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EAN : 9782232111464
Editions Seghers (01/01/1976)
4/5   1 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
 
 
L'on entend au travers de ces poèmes,
une certaine respiration de la poésie,
tout en clair-obscur.

Une oreille attentive pourra distinguer
dans cette houle du langage le re-surgis-
sement de l'âme de la terre bulgare, ceci
sans effet d'éloquence.

On notera particulièrement les
Réflexions du Poète :
. sur la nostalgie de l'enfance révolue,
. sur les passions de l'amour triste,
« tu es le désert de novembre »
. sur la mort « but ultime de toute naissance » ?

Dragomir Petrov pose un ultime regard
sur les traces d'une « silhouette qui s'éloigne »,
son enfance ?

Le poète décide de Partir, de s'en aller Seul,
pour « fuir la pitié du mensonge ».

Il évoque cette Solitude qui sonne creux
comme une « vieille jarre verte » oubliée ?,
fêlée ?, brisée ?.

Enfin, l'auteur nous fait réfléchir sur nous-mêmes :
ne serions-nous en définitive qu'absurdité,
« captifs de ceux non encore nés ? »


Ainsi :

" DÉDICACES
CRI
EN moi se sont se sont pétrifiées toutes les voix —
des oiseaux, des vents et des orages d'été ;
ma douleur qui poursuivait une haleine fuyante
s'est assourdie comme une nuit traversée d'un bruit de
  sabots ;
Morte est ma nostalgie des visages qui ont peuplé
mon enfance révolue…

O, je ne suis plus qu'un regard sur les traces
d'une silhouette qui s'éloigne
et plonge dans la foule sans se retourner.
p.11


" DÉDICACES
S'EN ALLER SEUL
S'EN aller seul,
fuir la pitié du mensonge,
ne plus regarder en arrière…
p.12


" DÉDICACES
POÈME ÉCRIT UN SAMEDI
APRÈS QUE L'ICÔNE ME FUT DÉROBÉE
LA solitude est un mur sans fenêtre…
La solitude est un vase sans fleurs…
La solitude est une coupe sans vin…

Les vitrines brillent.
Les mannequins sourient
aux mannequins qui passent.
Durant les entractes d'un opéra joué
            dans un théâtre
              de l'Europe septentrionale

Toi aussi, tu souris
comme une vision exotique
ou un mannequin du bonheur conjugal.
« Bonheur conjugal pour un hiver de neige ! »
« Bonheur conjugal pour un printemps suave ! »
« Bonheur conjugal pour un été à la mer ! »
(la Noire ou la Baltique ?)

Les vitrines brillent et reflètent le dessin
de ta dernière robe.
Vert étouffé, vénéneux
saturé de mille nuances.
Vert – arrière fond d'une ancienne icône…
Les étrangers achètent volontiers les icônes…

Tu souris dans une loge
comme devant une devanture.

Non, ton sourire se mire dans ma fenêtre,
le peigne glisse sur ta chevelure d'antan.
Tes pas meurent sans bruit dans l'escalier.
Tu n'as oublié qu'une épingle à cheveux.

La maison tressaille dans son sommeil.
Du téléphone d'en face tu me demandes
pourquoi de la fenêtre mes yeux ne t'ont pas suivie
et tu me dis combien tu m'aimes…
La solitude sonne creux
comme une vieille jarre oubliée.
Qui a fêlé la jarre verte ?
Qui a brisé la jarre verte ?
O, mes amis, où êtes-vous ?
p.13-14


" DÉDICACES
BALLADE
MAINTENANT tu es lointaine, étrangère,
maintenant tu es un morceau de ciel,
là-bas, au-dessus de la ville
transie dans une brume immobile ;
maintenant tu es l'eau noire
qui coule sous les ponts lointains ;
maintenant tu es le désert de novembre…
O mort, but ultime de toute naissance !
Entre les sombres mains des arbres,
dont les doigts ont saisi le ciel,
elle boit lentement les larmes de l'un ou de l'autre
et les transforme en froide lumière.
Et sans bruit les rêves se muent
en germes inquiets, impatients.
Avril nouveau apporte
son leurre de frissons, de désirs , de vertiges.
Les express arrivent haletants
et tu viendras, avec le sombre visage
d'une madone de quelques autre vieille icône
pour me dire que depuis si longtemps
tu m'attends. Et le nouveau leurre
sera si beau qu'en face de son éblouissement
toute certitude pâlira.
p.16


" RETOUR
LES FRONTIÈRES
ELLES existent quelque part. Frontières au-delà desquelles
l'amour sera ruine, la volupté — douleur,
et Chanaan — ravin desséché, crevassé.
(O, Liberté, sous ton ciel fleurit la souffrance !)

Errant, sans orbite, sans nuit et sans jour,
enceintes de ténèbres seront les lourdes planètes.
Nous serions une absurdité si nous n'étions
captifs de ceux qui ne sont encore nés.

