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4,03

sur 772 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec son dessin expressif et sensible, Cyril Pedrosa nous emmène en voyage, sur des traces qui semblent être les siennes ou presque, dans la mémoire d'une famille éclatée entre deux pays, le Portugal et la France, avec ce que cela véhicule de morceaux d'Histoire.
La forme de ce livre peut surprendre, dans certaines pages les personnages s'expriment en portugais, que je ne comprend pas, mais le contexte répondait à mes questions, ou pas - soulignant ainsi le dépaysement du narrateur.
J'ai trouvé beaucoup de tendresse dans ce gros volume, celle qu'on ressent pour certains membres de sa famille avec qui l'on n'arrive pas à parler des choses importantes ... le livre est organisé en 3 parties, la première ne reflétant que l'errance psychique du narrateur - en couple et installé dans une maison - dont l'inspiration s'est envolée. Dans la seconde, un voyage au Portugal lui permet de se reconnecter à des souvenirs d'enfance et à un bien-être qu'il n'avait pas conscience d'avoir perdu. Quant à la troisième partie, imaginez un dauphin retrouvant le grand large après être né en captivité ...
J'ai beaucoup aimé ce livre, à la fois personnel et grand ouvert sur le monde et les humains, qui ne peut que parler à chacun, dès lors qu'on ne sait pas tout de l'histoire de notre famille ...
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J'ai eu un gros coup de coeur pour ce roman graphique aux accents autobiographiques.
Cette bd, c'est l'histoire d'un retour aux racines, de retrouvailles avec soi-même, foisonnante, riche en émotions et en perceptions. Cet album est un véritable bijou graphique, alternant couleurs chaudes, ternes ou sépia selon les états d'âme du narrateur. le trait est vif, original, élégant. L'auteur y décrit un Portugal authentique, plein de vie et de couleurs.
J'ai trouvé ce récit introspectif intense, touchant et particulièrement bien servi par la mise en couleurs.
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« Portugal » est un roman graphique sorti il y a bientôt dix ans mais que je n'avais pas encore eu l'occasion de lire. Voilà c'est chose faite et je ne regrette nullement mon escapade lusitanienne et cette plongée mordorée qui m'a fait oublier la grisaille au dehors ! Simon Mucha(t) est un auteur de BD trentenaire en panne dans sa vie professionnelle et personnelle. Englué dans une routine, il subit et n'a plus d'envies … jusqu'au jour où, invité dans un festival à Lisbonne, dans le pays d'origine de ses ancêtres, il se sent de nouveau vivant ; puis, quand il se rend au mariage d'un cousine qu'il n'a pas vue depuis vingt ans et retrouve sa famille paternelle, ses rancoeurs et ses non-dits, il va avoir envie d'en savoir plus sur son histoire.
*
Portugal c'est un peu le journal d'une dépression (ou plutôt « saudade » !) et d'une renaissance. Pour se trouver ou se retrouver Simon va effectuer un périple introspectif et se rendre dans le village de ses ancêtres à la rencontre de cousins qu'il ne connaît pas et qui l'accueilleront avec une chaleur dont sa propre famille semble dépourvue. Il va retrouver la lumière en la faisant sur son passé, sur sa famille.
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La colorisation, le style du dessin lui-même (plus ou moins crayonné, avec ou sans décors) évoluent selon les états d'âme du personnage principal. On oscille entre les couleurs vives du Portugal, celles sépia des souvenirs et celles plus tourmentées à dominante verdâtre du marasme. le travail sur la lumière et sur le mouvement est remarquable ainsi que le jeu de transparences et l'utilisation de l'aquarelle.
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La structure narrative en trois temps est aussi très aboutie. Trois "points de vue" se succèdent : celui de Simon avec ses souvenirs d'enfance et ses états d'âme de trentenaire, puis le point de vue de son père, au moment de l'épisode du mariage en Bourgogne et enfin le point de vue « recréé » d'Abel son grand-père, parti tenter sa chance en France dont le souvenir avait disparu, comme ses cendres. Ces trois chapitres sont autant d'étapes dans l'acceptation de soi grâce à un voyage à la fois réel et intérieur.
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Pedrosa nous livre dans son épais roman graphique un beau récit qui évoque trois générations d'hommes et l'histoire familiale complexe d'immigrés Portugais. le récit est porté par des personnages fort bien croqués et pittoresques et surtout par des dialogues d'une grande justesse. Ceux qui sont en portugais ne sont pas traduits pour nous permettre de nous identifier au héros et plonger avec lui dans cet univers étranger et chantant. Les silences sont aussi très parlants …
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C'est une fiction partiellement autobiographique à laquelle Cyril Pedrosa a consacré deux ans de labeur. Mais loin d'être nombriliste et autocentré, ce roman graphique est touchant par tous les thèmes qu'il aborde.
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Portugal.... Ou la bd dépression au-dessus du jardin...

