AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070331109
235 pages
Gallimard (12/02/1980)
3.03/5   17 notes
Résumé :
Parce qu'ils décident de s'échapper de la réserve d'indiens où la famine et le désespoir condamnent à une mort lente, ce jeune couple Navajo et leur enfant deviennent des criminels. Lorsqu'un homme est tué dans cette cavale, la vengeance, l'appât du gain deviennent les moteurs d'une chasse à l'homme où la pitié n'a aucune place. Les « chiens » sont lâchés sur leurs traces, et Dylan décide de se joindre à la meute pour sauver ce qui peut l'être. S'engage une course ... >Voir plus
Que lire après Sierra brûlanteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Sierra brûlante » (et par extension toute la saga consacrée à Dylan Stark) est un pur western, si ce n'est que Pelot, pour l'époque de parution (1971), en secoue les codes, la forme, jusqu'à en chambouler le fond.


Le pitch est simple. 1867. Désert du Nouveau Mexique. Une chasse à l'homme sous un soleil de plomb. 1000 dollars de prime. le gibier : un indien navajo. A ses trousses, quatre blancs et un métis : un propriétaire de ranch et son homme de main, un chasseur de primes, un vaquero mexicain au passé trouble et … Dylan Stark, un Bois-Brûlé révolté, un coin de bois enfoncé dans une buche ; l'affaire ne prendra pas la tournure attendue. Les mises en abime inattendues sont garanties …


La traque est lancée entre sables blancs, dunes, mesas et éboulis, cactus-cierges, coyotes, lézards, vents brûlants et absence de points d'eau … La suite appartient au récit.


Dylan Stark fut le titre générique d'une série western destinée à l'adolescence. le cycle coure, au coeur de l'Ouest Américain du XIXème siècle, sur une très brève période (de 1864 à 1867). 22 courts romans parurent de 1967 à 1971 (belle prolificité). La majorité des titres vit le jour en Pocket Marabout, une alors nouvelle collection ados dans la continuité rafraichie de la juvénile Marabout Junior. "Sierra Brulante " est le 21ème tome (sur 22); il est sorti hors collection dédiée (car hélas défunte), s'est trouvé un créneau éphémère chez Robert Laffont ; le roman peut être lu indépendamment des autres, mais le lecteur pourra étoffer sa compréhension des faits et des hommes en lisant dans la continuité chronologique.
Le lecteur adolescent de la fin des 60's, dans le sillage culturel de mai 68, allait trouver en Dylan Stark un héros aux couleurs d'une ère nouvelle, se forger un esprit critique au regard de thèmes revisités d'un autre oeil et lire une prose de toute beauté. Au petit jeu des vases communicants entre littérature pour ados et celle destinée aux adultes, tout le cycle peut prétendre à l'émancipation ; à celui du « mauvais genres » Vs Littérature Générale, Pelot s'impose comme une passerelle plus que crédible, voire conseillée. ... Lui qui fut, plus qu'à son tour, auteur prolifique de "Mauvais genres" (ici un western juvénile, ghetto dans un ghetto dans un ghetto) peut, ainsi prétendre, quand il offre le meilleur de lui-même, à ne pas être sous-estimé comme il l'est.


Stark est un sang-mêlé, métis de cherokee et de français. Ce fut aussi, durant la Guerre de Sécession, un soldat sudiste logiquement déserteur de par sa couleur de peau. Solitaire et marginal, éternel voyageur sans véritables attaches, il se glisse d'épisode en épisode, chaque fois en quasi one-shot, dans une unité de cycle conservée. Pelot a conçu Dylan Stark comme un anti-héros atypique dans le paysage conventionnel des 60's. A l'opposé d'une culture western ciné/roman usant de l'archétypal John Wayne en récurrences conservatrices presque systématiques, Pelot a modélisé un personnage en rupture d'autorité, en refus de tout ostracisme, en dénégation de toute injustice sociale et/ou raciale.


