Automne, en baie de Somme

Leurs seules armes

[Résumé] Automne, en baie de Somme nous propose un polar ciselé et somptueux se déroulant dans le Paris de la Belle Epoque…

Alexandre de Breucq, est retrouvé mort dans sa goélette échouée dans la baie de Somme. Amaury Broyan, brillant inspecteur parisien, est dépêché sur place pour enquêter sur la mort de ce riche industriel philanthrope proche du pouvoir. Il est rapidement établi que l'homme a été empoisonné et que son meurtrier a souhaité assister à sa lente et douloureuse agonie… Les soupçons s'orientent vers sa veuve qu'un codicille désigne comme l'unique héritière… Mais les choses sont peut-être plus complexes et tortueuses qu'il n'y parait…

Philippe Pelaez signe une fois encore un scénario brillant et solidement charpenté, porté par des dialogues et des récitatifs subtilement travaillés et des personnages nuancés qui cachent tant bien que mal leurs âmes tourmentées. Si son récit s'avère aussi passionnant, c'est que sous couvert d'une enquête policière, le scénariste met en lumière la femme, « éternelle sacrifiée » de la République, comme le soulignait Nelly Roussel… Rendant un hommage appuyé aux peintres de l'époque, Alexis Chabert nous entraîne dans un Paris de la Belle Epoque sublimé par ses pinceaux qui parviennent à retranscrire avec la même acuité sa beauté comme sa laideur…

Graphiquement somptueux et narrativement fascinant, Automne, en baie de Somme est l'un de nos gros coups de coeur de cette fin de printemps… Après la peinture, c'est la danse qui sera à l'honneur dans Hiver, à l'Opéra, second opus de ce polyptyque et l'on peut imaginer que les lumineuses couleurs de Degas ne seront pas loin…

Un entretien avec le dessinateur : http://sdimag.fr/index.php?rub=0&art=Affiche_Article&ID=1592
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Le cadre, le fond, la forme et le traitement : tout m'attirait dans cette bédé. le Paris de la Belle Époque vu par les yeux de Mucha, une enquête policière qui mêle social et personnel, une écriture dessinée et un dessin très écrit, un décor presque fantasmé où percent de larges blessures intérieures : tous ces éléments, riches de paradoxes, sont au rendez-vous de cet Automne en baie de Somme dont la femme et Paris sont les deux hèros. La femme, comme une rivière qui se jette dans la mer sans qu'on lui donne le nom de fleuve. La femme muse, mère, alter-ego soumise ou dominatrice de l'homme, époux, amant ou simple banquier. le Paris de la fin du XIXème est la splendeur de cet album avec son héroïne, modèle de Mucha. Son mélange de fraîcheur et de noirceur, de candeur et de calcul en fait la richesse et aussi le - léger - déséquilibre entre une enquête policière de belle mais classique facture - et un conte social et fantasmagorique qu'on aurait aimé encore plus poussé. Un petit regret mais un grand plaisir de lecture.

En Baie de Somme, sur la plage en 1896, une goélette s'est échouée. On retrouve à l'intérieur, un homme gisant dans son sang, cet homme est connu , Alexandre de Breucq, un riche industriel parisien. Cet homme a été empoisonné avec un poison qui provoque une mort lente, une horrible agonie. Amaury Broyan prend les choses en main et va tenter de résoudre cette affaire, qui semble bien complexe.
Qui a intérêt à faire disparaitre cet homme ? L' homme est adulé par ses ouvriers, qu'il rémunérait et traitait bien. Ses affaires prospéraient toujours plus de jour en jour…alors qui ? sa femme qui hériterait de tous ses biens, ou alors sa maîtresse Axelle Valencourt? Elle avait posé pour un peintre célèbre de l'époque , Alfons Muchas. Elle fut aussi modèle pour un jeune romantique. Elle fut très convoitée dans tout Montmartre.
Amaury Broyan a du souci à se faire, l'enquête risque d'être tortueuse. Rien ne lui sera épargné, les coups bas, les mensonges, à qui se fier pour trouver le ou les coupables. Les sous-intrigues se multiplient : ainsi Broyan a également un drame personnel à élucider ce qui permet de brouiller les pistes en retardant le moment de la découverte du coupable.
En conclusion, j'ai été attirée par la couverture qui évoque l'Art Nouveau » Automne en baie de Somme » au titre poétique est donc tout à la fois un polar historique, un album hommage aux maîtres picturaux de l'époque, une expérimentation scénaristique et une oeuvre engagée. Les thèmes abordés sont forts.
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Une couverture qui attire le regard, des premières pages qui interpellent, des couleurs attrayantes.
Un titre qui capte le lecteur dès les premières pages et ainsi jusqu'à la fin de l'oeuvre.
On est dans un polar très sympathique, bien construit, dont les pièces de puzzle vont s'imbriquer entre elles petit à petit.
Je regrette seulement un côté "classique", une intrigue plutôt prévisible dans l'ensemble avec des personnages qui manquent un peu de profondeur pour en faire un titre vraiment mémorable pour moi.

