David, le narrateur est un metteur en scène au chômage après qu'il a appris que la production de son spectacle
La Tempête de
Shakespeare, sur laquelle il a travaillé trois ans, ne se fera pas faute de subvention. Son analyse de la pièce s'intègre à sa vie sur une journée, alors que sa femme, professeur de français, est partie travailler et qu'à cause d'une grève à la crèche il doit s'occuper de sa petite fille qui porte le même nom qu'un des personnages de
la Tempête, Miranda. ● le roman est divisé en cinq actes, suivant la structure de la pièce de
Shakespeare, avec une unité de temps (une journée), de lieu (l'appartement familial) et d'action, formule aristotélicienne des pièces classiques que celles de
Shakespeare ne suivent pas toujours, cf.
Othello par exemple. ● Pour pleinement apprécier ce livre, je pense qu'il vaut mieux être féru de l'oeuvre de
Shakespeare, ce qui n'est pas vraiment mon cas. ● A mi-chemin entre des notes des mise en scène et un journal intime, cet ouvrage ne m'a guère convaincu et je l'ai trouvé très ennuyeux, malgré quelques remarques intéressantes, comme : « Toujours, David a trouvé étrange que les gens parlent d'être acteur de leur vie, il est acteur, un acteur joue les mots pensés par un autre, pourquoi ne dit-on pas que l'on devrait être auteur de nos vies ? » ● Je n'ai pas apprécié non plus la rivalité entre David et son frère, caricaturale et manichéenne, ni – c'est lié – les jérémiades incessantes sur le statut des intermittents du spectacle qui ont en France le système le plus généreux du monde et ne cessent de se croire des victimes sacrificielles sur l'autel de ce qu'ils appellent le « néolibéralisme » ou l'« ultralibéralisme » dans un pays champion du monde des prélèvements obligatoires et des redistributions sociales. On a vu pendant le Covid combien c'étaient des enfants gâtés qui n'étaient jamais contents et en voulaient toujours plus. ● Les comparaisons entre les pièces commerciales à succès et les pièces exigeantes sans public me paraissent également caricaturales. Ce n'est pas parce qu'une pièce n'a pas de succès qu'elle est nécessairement bonne et inversement une pièce populaire peut être de qualité. Il y a là un manque d'ouverture d'esprit, une (auto-)complaisance jusqu'auboutiste dans le complexe et parfois l'incompréhensible. le public a presque toujours tort, contrairement aux metteurs en scène qui conçoivent des productions capillotractées, comme lorsque David veut faire « péter » et « roter » ses acteurs dans
La Tempête… ● Je remercie #NetGalley et les éditions #AuxForgesDeVulcain de m'avoir permis de lire cet ouvrage qui paraîtra le 25 août 2023. #ChallengeNetGalleyFR #
MaTempête.