L'homme en gris

Dix millions d’anciens francs, je n’en revenais pas ! Qu’allais-je faire de tout cet argent ? Il n’était pas question de le dépenser.
En fille raisonnable qui connaît la valeur de l’argent parce qu’elle a eu bien du mal pour le gagner, je pensais qu’il fallait le placer, le faire fructifier peut-être. Pourquoi pas ? Je ne sais si c’est parce que je travaillais dans les diamants, mais il me semblait que les bijoux de prix représentaient un bon placement. Autour de moi je n’entendais parler que de joyaux de valeur fabuleuse. Des femmes élégantes qui se trouvaient dans « une mauvaise passe », comme elles disaient, venaient chez nous vendre des brillants et repartaient avec des chèques confortables.

Vous avez besoin d’une vie calme et paisible auprès d’un mari que vous aimerez et qui vous aimera. Une vie banale peut-être, ou tout au moins une vie qui semblera banale à ceux qui vous verront la vivre, mais qui vous conviendra et qui sera illuminée par l’amour de votre famille.

Un diamant pur et sans défaut est un capital qui ne se déprécie jamais, que sa valeur augmente au contraire.

Mais il ne servait à rien de se lamenter sur le passé. C’est vers l’avenir que je devais me tourner.

Venir à Paris pour y travailler est une chose et s’y sentir à l’aise en est une autre.