Une histoire en un tome, née de l'association entre Philippe Pelaez & Alexis Chabert, se déroulant à la Belle Epoque, sous format de carte postale, ou un peu comme une peinture en aquarelle avec un dessin très caractéristique à la bande dessinée. Un meurtre, un inspecteur, des femmes, des différences de classe sociale. le tout est séparé en 3 chapitres, chacun avec une belle représentation et un extrait glaçant émanent de "Quelques lances rompues pour nos libertés (1910)" de Nelly Roussel.
La plume est savoureuse, une écriture qui nous régale lors de la lecture.
Un inspecteur qui va mener l'enquête et peut importe certaines choses, il va là où il faut, interroge les gens, déterre des éléments au fil du temps.
L'homme retrouvé mort est un riche industriel, alors comme de par hasard, cela fait beaucoup de bruits, et c'est prioritaire. Etrangement, il semble différent des autres, il est ainsi apprécié par plusieurs castes. Ainsi la question est entière qui voudrait alors le tuer ? Et qui était-il vraiment ? Ou alors cela déplairait de trop à certains de sa classe sociale ?
Sa femme, veuve maintenant, répond sans détours. Que ce soit à travers elle, ou d'autres, des modèles pour des peintres entre autres, ainsi des femmes variées de toutes les classes sociales, il est posé, mis en avant indirectement leur position qui est bien inconfortable. Cela est retracé dans des moments de l'histoire, mais aussi dans les extraits inter-chapitres qui sont très forts.
Dans la bande dessinée est mis en avant également ces femmes qui ont voulu avorter mais pour qui ça s'est bien mal terminé.
Il y a des moments qui sont écoeurants, on résonne même en partie avec l'actualité et cela rappelle l'importance des droits pour tout le monde.
L'histoire se laisse bien suivre, nous sommes bien pris dedans, sans dégager non plus ce petit quelque chose en plus, mais en mettant en avant aussi des questions importantes, en nous emportant dans un autre temps, et encore une fois en nous passant certains messages forts. L'avantage c'est aussi que vous saurez tout ce qu'il y à avoir une fois le tome fini, avec des révélations surprenantes comme bien souvent, on vous l'a bien dit de ne pas vous fiez aux apparences. Cela vaut le coup de le lire si vous en avez l'occasion.

La couverture magnifique et le mélange Belle Époque / Mucha m'ont attirée vers cette BD.
Néanmoins, j'en ressors plutôt déçue.
L'intrigue est classique et sans surprise, c'est une banale histoire policière. Je n'ai pas apprécié plus que ça le trait du dessinateur.
Cependant, je reconnais qu'il y a un gros travail d'étude sur l'époque et que les couleurs et les dessins nous plongent totalement dans l'ambiance.
De même, l'intrigue rend compte de la part sombre de ce que l'on appelle "Belle Époque", que ce soit les changements financiers qui s'annoncent ou la difficulté à être une femme libre.
Les "chapitres" débutent par une page poétique, voire mélancolique. Les citations de Nelly Roussel rappelle la condition des femmes au début du XXè siècle.
Bref il y a du coeur dans cette BD et ça aurait mérité une intrigue plus originale pour le mettre en valeur.

Une déception. L'énigme reste très classique. Les personnages peu attachants finalement et le trait de l'auteur, s'il faut reconnaitre la technicité, m'a paru un peu froid et quelque peu distant. J'ai sauté pas mal de passages avant d'atterrir sur la dernière page. Dommage.

Automne en baie de Somme, Philippe Pelaez et Alexis Chabert @grandangle_editions

Paris 1900, l'histoire qui se glisse dans l'Histoire… l'assassinat d'un riche industriel, allié et pair des plus grands… quel est le motif? Qui est l'assassin? A qui profite le crime?

C'est tout un pan d'Histoire et une fresque d'un siècle qui se déroulent sous nos yeux dans de sublimes planches au dessin délicat, subtil et très vivant.

J'ai aimé l'intrigue mais surtout la beauté du crayonné, les couleurs des dessins, l'automne en filigrane… oui mais, est-ce vraiment de la saison qu'il s'agit? 😉

Je vous laisse le découvrir par vous-même…

🍂🧡🍂

Une enquête très poétique qui est très agréable à suivre malgré le manque de densité grâce aux dessins absolument sublimes qui nous font passer un moment unique. Les personnages auraient pu avoir une personnalité plus approfondie et l'enquête aurait mérité d'être plus poussée surtout en ce qui concerne les indices menant à la conclusion. C'est tout de même une histoire agréable à suivre.

1896, entre Paris et la baie de Somme. L'inspecteur Broyan est chargé d'enquêter sur le meurtre d'un riche industriel dont le cadavre est retrouvé sur un bateau à la dérive, dans le nord de la France. En parallèle, le policier s'attelle à une mission bien plus intime et douloureuse : il veut découvrir l'identité de celui qui a violé sa fille, récemment décédée des suites d'un avortement illégal.

Sur fond politique et historique, d'héritage juteux et de lutte des classes, le condé n'est pas épargné par de multiples rebondissements. Ses deux investigations le conduisent finalement à la même jeune femme, Automne (du nom qu'a donné l'artiste Alphonse Mucha à plusieurs de ses oeuvres), superbe muse aux cheveux roux, dans le Paris des cabarets et de l'Art nouveau.

Cette histoire aurait pu être une magnifique saga de trois tomes : scénario riche, travail très documenté sur les années 1890, personnages pleins de potentiel. Mais très curieusement, Alexis Chabert (scénario) et Philippe Pelaez (dessin) ont réduit leur histoire à un maigre album de 60 pages. Incompréhension totale et déception :-(