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4,07

sur 788 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans ce roman, tu vas lire comment une seule minute peut faire basculer tant de vies.
Celle de Madeline. Celle de ses parents, celles dont je ne te parle pas.
Je pense que ce roman a besoin d'être découvert en en sachant le moins possible.
Tout comme il a besoin d'être digéré pour assimiler toutes les réflexions qu'il entraîne.
Laurence Peyrin réussit le tour de force de te faire ressentir beaucoup d'empathie pour son héroïne.
Tour de force, car dans l'univers où se déroule l'intrigue ce n'était absolument pas conquis d'avance.

Que s'est-il passé le soir de ce réveillon de 1995 pour que Madeline devienne MAD ?

Au 1er chapitre, tu fais la connaissance de Madeline. Elle a 17 ans, joyeuse et enjouée à l'idée de fêter la nouvelle année avec sa meilleure amie et d'autres amis à eux.
Estrella.
Elles se disent tout.
Elles ont décidé ce jour-là de se tatouer une étoile chacune sous la poitrine.
Ensuite, Madeline laisse la place à Mad.

Mad qui est-elle ?
Mad c'est une femme de 38 ans quand elle sort de prison.

Mad c'est :

Une main tendue, que cela soit une vieille dame dans le train ou un cuistot pour un sandwich à l'espadon, lui donne le sourire.
La gentillesse des gens la remplit de bonheur même si elle ne pense pas le mériter.
Elle fait partie de la minorité de prisonnières qui acceptent leur peine.
Déjà, s'autoriser à rire est un effort énorme pour elle.
Il y a la condamnation du jugement, ses années de prison, mais la prison à l'intérieur d'elle-même a des murs bien plus épais.
Des lois bien plus rigides.
La peine est bien plus lourde.
Bien plus restrictive.
Elle ne s'octroie rien.
Elle n'a plus le droit de rien.
Elle ne veut pas avoir le droit de rien.

Ce jour-là. Cette nuit-là.
Cette minute-là elle a condamné 2 personnes.
Sa victime, mais surtout elle.
Tu vas lire combien le poids sur ses épaules est lourd ; pourtant jamais elle ne s'apitoie, c'est tout le contraire.
Tu vas lire à quel point elle se condamne à toute source de plaisir

Pour tenir le coup, pour éviter à ses pensées de dériver elle convoque tous les poètes qui voudraient bien l'aider.

Emily Dickinson
« je ne suis personne ! Qui êtes-vous ? Êtes-vous personne aussi ? »

Des pensées de secours qui virevoltent dans sa tête.
Margaret Wise Brown à Henry Longefellow.
Des auteurs pour enfants l'aident à tenir le cap.

Bonsoir lune,
Bonsoir lampe,
Bonsoir ballon rouge,
Estrella veut dire étoile

Tu vas lire ses plongeons subits dans le doute.
Elle est muette, son coeur verrouillé à double tour.
Un sourire plaqué sur le visage.
Ses doutes, ses nombreuses appréhensions.
L'éponge émotionnelle qu'elle est.
Elle voit tout ce que les autres ne voient pas.
Elle ne coupe pas les fleurs, elle les fait pousser.
Elle est revenue à un instinct primaire.
Elle se contente de survivre. Minute après minute.

« Les deux jours les plus importants de votre vie sont celui de votre naissance et celui où vous découvrez pourquoi. »

Le cynisme comme la douleur n'a pas de fond.

Oserais-je
Déranger l'univers ?
Une minute donne le temps
Des décisions et de repentirs qu'une autre minute renverse.

Bonsoir chambre, bonsoir lune, bonsoir les étoiles…

L'humour, l'ironie et le cynisme édifient un rempart contre les douleurs indicibles, les questions impossibles.
Apprendre à exister dans le vacarme.
Réapprendre à vivre dans le silence.

Apprendre à composer avec le temps qui n'atténue rien.
Le temps ne pardonne pas.
Mad va devoir apprendre la rédemption.
Accepter son passé.

Qu'a-t-elle bien pu faire ?
Tu ne le sauras qu'à la toute fin du récit.
Laurence Peyrin garde le suspens tout au long.
Tu te doutes, mais tu n'as aucune certitude sauf celle que Mad tu vas l'aimer fort.
Tu ne peux pas imaginer qu'elle ait pu commettre un crime.

