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sur 99 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En cette journée de grève de la crèche, David garde sa fille. le temps est à la tempête, dans tous les sens du terme : météorologique d'abord ; théâtralement parlant ensuite puisque c'est le nom de la pièce de Shakespeare que David devait mettre en scène avant que le projet soit annulé faute de financements ; émotionnellement enfin, cette annulation plongeant David dans une sorte de rumination dépressive dont il peine à sortir.

Pour occuper sa fille en cette journée donc, David lui raconte, ou plutôt lui déclame, « La tempête ». Dans un glissement très fluide, peut-être trop, on passe de la pièce proprement dite aux pensées et analyses de David sur celle-ci, sur la catastrophe que son annulation provoque en lui et sur son couple, ses pensées sur l'état de la culture en France et sur l'intermittence du spectacle, le tout dans une espèce de monologue ininterrompu dans lequel il est parfois difficile de savoir sur quel plan on se trouve, ni à qui David s'adresse — à sa fille ? à quelqu'un d'autre ?
J'ai eu d'ailleurs l'impression que David perd franchement pied dans sa dépression (« A cet instant, une brusque sensation d'irréalité le saisit, c'est comme si le monde venait de se retourner, comme s'il était sur scène, dans son salon, face au décor peint de la rue détrempée et que le réel s'était échappé, mais où ça ? Il se sent artificiel, la tempête n'existe pas, une bande sonore imite le tonnerre tandis que le régisseur lumière fait flasher ses projecteurs, l'immeuble d'en face a été conçu par un scénographe pour faire illusion, il est une découpe d'aggloméré maintenu par des contrepoids métalliques. Jusqu'à la pluie qui parait un effet spécial coûteux. Puis l'impression reflue, le décor n'en est plus un, il redevient la cité familière ou David vit depuis des années, il n'est plus l'interprète d'un rôle et c'est bien pire, puisqu'il doit inventer son texte au fur et à mesure »), qui le plonge dans un état proche de la stupeur, et qui le prive de ses forces pour tenter de s'en remettre. Alors oui, il a passé trois ans à préparer ce projet pour qu'il tombe à l'eau, ce qui en outre lui a fait perdre son statut d'intermittent du spectacle, mais j'ai parfois eu l'impression qu'il se cachait derrière sa tempête émotionnelle pour ne pas agir, et remonter la pente.

Malgré cela, « La tempête » est un petit roman magnifiquement écrit, qui offre un très bel écrin à « La tempête » de Shakespeare, que l'auteur a traduit lui-même pour l'occasion et pour laquelle il propose de très belles analyses. Une belle introduction pour lire ou relire cette pièce qui apparaît intemporelle.

Merci à Netgalley France pour l'envoi en avant-première de ce roman prévu pour sortir au mois d'août.
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Je remercie #NetGalley et les éditions #auxforgesdevulcain pour ce service presse qui sortira le 25 août 2023


Dehors, la tempête gronde. David, metteur en scène au chômage, en profite pour jouer et raconter la pièce de théâtre La tempête de Shakespeare à sa fille, pièce qu'il n'a pas pu mettre en scène faute de moyen.
Dès le début de ma lecture, j'ai eu besoin de me concentrer, les chapitres sont longs ainsi que les phrases. La présentation ressemble à une pièce de théâtre, les chapitres sont remplacés par acte 1, acte 2...

Ce qui m'a plu c'est cette relation père fille qui est géniale et leur complicité rarement abordée dans les livres.
L'histoire du théâtre était très intéressant et j'ai appris par exemple que les femmes n'avaient pas le droit de jouer jusqu'à une certaine époque, ce sont les hommes qui jouaient leur rôle...
Le théâtre à évolué au fil du temps et a eu ses périodes romance, politique, tragique et farce. La vie de Shakespeare m'a intéressé aussi, un homme qui a été comédien puis auteur de pièce de théâtre, il a fait passer sa carrière et sa gloire avant sa famille...

J'ai trouvé le texte assez complexe, j'ai eu parfois de mal à suivre les retours dans le passé, ses pensées et le passage d'un sujet à l'autre.
J'adore le théâtre, mais je n'avais pas toutes les connaissances pour vraiment apprécier, il y a beaucoup de références.
Les amateurs de théâtre seront ravis.
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Voici un roman que je trouve assez inclassable.

"La tempête" de Shakespeare.
La tempête du couple.
La tempête sociétale.
La tempête climatique.
...
Tout y est mêlé, imbriqué, mélangé... pour donner "Ma tempête".

"La beauté sauvera peut-être le monde, mais elle ne paye pas les factures.
C'est l'histoire d'un homme, metteur en scène de théâtre, qui apprend un matin que sa future mise en scène de la "Tempête" de Shakespeare ne se fera pas. Sa femme, qui l'a toujours soutenu, lui explique qu'ils vont devoir, le soir, discuter argent, car il ne rapporte plus rien à la maison depuis longtemps. Et elle lui indique qu'il doit garder leur fille car la crèche est en grève. L'action va se dérouler sur une journée, dans un seul lieu, l'appartement. Et l'homme va se mettre à jouer avec sa fille, et va lui jouer sa mise en scène de la "Tempête".
A quoi servent les artistes ? A quoi sert l'art ? A quoi servent ceux qui ne font pas des métiers sérieux ? Que laissent-ils à leurs enfants, à nous, aux autres, au monde ?"

