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Sylvain et Sylvette - Dargaud/Le... tome 64 sur 67

Albaire (Illustrateur)
EAN : 9782205079777
48 pages
Dargaud (01/08/2019)
3/5   2 notes
Résumé :
Subjugués par les promesses de gloire et de bons repas du Marquis d'Escampette, les Compères disparaissent sans avertir personne. Si cela conviendrait plutôt à Sylvette, son frère Sylvain décide cependant de partir à leur recherche... Jean-Louis Pesch signe le scénario de cette aventure pour le jeune Albair, qui réalise ici un rêve d'enfant en reprenant, avec maestria et dans le parfait style du maître, le dessin de cette série pour les petits et les grands. Un gran... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Oui, en ce moment je lis du "Sylvain et Sylvette" à côté de Dostoïevsky et "La stratégie Ender". C'est ce qu'on appelle l'éclectisme, bande de petits ignares.
Je vais pas vous le cacher, je suis un grand fan de S&S, une BD dont je connais absolument tout sur tout tout en étant conscient de sa qualité relative (mais bon, c'est pas comme si ça me rappelait pas une certaine franchise de films). Parce que derrière un aspect qui pourra sembler à certains puéril ou produit à la chaîne, on y découvre un charme champêtre et une inventivité sans faille pour imaginer les malheurs des compères Renard, Loup, Ours et Sanglier (au point qu'ils ont carrément volé la vedette aux héros... Mais c'est une autre histoire).
Seulement voilà, après plus de 200 albums dans pas moins de cinq séries aux formats et au public variables, sans compter les albums pour tout-petits, les histoires bonus, les collectors, malgré les rééditions de certains Fleurette 1e série au sein de Fleurette 2e série, les rééditions de Fleurette 2e série en Séribis, voire certaines similitudes plus que troublantes des Séribis sur les Cuvillier et les Nouvelles Aventures, de scénariste en scénariste, les idées finissent par s'épuiser. Il serait peut-être temps de passer le relais à quelqu'un d'autre : Cuvillier ne faisait pas la même soupe que Dubois, Dubois ne faisait pas la même soupe que Pesch, et je vous passe le bataillon d'auteurs secondaires tombés dans l'oubli. Après quelques années de Bérik aux commandes, pépé Jean-Louis Pesch revient aux commandes pour de bon semble-t-il avec un certain Albaire, et les deux larrons ont l'air d'avoir le goût de la prise de risque : "Les compères ont disparu !" et le prochainement annoncé "Il faut sauver Castelbobêche !" viendraient-ils remettre en question les fondamentaux de l'univers ?
Commençons déjà par les bons points. Oui, Sylvain & Sylvette ont un gros côté vieille France, jusque dans les décors et les costumes, barbes et coupes de cheveux des personnages secondaires, mais ce parti pris existe depuis des décennies pour conserver l'intemporalité de la saga : personne ne sait quand ça se déroule, et c'est tant mieux pour toutes les générations (quand par exemple Spirou, lui, n'a jamais vieilli depuis les années 40, et on est bien embêtés de savoir pourquoi). de la même manière, la langue est figée à une époque où le français était moins appauvri, et ça fait franchement plaisir de voir que les enfants ne sont pas pris pour des imbéciles (faites-leur lire Tintin et les Achille Talon de Greg, c'est la meilleure façon de les cultiver !). Et pour un album avec Pesch uniquement au scénario et où un inconnu imite son style pictural, techniquement, c'est très réussi.
