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sur 523 notes
En France, nous avons un problème avec l'échec. Voilà quel pourrait être le thème du dernier essai de Charles Pépin (un nom qui ne s'invente pas), Les Vertus de l'Échec (éd. Allary). Alors que, chez nous, le sceau de l'infamie menace celui ou celle qui connaît l'échec, il semblerait que dans les pays anglo-saxons ou en Scandinavie les accrocs dans tel ou tel parcours soient considérés avec plus de philosophie. Philosophe, Charles Pépin l'est justement, et c'est en philosophe qu'il s'interroge sur les rançons... de l'échec.
Le livre s'ouvre par le récit d'une déculottée mémorable. En 1999, en final du Tournoi des Petits As, le jeune Richard Gasquet, déjà qualifié de petit génie de la raquette, "celui que la France attend depuis Yannick Noah", inflige une sévère correction à un jeune talent espagnol (photo). Ce dernier se nomme Rafael Nadal et n'oubliera jamais cette finale perdue. Quelques années plus tard, c'est lui qui s'envole vers le succès, remporte ce tournoi, puis enchaîne les conquêtes. Nadal terminera numéro un mondial, gagnera une série impressionnante de tournois du Grand Chelem, alors que son ancien adversaire de 1999 n'aura jamais la carrière qu'on lui prédisait.
Que cette défaite sportive ait été une leçon pour mieux rebondir ensuite est loin d'être une exception. Les Vertus de l'Échec est d'abord un formidable florilège de destins exceptionnels marqués par des défaites cuisantes : Thomas Edison, Charles de Gaulle, Barbara, André Agassi ou Steve Jobs sont autant d'exemples de parcours marqués par des écueils sans lesquels ces personnalités n'auraient pas eu la vie qu'elles ont eue.
L'échec est inscrit dans nos gènes, dit en substance Charles Pépin. Cette idée, nous ferions bien de la garder en tête. Ce n'est pas parce que nous ratons que nous sommes des ratés. Bien échouer : voilà l'un des messages que nous adresse l'auteur. "Le succès c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme" affirmait Winston Churchill. L'échec est-il cette erreur dont nous serions responsables ? Cette idée très cartésienne et surtout très française, est balayée par Charles Pépin qui nous rappelle que les grandes avancées de la science ne sont souvent possibles que grâce à l'échec de telle ou telle expérimentation. de même, l'histoire des inventions est parsemée de découvertes accidentelles (la tarte des soeurs Tatin, le Velcro ou le Viagra).
Que ceux qui pourraient voir dans Les Vertus de l'Échec un essai plombant, abandonnez cette idée. Charles Pépin insuffle une grande bouffée d'optimisme. Un sportif résume sans doute le mieux cet art de surfer sur l'échec pour réussir. Stanislas Wawrinka, nous dit l'auteur, a tatoué sur lui une citation éloquente de Samuel Beckett : "Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux."
Lien : http://www.bla-bla-blog.com/..
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Dans ce livre de 250 pages, Charles Pépin aborde le sujet de l'échec comme une opportunité de progresser et de changer. La lecture se fait de façon très fluide et l'ensemble se montre très agréable. Dans un style accessible au plus grand nombre, l'auteur, avec des exemples pris dans la vie de tous les jours, revient sur la perception de l'échec dans notre société et explique en quoi cette vision pose problème pour la réussite.

