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sur 817 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Club Dumas/ Arturo Perez-Reverte
Boris Balkan, le narrateur, est un passionné des premières éditions d'un texte, tout autant en matière de critiques que de recensions. Il est aussi traducteur de classiques du français en espagnol. Il reçoit un jour la visite d'un mercenaire de la bibliophilie, un chasseur de livres à gages, Lucas Corso, avec sous le bras une version originale manuscrite du chapitre XLII des « Trois Mousquetaires » de Dumas, intitulé « le Vin d'Anjou ». Sa clientèle est constituée d'aristocrates de l'incunable pour qui parchemin au lieu de vélin se comptent en milliers de dollars. Pour être certain de l'authenticité du manuscrit, Corso conseille de recourir à un graphologue de haut rang, un certain Achille Replinger.
Balkan aimerait bien savoir où a été trouvé ce manuscrit. Corso lui explique que c'est chez l'éditeur Enrique Taillefer qu'un de ses clients a trouvé et acheté le document, garanti authentique. Taillefer est mort peu après par pendaison : assassinat ou suicide ?
Lucas Corso, en une démarche zététique pour en savoir plus, rend alors visite à un certain La Ponte, libraire ayant pignon sur rue. Ils ne sont pas certains de l'authenticité du manuscrit vendu par Taillefer.
Entre en jeu la veuve de Taillefer, Liana, une veuve à laquelle n'importe quel mâle apporterait avec plaisir un réconfort idoine. Grande blonde aux mouvements languides, elle sait séduire son monde. Corso en fait vite l'expérience :
« Il faisait de son mieux pour soutenir le regard de Liana, en évitant les écueils rugissants-Charybde et Scylla- constitués par ses jambes au midi et son buste exubérant que le sweater d'angora moulait de façon parfaitement dévastatrice au septentrion. » Quel style !
Un autre libraire entre en jeu, Varo Borja. Il détient un ouvrage très recherché, « Les neuf Portes du royaume des ombres », un texte de démonologie édité à Venise en 1666. Borja est un personnage redoutable qui sait suivre à la trace les livres rares partout dans le monde, combattant avec acharnement sans répugner aux coups bas pour mettre la main dessus, sombrant parfois dans une vésanie dangereuse, et Corso doit traiter avec lui car il a le sentiment qu'il y aurait un rapport étroit entre ce livre diabolique dont l'auteur fut brûlé en 1667, l'année même de la mort de d'Artagnan, et le chef d'oeuvre de Dumas.
C'est alors qu'il sort de chez Borja que Corso frôle la mort suite à un chauffard qui manque de le renverser…Il a reconnu le conducteur, l'homme à la cicatrice…
Corso, chercheur de livres rares pour collectionneurs fortunés risque sa vie à chaque étape de sa quête …avec des rencontres bizarres et parfois charmantes, buttant sur des cadavres de Tolède à Sintra en passant par Paris et Meung sur les bords de la Loire.
On notera l'incroyable érudition de l'auteur en matière de bibliophilie ! Et sa passion pour Alexandre Dumas au sujet de qui il nous glisse quelques révélations et notamment l'extraordinaire popularité du romancier dans une Europe qui ne jurait que par lui, ainsi qu'en Amérique qui envoyait des bateaux dans le seul but de ramener ses livres qu'on lisait aussi bien à New York et au Caire, à Moscou, à Istanbul qu'à Chandernagor. Dumas a porté à son comble un goût de la vie subsumant tout le reste, en quête pour en jouir à toute heure d'un art du plaisir et de la popularité. Il a vécu en jouisseur, il est monté sur les barricades, il s'est battu en duel, il a été trainé devant les tribunaux, il a aimé, il a mangé, il a dansé, il a gagné dix millions et en a dépensé vingt…
Une lecture qui demande une attention soutenue pour bien noter les détails qui font l'intrigue et crée le suspense. Avoir lu « Les trois Mousquetaires » est un atout certain pour une totale appréciation du roman ; de même avoir lu « Moby Dick » de H. Melville permettra de saisir quelques subtilités. Référence est faite aussi aux oeuvres d' Agatha Christie et de Conan Doyle.
Les bibliophiles se régaleront du soin qu'apporte l'auteur à décrire un ouvrage ancien et en décrypter le contenu. Et puis quel rôle a joué Auguste Maquet, l'un des 45 nègres de Dumas, dans la construction du chapitre XLII des « Trois Mousquetaires » intitulé « le vin d'Anjou » ?
Un roman à entrées multiples étonnant à tout point de vue. Et Boris Balkan dans l'histoire, est-il vraiment seulement le narrateur ?
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Celui qui aime les vieux livres remplis de mystère et de poussière ne peut échapper à la magie de ce roman.
Lucas Corso, chercheur de vieux livres rares, sorte de mercenaires à la solde de riches collectionneurs, doit enquêter sur l'authenticité d'un livre nommé « les neuves portes du royaume des ombres», censé avoir brûlé en 1666 et dans le même temps, il se voit confier un chapitre du manuscrit original d'Alexandre Dumas des Trois Mousquetaires. Quel est le lien entre ces deux livres, les meurtres déguisés et l'ombre des personnages du roman de Dumas qui le poursuivent?