Laurence Peyrin explore l'univers carcéral dans son entier, le bruit permanent, les odeurs, la promiscuité qui la fait toujours tenir sur ses gardes.
Elle n'oublie pas de parler de la politique américaine que cela soit celle de 1995 ou 20 ans plus tard.

Elle te narre la sidération, l'exclusion, le système défaillant et pas égalitaire pour tous les détenus.

Laurence Peyrin te parle de la sortie qui n'est pas plus facile.
Trop d'air à l'extérieur, pas assez à l'intérieur.
Les attaques de panique.

Elle te parle de la double peine du système carcéral des femmes.
Celle à laquelle elles ont été condamnées et celle que lui infligent leurs ovaires.
Un homme quand il sort peut devenir père, quel que soit son âge ; pas les femmes avec leur horloge biologique

Estrella qui voulait dire étoile.
Estrella la fille la plus libre qu'elle ait jamais rencontrée.
Celle qui lui ouvre le champ des possibles.
Une seule minute a effacé sa Voie lactée.

Comment apprendre à vivre 20 ans plus tard quand le monde extérieur a tant changé ?
Ce temps à quatrième vitesse, lancé à toute allure, que Mad doit prendre en cours de route à 38 ans.
Un monde virtuel qui la dépasse, elle n'a même pas eu le temps de connaître le réel.

Les rapports humains, qu'ils soient familiaux, amicaux, amoureux, carcéraux, y sont traités avec beaucoup de justesse.

The end, la fin qui était un début
Peut-être
Les incertitudes
Les « on verra »
La vie, en somme.

Une toute petite minute c'est prendre toute la mesure du temps.
Une minute, ce n'est rien.
Que peut-on faire en' une minute ?
De toutes petites choses de la vie. Mais, à la fin, lorsque cette toute petite minute est la dernière cela doit être immensément long.

Mad, comme les autres héroïnes de Laurence Peyrin va évoluer au long du roman, elle part à la recherche d'elle-même, elle va se questionner, se remettre en question.
L'ambiance créée, dans ce roman bien différent, est parfaitement retransmise que cela soit derrière les grilles de Bedford Hills ou sur les galets de la plage de Montauk.

Comment aimer et être aimée quand on ne pense pas le mériter ?
Comment avancer dans la vie avec cette charge mentale ?
Comment se pardonner ?
Ce ne sont là' qu'un échantillon des réflexions que pose ce livre.

Laurence Peyrin t'emmènes dans les Hamptons, tu lis au début du roman Mad prendre la place de Madeline.
Tu espères que, galet après galet, plage après plage, plante après plante ; que Madeline puisse revenir à la vie et laisser peut-être Mad derrière elle.
Tu assistes à un assassinat.
Celui d'un corps et celui d'une âme.
Peut-être auras-tu la chance d'assister à une renaissance.

Mad et Madeline vont souffrir. Elle sait qu'elle est seule responsable de ses actes, qu'elle seule est à l'origine de ce qui lui arrive.

Un livre qui ne peut laisser indifférent, qui fait réfléchir, pleurer, qui serre les entrailles.
Un univers carcéral où tout n'est que béton, mais pourtant, là-bas, dans un coin, le béton s'est fendu, laissant apparaître de la terre, un sol prêt à accueillir une graine qui donnera peut-être une fleur ou mieux, un arbre.

J'ai terminé cette lecture interdite, les yeux picotant étrangement, mes tripes nouées, retournées.
Il y a une âme dans ce livre pas uniquement des mots.
Laurence Peyrin éveille en moi de nombreux sentiments que je ne saurais t'exprimer.
Ce n'est pas un coup de coeur, mais c'est un coup au coeur.
C'est un chemin vers le pardon, l'acceptation et la résilience.

Ce roman possède quelque chose de plus profond que les précédents, une émotion particulière qui touchera le lecteur qui sait lire entre les lignes.

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Avec Madeline, on touche du doigt les rêves d'échappées belles d'une adolescente protégée de Park Avenue à New York. Comme souvent à cet âge, l'amitié est exclusive, les sentiments exacerbés, l'envie de rendre le monde meilleur que celui que les parents proposent bien présente.

Il suffit donc d'une toute petite minute pour que la vie bascule. Mad refuse tout compromis. Estrella ne brillera plus de cette vitalité qu'elle admirait tant, de cette liberté qu'elle lui enviait. Elle doit payer. 20 ANS.

Comment fait-on pour survivre à un monde carcéral brutal lorsque l'on a bénéficié d'une vie protégée. Lorsqu'une Méphista, directrice de Bedford Hills, où elle est incarcérée, s'offusque que son comportement soit trop parfait ?