Au delà, chaque fleur dissimule un poison.
p.35

" ÉLÉGIES BYZANTINES
PORTRAIT D'UNE FEMME. I
Novembre, mois effiloché par l'humidité et les troubles
  désirs, fouille
de ses doigts sacrilèges dans le sépulcre de la mémoire ;
  il réveille pour une agonie
cruelle les frissons morts, mélange musique, femmes qui
  s'offrent
et sourire des morts ; dans ses alambics d'alchimiste
il combine le passé, l'avenir — sinistres infusions des
  attentes funestes
qui mûrissent dans la senteur élégiaque des feuilles
  pourrissantes…

Mais cette fois sans imitation. Maintenant
elle se prépare devant son miroir. Non,
ne vous hâtez pas. Presque sans fard. Ses yeux sont gris,
mais avec des nuances jaunes. Ses cheveux blonds
sont serrés sur la nuque par un ruban de velours bleu.
Ancien est le lit de fer. Et ascétique. Mais il éveille
les désirs et ils grondent, secrets et âprement
enivrants comme les longues franges du tapis jeté
sur lui — flammes lilas et vert herbeux.

p. 70


" ÉLÉGIES BYZANTINES
                                À Vélina
               LE PONT
                 La vie ressemble à un pont.
                 Comme on passe sur lui, ainsi
                 nous tous nous passons par la
                 vie.

Le cuivre de la nuit poursuit son cycle.
À nouveau les champs de tabac s'allument
et nous bercent sur leurs crêtes sculptées
par un sombre chant.
Sphère et immense demi-cercle !
O pont sous lequel nous nageons
vers l'abîme de cette nuit !

Toi, ardeur du sang, toi, frisson des corps
toi, semence mûrie au sein de la bénédiction
de la plus noble argile ; toi, en qui
chacun de mes retours découvre chair et expression
nouvelles, toi qui t'épanouis
dans l'espace avec des mots et des gestes !

N'es-tu pas le pont qui mène ce sang
et ce frisson des corps au-delà —
là où notre désir à nouveau et toujours
aussi jeune s'élève sur le pont
de cuivre nocturne ? Mon aimée, tends la main
défais ta chevelure au-dessus du silencieux puits lunaire.
De sa surface vert cuivré le temps nous renvoie,
rendue immortelle, l'éphémère de notre étreinte.
Depuis combien de jours, combien de mois, d'étés,
  d'hivers
nous écrivons ensemble le poème de cette nuit ?
Lentement, au-dessus de la montagne, se flétriront
les couchants et sous la clarté de l'aube
s'éteindront les coteaux de tabac.
Le soleil éclairera dans l'herbe des crânes de boeufs,
et sur les ponts aux arches de pierre
la vie coulera d'une berge à l'autre.

Mais le cuivre de la nuit ne reflètera pas
dans son puits vert-de-grisé les rides
de la douleur autour de nos lèvres, ni l'argent
de nos cheveux. Et notre jeune sang s'élèvera
toujours aussi haut avec le frisson inextinguible
sur les crêtes éclairées par la nuit
de ta conception. Amen.
p.88-89
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
ENTRE LE PRINTEMPS ET L'AUTOMNE...


Extrait 3

De la tour Péritéorion*, dans les Rhodopes,
Ephrosine** m'a jeté sa tresse blonde.
Devant la rutilance des tapis bigarrés
le vin de framboise avait le parfum
des feuilles mortes qui doucement pourrissent.
Mais les yeux d'une icône dérobée
me brûlent. Et je chemine, chemine...
Et ma route, qui très vite arrive au tournant,
passera entre le printemps et l'automne.

De partout arrive jusqu'à moi la senteur
des feuilles qui doucement pourrissent.
Je ferme les yeux, j'oscille comme ,une cloche. Je respire.

p.54

* Péritéorion : Résidence du voïvode Momtchil, souverain des Rhodopes (XIV° siècle). Aujourd'hui en Grèce.
** Selon les chansons populaires, Ephrosine pour sauver son frère Momtchil encerclé par ses ennemis lui jette, du haut de la tour, sa longue tresse blonde. )
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ENTRE LE PRINTEMPS ET L'AUTOMNE...


Extrait 1

À nouveau arrive jusqu'à moi la senteur
des feuilles qui doucement pourrissent.
Je ferme les yeux. Je tressaille. Et je meurs.
Mais quelque part demeure le frisson
d'une chute de feuille, l'âcre fumée
du bois mouillé, et le crépuscule peuplé
des outils de jardinage remisés. Je porte
la douleur d'une icône dérobée.
Des cognassiers s'exhale un parfum
de feuilles, de neige et de chaud crépuscule.
Et moi je passe entre l'automne et le printemps...
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ENTRE LE PRINTEMPS ET L'AUTOMNE...


Extrait 2

Sous les platanes de la Sicile, je plongeais
dans la fraîcheur des maisons du Sud.
Mais en hiver, sous la pluie, du brasero
s'élevait la senteur des feuilles pourrissantes.
Et je cherchais sur les visages des jeunes filles
et des madones les traits d'une icône dérobée.
La braise embaumait. Mais, sous le ciel,
les oliviers ne connaissaient pas la senteur
des feuilles qui doucement pourrissent.
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DÉDICACES


TOI, UN JOUR QUI DÉCLINES…

TOI, un jour qui déclines et , impitoyable,
arraches la lumière
à mes yeux qui ne comprennent pas…
Toi, nuit qui t'en vas
pour laisser vides
mes mains incrédules…
O vous, oiseaux affolés
dans cet automne cruel
qui a effeuillé
mon cœur surpris…

p.10
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DÉDICACES


DÉDICACE
À  R. T.

JE ne veux plus être la rive
où la marée ne rejette
que ceux qui dans mon cœur sont morts.

p.15
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