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4,03

sur 772 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Simon, auteur de bandes dessinées, semble dans l'impasse : en manque d'inspiration et d'envie en général, il a du mal à assumer sa vie de couple et son parcours professionnel. Un séjour au Portugal pour un festival de BD va le plonger dans les souvenirs d'enfance et le pousser à s'interroger sur son histoire familiale...

Gros coup de coeur pour cette magnifique bande dessinée !!
Ce fut une très belle plongée dans cette quête identitaire et introspective auprès d'un narrateur qui peu à peu s'ouvre et s'implique dans sa vie. Un récit qui offre une approche sensible de l'immigration et des relations familiales. Au final, on n'aura pas tous les éclaircissements sur l'histoire des Muchat, ni sur les raisons de la désaffection du père de Simon pour sa famille. Mais ce n'est pas important car Pedrosa parvient à rendre palpable une grande palette de sentiments, sensations, impressions qui peuvent submerger lorsqu'on se penche sur ce qui fait notre identité.

Et que dire du dessin ? Je sens que je manque cruellement de vocabulaire à ce niveau-là. D'une richesse incroyable, les compositions, traits et couleurs sont d'une très grande expressivité et font de cette BD un vrai petit chef d'oeuvre.
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Un trait léger, onirique, pudique, d'une grande sensibilité, des couleurs pastels, un premier regard émerveillé sur ce beau livre.
Enrobé d'une histoire de quêtes: d'amour, d'identité, de reconnaissance professionnelle, tout en subtilité, délicatesse. Il nous décrit une palette de personnages très pittoresques et attachants.
A lire et relire pour en percevoir toutes les nuances.
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J'ai eu un gros coup de coeur pour ce roman graphique aux accents autobiographiques.
Cette bd, c'est l'histoire d'un retour aux racines, de retrouvailles avec soi-même, foisonnante, riche en émotions et en perceptions. Cet album est un véritable bijou graphique, alternant couleurs chaudes, ternes ou sépia selon les états d'âme du narrateur. le trait est vif, original, élégant. L'auteur y décrit un Portugal authentique, plein de vie et de couleurs.
J'ai trouvé ce récit introspectif intense, touchant et particulièrement bien servi par la mise en couleurs.
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Portugal.... Ou la bd dépression au-dessus du jardin...

Pitch:
Simon est auteur de bd.... et il va mal... très très mal. Mal dans sa tête, mal dans son coeur, mal dans son travail.. Mal partout, de ce mal qui ronge, qui use....
Qu'on sait plus qui on est, qui efface tout, qui détruit tout...
Simon est en pleine dépression.... Et puis le hasard heureux, le voyage rapide pour un festival de bd, dédicace et tout ça... le faire part de mariage qui tombe comme ça... Celui de la cousine qu'on a pas vu depuis vingt ans...

Portugal ou le journal d'une dépression.... Et comment Simon va trouver le moyen de s'en sortir.
Se trouver, se retrouver, pour lutter même s'il ne s'en rend peut-être pas compte, il va passer par ses origines, retrouver ses origines, c'est un moyen comme un autre...
Pour retrouver la lumière, ou la faire la lumière.. la lumière sur son passé, sur ses parents, sur sa famille, pour qu'elle rejaillisse sur lui.. Il en a besoin, un besoin de l'ordre du viscéral, sa bouée de sauvetage en quelque sorte...
Même si peut-être il ne s'en rend pas bien compte, ou peut-être que si... Il se laisse faire, porter un peu...
Il y a du soleil... c'est déjà ça...

Les planches sépia du souvenirs, les planches verdâtres du marasme....
Ce verdâtre, ce jaune pisseux et le noir qui commence, qui s'installe déjà sous les yeux, pour prendre de plus en plus de place, aux milieu de cette pisse... qui suinte de partout... cette bulle où tout disparaît, tout devient flou... et ces interrogations... ou l'envie disparaît l'envie de tout, l'envie de rien... le rien, juste la pluie partout, pour tout...
La bonne dépression des familles... Et l'incompréhension de l'entourage... de ceux qu'on aime, même si on le sait plus.. si on l'a oublié...
On oublie tellement truc quand on est au fond du trou...
Ou on biaise, on esquive, on se tait...
Et le rouge qui se pointe, qu'on se prend dans la face...
ce rouge qui s'allie au verdâtre et au noir...

Quand je lis Portugal, je ne peux m'empêcher de penser à Pédrosa, ça a dût être dur camarade... parce que c'est si juste.. l'humour sarcastique d'Autobio est bien loin...