C'est une histoire qui peut être difficile à suivre, car elle échappe, je pense, aux constructions romanesques que l'on a l'habitude de voir.

David joue avec sa fille à "La tempête". Pour s'occuper ? Pour que son travail n'ait pas été vain ? Pour profiter d'une belle complicité avec sa fille ? Pour tout ça à la fois ?
On passe, sans transition, de la vie de David et sa fille, au texte de Shakespeare, et inversement. Ça peut être déstabilisant.

Je ne peux pas dire que j'aie été happée par ce texte, mais je l'ai tout de même apprécié.
J'ai aimé cette parenthèse de vie père-fille, et tout l'amour et la tendresse qui en dégagent.
J'ai aimé les différents sujets abordés comme l'importance et la valeur que l'on donne à l'art, à la culture, dans notre société.
J'ai aimé entrer dans la psychologie du personnage de David avec tous ses tourments intérieurs.
J'ai aimé connaître un peu plus Shakespeare, sa vie, son oeuvre, et plus particulièrement cette pièce, que je n'ai ni lue, ni vue.

Pas un coup de coeur, mais un roman que je ne regrette pas d'avoir lu pour son originalité et les thèmes qu'on y trouve.
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🎬 Théâtral
En trois mots : art - Shakespeare - famille

« Après tout, ils considèrent que l'art est comme le reste, livré à la libre concurrence : soit on est rentable, soit on fait faillite et on disparait. »

➡ le thème du théâtre est original et me parle tout particulièrement. La forme du texte reste plus surprenante mais intéressante. L'écriture paraît assez complexe mais travaillée, cela donne une ambiance de huis clos artistique bien particulière.

➡ On sent une prise de position de l'auteur, mais malheureusement l'opposition théâtre classique et ses artistes face aux pièces plutôt « grand public » voire commerciales ne m'a pas semblée assez nuancée.

Dommage, car la mise en avant de la culture, quelle qu'elle soit, reste importante. Même si au fond je peux comprendre les revendications du personnage principal.

« Jusqu'à quel point deux personnes qui s'aiment peuvent étirer le silence sans que ce soit leur amour qui se déchire ? »

➡ Les désaccords entre les personnages sont pour moi un peu trop caricaturaux... L'art contre la finance, en bref, l'artiste contre le reste du monde.

Bon point cependant pour la relation père/fille, bien amenée et avec un réel intérêt.

« […] il ne peut s'empêcher de lui recommander de graver cette petite phrase dans sa mémoire : la culture n'est pas un simple bien de consommation. »

➡ Il est préférable d'avoir lu « La tempête » de Shakespeare pour bien comprendre les références et la mise en scène. On ressent la passion de l'auteur et cela donne réellement envie d'en apprendre plus sur le sujet.

Un texte avec beaucoup de qualités qui pourtant n'a pas su me convaincre totalement sur le fond.

Merci aux éditions Aux forges de Vulcain pour ce titre dans le cadre du challenge NetGalley.
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C'est l'histoire d'une journée dans la vie de David. Jeune metteur en scène, il est actuellement au chômage. Sa pièce "La tempête" de Shakespeare a été annulée, pas manque de financement. Mais il reste hanté par elle.
Alors quand il doit garder sa petite, c'est presque naturellement qu'il va la lui raconter, à l'aide de ces jouets. Surtout que dehors gronde une terrible tempête.
Mais au-delà de cette parenthèse père-fille, c'est surtout les pensées de David, qu'on suit tout au long de cette journée. On saute d'un sujet à un autre, de son passé, au présent, de ses opinions très arrêtées sur le théâtre, aux relations avec sa femme. On apprend comment il a guidé ces acteurs pendant les répétitions, mais aussi des éléments historiques sur la vie de William Shakespeare.
On se perd parfois, souvent, à force de passer d'une idée à une autre, mais c'est sûrement pour voulu par l'auteur pour mieux nous monter comment les pensées nous traversent, à chaque instant, chaque jour, sans queue ni tête. Une tempête de pensées, avec ses creux et ses vagues, ses moments d'accalmie ou de grands vents.
Une lecture qui change, qui se lit bien.
Merci à @netgalleyfrance pour se service presse qui m'a fait sortir de ma zone de confort.