Techniquement. Oui, vous retrouvez le côté à l'ancienne, la mise en couleur impeccable d'Arlette, le style y est repris trait pour trait, malgré quelques têtes un peu cringes (mais bon, trois fois rien face à la période Cuvillier). Mais... Bah pourquoi vouloir imiter Pesch à tout prix, justement ? Cuvillier avait créé la BD en lui inculquant un style naïf, Dubois la reprenait avec une graphie plus simple mais aux proportions mieux gérées et avec un léger côté cartoon, Pesch imposait l'image que nous avons tous dans nos esprits d'une oeuvre anti-chasse et écologiste avec un dessin propre et travaillé, mais Bérik continuait d'innover en y ajoutant les technologies numériques pour offrir au tout une coloration science-fictive mais limitée à l'imagination d'Isidore Tartalo et l'imagination du savant de Castelbobêche et ainsi bien mieux dosée qu'avec les quelques incursions de Dubois dans le genre, en plus d'un lettrage et une mise en couleurs élégants. Albaire ne fait que reproduire un savoir-faire déjà acquis alors qu'il affirme en postface qu'il fera différemment ; la même postface où Jean-Louis Pesch affirme qu'il a trouvé en lui son successeur légitime... tout comme il l'avait déjà affirmé pour Bérik. Désespérément sans nouvelle depuis son picaresque "Cap vers le futur", qui n'a sans doute pas plu à tout le monde...
C'est finalement une stagnation qui semble s'emparer de la série. Au point qu'on fait revenir le marquis d'Escampette pour la disparition en question, personnage qu'on avait déjà croisé dans "Le trésor du pirate", admettons ; l'histoire en elle-même est en plus de ça une suite directe de "La leçon de chant", donc vous risquez d'être désorientés comme moi si vous n'avez pas lu l'album d'avant, mais admettons. L'histoire est comme toujours sans conséquence ; pas question de convaincre le pauvre Pantalon du cirque du prétendu marquis qu'il pourrait trouver ailleurs une vie meilleure, quand il pourrait servir pour des épisodes futurs ; pas question non plus qu'il arrive la moindre bricole au couple d'Escampette, mais dont on devine qu'ils ne vont pas ressortir du placard de sitôt quand ils pourraient devenir des méchants grandiloquents venant apporter un vent de fraîcheur à une saga ne se reposant plus que sur ses Compères. Mais même en temps qu'album nostalgique, ça ne tient qu'à moitié ses promesses : on mentionne l'Eurovision, ce qui dynamite l'idée d'intemporalité.
La voix off est omniprésente, Sylvette au second plan comme toujours. Et puis il y a le problème de la longueur : parce que bon, quand on voit un tome avec trois rangées de cases quasiment une fois sur deux quand il a toujours fonctionné avec quatre, tu te dis qu'ils avaient pas grand-chose à raconter. Les compères sont délivrés peu après la moitié de l'album, et l'auteur nous questionne sur s'ils n'avaient jamais été délivrés. Sauf qu'à aucun moment, on n'a ressenti une tension palpable pour nous demander comme avec Basile si le marquis d'Escampette est vraiment si odieux que ça, et que le lecteur blasé se posera plutôt la question suivante : comment remplir les 20 pages qui restent ?
Paradoxalement, ce sont ces planches de remplissage les plus réussies : je sais pas pourquoi vous lisiez les compères quand vous étiez petits, mais moi c'était pour voir le sort s'acharner de manière sadique sur les compères ; et sur ce plan-là, j'ai eu ce que je voulais. Après une première moitié molle, ils se réveillent dans toute leur verve et leur méchanceté ; seul Sanglier est un peu lourd à force d'insister sur le gros ventre d'Ours. Mais ça non plus, ça ne date pas d'hier...
Et puis il y a la dictature du like : contraints de jouer dans le cirque du prétendu marquis, les compères rejouent chaque soir le même numéro les ridiculisant, les gens venant spécialement pour se moquer d'eux ("C'est tellement bête qu'on est obligés d'en rire..." Vade retro, Paulok !), au point qu'ils n'existent plus autrement que par leur personnage. Oui, c'est peut-être moi qui suranalyse, là, mais mine de rien, ça retranscrit bien un malaise du nivellement vers le bas de la société actuelle.
Bref, "Les compères ont disparu !" ne reste au final qu'un demi-échec. Mais je reste encore largement sceptique sur une évolution pourtant bienvenue...
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