Entre enquête sur les symboles, jeu de piste, incursion dans le monde des livres anciens ( passionnantes et documentées) et références complètes et passionnantes à l'oeuvre de Dumas, Club Dumas est un roman incroyable, qui part là où on ne l'attend pas.
On a l'impression d'être immergé dans une histoire inquiétante et en même temps d'apprendre des tas de choses sur un milieu réservé aux initiés. L'occultisme n'est qu'un prétexte à une histoire de passionnés de littérature et de vieux bouquins.
Une merveille à lire et relire encore.
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Un suicide mystérieux ? Un chasseur de livres à gage ? Un chapitre manuscrit des Trois mousquetaires ? Une jeune femme qui se fait appeler Irène Adler et dont l'adresse est 223B Baker Street ?
Pour une amoureuse de la littérature, les multiples références ainsi que l'analyse de l'oeuvre de Dumas (sale type, finalement que ce D Artagnan), ce livre ne pouvait que me séduire, même si la structure est alambiquée et qu'il est parfois difficile de s'y retrouver.
Bref, j'ai adoré.
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LE livre de ma vie ... lu seulement après avoir vu le film (la 9ème porte) ... et quelle claque. Un scénario fouillée, complexe, réfléchi, travaillé, retravaillé, arpentant tous les domaines de l'imaginaire, donnant dans la complexification et dans la pure recherche bibliographique et littéraire. Les personnages sont croqués avec justesse depuis les rôles principaux jusqu'aux purs rôles tertiaires ... c'est du grand art ! L'écriture elle-même est filetée d'or, travaillée avec une précision d'horloger, le tout apportant une ambiance fluide, mais mystérieuse à souhait. le tout s'articulant entre deux énigmes majeures qui se croisent et s'entrecroisent avec une rare maestria : un club dédié aux mousquetaires et à Dumas (avec intrigues et sous-intrigues) et un livre satanique écrit par le diable lui-même (donnant droit à une finale fine et précieuse) ... l'auteur est formidable, intelligent, raffiné, juste et puissant dans sa plume comme dans son imagination.
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Comme beaucoup, j'ai vu l'adaptation (assez mauvaise) de ce roman sous le titre La Neuvième porte. J'avais envie de me plonger dans le roman initial afin de me faire un avis plus tranché. Je peux dire que le livre n'a presque rien voir avec l'adaptation et j'ai passé un excellent moment de lecture.

A Madrid, Lucas Corso est un libraire un peu particulier. Il « chasse » les livres rares et précieux pour ses clients. Un jour, on lui demande d'authentifier un livre du XVème siècle dont il ne reste que trois exemplaires. Ce mystérieux livre donnerait la possibilité d'invoquer le diable. Lucas Corso se met en quête des fameux exemplaires tandis que les cadavres jonchent son chemin.

Dès le début du roman, l'auteur nous met dans une ambiance secrète, crépusculaire. Mythe ou réalité? Avec cette histoire de diable, le lecteur ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Lucas Corso est comme nous. Il ne croit d'abord pas à cette histoire diabolique. Il cherche des livres à comparer, un point c'est tout. Pourtant petit à petit, ce qui était au départ une enquête érudite glisse vers le thriller, avec des morts à gogo.

L'auteur fait mener de front deux enquêtes à son personnage pour mieux nous berner. Au fur et à mesure, on se plaît à penser que le livre recherché est peut-être bien diabolique. C'est en tout cas passionnant d'un bout à l'autre et j'ai vraiment eu du mal à m'arrêter de lire tellement je souhaitais connaître le fin mot de l'histoire.