L'auteur se refuse à glorifier la culture blanche appliquée à la Conquête de l'Ouest, à ostraciser celles noire, amérindienne et latino-américaine. Pelot tire un trait sur le manichéisme blanc/indien qui très longtemps fut de mise ; chacun reprend ses billes et se montre tel qu'il a été. Pelot revisite une étroite portion de l'Histoire US officielle à l'aune d'un regard autre porté sur certaines zones d'ombre peuplées d'oublis volontaires, de demi-vérités voire de mensonges honteux. Or donc on parlera ségrégation, esclavage, racismes, lynchages, réserves indiennes mouroirs et éradication raciale légalisée. le discours est étonnant, quand offert à des ados scolarisés, il ne manque pas de bâtir en eux une réflexion critique face à L Histoire communément admise. Cette vision oblique, à la convergence de celle officielle, allait, perso, me porter vers « Little Big man » (1970) qui dessinait le peuple indien d'une toute autre manière. Ado, avec Stark, j'allais me méfier de l'Histoire détournée, celle des manuels, celle des films à l'usage de l'homme blanc, celle à l'usage de l'instant guerrier aux fins de propagande. A chaque fois, quel que soit le genre abordé, Pelot vient gratter là où çà fait réfléchir, pleurer, hurler à l'injustice.


Le roman est sorti en 71, deux ans après "Il était une fois dans l'ouest" (69). On sent l'influence du film sur le roman qui emprunte volontiers les chemins du western spaghetti. Lenteur des gestes, profondeur des regards, poids des silences et des non-dits. le déroulé des évènements est empreint itou d'une semblable violence ponctuelle.


Pierre Pelot est un conteur, ses histoires prennent vie et corps, semblent s'extirper de la fiction pure. L'auteur a l'art des jolies phrases poétiques qui mouchent à coeur et celles, furax, qui dénoncent sans fard. Son usage des mots et l'agencement qu'il leur applique, son style, sa manière, son empreinte, tout lui est personnel. On reconnait Pelot entre mille. J'ai traque ses trouvailles et tics d'écriture, un sourire appréciateur aux lèvres, avec néanmoins le dépit de me dire: "Si tu essayais c'est ainsi que tu ferais mais tu ne pourras jamais". C'est un des rares écrivains que je perçois presque physiquement quand je le lis, perché au-dessus de mon épaule et me susurrant à l'oreille: "T'as vu, bien balancé non..? T'aurais dit autre chose, toi..?".


Et puis, je perçois l'homme, le vosgien campagnard, simple de vie, ses rythmes de pensée, sa façon d'être, ses faiblesses, ses forces, son entêtement, ses renoncements, sa fidélité à certains idéaux. Dans Dylan Stark on sent en embryon le Pelot à venir, celui SF qui essaime sérénité et angoisse, tendresse et colère, celui qui déchire, qui se déchire, qui étripe, qui s'étripe, qui saigne, qui dénonce, qui fait sourire les crabes*, courir le chien sur l'autoroute**, tombé l'épouvantail au combat***..!


Et puis ses livres m'ont tant marqué politiquement à une époque où un homme se cherche. Merci Monsieur Pelot, rien que pour çà.


le sourire des crabes » 1977, Presses-Pocket SF
**« le chien courait sur l'autoroute en criant son nom » 1984, , Presses-Pocket SF
***« Mémoires d'un épouvantail blessé au combat », 1984, FNA

Lien : https://laconvergenceparalle..
Commenter  J’apprécie          150
Ceci est un western jeunesse qui propose une histoire classique mais efficace, sans pour autant casser la baraque.

Ce court roman de 256 pages se lit facilement et très vite. le pitch est simple : Dylan Stark était tranquille, pénard, il discute avec un mexicain, quand un homme arrive en beuglant qu'il veut des hommes pour l'aider dans une chasse à l'homme, celle d'un Indien qui lui a volé des chevaux et tué son père.

Classique, en effet, mais ce qui l'est moins, c'est le traitement de l'Histoire et les actions des personnages : les Indiens ne sont pas considérés comme des sauvages par l'auteur. Ils sont mal considérés par les personnages du récit, oui, mais le contraire aurait été un anachronisme (ou une volonté de réécrire l'histoire).

Dylan Stark, je le connais depuis longtemps, ayant lu ses aventures lorsque j'étais plus jeune. Il est métis, du sang indien (cherokee) coule dans ses veines, il est donc plus à même de comprendre les Natifs que les Blancs haineux. La vie dans les réserves, il sait très bien ce que c'est : des mouroirs ! Il comprend donc cet Indien qui a fuit la réserve en compagnie de sa femme et de leur jeune gamin.

