé l'aspect social omniprésent, notamment la situation des mineurs étrangers isolés. Les chapitres courts donnent du rythme à l'écriture. le scénario plaisant tient la route. Cependant, je ne me suis pas attachée aux personnages caricaturaux et machos qui à mon sens desservent l'histoire.
Malgré ce bémol, je suis curieuse de découvrir la suite de cette trilogie sur les quartiers marseillais.
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Merci à Babelio.
Ouvrage reçu dans le cadre de la masse critique.

Quelle belle découverte que ce premier roman de Pascal Escobar. Un vrai talent de conteur.

On suit un ancien éducateur devenu détective privé, dans tout ce que Marseille peut offrir de sombre mais aussi de lumineux dans ce marasme de béton.

Les descriptions de la ville sont parfaites pour une totale immersion dans les différents quartiers. L'auteur maîtrise totalement son sujet et Marseille devient sous sa plume la parabole d'une mondialisation à bout de souffle mais qui refuse la gentrification et reste un terminus de la misère humaine.

La trame principale nous tient en haleine et on tourne frénétiquement les pages en compagnie de Carrera le taciturne. le traitement psychologique des différents personnages du roman n'est pas négligé par l'auteur ce qui permet de faire passer certains traits caricaturaux.

Il y a beaucoup de bons passages et en tant qu'éducateur de profession je ne peux que souligner la description faite des mineurs isolés que j'ai trouvé particulièrement juste.

La belle de mai n'est pas qu'un polar mais aussi une synthèse précise d'un petit échantillon de la ville De Marseille et de ses habitants.

Bref un super roman d'un auteur dont je suivrais la sortie de ses prochains romans.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Marseille est aujourd'hui et a toujours été un pôle de convergence des peuples qui quittaient volontairement ou pas leur contrée. Il y a eu les Grecs, les Arméniens, les Italiens, les Espagnols, les Arabes, les Comoriens. Notre ville s'est successivement peuplée et enrichie de cette immigration qui l'a construite et façonnée. Aujourdhui, l'immigration est devenue l'épouvantail qu'agitent les riches et les bien-pensants pour chasser de notre cité les peuples qui ne sont pas désirables.
- Pour les Corses c'est trop tard, commente Jean-Louis, sa pizza toujours à la main, ils partiront plus maintenant.
- Tu sais ce qu'on dit des Corses, Jean-Louis? ne se démonte pas Raoul. On dit que c'est des Arabes qui ont eu la flemme de ramer plus loin.
Rires.
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- Vous êtes communiste ?
- Disons que je l'ai été entre quinze ans et demi et seize ans. Après je suis passé à autre chose.
- Au moins vous l'avez été pendant six mois. On peut pas dire ça de tout le monde.
Le vieux continue de ranger les cartons.
- Vous pliez bagage?
- Ça fait quarante ans que le local est ouvert et que je milite dans le quartier. J'y suis né et i'y ai travaillé comme cheminot toute ma vie. Il y a encore vingt ans, toutes les semaines, on était trente là-dedans à s'emboucaner pour définir la ligne directrice de notre cellule. À la dernière réunion, il y avait moi et Jeannot. II vient de mourir. Je crois qu'on peut remballer.
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Carrera ouvre les portes battantes. Il a I'impression d'entrer dans un saloon. Le patron le salue du regard. Il est encore possible de manger. Carrera s'installe à une table de la mezzanine et commande un pichet de rouge et des alouettes sans tête. De la musique metal déchire l'air bouillant de la taverne. Les alouettes sont parfaites. Il paraît qu'on peut juger du degré de civilisation d'une cité au nonbre de ses spécialités culinaires. Marseille possède la bouillabaisse, les pieds paquets, les alouettes sans tête, les navettes, la soupe au pistou, les panisses, le pastis, l'aioli, la daube, les chichis. C'est une grande civilisation dont le rayonnement est mondial. Au moins jusqu'à Sisteron. Carrera sauce son assiette et finit son verre de vin. Un morceau fétiche de sa jeunesse passe dans la sono. C'est quoi la civilisation? C'est Paris? Il n'y a que du jambon blanc à Paris.
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Carrera sourit. Elle y croit encore. Lui n'y croit plus depuis longtemps. Vingt ans de travail social l'ont fatigué des pauvres et il n'a jamais aimé les riches.
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La patronne raconte que Fernandel disait que les apéritifs, c’était comme les seins des femmes, un c’est pas assez, trois c’est trop.
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