Il faut parfois s'accrocher car le roman possède des passages très techniques qui intéresseront les plus bibliophiles d'entre vous mais l'intrigue ne faiblit à aucun moment et devient pesante à l'image du sac de Lucas qu'il traîne, tentant d'échapper à la mort.

Club Dumas est sans conteste un excellent roman que je recommande. Arturo Pérez-Reverte nous entraîne sur les traces du diable dans un rythme effréné.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Arturo Pérez-Reverte s'aventure dans le milieu des bibliophiles et livre un thriller billant. Une partie de l'intrigue a été adaptée par Roman Polanski en 1999, sous le titre La Neuvième porte, avec Johnny Depp.
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J'ai découvert ce livre par le film de Polanski. Il est plein d'humour, bourré d'érudition et on apprend énormément de choses sur le monde de la bibliophilie. Je le relis régulièrement et à chaque fois j'y prends beaucoup de plaisir. A conseiller pour les adeptes d'un polar intelligent.
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J'ai savouré ce roman. le mélange bibliophilie et ésotérisme m'a ravie.

Corso est un chasseur de livres rares. Il se voit confier la recherche d'un livre si rarissime qu'il n'en reste que trois exemplaires. Imprimé par un homme qui a fini sur le bûcher, Les neufs portes du royaume des ombres doit permettre d'invoquer le Malin. La plupart des exemplaires ont connu le même sort que lui. Pourtant Torchia a pu sans mentir assurer qu'il n'y en avait pas d'autre identique à celui qu'on lui présentait.
Par ailleurs on demande à Corso d'expertiser des pages manuscrites du chapitre le vin d'anjou des Trois Mousquetaires, certaines écrites par Maquet et celles révisées par Dumas.
Est- un hasard si Torchia est justement mort l'année où le personnage qui a inspiré D Artagnan est mort ? Et Richelieu si important dans le roman de Dumas n'était t-il pas amateur de livres ésotériques ?
Et pourquoi Liana Taillefer dont l'époux éditeur à succès de livres culinaires s'est pendu, (ou a été tué) veut-elle à tout prix récupérer les feuillets du Vin d'Anjou, elle qui ne s'intéressait pas du tout à la passion de son mari pour la bibliophilie ?
Toutes questions auxquelles doit répondre le héros, avec l'aide relative d'une jeune fille qui dit s'appeler Irène Adler et possède la beauté du Diable.

Nous évoluons dans le monde des bibliophiles, passionnés jusqu'à la folie comme Victor Fargas ou relativement opportunistes comme la baronne Ungern, dans celui des artisans de la remise en état (ou de la falsification) comme les frères Ceniza que j'ai trouvés particulièrement savoureux.

Citations littéraires, dont une d'un livre qui semble avoir été écrit sous le pseudonyme de Lucus de René par le père de l'auteur, nombreuses références au roman de Dumas, et autres comme Scaramouche ou Moby Dick, personnages extravagants, parfois attachants, parfois seulement ridicules, jamais totalement antipathiques font de ce livre un moment très vivant. La fin toutefois laisse un peu... sur sa faim.
Ce roman parle également de la présence dans nos vies des héros de romans.

Des livres anciens j'en ai eu des tas dans les mains, la plupart sans valeur particulière, énième édition reliée en peau de la Somme de Saint Thomas d'Aquin et autres ouvrages passionnants que je devais cataloguer et nettoyer. J'ai quand même touché aussi un vrai incunable et un Coran manuscrit. Mais hélas aucun de ceux qui font courir les amateurs de livres anciens, rares et précieux. Mais ce roman m'a un peu permis de retrouver des termes, un environnement, ce qui n'a sans doute pas été étranger au charme qu'il a eu pour moi.

Et sur ce, je vous quitte, j'ai rendez-vous avec D Artagnan, ses compagnons et ennemis.