Charles Pépin, professeur de philosophie, évoque les conseils de classe comme illustration de cette culture de l'échec si française. le corps enseignant parlera plus des mauvaises notes, que des matières dans lesquelles l'élève se montre doué. Mais ce n'est pas tout, le système éducatif français dans son entier est fondé sur la dévalorisation de l'expérience : « Même dans l'éducation nationale, on retrouve les effets pervers de cette idéologie délétère du fast track (réussir vite). Les professeurs y sont divisés en deux catégories. S'ils ont échoué à l'agrégation et n'ont obtenu que le Capes, ils enseignent 18h par semaine. S'ils ont réussi l'agrégation, ils enseignent 14 heures par semaine, tout en étant mieux payés. Et cet écart ne fera que s'accroître tout au long de leur carrière. Ceux qui ont raté l'agrégation à 22 ans vont le payer jusqu'à la fin de leurs jours en travaillant plus pour une rémunération moindre. Ce système est absurde et nie la valeur même de l'expérience. » L'auteur appuie sa démonstration en insistant sur la vertu de l'expérience. A ce sujet, voici ce que déclarait Thomas Edison : « Je n'ai pas échoué des milliers de fois, j'ai réussi des milliers de tentatives qui n'ont pas fonctionné. » En effet, sans ces milliers de tentatives, Edison n'aurait jamais pu comprendre par nature ou de manière innée le fonctionnement des machines et comment maîtriser l'électricité. Charles Pépin revient de nombreuses fois dans cet ouvrage sur la notion d'expérience. En effet cette dernière permet de se confronter à la réalité et de comprendre les raisons de nos revers. L'auteur prend, entre autres, l'exemple du premier affrontement entre Nadal et Gasquet : « Après sa défaite contre Gasquet, ils se rencontrèrent à 14 reprises. Rafael Nadal remportera les 14 matchs. (…) Peut-être même a-t-il appris, en une seule défaite, ce que 10 victoires n'auraient jamais pu lui apprendre. » Loin de considérer l'insuccès comme une fin en soi, elle peut selon l'auteur, célébrer un début. Pour autant dans notre pays les choses ne sont pas vues ainsi : « Avoir échoué, en France, c'est être coupable. Aux Etats-Unis, c'est être audacieux. » de même les erreurs permettent de mieux comprendre le phénomène étudié. Gaston Bachelard écrit : « La vérité n'est jamais qu'une erreur rectifiée. » Il développe son argument de la manière suivante : « Selon lui, les grands scientifiques sont comme nous : ils commencent par se tromper, par se faire des idées fausses sur les choses. Ils ont mis au point des expériences pour tester leur validité, et ont eu ensuite ce courage très particulier de rectifier leur erreur initiale au contact du réel, des lois de la nature. » Il termine son développement par cette idée : « Un savant qui ne rencontre pas de problème, qui ne se heurte pas à l'échec de sa première intuition, ne trouvera jamais rien. »



Cet essai doit être lu par le plus grand nombre. Il est urgent que notre pays sorte enfin de sa sinistrose morbide. Les professionnels de l'enseignement et de la formation gagneraient à changer leur fusil d'épaule en considérant l'échec comme le marqueur de nos libertés, libertés qui sont aujourd'hui de plus en plus étouffées. Nous avons le droit de nous tromper, de nous corriger, d'échouer et surtout de progresser. Il convient de prendre le risque de l'échec pour se dépasser et devenir soi. Les plus grandes réussites de l'histoire viennent de personnes qui connurent des exils volontaires ou non et des traversées du désert. Nous avons tous à parcourir notre chemin de Damas…



Franck ABED
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Valoriser l'échec, parler de ses vertus: quelle surprenante approche! Et pourtant l'auteur nous convainc sans peine de l'intérêt d'échouer grâce à une vision positive, joyeuse, bref réconfortante de ce que pourtant, nous regardons avec crainte.
Ainsi l'échec est souvent un préalable à de grande réussites. L'auteur décortique pour nous les parcours sinueux d'artistes, de sportifs, d'hommes politiques, de scientifiques ou encore d'entrepreneurs qui tous ont dû faire face à l'adversité, au doute. Mais ils s'en sont enrichis pour ensuite mieux rebondir et se révéler aux autres.
L'échec grandit chacun d'entre nous à condition de savoir l'accueillir.
L'auteur parle philosophie avec pédagogie, mêlant citation, pensée et exemple, nous permettant d'appréhender et de comprendre des notions jugées souvent trop abstraites.
Ce livre est une ode à la vie, un excellent remède contre la morosité.
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Valoriser l'échec, parler de ses vertus: quelle surprenante approche! Et pourtant l'auteur nous convainc sans peine de l'intérêt d'échouer grâce à une vision positive, joyeuse, bref réconfortante de ce que pourtant, nous regardons avec crainte.
Ainsi l'échec est souvent un préalable à de grande réussites. L'auteur décortique pour nous les parcours sinueux d'artistes, de sportifs, d'hommes politiques, de scientifiques ou encore d'entrepreneurs qui tous ont dû faire face à l'adversité, au doute. Mais ils s'en sont enrichis pour ensuite mieux rebondir et se révéler aux autres.
L'échec grandit chacun d'entre nous à condition de savoir l'accueillir.
L'auteur parle philosophie avec pédagogie, mêlant citation, pensée et exemple, nous permettant d'appréhender et de comprendre des notions jugées souvent trop abstraites.
Ce livre est une ode à la vie, un excellent remède contre la morosité.
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Un livre qui mériterait d'être donné en lecture au moins à tous les étudiants
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Je ne sais pas si ce livre peut vous consoler quand, comme moi, vous vous plantez régulièrement dans le même domaine sans avoir l'impression d'avancer... Mais il est bien écrit, accessible, et nous démontre au moins que l'échec fait partie de la nature humaine. Il nous apprend sur nous plus surement que l'échec, il nous constitue et nous aide à goûter nos victoires. encore faut-il l'accepter... bonnes réflexions sur le fait que dans d'autres pays, échouer c'est avoir eu le courage d'essayer et vu comme ça, c'est tout de suite moins dramatique...
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Baignée dans la grande sagesse des Vertus de l'Échec, j'ai découvert un trésor d'enseignements. Ce livre dépeint l'échec non comme une défaite amère, mais comme une échelle vers le succès. Pour toute âme en quête de résilience, ce livre est un guide de confiance vers la réalisation de soi. Je regrette de ne l'avoir lu plus tôt.
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Rendre sa place à l'échec et de dédramatiser. changer de vison sur l'erreur et y voir une chance d'évoluer. Tel est le projet de Charles Pépin dans cet essai moderne et philosophique.

