Les Forrest /
Emily Perkins
Une histoire de fratrie.
La famille Forrest a quitté New York pour la Nouvelle Zélande alors que la petite Dorothy n'avait que sept ans, Eve huit ans, Ruth et Michael émergeant à peine de la petite enfance.
Les Forrest sont pauvres et ils espèrent connaître une nouvelle vie en changeant d'hémisphère. Franck le père est plutôt du genre velléitaire et panier percé ne trouvant pas d'emploi stable au grand désespoir de sa femme Lee qui ne décolère pas. Une famille hippie et anticonformiste, instable et atypique, que l'on va suivre dans les méandres de la vie. Des parents qui n'offrent pas de base stable à leurs enfants pour affronter la vie. Des enfants livrés à eux-mêmes, sans repères.
Les années passent : l'amour secret de Dorothy, Daniel quasiment fils adoptif devient plus tard le compagnon d'Eve alors que Dorothy se marie avec Andrew. Une histoire un peu compliquée comme l'est souvent la vie. Puis Daniel l'aventurier disparaît en Amérique du Sud et c'est Nathan qui prend sa place auprès d'Eve. La vie quotidienne avec ses bonheurs et ses drames défile tout au long des 360 pages de ce roman, dans une certaine morosité et l'angoisse du lendemain.
Un roman un peu particulier évoquant donc la vie d'une famille sur plusieurs décennies, et ce par petites touches comme des instantanés pris sur le vif, avec Dorothy comme personnage principal. Un récit un peu monocorde, sans grand relief. La construction est par moments un peu décousue, le style plat avec beaucoup de longueurs : « Dans la poêle, les rondelles d'oignons devinrent transparentes. Leur fumet et celui du fromage fondu embaumèrent la cuisine. Un cliquetis résonna en rafale quand Evelyn versa les macaronis dans la casserole. L'eau bouillante moussa et menaça de déborder. La vapeur boucha la salière. Une fois qu'elle eut mis au four les macaronis au fromage, elle attaqua le gâteau d'anniversaire. Elle coupa des morceaux de beurre… » et ainsi pendant une page encore ! Un cours de cuisine qui n'apporte rien au roman ! Et ce passage n'est qu'un exemple.
Toutefois il y a quelques bons passages, comme les émouvantes retrouvailles entre Dorothy et Daniel, la quarantaine venue.
Au crédit de l'auteur on peu cependant reconnaître un sens aigu de l'observation et la description.
Emily Perkins est une jeune écrivaine néo-zélandaise vivant à Auckland. Son roman n'est pas franchement mauvais, mais il n'est pas parvenu à me séduire. Gageons que son prochain roman sera plus prenant.