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Citations sur Deux hommes de bien (133)

À Paris, poursuit Margot Dancenis, l’amour n’est que libertinage mitigé, exercice social qui soumet les sens sans engager la raison ni le devoir. Délicat par son inconstance, il n’exige aucun de ces sacrifices qui coûtent si cher. Le séducteur n’est tel que pour celle qui veut être séduite, et la véritable vertu peut rester intacte avec tout cela. L’amour est léger, volatil, et s’evapore avec l’ennui... Comprenez-vous ce que je veux dire ?
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L'homme est malheureux parce qu'il ne connaît pas la nature. Il est incapable de l'interroger de manière scientifique, il ne perçoit pas que, dépourvue de bonté ou de méchanceté intrinsèque, elle se borne à suivre les lois immuables et nécessaires ... Autrement dit, elle ne peut agir autrement qu'elle ne le fait. C'est pourquoi les hommes, dans leur ignorance, se soumettent à d'autres hommes qui leur sont égaux : rois, sorciers et prêtres, que leur stupidité leur présente comme des dieux sur terre. Et ceux-là en profitent pour les réduire en esclavage, les corrompre, les rendre vicieux et misérables.
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Que nous soyons faits pour chercher la vérité me paraît sujet à caution. Par ailleurs, le consentement général des hommes sur quelque chose que nul d'entre eux ne peut connaître ne prouve rien.
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L’exercice qui, à mi-chemin entre littérature et vécu, consiste à visiter les endroits que l’on a découverts dans les livres et à projeter sur eux, en les enrichissant de réminiscences de lecture, des aventures réelles ou imaginaires, des personnages historiques ou de fiction qui les ont jadis hantés est fascinant. Les villes, les hôtels, les paysages acquièrent un caractère particulier, quand on les aborde avec en tête un bagage de lectures. Les choses changent considérablement, en cela, quand on parcourt la -Manche avec Don Quichotte en main, quand on visite Palerme après voir lu Le Guépard, que l’on se promène à Buenos Aires en se souvenant de Borges ou de Bioy Casares, ou que l’on marche dans Hisarlik en sachant que se dressait là une ville appelée Troie et que les chaussures du pèlerin s'y couvrent d’une poussière dans laquelle Achille traîna la dépouille d’Hector attachée à son char.
Or, le phénomène ne se produit pas seulement avec des livres déjà écrits, mais aussi avec des livres encore à écrire, quand c'est l’imagination personnelle du voyageur qui peuple de tels lieux. Cela m’arrive souvent, parce que je suis un de ces écrivains qui situent généralement les scènes de leurs romans dans des cadres réels. Je ne connais guère de sensation plus agréable que celle de s’aventurer en des coins pareils comme un chasseur, gibecière ouverte, pendant qu’une histoire se trame dans votre esprit; d’entrer dans un édifice, de traverser une rue en se disant: cet endroit me convient, je vais le mettre dans mon histoire, et d’imaginer les personnages en train de se déplacer en ce lieu même, de s’asseoir où l’on est assis, ou de voir ce que l'on voit. Comparée à l’acte d’écrire, cette phase préparatoire est encore plus excitante et féconde, au point que certains moments de l'écriture même, la matérialisation en encre, papier ou écran de moniteur, peuvent apparaître par la suite comme une activité bureaucratique quasi ingrate. Rien ne peut être comparé à l’élan d’innocence originel, au commencement, à la genèse première d’un roman quand l'écrivain s'approche de l’histoire à raconter comme il le ferait de quelqu’un dont il viendrait de s’enticher.
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Une bibliothèque est une compagnie , un remède et une consolation. Une bibliothèque est un endroit où l'on trouve ce qu'il nous faut au moment opportun.
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Les Lumières auraient pu rester une affaire de salons, d'entretiens entre aristocrates, de cafés élégants fréquentés par les théoriciens de la philosophie nouvelle. C'est le désespoir des pauvres diables aigris qui, en retentissant dans les couches sociales les plus basses, a fini par enflammer le peuple. En fait, plus que tous les encyclopédistes réunis, ce sont les fanatiques rancuniers comme notre abbé fou de frustration et de haine qui ont jeté les gens dans la rue.228
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Il ne fut pas facile de consulter les actes. Ils étaient gardés sous sept clefs dans les archives de l’Académie, et Lola Pemán, l’archiviste, faisait partie de ces cerbères pour lesquels la meilleure façon de garantir la bonne conservation d’un document est de ne laisser personne le consulter. Mais je finis pourtant, les habituelles résistances bureaucratiques surmontées, par accéder aux originaux du XVIIIe siècle.
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– La France, mon ami, lance don Hermogenes. Nous y sommes enfin arrives, dans la patrie de Corneille, de Moliere, de Montaigne et de Descartes… Du vin et de la philosophie. – Et aussi de ce que l’on appelle le mal francais, ajoute l’Amiral, provocateur. Autrement dit de la syphilis.
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Et pour revenir à ce dont nous parlions, nul ne peut être sage sans avoir lu au moins une heure par jour, sans s’être constitué une bibliothèque, aussi modeste qu’elle soit, sans maître à respecter, et sans être suffisamment humble pour poser des questions et tirer profit des réponses…
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- L'histoire de l'Espagne n'est pas une histoire heureuse, dit-il, mélancolique.
- Peu d'histoires nationales le sont.
- C'est vrai, admit-il. Mais nous avons été particulière malheureux. Notre XVIIIe siècle n'a été qu'occasions perdues : militaires qui lisaient, navigateurs férus de science, ministres éclairés.... Un renouveau était en marche qui peu à peu triomphait de la résistance des noyaux les plus réactionnaires de l’Église et de la société dans laquelle ils étaient tapis comme une énorme araignée noire. Les idées nouvelles secouaient la vielle Europe.
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