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sur 2949 notes
Il faut préciser que Daniel Pennac est un auteur que j'affectionne particulièrement. Passer de cancre à (excellent) professeur de français avec une telle aisance ne doit tout de même pas être à la portée tout le monde...
Mais de bons profs de français, au collège, qui savent donner envie de lire aux enfants, qui leur font la lecture en classe, et les font progresser en orthographe en les faisant se tordre de rire, il y en a ! Mes filles rentrent souvent le soir du collège, pressées de nous raconter les dernières frasques de leur professeur de français, qui vont de la prestation théâtrale aux mimes grostesques, de la joute verbale, aux exercices presque ludiques de la grammaire. Il sait leur donner le goût de la langue, un peu à l'image de ce que j'ai pu découvrir de ce professeur "Pennacchioni".
Je pense que c'est une chance d'avoir affaire à ce genre de personnages passionnés, professionnels, mais certainement aussi joueurs et respectueux de l'enfant qu'ils ont en face d'eux...
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Parfois, on dirait que le plaisir de certains profs c'est de se réjouir à l'idée qu'ils sont supérieurs dans leur savoir mais par là même qu'ils n'ont pas réellement envie de le partager...
Est-ce cela?
Car les enfants ont envie d'apprendre, et la rancoeur d'une sorte de mensonge : tout n'a pas été fait comme il le fallait pour qu'ils y arrivent.
Bon, ce n'est pas toujours ainsi, il y a des exemples extraordinaires, comme l'instituteur de Camus, par exemple.
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Chagrin d'école. Un titre qui ouvre la porte aux souvenirs des douces (ou pas) années passées au primaire, collège et lycée. Un livre qui m'a fait sourire, qui a fait se bousculer au portillon une foule de petites choses dans ma mémoire, agréables et tristes. Un livre qui pourtant n'est pas du tout orienté sur la nostalgie.

Daniel Pennac se livre ici au lecteur en nous parlant de son enfance et adolescence marquées par la honte d'être un cancre, quand tous dans sa famille réussissaient si bien. Ces confidences sont émouvantes. L'auteur ne cache rien : la colère, les frustrations, l'envie, le dégoût, toutes les émotions liées à l'échec scolaire par lequel il est passé sont exposées à nos yeux, sans fausse façade. J'ai particulièrement apprécié la franchise avec laquelle il s'exprime. Surtout, et il a grandement raison, il démonte le discours franchement imbitable de ceux qui pour se donner le sentiment d'être cool une fois que tout va bien pour eux, répètent à tout va qu'ils étaient des vrais cancres en classe. Alors que non. Parce que Daniel Pennac nous emmène dans le cheminement que vit un cancre et nous démontre à quel point, quand on en a été un vrai, on n'a pas envie de s'en vanter, car il s'agit d'une vraie souffrance.

Le cancre devenu professeur de français s'interroge tout au long du livre sur la fonction de professeur, ses difficultés, comment les affronter, le mur entre le savoir et l'ignorance qu'il doit arriver à faire grimper à ses élèves. Teinté d'idéalisme mais sans jamais tomber dans la mauvaise foi ou la langue de bois, l'auteur montre que si la profession implique d'y croire et d'être chaque jour animé de la volonté de transmettre, de faire repartir ceux qu'il nomme les hirondelles égarées, les miracles ne peuvent pas toujours arriver.

J'ai été émue par ce livre, qui m'a fait beaucoup réfléchir. Chagrin d'école est clairement un livre qui a divisé mes amis enseignant(e)s, professeurs qui tout comme moi l'ont lu et avec qui j'ai pu échanger. N'étant pas moi-même un membre de ce noble métier que je défendrai toujours face aux pourfendeurs qui osent critiquer les instituteurs et les professeurs en les traitant de fainéants, d'incapables, incompétents, "payant les conséquences du mai 68 qu'ils ont tant voulu" (si, si, je vous assure qu'on me l'a sortie cette phrase), j'ai trouvé intéressant de solliciter leurs avis, à celles et ceux confrontés à la réalité de l'enseignement au quotidien.

Je comprends que certains aspects du livre puissent agacer des enseignants qui ont le sentiment que le livre emprunte trop à l'idéalisme par rapport à une réalité de plus en plus complexe, difficile et où ils ne sont pas soutenus. Cependant, ensemble nous avons été d'accord pour dire que Daniel Pennac rend ici un très bel hommage aux professeurs et à leur courage.