Je décroche souvent rapidement des essais et pourtant, celui-ci m'a happé du début à la fin!

Découpé en petits chapitres à thème, il nous explique à coup d'exemple et de déconstruction de théories philosophiques que l'échec ne peut être que bénéfique lorsqu'on s'en sert correctement!

Petit à petit, Charles Pépin change le point de vue que nous avons trop souvent sur nos erreurs; mieux, il nous pousse à en commettre, à nous lancer quitte à tomber. Mais surtout, il nous aide à nous relever avec aplomb et philosophie pour continuer d'avancer, encore plus loin.

Loin des essais de philosophie anciens et barbants, "Les vertus de l'échec" est un livre dynamique qui s'adresse au lecteur comme à un ami et rend la question moderne et l'essai attrayant!

Un véritable remonte-moral qui nous fait voir la vie du bon côté! A mettre dans absolument toutes les mains, des plus jeunes comme des plus anciens!
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Mon prochain risotto cramé, c'est la tête haute que je le servirai! L'échec, le propre de l'Homme, seul être qui apprend à le sublimer, à l'utiliser pour se grandir. Un essai très clair et agréable à lire sur pourquoi que c'est pas si pire de tout rater dans sa vie (avant de rebondir, sinon tu es vraiment mal barré). L'auteur, philosophe, a le bon sens d'appuyer son propos sur des exemples bien concrets qui parlent à tous (pour la faire courte: sur tous ces gens célèbres qui se sont pris eux aussi la porte de l'échec dans la figure avant de passer le seuil du succès.) Les paragraphes sont courts, disent l'essentiel et abordent chacun l'échec sous un autre angle. Décomplexant et instructif.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Qui n'a jamais connu le moindre échec dans sa vie ? A moins d'être un optimiste invétéré, celui-ci peut parfois être difficile à digérer. Et si vous les voyiez plutôt comme une chance ? Celle de mieux se connaître, de se réinventer, une invitation à voir ce que vous ne voulions pas, une chance de s'arrêter dans une vie trop hâtive, une leçon d'humilité, une nouvelle manière d'oser vivre pleinement et de prendre des risques… La liste est longue.
Ce petit traité de sagesse m'a été absolument indispensable pour changer de regard sur l'échec et mieux l'accepter. Se dire qu'après tout, les échecs précèdent généralement les succès et comptent de multiples vertus que Charles Pépin cite et illustre d'exemples concrets : De Gaulle, Gainsbourg, Ray Charles, JK Rowling … Tous ont échoué avant de réussi, à force d'audace et de persévérance. J'ai beaucoup apprécié entre autres de découvrir la lecture psychanalytique de l'échec, l'acceptation stoïcienne et le conseil de Steve Jobs à propos de nos rêves : « Stay hungry, stay foolish ! (Restez insatiables, restez fous !)
C'est pour moi une pépite et donc une ENORME recommandation de lecture. Et, peut-être pour achever de vous en convaincre : « Il n'y a pas de risque plus grand que ne de pas essayer, et de voir venir la mort sans savoir qui l'on est. […] Il y a un coût associé à l'action, mais l'inaction est encore plus coûteuse. Voilà la vraie menace : à force de ne pas oser échouer, échouer tout simplement à vivre. »
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