Trois fils narratifs dans cet épisode.
Des anarchistes londoniens. Un exercice grandeur nature aux US et une opération on triche au blackjack.
James est égal à lui-même, roublard, obsédé sexuel et compétent dans sa partie. Un épisode sympathique, amusant et entraînant. Rien à dire.
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Excellent !! Pour ma part je trouve que ce 10° tome est bien meilleur que le précédent, il est vraiment captivant, moi qui n'aimais pas beaucoup Dana, j'suis contente qu'ils ne soient plus ensemble !!!
J'adore l'instructeur Kazakov ! le black-jack, le comptage de carte, c'est fantastique, en plus l'auteur décris très bien !
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— Vous ne pouvez pas arrêter de jacasser une minute ? hurla Lauren Adams, treize ans, en plaquant ses mains sur ses oreilles.
Elle se trouvait dans sa chambre, au huitième étage du bâtiment principal du campus de CHERUB. Le lit avait été redressé contre le mur afin de ménager suffisamment d’espace sur la moquette pour disposer cartes, plans et schémas. Assise en tailleur, elle étudiait cette documentation en compagnie de six agents : Rat, son petit copain ; Bethany, sa meilleure amie ; Jake, onze ans, le petit frère de cette dernière ; Andy Lagan, meilleur ami de Rat ; Ronan Walsh et Kevin Sumner, deux garçons du même âge que Jake.
— Si on veut conserver une chance d’être sélectionnés pour l’opération de Las Vegas le mois prochain, on doit élaborer un plan sans faille et montrer de quoi on est capables lors de ce test de sécurité. Le CCTA est équipé des systèmes de surveillance les plus performants. On doit s’introduire au cœur du bâtiment et saccager la salle de contrôle.
Kevin examina les cartes d’un œil anxieux.
— Ça veut dire quoi, déjà, CCTA ?
— Centre de contrôle du trafic aérien, répondit Jake Parker. Suis un peu, sinon on ne s’en sortira jamais.
Bethany lui donna une claque inoffensive à l’arrière du crâne.
— Sois gentil avec Kevin. Il est encore petit.
— Eh, on a moins d’un an de différence, je te signale.
Rat soupira.
— Pitié, vous n’allez pas remettre ça, vous deux… Nom de Dieu, mais qu’est-ce que c’est que cette odeur ?
Tous les regards se tournèrent vers Ronan. C’était une vraie petite terreur qui faisait des étincelles sur le terrain de rugby et sur les tatamis du dojo, mais fréquentait rarement les cabines de douche. Il venait d’ôter l’une de ses rangers.
— Remets ça immédiatement, s’étrangla Bethany en secouant une main devant son visage. Depuis combien de temps tu n’as pas changé de chaussettes ?
— J’ai les yeux qui piquent, gémit Andy.
— Il y a même pas une semaine, dit Ronan en se contorsionnant pour enfouir son nez entre ses orteils.
— Arrête ça ! s’indigna Bethany. Tu n’es qu’un animal !
— Ça n’a rien de toxique, sourit Ronan en tendant le pied vers son interlocutrice. Ce sont juste des sécrétions naturelles.
Lauren se dressa d’un bond.
— Si tu ne remets pas cette botte immédiatement, on te traîne sous la douche, on te fout à poil et on te récure avec le balai des toilettes.
— Mmmh, quel programme, ricana Andy. Être déshabillé et lavé par deux jolies filles…
— Jolies ? Je ne vois pas de qui tu veux parler, dit Jake.
Lauren adressa aux garçons un regard si menaçant qu’ils se turent aussitôt. Ronan remit sa botte à contrecœur. En dépit du froid qui régnait à l’extérieur, Bethany ouvrit grand la fenêtre.
Lauren s’accroupit devant les cartes puis s’adressa à Jake, Kevin et Ronan.
— Personnellement, je n’ai plus grand-chose à prouver, dit-elle en désignant son T-shirt noir. Si on rate cette opération, ça ne changera rien à ma vie, mais si vous voulez que la direction vous confie des missions plus importantes, il va falloir vous bouger. Vous pouvez continuer à faire les cons, ou vous calmer et vous mettre sérieusement au boulot. À vous de choisir.
Les trois garçons baissèrent la tête en signe de soumission.