Pitch:
Simon est auteur de bd.... et il va mal... très très mal. Mal dans sa tête, mal dans son coeur, mal dans son travail.. Mal partout, de ce mal qui ronge, qui use....
Qu'on sait plus qui on est, qui efface tout, qui détruit tout...
Simon est en pleine dépression.... Et puis le hasard heureux, le voyage rapide pour un festival de bd, dédicace et tout ça... le faire part de mariage qui tombe comme ça... Celui de la cousine qu'on a pas vu depuis vingt ans...

Portugal ou le journal d'une dépression.... Et comment Simon va trouver le moyen de s'en sortir.
Se trouver, se retrouver, pour lutter même s'il ne s'en rend peut-être pas compte, il va passer par ses origines, retrouver ses origines, c'est un moyen comme un autre...
Pour retrouver la lumière, ou la faire la lumière.. la lumière sur son passé, sur ses parents, sur sa famille, pour qu'elle rejaillisse sur lui.. Il en a besoin, un besoin de l'ordre du viscéral, sa bouée de sauvetage en quelque sorte...
Même si peut-être il ne s'en rend pas bien compte, ou peut-être que si... Il se laisse faire, porter un peu...
Il y a du soleil... c'est déjà ça...

Les planches sépia du souvenirs, les planches verdâtres du marasme....
Ce verdâtre, ce jaune pisseux et le noir qui commence, qui s'installe déjà sous les yeux, pour prendre de plus en plus de place, aux milieu de cette pisse... qui suinte de partout... cette bulle où tout disparaît, tout devient flou... et ces interrogations... ou l'envie disparaît l'envie de tout, l'envie de rien... le rien, juste la pluie partout, pour tout...
La bonne dépression des familles... Et l'incompréhension de l'entourage... de ceux qu'on aime, même si on le sait plus.. si on l'a oublié...
On oublie tellement truc quand on est au fond du trou...
Ou on biaise, on esquive, on se tait...
Et le rouge qui se pointe, qu'on se prend dans la face...
ce rouge qui s'allie au verdâtre et au noir...

Quand je lis Portugal, je ne peux m'empêcher de penser à Pédrosa, ça a dût être dur camarade... parce que c'est si juste.. l'humour sarcastique d'Autobio est bien loin...

Et enfin les premières vraies couleurs chaudes... enfin... l'espoir est là mec... attrape le... et la lumière... la vraie réchauffes y toi mec... et le sourire sur mes lèvres.
Même si le bout du tunnel est encore loin... les couleurs, les bleus, les ocres, les roses.. enfin !...

Et les rechutes... et petit à petit, pas à pas... repousser le noir, malgré les pensées, malgré les cauchemars...

Et l'histoire de ce pays à travers les gens, les rencontres...
L'histoire de Simon tout simplement...

