Rome, fin juillet, 64 après J.-C : l'incendie fait rage et détruit la majorité de la ville… le jeune chevalier Gaius ne parvient à sauver son père Lucius des flammes et perd toute la fortune familiale puisqu'il choisit de rembourser tous les clients de son entreprise d'assurance plutôt que d'être un rat qui quitte le navire… Il ne lui reste plus qu'une masure et le vieil esclave africain Afer, mais comble de malchance il a aussi été dénoncé après avoir critiqué les vers de Néron l'empereur poète. Il a le choix entre l'exil et le cachot, mais en souvenir des services rendus par son père, le préfet du prétoire lui laisse une porte de sortie : à lui de retrouver ceux qui ont incendié sa villa d'abord, ceux qui ont incendié Rome ensuite ! Mais entre l'empereur taxé de folie des grandeurs, Tigellin son âme damnée prêt à tout et au reste et l'intégralité de l'aristocratie romaine qui n'hésiterait devant rien ni personne pour se débarrasser de l'un et de l'autre, les suspects ne manquent pas…
Bientôt c'est dans l'urgence qu'il doit enquêter : Afer et ses amis font partie de la première vague d'arrestation en tant que membre d'une mystérieuse secte appelée « chrétiens »… A lui de retrouver l'identité du possesseur de la bague ornée d'une salamandre dont le cadavre carbonisé a été retrouvé dans la villa de son commanditaire avant que ses complices ne le retrouve lui !
Dans ce 2e tome (en l'absence du mot « fin », je me garderais bien de le qualifier de dernier), Gaius poursuit ses investigations avec le soutien de
Sénèque, la protection de Curio un ancien prétorien dépressif et l'aide de Tonsor un barbier analphabète, et il est de plus en plus persuadé que son père était un espion (mais à la solde de qui ? et assigné à quelle mission ?)… Et il doit rapidement s'endurcir en développant un sang froid de salamandre, car il est pris entre le marteau et l'enclume puisqu'il se retrouve au beau milieu de la lutte de pouvoir que se Tigellin le Préfet du Prétoire, ancien favori de Néron, et
Marcus Cornélius Fronto le chef de la claque, nouveau favori de Néron… D'ailleurs j'ai bien aimé la vision de l'Empereur Néron : ici, il n'est ni fou ni faible, mais secret et soucieux de gérer au mieux le panier de crabes qui lui ont légués ses prédécesseurs de la dynastie julio-claudienne. Les derniers travaux sur la question montre que le Néron qui a été conspué n'était guère différent des très estimés empereurs du IIe siècle après Jésus-Christ : ce n'est pas l'institution impériale qui a changé, mais l'institution sénatoriales qui a cessé de se bercer d'illusions républicaines et de fictions augustéennes !
Bref j'ai beaucoup aimé le travail du scénariste de
Stéphane Piatzszek, dont j'ai envie d'explorer la bibliographie, qui se finit par un beau message humaniste : « il n'est nul besoin d'être chrétien pour être frères ! »…
Et est-ce que la série va se poursuivre avec Gaius comme nouveau « primus inter pares » des services de renseignements impériaux (la Salamandre au service de l'Aigle) ?… Oui, moi je le veux !!! ^^
Dans ma critique du tome 1 j'ai été séduit par les graphismes sans savoir quel artiste il fallait le plus remercier : ici, ils sont clairement moins aboutis, avec un charadesign fluctuant et des personnages qui changent de visages d'une planche ou d'une case à l'autre… C'est donc
Alessio Lapo qui apportait la plus value graphique du tome 1, puisque celui-ci n'a pas travaillé sur ce tome 2…
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