Pour faire face à la violence de cette prison de femmes où les meurtrières sont ses voisines, il y a Dylan. Présent depuis toujours, il est son lien avec la vie d'avant avec Estrella. le meurtre a eu lieu dans sa salle de bains, un soir de réveillon en 1995. Il ne juge pas, il est présent, l'aide à mener à bien les études qu'elle a décidé de reprendre.

De Bedford Hills à Taconic, durant ces vingt ans, Mad s'efforce de grandir sans heurts avec ses codétenues, de s'échapper en étudiant. Puis elle s'emploiera à devenir Horticultrice et former ensuite d'autres condamnées, comme elle.

Mad doit apprivoiser sa liberté toute nouvelle. Saura-t-elle s'ouvrir à une mère qu'elle ne reconnaît pas ? Apprendre à connaître sa soeur, qui n'était qu'une enfant, lors de son incarcération ?

Laurence Peyrin nous conte ce moment où tout bascule avec justesse, d'une écriture qui suscite beaucoup d'émotions. Un fait divers, qui comme il se doit nous attrape, nous malmène et nous réconcilie avec la part d'humanité de tout un chacun.

Laurence Peyrin ou l'art de livrer des portraits de femmes, pleins, sincères, humains avec une grande finesse pour nous amener à réfléchir à une époque, à la société, avec délicatesse.

Vous serez captifs de ce roman addictif, Estrella vous livrera sa fin à l'épilogue. 484 pages pour faire le tour d'une vie à reconstruire et comprendre combien cela peut être difficile de ne pas céder à la facilité, retourner entre les quatre murs d'une cellule où le temps est planifié pour vous, s'ouvrir aux autres, se dire que ce serait possible, que l'on a le droit de vivre sans oublier, jamais.

Parfois, une toute petite minute peut devenir une éternité, sans que l'on puisse rien y changer, sauf à s'autoriser à avancer.

Merci à Laurence Peyrin et aux Éditions Calmann-Levy pour ce moment de lecture suspendu et pour la rencontre avec Madeline.

Lien : https://mespetitesetagerespa..
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Madeline a 17 ans, le bel âge, celui où on est encore insouciant et où tout est possible. Elle est issue d'une famille aisée et vit dans un bel appartement de Park Avenue avec Sarah, sa soeur de trois ans sa cadette, Miranda sa mère qui n'est pas très démonstrative, -sauf en société où elle brille- et un père souvent absent, parce qu'il travaille énormément. Si elle appelle tendrement son père papa, quand elle s'adresse à sa mère elle la nomme Mira et jamais maman, les rapports entre les deux femmes sont un peu tendus et de toutes façons Mira préfère Sarah.

Peu importe, Madeline a trouvé son âme soeur. Elle s'appelle Estrella, ça veut dire étoile en espagnol et Estrella en est une dans les yeux de Madeline, cette amie représente tout pour elle et peu importe si elle n'est pas du même milieu et qu'elle habite dans le Bronx, d'ailleurs ce soir, dernier jour de l'année 1995, elles vont se faire tatouer chacune une étoile sous le sein gauche, une façon de sceller cette merveilleuse amitié. C'est le bonheur d'avoir une meilleure amie, avec qui on peut tout partager, elles ont de grands projets, des rêves d'évasion, un ailleurs, ensemble, amies pour la vie.

Dans le quartier de Hell's kitchen ce soir c'est la fête, les filles sont dans la salle de bains de Dylan, elles se préparent pour les dernières heures de l'année mais l'espace d'une minute, une toute petite minute c'est le drame, Madeline hurle et quand Dylan ouvre la porte, Estrella gît sur le sol, elle est morte, Madeline l'a tuée !

Ses parents s'offrent les services du meilleur avocat de New-York mais Madeline se mure dans le silence, elle n'explique pas son geste, personne ne saura jamais ce qui s'est passé dans cette salle de bains. Elle ne veut pas de remise en liberté sous caution en attendant son procès, elle est coupable, elle ne veut rien d'autre que purger sa peine parce qu'elle a tué sa meilleure amie, son autre, celle qui compte plus que tout.

60 petites secondes, sa vie vient de basculer, entraînant indirectement celle des membres de sa famille qui vont devoir affronter les autres, expliquer l'inexplicable et vivre avec. Elle pense à Estrella qui ne verra plus jamais la lumière du jour, à cette étoile qui brille maintenant dans le ciel et à sa maman qui vient de perdre sa fille unique et qui ne vivra plus jamais comme avant.