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L- Chouette, il y a des images : comme dans les bibliothèques roses ou vertes ! Waouh, il y a les mêmes à 3 endroits différents : c'est con, non ? Ils auraient pu mettre des différentes !
E- Dis, tu lis pas ?
L- Arrête, je regarde d'abord les images moi, j'ai toujours fait comme cela, pour m'encourager. D'ailleurs regarde, c'est pas vraiment les mêmes. C'est le jeu des 7 erreurs ! Chic, on va jouer ! Eh, eh j'ai trouvé, mais pas sur toutes. Ce serait plus gai à deux.
E- Ben moi je compte pas alors, c'est pas parce que c'est toi qui lis et moi qui écris que je ne peux pas jouer aussi. Et d'ailleurs, toi derrière ton écran, tu peux jouer puisque tu lis aussi. Ah, c'est pas les mêmes qui sont différentes dans le 3ème jeu.
L- Y a un problème : on n'en trouve que 6 d'erreurs. Normalement c'est toujours 7.
E- Oui, bon, faudra lire pour comprendre. Maintenant, tu ferais mieux de regarder les schémas, les schémas c'est toujours ce qu'il y a de plus important.
L- Bien moi je peux te dire que si il y a des schémas alors c'est un livre de mécanique ou pour faire des câblages et des connections.
E- Euh, c'est pas marqué que c'est un livre sur les livres et sur Dumas ?
L- Non, avec des schémas c'est un livre de mécanique. Bon d'accord, ça peut aussi bien être un traité de mécanique de lecture !
E- Ou d'écriture !
L- C'est forcé puisque celui qui lit il écrit aussi dans sa tête, son histoire. Et celui qui écrit, il l'a écrite en pensant à ce que pourrait penser celui qui la lira. Bon laisse-moi lire.


Là cher lecteur il faut que j'interrompe ces enfantillages, même si les enfants sont les meilleurs lecteurs et acceptent les règles du jeu que leur propose l'auteur. Mais toi derrière ton écran qui est adulte, tu te demandes pourquoi je ne parle pas de Dumas, ni des neufs portes ? Je vais te surprendre : ce ne sont que deux exemples (d'après moi). Car quand c'est l'auteur qui est représenté par le narrateur qui parle ; c'est bien de l'art d'écrire, du travail de l'écrivain et de l'art de lire, du plaisir du lecteur dont il nous entretient. Mais aussi et bien sûr du plaisir de l'écrivain de jouer avec ses lecteurs. L'écrivain omniscient qui ne laisse rien au hasard, mais qui essaye d'empêcher son lecteur de deviner la fin avant l'heure. C'est un exercice bien étrange auquel s'est appliqué Arturo Pérez-Reverte avec ses jeux intertextuels : comme quand un magicien vous dit qu'il va vous expliquer un tour de magie, et lorsque vous croyez avoir compris, il recommence autrement quelque chose de plus difficile. Et vous, vous avez des étoiles plein les yeux comme quand vous étiez enfant. Ca c'est la magie d'un grand écrivain.


Alors il ne faut connaître ni Dumas, ni la cabale, ni Sherlock Homes, rien du tout car tout le monde peut jouer et éprouver un plaisir différent. Bon évidemment quand Arturo raconte quelque part que les Dupondts sont rusés, alors que comme policiers ils se font voler leur portefeuilles sur le marché, je me dis qu'il est grand temps de relire le secret de la licorne. « 3 frères unys, 3 licornes de conserve voguant au soleil de midi parleron. Car c'est de la lumière que viendra la lumière. »
Et toi, toujours derrière ton écran je l'espère, sache encore que tu apprendras plein de choses sur les parchemins, les incunables, les feuilletons, sur Dumas, sur l'ésotérisme et bien d'autres choses. Sur toi-même aussi, peut-être, si tu joues bien.


Bon, ce sont les vacances et si tu n'as pas le Club Dumas sous la main, je vais te dire un petit secret. Tu peux bien exercer toute ta sagacité en allant lire Certes, Terces reste secret qui a remporté le défi d'écriture de juillet. Tu le trouveras dans Forum – café littéraire – défi d'écriture de juillet ou avec le lien http://www.babelio.com/forum/viewtopic.php?t=10675&start=15. Cela aussi c'est malin et tu pourras bien t'amuser.


Bonnes vacances.
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Haletant polar qui emporte le lecteur dans le milieu très fermé de la bibliophilie et de Dumas. L'adaptation qui en a été tirée au cinéma par Polanski dessert ce roman, en livrant une interprétation très fantastique. Clins d'oeils littéraires et historiques ponctuent l' intrigue, tandis que le héros, détective de son état à la recherche de livres rares pour clients érudits et fortunés, devient malgré lui la proie d'un chasseur amateur d'occultisme.
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