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Ma tempête d'Éric Pessan doit son titre à la célèbre pièce de théâtre, La tempête, de William Shakespeare. David, metteur en scène et jeune père de famille, travaille depuis 3 ans pour monter cette pièce. Faute de subvention le projet tombe à l'eau. La crèche de sa fille étant en grève, sa compagne ne lui laisse pas le choix, c'est lui qui va s'occuper de l'enfant.
Ce premier roman en 5 actes, sacrifie aux trois règles d'unité de lieu, de temps et d'action (ou de non-action) de la pièce. A une enfant qui n'y comprend rien, car c'est encore un bébé, il monologue sur la pièce, ses problèmes de couple, le monde et sur son désarroi.
N'ayant pas beaucoup lu, ni vu, de pièces de William Shakespeare et ne connaissant pas du tout La tempête, il ne m'a pas été possible d'apprécier ce texte à sa juste valeur. L'auteur passe du coq à l'âne et j'ai eu du mal à suivre ses divagations. Ce roman est une intéressante réflexion sur le rôle de l'artiste dans une société qui, selon l'auteur, se plie aux volonté des politiques. C'est aussi un plaidoyer pour les intermittents du spectacle. Bien évidemment c'est la faute du public qui n'a rien compris, comme dit la chanson. Un peu comme moi avec ce roman qui a tout de même le grand mérite de me donner envie de mieux connaître Shakespeare.
#matempêtePessanShakespeare #NetGalleyFrance

Lien : https://ffloladilettante.wor..
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« Ma tempête » d'Eric Pessan est une tirade. Une courte tirade (roman court d'une centaine de pages) sur David, père de famille et metteur en scène au chômage, qui passe la journée avec sa fille Miranda car la crèche est en grève et qui lui rejoue la pièce de théâtre « La tempête » de William Shakespeare à sa sauce, qu'il aurait dû jouer sur scène avant la pandémie et avant que son frère, élu, lui coupe les subventions.
Au même moment, une véritable tempête fait rage à l'extérieur.
Une longue tirade car bien que la relation père-fille soit bien décrite et que l'auteur, par le biais de David, nous fait redécouvrir une des pièces de William Shakespeare et sa vie, si cette dernière ne nous intéresse pas, cela paraît un peu long.

On reconnaîtra à l'auteur l'art de nous entraîner dans la pièce de théâtre en la mixant avec une certaine modernité, le tout joué par le père à l'attention de sa (petite) fille. Ainsi, les playmobils et les peluches prendront le rôle de certains acteurs de la pièce.
La tempête qui a lieu à l'extérieur prendra des airs de cataclysme et d'ouragan qui défoulera le ressentiment de David à l'encontre de sa famille (et plus particulièrement son frère) qui n'ont jamais pris au sérieux sa décision d'être intermittent du spectacle.

Si vous êtes passionné de théâtre, foncez. Si vous aimez Shakespeare, foncez. Si vous êtes intermittent du spectacle, ce roman vous plaira sûrement.
Malheureusement, je ne remplis aucun de ces critères et n'ai pas été emportée par la tempête d'Eric Pessan
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La tempête se joue sur plusieurs niveaux. Il y a surtout celle écrite par le grand William Shakespeare et sur laquelle David a travaillé plusieurs années à la mise en scène, en vain. Depuis, il est à la maison, vidé de toute énergie après avoir essuyé plusieurs refus.
L'histoire se passe comme dans une pièce de théâtre : en un lieu, la maison, un temps, une journée, en une action : comment retrouver la confiance de sa femme quand on ne se sent plus bon à rien et que c'est elle qui ramène de quoi faire bouillir la marmite ?
Alors que la tempête fait rage dehors, David garde sa petite Miranda à la maison pour la journée. C'est à elle qu'il va expliquer ses choix de mise en scène, en reprenant la pièce de Shakespeare : doudous et peluches deviennent Prospéro, MIranda.
Je connais la pièce de Shakespeare ce qui m'a aidé à comprendre les parallèles que faut régulièrement David : il fait des parallèles entre le financement de la culture dans le théâtre élisabéthain et aujourd'hui où la culture subit le bon vouloir des politiques. IL digresse sur le statut des intermittents du spectacle, évoque sa paternité, ses difficultés dans son couple... Bref, le flux est abondant, pas dénué d'intérêt mais où va-t-on ? Où et en venir Eric Pessan ?
C'est en somme un livre atypique, qui ne me marquera pas mais qui se lit?
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David, metteur en scène, ne verra pas l'aboutissement de son interprétation de "La tempête" de Shakespeare. En effet, les coupes budgétaires dans les domaines artistiques et des intermittents du spectacle s'amplifient depuis les crises sanitaires et économiques.
Dans l'histoire dont il s'agit ici, David doit garder sa fille Miranda dont la crèche est fermée pour cause de grève, et alors que sa femme est au travail. Il décide de présenter sa pièce abandonnée à son enfant, alors qu'un orage se déchaîne à l'extérieur de leur appartement.
Le roman est court mais très dense, quelquefois un peu pesant, comme l'atmosphère du cadre, à cause de phrases trop longues. Il est de temps en temps difficile de suivre la trame de l'histoire, même si elle se déroule sur une seule journée, en cinq actes, comme  l'oeuvre de Shakespeare : le narrateur alternant en permanence entre la présentation de la pièce et le présent (la journée à la maison), les transitions sont multiples et abruptes.
Néanmoins, j'ai apprecié certains aspects du roman, comme la relation père-fille,  le questionnement sur son couple se fissurant à cause du manque de revenus, et, dans une plus large vision, les attentes et les déconvenues des intermittents, qui fait se questionner sur le devenir de notre patrimoine et variété artistique français.
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