Une lecture agréable, avec par moments quelques longueurs, mais qui ne gâche pas le plaisir et la fluidité globale du livre. Je pense, et c'est là une opinion très subjective, que ce livre gagnerait à être lu et partagé davantage en cours, qu'il ouvrirait à des discussions et des échanges positifs. Surtout, il revaloriserait celles et ceux qui ont le sentiment d'échec insurmontable, ces cancres qui sont déjà tant moqués et décriés dans leur environnement, mais aussi dans les livres que le programme de lecture scolaire "traditionnel" met à leur disposition. Mais encore une fois, c'est l'idéalisme qui prend le risque de se cogner fort au mur de la réalité.
Lien : http://labiblidemomiji.wordp..
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Certains se diront "encore un livre sur l'école", et bien ce n'est pas si simple. Déjà qui aurait pu croire qu'un de nos grands romanciers français avait lui même été un cancre? J'avoue l'avoir découvert en lisant ce livre. Car c'est bien le problème abordé, le difficile cas du cancre. On perçoit la véritable souffrance et il dit que s'il s'en est sorti c'est grâce à des professeurs qui ont cru en lui et ont su lui redonner confiance. A son tour Daniel Pennac s'efforce d'aider ses élèves en détresse. Il essaye de leur redonner confiance en eux, ils croient en eux, leurs capacités et leur potentiel. Il évoque le manque de psychologie de certains de ses collègues qui ne font qu'enfoncer des élèves déjà au bord du gouffre... L'auteur raconte également quelques petites anecdotes qui nous feront tous sourire.
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Pennac nous livre ici des souvenirs d'école (en tant qu'élève, mais aussi en tant que professeur (ça, je l'ai compris plus tard)). N'ayant jamais lu cet auteur, je me suis dit qu'il était dommage de commencer son oeuvre par une autobiographie mais suite aux conseils d'une colllègue ayant adoré ce roman, je me suis lancée !

Dès les premières pages du livre, je savoure l'écriture de Pennac et ses anecdotes de lui en enfant-cancre. J'adore son humour, son auto-dérision et sa manière de retranscrire son enfance.

Mais assez vite, Pennac revient sur ses années d'enseignant. Et là, malgré des anecdotes savoureuses, le roman prend un virage beaucoup plus sérieux. J'ai trouvé dommage que l'auteur ne s'appesantisse pas sur ses années d'écoliers (l'histoire de la poubelle de Djibouti aurait gagné à être plus développée), car se sont bien celles-là qui m'avaient passionnée dès les premières lignes.

La question qu'il est logique de se poser est alors la suivante : Par quel miracle ce cancre est-il devenu écrivain ? Pennac y répond sans plus de détails. L'écrivain s'attarde davantage sur l'avenir de "ses" cancres (actuels élèves) et sur les réactions de ses collègues professeurs à propos tel ou tel sujet.

Je vous avoue avoir refermé ce livre avec une pointe de déception... Car l'auteur n'a pas emprunté le chemin que j'aurais voulu qu'il suive. J'aurais souhaité en connaître plus sur sa famille, ses camarades de l'époque, les méthodes de travail employées... Bref, sur sa jeunesse d'écolier. Je pense que grâce à tous ces ingrédients, ce livre aurait pû être un coup de coeur... J'ai, malgré cela passé un moment agréable à la lecture de "Chagrin d'école", que je pourrai, sans mal conseiller.
Lien : http://ulaz.vefblog.net/
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Écrit par Daniel Pennac, cet essai sur le cancre, qui reçut le prix Renaudot en 2007, vaut le détour. L'auteur nous conte sa jeunesse de cancre, sa vie d'adulte de professeur et nous émeut par moments, confiant ses méthodes, ses doutes à travers la petite voix du cancre d'autrefois. Mauvais dans toutes les matières, il était comme beaucoup de jeunes élèves, perdu, ne sachant apprendre et nous décrit son parcours avec une certaine lucidité et surtout beaucoup de tendresse.

C'est ce que je retiens principalement de ce livre: la tendresse (l'auteur parle d'amour). Tendresse pour les cancres, pour les bons élèves, pour ses collègues professeurs, pour ces enseignants qui lui donnèrent envie d'apprendre.