Et enfin les premières vraies couleurs chaudes... enfin... l'espoir est là mec... attrape le... et la lumière... la vraie réchauffes y toi mec... et le sourire sur mes lèvres.
Même si le bout du tunnel est encore loin... les couleurs, les bleus, les ocres, les roses.. enfin !...

Et les rechutes... et petit à petit, pas à pas... repousser le noir, malgré les pensées, malgré les cauchemars...

Et l'histoire de ce pays à travers les gens, les rencontres...
L'histoire de Simon tout simplement...

Ou de Pédrosa....
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Dans le domaine de la bande dessinée, nous pouvons relever pas mal d'exemples d'autofictions ou d'autobiographies basées sur le retour aux origines, sur la quête d'identité, sur le passé... La bd semble être un média très apprécié pour parler des souvenirs, pour véhiculer cette quête intérieure qui anime (et, parfois, tourmente) les auteurs. Peut-être que la force de l'image est juste adéquate au traitement du souvenir... Dans la bd, on ne décrit pas la madeleine de Proust, on la dessine.
Récemment, Pedrosa s'est fait remarquer pour son dernier titre L'âge d'Or sur un scénario de Roxanne Moreil. Si vous avez aimé ce titre et le travail de ce talentueux dessinateur, alors plongez sans tarder dans cette aventure familiale qu'est Portugal.
Il s'agit sans doute de l'oeuvre la plus personnelle ( et peut-être la plus aboutie) de Pedrosa. L'auteur s'inspire librement sans jamais s'aliéner au souci de vérité à sa propre expérience, son propre ressenti. Tout commence par une émotion ressentie durant un festival de BD à Lisbonne dans lequel l'auteur vient dédicacer un précédent titre. Cette émotion, c'est tout simplement l'impression d'être de retour chez soi ! A partir de là, Cyril Pedrosa tisse le récit d'un homme, auteur de bd également, qui décide de renouer avec ce cher pays de son enfance. Pedrosa nous plonge dans une crise identitaire grisâtre avant de faire basculer cet album dans un flot de couleurs ensoleillées tout en harmonie avec les émotions ressenties par son personnage.
Si il y a bien une grande qualité apporté à ce roman, c'est avant tout la chaleur avec laquelle est tissée cette aventure, ce retour à la source.
Pedro est un très bon coloriste !! À partir d'un dessin délicatement imprécis, sous forme de croquis , il pose une palette de couleurs et de nuances significatives qui nous entraînent vers les différents états d'esprit de son personnage.
Cet album est juste un régal pour le regard.
Nous pouvons également souligner la bonne structure narrative faite en trois temps, trois "points de vue" qui viennent animer le récit et nous font basculer dans trois unités de lieux richement mises en scène. Ce "Portugal" est très bien construit et Pedrosa évite toute lourdeur grâce à un rythme bien soutenue, des dialogues qui font mouches, des personnages attachants.
Que dire de plus ? Si vous êtes amateur d'autofiction, je vous conseille sans hésitez Portugal. C'est pour moi un album tout simplement apaisant qui n'est pas enfermé dans un récit trop individuel ou passéiste ou quoi que ce soit... C'est tout simple un ode au "chez soi" , peu importe l'origine et la définition de ce retour à la source...
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Portugal
Pedrosa
Le propos de l'auteur est d'associer la recherche qu'un homme peut faire de ses racines à la reconquête qu'un auteur fait de sa créativité. C'est tout l'intérêt de cette aventure intérieure dont on suit le cheminement complexe à la fois dans le discours (les dialogues entre les personnages) et le dessin. L'ensemble se présente non sous la forme d'une bande dessinée finie, léchée, cohérente, mais sous celle d'un carnet de croquis inachevé, qui nous permet de suivre les pérégrinations du personnage dans sa conquête de son identité.
Je dis personnage, car il ne s'agit pas d'une autobiographie, ou du moins nous ne le saurons jamais. le dessin permet d'introduire une distance entre l'auteur et son personnage, Simon : celui-ci ne raconte pas sa vie, il est mis en scène comme acteur d'une histoire vue de trois point de vue :
- le sien propre, dans ses souvenirs d'enfance et ses états d'âme de jeune adulte en perte de vitesse, au tournant de la trentaine.
- le point de vue de son père, au moment où la famille se reconstitue à l'occasion d'un mariage, et qui donne l'occasion à la génération de son père et de ses oncles et tantes d'exprimer un non-dit qui pèse sur sa propre existence
- le point de vue « réinvesti » de son grand-père, le migrant du Portugal venu faire fortune en France, et dont le souvenir avait disparu, comme ses cendres, dans les bouleversements de la société française. D'où la rencontre du personnage Simon avec une histoire, des valeurs, un pays qu'il va réinvestir, et dont témoigne le récit et le dessin.