Madeline prend 20 ans, avec les remises de peine elle pourra sortir avant…. si elle le veut….Mais Madeline ne veut rien, ni remise de peine, ni privilèges que son avocat pourrait lui obtenir. Elle mérite sa punition et elle compte bien faire sa peine jusqu'au bout, elle en a besoin pour avancer, pour se pardonner à elle même. En prison elle fait profil bas, elle continue de se punir, comme si 20 ans d'enfermement ce n'était pas assez. Elle étudie et passe des diplômes, ça lui servira quand elle sortira, mais l'idée de sortir ne l'enchante pas plus que ça.

Quand elle est libérée elle a presque 38 ans, elle a payé sa dette à la société et il va falloir se reconstruire, mais 20 ans enfermée ça laisse des traces, des peurs, des incertitudes et le poids de la culpabilité est toujours là, il faudra vivre avec, toute sa vie et Madeline le sait. Estrella est toujours là.

Laurence Peyrin nous livre un merveilleux récit où l'on s'attache tout de suite à Madeline. Elle a tué et pourtant on a plein d'empathie pour elle, pour sa résilience et sa recherche perpétuelle du pardon. le pardon des autres mais surtout se pardonner à elle-même, parce que Madeline se punit continuellement, ne s'autorise rien, rongée par la honte et la culpabilité. On a tout de suite envie de la protéger, de la prendre dans nos bras et lui dire « tout ira bien » peut-être parce que sa mère n'a pas été capable de le faire, qu'elle n'a pas décelé cette sensibilité chez sa fille, cette solitude et qu'elle n'a cessé de complimenter sa soeur sans se soucier d'elle. On essaie de comprendre. le portrait de Madeline est superbement dressé, on est admiratif de son courage, de sa détermination à expier sa faute, elle ne lâche rien, ne se plaint jamais. Elle s'excuserait presque d'exister.

On accompagne Madeline durant ses 20 ans en prison, c'est un peu anxiogène parfois, on est là quand elle sort, on la penserait très expansive mais ce n'est pas le cas. On tente d'apprivoiser cette liberté retrouvée avec elle, même si on sait que, quelque part, dans sa tête, Madeline est toujours emprisonnée. La jeune femme est remarquable, hésitante parfois mais qui ne le serait pas, elle ne veut pas tricher, elle ne veut dépendre de personne et quand elle fait la rencontre d'Ezra qui va beaucoup l'aider, elle sait qu'elle devra tout lui dire sur son passé. Elle a aussi des comptes à régler avec sa mère si elle veut avancer. Elle va surtout devoir accepter que l'on puisse l'aimer, qu'elle est là, qu'elle existe et ne gêne pas, qu'elle a le droit au bonheur.

Doucement mais sûrement, maladroitement au début, Madeline prend son destin en mains, Estrella ne reviendra jamais mais elle a payé sa dette, elle vivra avec son souvenir et avec le poids de l'acte qu'elle a commis.

Tout au long du livre on s'interroge sur le pourquoi et comment, on se fait des scénarios mais l'auteure ne laisse absolument rien filtrer et c'est dans les dernières pages que l'on découvre ce qu'il s'est réellement passé dans cette salle de bains et cette toute petite minute qui a fait basculer les destins.

Laurence Peyrin nous décrit aussi les quartiers New-Yorkais, c'est tellement beau et fort, elle maîtrise parfaitement le sujet et on sent l'amour qu'elle porte à cette ville. Les Hamptons, Montauk, de magnifiques paysages que l'on imagine parfaitement, j'entendrais presque le bruit de la mer, je peux sentir l'odeur du sandwisch à l'espadon du petit restaurant d'Ezra et voir la lumière du phare….. J'ai drôlement envie d'y aller là tout de suite…..

Un merveilleux livre comme tous ceux de l'auteure que j'affectionne particulièrement, il bouleverse mais livre aussi une belle leçon de vie et d'espoir. Lisez-le !
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Laurence Peyrin nous livre ici une magnifique histoire de rédemption. Et c'est un coup de coeur ♥️

31 Décembre 1995, Madeline s'apprête à fêter le réveillon du jour de l'an avec son amie Estrella. Ce n'est pas de faire la fête qu'elle attend. C'est d'être avec elle. Car chaque minute où Estrella n'est pas avec elle , Mad s'ennuie. Mais elle croit au destin. Et elles ont décidé que cette année qui commence cette nuit, elles partiraient toutes les deux, elles ne savent pas où, en Afrique ou à Haïti.