L'auteur met en parallèle le cancre et l'enseignant, comment le mauvais élève devenu professeur a pu s'attacher à sortir de la "poubelle de Djibouti" certains étudiants. Faire ce que certains professeurs ne firent pas pour lui. Redonner confiance, faire ce qui a été défait, tisser la toile du savoir, de l'envie d'apprendre, d'apprendre à apprendre; faire de ces élèves, sinon des génies, du moins des personnes curieuses et heureuses d'abîmer leurs culottes sur les bancs de l'école.



Une histoire d'amour qui toutefois contient beaucoup de clichés, mais qu'importe! On passe un excellent moment en lisant cet ouvrage au style très alerte qui, si l'histoire n'avait point été si convaincante, nous aurait fait douter qu'un jour M. Pennac fut cancre. Une lecture pour les élèves en difficulté, pour les professeurs en quête de motivation, pour les anciens élèves en quête d'une madeleine et pour les anxieux parents d'élèves.
Lien : http://prat-books.blogspot.f..
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Voilà un témoignage que je passe autour de moi, en tant que "doit être absolument lu, surtout par les profs".

Une magnifique approche de l'élève, de l'enseignement, de notre époque comme d'autrefois - pas si différents - de l'enfant quoi, celui qui passe pour un cancre et qui a tant de potentiel.
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Ce livre est une réflexion sur l'enseignement d'une manière générale avec pour fil conducteur la définition du cancre et la manière dont il est appréhendé par le système scolaire.
Je n'ai pas eu le sentiment de lire le récit d'enfance de Daniel PENNAC, car l'évocation de son passé de mauvais élève ne sert qu'à illustrer son propos. Son ton demeure assez neutre, bien que l'humour et l'ironie ne sont jamais bien loin.
J'ai trouvé intéressant d'apprendre qu'il a su transcender ses lacunes en Français pour devenir un professeur de lettres et un écrivain. Il m'a manqué de comprendre comment, si ce n'est une vague évocation de professeurs ayant contribué à modifier son rapport aux lettres.
Peut-être est-ce une vision simpliste et dépassée de l'enseignement, comme j'ai pu le lire dans certaines critiques, mais ce que je retiens de ce texte, est avant tout une incitation à l'adresse du corps professoral de rester mobiliser dans leur enseignement, de faire preuve de créativité et d'oublier le moins d'élèves possibles en chemin.
C'est aussi l'espoir qu'il faut conserver quant à la réussite de ceux qui ne sont pas faits pour le système éducatif tel qu'il existe. Après tout, n'avons-nous pas tous parmi nos connaissances, des personnes peu instruites qui ont pourtant brillamment réussi professionnellement, comme des personnes bardées de diplômes qui sont d'une stupidité crasse et se révèlent inutiles dans le monde du travail ?
Ce livre présente de l'intérêt, même lorsque l'on n'enseigne pas, car ce rapport à l'élévation intellectuelle d'autrui se trouve également dans le management, la parentalité ou plus généralement dans nos relations aux autres. En revanche, ce livre n'est en rien divertissant et m'a révélé une autre facette de l'auteur.
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J ai trouvé ce livre à la fois touchant et utile. Les instituteurs, les professeurs et malheureusement aussi trop de parents ignorent l'importance de leurs mots et de leurs attitudes sur la vie des enfants.
Une parole, en plus si elle est répétée, c'est la méthode Couè à l envers et c' est parfois pire qu 'une gifle.S' entendre dire qu'on est bon à rien, qu' on finira à l ANPE, c'est motivant, bonjour la confiance! A lâge où (presque) tout se joue, les dégâts peuvent être irréparables. Je suis parfois sidérée par ce que j'entends.
Au contraire, et c'est réconfortant d'autres ont l art et la manière de tirer le meilleur de chacun.
Merci à l'auteur d'avoir si brillament abordé ce problème pourtant si important
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CHAGRIN d'ÉCOLE de DANIEL PENNAC
Il y a bien longtemps que je n'avais pas lu un essai/ autobiographie sur l'école aussi intelligent et humaniste. En partant de sa vie personnelle de cancre et comment il s'en est sorti grâce à 3 professeurs D.Pennac nous livre une brillante analyse et des pistes dont le maître mot est amour. Loin des politiques syndicats et autres "yaka fokon "
Prix Renaudot 2007
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