Ou de Pédrosa....
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Dans le domaine de la bande dessinée, nous pouvons relever pas mal d'exemples d'autofictions ou d'autobiographies basées sur le retour aux origines, sur la quête d'identité, sur le passé... La bd semble être un média très apprécié pour parler des souvenirs, pour véhiculer cette quête intérieure qui anime (et, parfois, tourmente) les auteurs. Peut-être que la force de l'image est juste adéquate au traitement du souvenir... Dans la bd, on ne décrit pas la madeleine de Proust, on la dessine.
Récemment, Pedrosa s'est fait remarquer pour son dernier titre L'âge d'Or sur un scénario de Roxanne Moreil. Si vous avez aimé ce titre et le travail de ce talentueux dessinateur, alors plongez sans tarder dans cette aventure familiale qu'est Portugal.
Il s'agit sans doute de l'oeuvre la plus personnelle ( et peut-être la plus aboutie) de Pedrosa. L'auteur s'inspire librement sans jamais s'aliéner au souci de vérité à sa propre expérience, son propre ressenti. Tout commence par une émotion ressentie durant un festival de BD à Lisbonne dans lequel l'auteur vient dédicacer un précédent titre. Cette émotion, c'est tout simplement l'impression d'être de retour chez soi ! A partir de là, Cyril Pedrosa tisse le récit d'un homme, auteur de bd également, qui décide de renouer avec ce cher pays de son enfance. Pedrosa nous plonge dans une crise identitaire grisâtre avant de faire basculer cet album dans un flot de couleurs ensoleillées tout en harmonie avec les émotions ressenties par son personnage.
Si il y a bien une grande qualité apporté à ce roman, c'est avant tout la chaleur avec laquelle est tissée cette aventure, ce retour à la source.
Pedro est un très bon coloriste !! À partir d'un dessin délicatement imprécis, sous forme de croquis , il pose une palette de couleurs et de nuances significatives qui nous entraînent vers les différents états d'esprit de son personnage.
Cet album est juste un régal pour le regard.
Nous pouvons également souligner la bonne structure narrative faite en trois temps, trois "points de vue" qui viennent animer le récit et nous font basculer dans trois unités de lieux richement mises en scène. Ce "Portugal" est très bien construit et Pedrosa évite toute lourdeur grâce à un rythme bien soutenue, des dialogues qui font mouches, des personnages attachants.
Que dire de plus ? Si vous êtes amateur d'autofiction, je vous conseille sans hésitez Portugal. C'est pour moi un album tout simplement apaisant qui n'est pas enfermé dans un récit trop individuel ou passéiste ou quoi que ce soit... C'est tout simple un ode au "chez soi" , peu importe l'origine et la définition de ce retour à la source...
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Une longue bande dessinée sur l'identité, le retour aux source. Il nous raconte le long cheminement de Simon vis à vis de ses origines portugaises, du reniement, de l'oubli, au le respect, à la curiosité. C'est raconté sous forme de tranches de vie, d'une vie très ordinaire, plein de pudeur, de silences, d'errements, de non-dits, avec un jeu de couleurs, d'ambiances, un graphisme parfois brumeux pour les moments d'isolement, plus marqué pour les ambiances de groupe. C'est beau et subtil, il faut prendre le temps de se laisser parfois endormir par l'histoire, et de se laisser envouter par ce rythme lent pour en absorber toute la richesse. Ce n'est que longtemps après la lecture qu'on en aperçoit sa véritable dimension.
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Un auteur de BD en mal d'inspiration qui part à la découverte de son histoire personnelle. On ne sais jamais vraiment si c'est autobiographique, et c'est pas grave.
Son deuxième album, Les Équinoxes, est une merveille.
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Portugal est un roman graphique qui épouse les jours avec une tendresse quasi palpable. Simon est en mal d'inspiration, en mal de couple, en mal d'existence. Entre maladresse et hésitations il aime tout pareillement. Bref c'est un grand gosse paumé, à la recherche de ses racines, comme un besoin d'y trouver des réponses au pourquoi de son existence. C'est un roman qui raconte l'amour filial et celle du Portugal où les mots et les dessins se répondent avec une rare harmonie. Chaque planche délivre des pépites scéniques, les couleurs tantôt chaudes, tantôt froides jouent de subtilité avec les moments vécus et les lieux traversés. Cyril Pedrosa connait l'art de raconter, il prend le temps d'avancer nous invitant à chaque page à aller au même rythme et oui, j'ai, moi aussi, pris le temps pour apprécier ma lecture et c'était bien, pénétrée de la chaleur des gens et des instants vécus, on devient complice de cette famille qui pourrait presque évoquer la nôtre, les dialogues sonnent terriblement justes, et tant pis (ou tant mieux) si à l'instar de Simon je ne comprends le portugais, j'ai baigné dans l'atmosphère chaleureuse des gens qui vivent là bas. C'est l'histoire de la vie qui passe, des êtres auxquels on tient, de ceux qui se racontent et de ceux qui se taisent, des pans d'existence s'ouvrent, d'autres se referment, ça vibre fort d'intensité. Ce fut un très beau voyage, c'est un grand coup de coeur.

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Voici une très longue bande dessinée presque autobiographique. C'est un récit introspectif, la découverte des origines. Les chapitres sont intitulés "selon Simon", "selon Jean" et "selon Abel", reprenant les points de vue des principaux protagonistes : le héros lui-même, puis son père, la tante et l'oncle, ceux qui habitent au Portugal. Que se passe-t-il vraiment dans cette histoire ? Presque rien. Mais pourtant les pages ne sont pas de trop : les racines familiales sont le thème principal de ce récit. Le graphisme est très souvent différent d'un moment à l'autre de l'histoire, très audacieux, fort, radical. 
Lien : http://capocapesdoc.over-blo..
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Cette BD nous livre la vie de Simon qui se retrouve à un tournant de sa vie et décide de partir faire des recherches sur ses racines.

Le scénario est juste superbe. le thème des racines est vraiment idéal pour se plonger dans cette découverte du Portugal. C'est un véritable voyage initiatique qui nous est offert. J'ai vraiment cette enquête baignée de soleil.

Toute la BD tourne autour du personnage de Simon. Simon, est un dessinateur pleins de questions et qui se cherche. Il est en quête d'identité. Il est peu bavard et très observateur. C'est un personnage attachant et émouvant. 

Autour de lui gravitent de nombreux personnages tous aussi humain les uns que les autres. C'est tout un panel de personnalités que nous présente Pedrosa.

Cette BD est emprunte de mélancolie et de poésie avec une ambiance particulière. L'atmosphère qui se dégage est véritablement solaire et on sent presque les rayons du soleil nous caresser la peau.

L'esthétique est vraiment magnifique. le trait est léger et fondu dans des couleurs chaudes. C'est juste magnifique. J'en ai pris plein les yeux.

Cette BD donne envie de découvrir le Portugal. Je me suis sentie comme transportée ailleurs. J'ai été très émue à la fin et c'est avec la boule au ventre que j'ai refermé ce magnifique BD.
Lien : https://aufildesplumesblog.w..
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