Mais Il a suffi d'une toute petite minute, et la vie de Madeline a basculé.

Ce roman qui se déroule sous une double temporalité, de 1995 à 2016, nous raconte l'histoire d'une jeune fille qui a vu son destin chavirer. On va ainsi découvrir son quotidien dans un univers carcéral difficile jusqu'à sa sortie en 2016 où elle doit tout commencer. Car à 17 ans, avant d'être emprisonnée, elle n'avait encore rien vécu de sa vie d'adulte.

J'ai adoré partager le quotidien de cette femme qui n'a jamais expliqué les raisons de son geste et qui entend bien purger sa peine jusqu'au bout, car elle est coupable. A sa sortie de prison elle va devoir se reconstruire et accepter qu'elle a payé et que désormais elle a droit au bonheur.

La psychologie des personnages est vraiment bien décrite, l'intrigue repose énormément là-dessus et le suspens est tenu jusqu'aux dernières pages où l'on découvre enfin ce qu'il s'est passé dans cette salle de bain.

Je n'ai pas encore lu toute la bibliographie de Laurence Peyrin mais après la lecture de 3 de ses romans je suis sous le charme de sa plume à la fois légère et bouleversante .
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*****

A 17 ans, Madeline a commis l'irréparable : elle a tué sa meilleure amie. Aucun doute possible, elles étaient toutes les deux enfermées dans la salle de bain de leur ami, Dylan. Que s'est-il passé cette nuit là ? Madeline restera muette sur les raisons de son geste. Coupable, Madeline va écoper de 20 ans de prison. Enfermée au centre de détention de Bedford Hills, elle rejètera toutes les demandes de conditionnelles proposées par son avocat. Elle veut purger sa peine, payer de sa jeunesse la mort d'Estrella... Quand à 37 elle revient à la vie, le monde extérieur ne l'a pas attendu. Elle a tant de choses à découvrir, qui l'attirent autant qui la terrifient...

Je l'ai toujours clamé haut et fort, depuis Zelda Zonk qui m'accompagne chaque jour, que si vous n'avez jamais lu Laurence Peyrin c'est qu'il manque quelque chose à votre histoire de lecteur...

Ici, dans cette toute petite minute, Laurence Peyrin excelle encore. Totalement conquise par son écriture, elle nous entraîne dans son univers, aux côtés d'une héroïne bouleversante. Madeline est une adolescente au début du roman mais ses 20 ans de prison en font un être à part.
Si elle connaît la dure vie des incarcérées, les cohabitations hasardeuses en cellule, les détenues et leur passé, le monde extérieur est une découverte. Mais Madeline va s'accrocher, se protéger et enfin accepter d'être en vie...

Une toute petite minute prouve, même si cela n'était plus nécessaire, l'immense talent de conteuse de Laurence Peyrin. Un roman aux mots justes, forts et émouvants... À cette rédemption fragile et nécessaire pour avancer, pour se pardonner et pour briller encore un peu dans le ciel étoilé...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2021..
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Le 31 décembre 1995, Madeline, 17 ans, passe la soirée chez des amis avec sa meilleure amie Estrella. Cette dernière décède tragiquement sans autre témoin que l'adolescente qui plaide coupable pour la mort de son amie. En 2016, après 20 ans passés derrière les barreaux, Madeline retrouve la liberté et cherche à recoller les morceaux de sa vie. Elle a alors 38 ans.

Il aura suffi d'une seule petite minute pour qu'un destin bascule. Une seule petite minute, seule avec son amie dans une salle de bain... Mais que peut-il bien se passer en une seule petite minute ? Madeline ne le dira à personne, pas même à son avocat. Un silence qui lui vaudra 20 ans d'emprisonnement, une peine qu'elle estime avoir méritée.

Autant le dire immédiatement, j'ai été embarqué dès les premières pages dans cette histoire. Une histoire sur deux temporalités, qui nous permettent de suivre l'évolution de Madeline, de l'univers carcéral où elle entre à 17 ans, à son retour à la vie à l'âge de 38 ans.
Mais est il possible devenir femme dans l'univers fermé d'une prison ?
Comment reprendre sa vie quand elle a été interrompue durant 20 longues années.
Sur un fond d'événements qui ont réellement eu lieu, l'histoire d'un cheminement vers la résilience et la rédemption.