C'est pour tenter de sauver ce qui peut être sauvé que Dylan se joint au propriétaire du ranch et à son homme de main. S'ajouteront un chasseur de primes excité et le vaquero mexicain dont il venait de partager les repas et la nuitée (non, pas dans ce sens là, m'enfin).

On a beau être dans un roman publié en 1971 et à destination de la jeunesse, ce n'est pas pour autant qu'on les prendra pour des débiles. Pas de manichéisme poussé, si ce n'est que le propriétaire du ranch est vindicatif, en raison de son père assassiné et que le chasseur de prime voudrait être le seul à toucher la prime de 1.000$.

Les autres personnages ont leur zone d'ombre, sans être figés. Mon bémol sera pour l'Indien, avec lequel nous ne partagerons que de très bref moments. J'aurais aimé suivre sa cavale, qu'elle soit plus développée, plutôt que de s'attacher à ses poursuivants.

Un petit western sans prétention aucune, qui s'attachait déjà, à l'époque, à remettre les choses dans leur vérité historique, parlant de ségrégation, de racisme, d'injustice, de réserves indiennes,… Bref, pour l'époque, l'auteur remettait l'église au milieu du village et ne mettait pas les Natifs dans le sac étiqueté « sauvages » ou « méchants de western ».

Et ça, ça n'a pas de prix !

Ce roman western peut être lu indépendamment des autres, sans que cela nuise à la compréhension.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          240
Un indien Navajo, sa femme et leur enfant ont fui la réserve où ils étaient parqués. Pour cela ils ont volé des chevaux et un homme est mort.
Son fils Walker organise une chasse à l'homme en compagnie de Dylan Stark et du mexicain Belito...
Pierre Pelot nous convie à une nouvelle extraordinaire aventure aux rebondissements inattendus en compagnie du héros métis qu'il a crée pour la collection Marabout dans les années 60.
Commenter  J’apprécie          81

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En 1867
Dylan, toujours solitaire, connaît une chasse aussi injuste mais plus tragique que celle qui visait un noir un an plus tôt. Cette fois, c'est en pleine "Sierra brûlante" où s'est réfugié un indien Navajo échappé de sa réserve, avec sa femme et son enfant, en volant un cheval dans un ranch.
Mais Walker, le propriétaire, se tue accidentellement en poursuivant l'indien et, aussitôt, son fils organise la poursuite pour retrouver celui qu'il croit être l'assassin de son père.
Des poursuivants rivaux sont prêts à tout pour toucher mille dollars, même à tuer lâchement l'indien Oola, incapable de se défendre par les mots ou par les armes devant l’inexorable pouvoir blanc.
Après la traversée tragique d'un désert torride, Dylan se retrouve avec un enfant sur les bras, dans le soleil mourant, sur la place de Jaralès.
(extrait de l'introduction du recueil "Dylan Stark - Intégral 2" paru aux éditions "Lefrancq littérature" en 1998)
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Pierre Pelot (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Pelot
Immense Pierre Pelot, avec plus de 200 livres en 53 ans d?écriture : littérature générale, science-fiction, policiers, romans noirs, récits fantastiques, BD, théâtre, contes, sagas... L'auteur était à Poirel le 7 octobre pour un entretien aux côtés de Françoise Rossinot autour de son dernier roman, "Braves gens du Purgatoire" (Éditions Héloïse d'Ormesson).
autres livres classés : injusticeVoir plus


Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Les indiens d'Amérique du Nord

Publié pour la première fois en 1970 aux États-Unis, ce livre de Dee Brown retrace les étapes de la Conquête de l'Ouest et les massacres des indiens entre 1860 et 1890 :

Enterre mon corps Wounded Knee
Enterre mon cœur à Wounded Knee
Enterre mon âme à Wounded Knee
Enterre mon esprit à Wounded Knee
Enterre mon scalp à Wounded Knee

10 questions
190 lecteurs ont répondu
Thèmes : conquete de l'ouest , far-west , western , ute , navajos , Nez Percé (Indiens) , comanche , Apache (Indiens) , Cheyennes (Indiens) , Sioux (Indiens) , indiens d'amérique , littérature américaineCréer un quiz sur ce livre

{* *}