— Très bien, poursuivit Lauren. Comme je suis le seul T-shirt noir dans cette pièce, c’est moi qui dirigerai l’opération.
Ses coéquipiers observèrent un silence respectueux.
Rat leva la main.
— Oui ?
— De mon point de vue, il y a quelque chose qui cloche dans le plan que tu as proposé. Si Bethany et toi intervenez devant le centre de contrôle, ça veut dire que moi, Jake et les trois autres, on va se retrouver à l’arrière du bâtiment, face à six employés de la sécurité, sans aucune arme pour nous défendre.
— Ouais, il nous faut du matos, lança Jake. Des armes à fléchettes tranquillisantes ou des Taser, au moins.
— Vous n’avez pas lu l’ordre de mission ? soupira Lauren. Notre objectif, c’est d’évaluer le dispositif mis en place par la société privée chargée de la sécurité du CCTA. Si le gouvernement voulait prendre d’assaut le bâtiment, il enverrait un commando d’intervention tactique avec cagoules et fusil d’assaut. Nous serons habillés et nous comporterons comme des enfants ordinaires. Enfin, comme des petits voyous cherchant un truc à vandaliser pour tromper l’ennui… On aura le droit d’utiliser nos téléphones portables, point final. Ni talkies-walkies, ni micros espions, ni explosifs, ni pistolets à aiguilles. Bref, rien, sauf ce qu’on trouve habituellement dans les poches de gens de notre âge.
Bethany brandit son ordre de mission :
— Mais là-dedans, ils disent que les vigiles sont en relation permanente avec une unité de la police militaire prête à intervenir vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
— Et ils sont armés, eux, ajouta Jake.
— Lisez plus attentivement, insista Lauren. Cette unité d’intervention d’urgence est stationnée dans une base de la Royal Air Force, à huit kilomètres du CCTA. Tant que les agents de sécurité ne donneront pas l’alarme, nous n’aurons pas grand-chose à craindre, à l’exception de leurs matraques et de leurs bombes lacrymogènes.
— Nous n’avons aucune information sur ces vigiles, reprit Bethany. Va-t-on tomber sur des petits vieux à quelques mois de la retraite ou sur d’anciens membres des forces spéciales ?
Lauren haussa les épaules.
— Lorsque le CCTA entrera en fonction, il sera responsable des vols civils et militaires dans tout le Royaume-Uni. S’il était détruit par une bombe, par exemple, les avions tomberaient littéralement du ciel.
Ronan hocha la tête avec gravité.
— Alors, à moins que les mesures de sécurité n’aient été mises en place par des abrutis complets, il ne faut pas s’attendre à rencontrer une bande de boy-scouts.
— Pourquoi ne pas aller voir Dennis King pour lui demander davantage d’informations ? demanda Andy.
— Les tests de sécurité sont considérés comme des exercices sur le terrain, expliqua Lauren. King accepterait peut-être de nous refiler des tuyaux, mais nous sommes censés établir un plan basé sur les informations figurant dans l’ordre de mission. Ce n’est qu’à ce prix que vous pouvez espérer recevoir une appréciation favorable.
— Je sais ! s’exclama Rat en frappant dans ses mains. Il nous faudrait des lance-pierres !
— Pardon ? s’étonna Lauren.
— Ça fait partie des objets qu’on pourrait trouver dans nos poches sans nous soupçonner de faire partie d’un réseau d’espionnage. J’en avais un quand je vivais à l’Arche, en Australie{2}. Quand je m’ennuyais, je me planquais à la sortie des tunnels et je tirais sur les adeptes sans me faire repérer. J’ai corrigé un paquet de crétins avant de me faire attraper par Georgie. Je te raconte pas la correction qu’elle m’a mise…
— C’est une bonne idée, sourit Lauren.
— Moi aussi, je sais me servir d’un lance-pierres, intervint Jake. C’est avec ça que je chassais les écureuils dans les bois, à l’arrière du campus.
Lauren n’avait jamais aimé Jake. Et, en tant que végétarienne et sympathisante de la cause animale, elle était profondément choquée par cette révélation.
— Pardon ? s’exclama-t-elle. Peux-tu me dire ce qu’ils t’avaient fait, ces écureuils ?