L'évolution des procédés graphiques utilisés, va rendre compte de cette aventure intérieure et de réappropriation de soi. Cela commence dans un style très enfantin traité par une succession de camaïeux ; puis une partie centrale au dessin plus précis et où la couleur exprime les atmosphères intérieures traversées par les personnages ; enfin le discours et le dessin semblent s'effilocher et s'achèvent dans l'informel, le ressentit d'un homme à travers ses carnets de croquis livrés à l'état brut.
Comment aller du « je suis perdu » initial, à un « je suis Simon Mucha, c'est tout ».

Michel le Guen
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Cyril Pedrosa se raconte sous les traits de Simon. Il est cet homme au milieu de… de quoi ? de son art asséché ? Des normes sociales imposées ? de ses séances de psychothérapie ? de cette fuite perpétuelle pour nulle part ? Simon ne sait pas, Simon chemine, Simon est perdu dans un monde gris et pluvieux. Et soudain, comme dans tout bon récit, c'est une rupture, symbolisé par un changement éclatant. La lumière, le foisonnement de couleurs, tout est là pour symboliser non seulement la découverte d'un pays à travers l'état intérieur du personnage mais aussi pour faire passer le choc, le frémissement d'une conscience, quand le personnage/auteur ère comme un fantôme au milieu d'une foule bigarrée, bruyante mais qu'il ressent au plus profond de lui-même. le temps d'un week-end, Simon découvre une nouvelle voie, une première marche. Reste à franchir les étapes en trois temps et plus de 250 planches.
Lien : http://www.iddbd.com/2011/11..
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(...)
Deux ans de travail ont été nécessaires à Cyril Pedrosa pour terminer Portugal. Cette fiction s'inspire également d'éléments autobiographiques puisque Cyril Pedrosa partage des réflexions parfois très personnelles sur ses racines portugaises et ses passages à vides le privant de toute créativité artistique. le résultat est au-dessus de mes attentes : le plaisir de lecture est réel, les personnages sont touchants et attachants, l'univers réaliste devient palpable à mesure qu'on s'enfonce dans l'album…

Portugal, c'est une ambiance. Un album dans lequel on entre vite, aidé en cela par des atmosphères graphiques propices au voyage.
(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Avec son dessin expressif et sensible, Cyril Pedrosa nous emmène en voyage, sur des traces qui semblent être les siennes ou presque, dans la mémoire d'une famille éclatée entre deux pays, le Portugal et la France, avec ce que cela véhicule de morceaux d'Histoire.
La forme de ce livre peut surprendre, dans certaines pages les personnages s'expriment en portugais, que je ne comprend pas, mais le contexte répondait à mes questions, ou pas - soulignant ainsi le dépaysement du narrateur.
J'ai trouvé beaucoup de tendresse dans ce gros volume, celle qu'on ressent pour certains membres de sa famille avec qui l'on n'arrive pas à parler des choses importantes ... le livre est organisé en 3 parties, la première ne reflétant que l'errance psychique du narrateur - en couple et installé dans une maison - dont l'inspiration s'est envolée. Dans la seconde, un voyage au Portugal lui permet de se reconnecter à des souvenirs d'enfance et à un bien-être qu'il n'avait pas conscience d'avoir perdu. Quant à la troisième partie, imaginez un dauphin retrouvant le grand large après être né en captivité ...
J'ai beaucoup aimé ce livre, à la fois personnel et grand ouvert sur le monde et les humains, qui ne peut que parler à chacun, dès lors qu'on ne sait pas tout de l'histoire de notre famille ...
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Coup de coeur pour cette BD de Pedrosa qui date de 2011 et qui retrace le parcours (comme tant d'autres !) d'un jeune homme en quête d'identité. Ses recherches vont l'amener à son pays d'origine, le Portugal, où il découvrira les méandres des histoires familiales parfois floues (ceux qui restent en France, ceux qui retournent au pays au bout de plusieurs années...) mais très vivantes. Les images et leurs couleurs sont belles, souvent oniriques, toujours riches.
Saudade, évidemment, quand on referme la dernière page, avec ce doux sourire aux lèvres et les larmes qui débordent des yeux. À lire comme on mange les délicieux pastéis de nata, avec gourmandise et sans aucune amertume.
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