Avec des profils psychologiques fouillés et merveilleusement restitués, Laurence Peyrin possède une élégance rare pour nous mener sans brusquerie à la rencontre de chacun de ses personnages.
J'ai bcp aimé me balader dans les rues et les quartiers de New York, une ville animée que j'aime particulièrement, et décor de Miss Cyclone, un des précédents romans de l'auteure, que j'avais adoré.

Encore de belles retrouvailles avec une auteure dont je ne me lasse pas et qui me touche et m'emporte dans chacun de ses romans.
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Laurence Peyrin me surprend à chaque fois par la diversité de ses romans. Celui-ci est vraiment captivant. Jusqu'au bout on attend de savoir ce qu'il s'est vraiment passé ce soir-là, même si on s'en doute. J'ai aimé ce personnage qui veut aller jusqu'au bout de sa peine sans remise de peine parce qu'elle veut assumer ses actes, qu'elle ne se trouve pas d'excuses. le milieu carcéral féminin est bien décrit, le phénomène révoltant des meurtrières qui deviennent des stars de part les films ou les livres que l'on sort sur leur histoire.
La difficulté à la sortie pour se réinsérer dans une vie "normale". Tout ça décrit sans pathos ni drama, c'est écrit juste, ça touche. J'ai adoré, vraiment.
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Et voilà, j'ai attendu cette sortie pendant un an. Je l'ai eu entre les mains un peu moins de 48 heures. Et maintenant, c'est fini. C'est comme si, petite fille, j'avais eu un énorme cadeau à Noël, joué 2 jours avec, avant qu'on ne me le reprenne en me disant : “ça y est, le temps imparti est écoulé, rend-le maintenant!”.

Cette histoire n'a pas de fin, au contraire, la dernière page est un commencement. le début d'une autre vie qui pourrait être belle, réussie, heureuse. D'ailleurs, Laurence Peyrin, vous voulez bien nous la raconter? Vous avez tellement bien raconté celle-ci! Je vais demander à qui de droit de bien vouloir poursuivre le confinement, pour vous remettre dans la même ambiance et faire vivre Madeline encore un peu!

Trêve de plaisanterie… J'ai adoré tous les romans de l'auteure sans arriver à en mettre un en tête. Ils m'ont tous touchée pour plein de raisons différentes. Mais aujourd'hui je suis capable d'en mettre un tout en haut du podium : c'est celui-ci. Il est d'une finesse, d'une précision ; c'est fabuleux! La psychologie des personnages est tellement bien retranscrite qu'on croirait vraiment que l'auteure a passé 20 ans à Bedford Hills entourée de toutes ces prisonnières! L'analyse des émotions est d'une clarté admirable! J'en reste pantoise et j'en redemande bien entendu!

Je vais maintenant devoir m'armer de patience en attendant ma prochaine lecture de Laurence Peyrin, ça va être dur…

Quoi? Je ne vous ai pas parlé de l'histoire? C'est normal, elle ne se raconte pas, seule la romancière en est capable. Pour nous, simple lecteurs, elle se lit…
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Je ne connaissais pas cette autrice, et quelle belle découverte !
Une plume agréable qui nous attache à ses personnages et nous fait patienter jusqu'à la révélation de l'intrigue finale.
Les rapports humains, qu'ils soient familiaux, amicaux, amoureux, carcéraux, y sont traités avec beaucoup de justesse.
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[ une toute petite minute ]
de Laurence Peyrin .
éditions Calmann-Lévy .
::..
[ il a suffit d'une toute petite minute et la vie de Madeline a basculé ].
.
Les instants fragiles . le souffle qui manque . Les sensations de vertige . Les moments de faiblesse . La souffrance que l'on reçoit et qu'on rend aussi ...
.
[ Estrella veut dire étoile ]
.
[ tu veux que je te dise ... cette histoire c'est entre les deux filles et uniquement elles . Et si Madeline décide de passer un accord et de faire sa peine sans broncher, eh ben on ne saura jamais rien ...]
.
Un roman fort , bouleversant .
Les destins qui basculent .
Une leçon de résilience .
Une tempête de chagrin .
Et toute la force des sentiments .
.
Une belle lecture comme tous les livres de Laurence Peyrin , toujours des histoires passionnantes avec des personnages forts et des émotions intenses .
::..
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