— Ça date de l’époque où je vivais au bâtiment junior, quand on allait camper en forêt. Je ne ferais plus une chose pareille.
— Les garçons… soupira Bethany. Je crois qu’ils passent tous par une phase meurtre et incendie volontaire, à un moment ou à un autre.
— C’est complètement sexiste, comme propos ! s’indigna Rat. Si je me permettais de balancer de telles généralités sur les filles, qu’est-ce que je me prendrais !
— Moi, j’aimerais bien foutre le feu à des trucs, interrompit Ronan, l’air rêveur.
— Silence, vous tous, intervint Lauren en claquant dans ses mains. Peut-on rester concentrés sur le test de sécurité ? Il y a des lance-pierres à l’armurerie. Si vous pensez vraiment qu’ils pourraient être utiles, je suis partante.
— Ça fait longtemps que je n’ai pas tiré avec ce truc, dit Rat en jetant un coup d’œil à sa montre. Il nous reste deux heures. Je crois qu’on devrait en profiter pour s’entraîner.
— On pourrait aller au lac et faire un carton sur les canards, ricana Jake.
— Ça ne me fait pas rire, gronda Lauren. Si je surprends l’un de vous en train de faire souffrir un animal, je lui appliquerai un traitement identique. C’est compris ?
— Les canettes de Coca vides font d’excellentes cibles, dit Kevin, qui s’efforçait de rester constructif.
Jake hocha la tête.
— Ça me convient, du moment qu’on m’autorise à y dessiner un écureuil.
— Bon, conclut Lauren, sourde à cette énième provocation. Revoyons le plan une dernière fois. Je veux que vous connaissiez votre rôle par cœur. Ensuite, vous irez faire mumuse avec vos lance-pierres.
Sans trop savoir pourquoi, Bethany ramassa le seau puis le plaça sur la tête de la femme. A ses yeux, les « Oh mon dieu étouffés » et les vaines tentatives de sa victime pour se libérer étaient absolument hilarants. Elle s’empara d’un marqueur posé près du panneau de contrôle puis traça un smiley sur le récipient en plastique.
Lorsqu’elle aperçut le dessin, Lauren fut prise d’un fou rire incontrôlable.
- Je crois que je vais mourir, bredouilla-t-elle, le visage baigné de larmes. Je ne peux plus respirer.
- Je suis vraiment une saleté, lança Bethany, hilare, en fixant le seau sur la tête de sa victime à l’aide du ruban adhésif.
- Tu ne peux pas la laisser comme ça, gloussa Lauren. Il faut qu’elle puisse respirer. En plus, si ça se trouve, elle est enceinte ou asthmatique…
- Rabat-joie, répliqua Bethany.
Un épi de maïs atteignit Kazakov à l'arrière du crane. Lorsqu'il tenta de faire volte-face, Meryl le poussa vers la porte.
_ Connards de Yankees, gronda l'instructeur.
_ La ferme, répliqua le chauffeur du car. Encore un coup comme celui-là, et vous finirez le trajet à pied.
Mac fut le dernier à quitter le restaurant.
_ Vous êtes complètement malades, ma parole ? tempêta-t-il. C'était quoi votre idée ? Vous attaquer seul à quarante soldats professionnels ? Le plus étonnant, finalement, c'est que cette femme ait été la seule à sortir un flingue !
_ Je les déteste ! hurla Kazakov. Ils ont tué mon frère et m'ont piqué trois mille dollars !
_ Allons, vous êtes un grand garçon, maintenant, ironisa Meryl. Vous n'auriez pas dû jouer davantage que vous ne pouviez perdre.
James s'assit à côté de Bruce. Il ouvrit sa boîte en polystyrène, en sortit les restes de son steak et y mordit à pleines dents.
_ Mmmh, c'est délicieux, plaisanta-t-il. Je propose qu'on retourne dans ce restau, sur le chemin du retour...
- Cette petite ordure est mieux équipée que nous, dit-elle en fixant les grenades à la ceinture de son short.
- Passe-m’en une, dit Sahlin.
Lorsque le caporal Jone lui eut lancé l’un des engins explosifs, elle la fit danser devant les yeux de James avant d’en ôter la goupille avec les dents.
- Je t’avoue que je l’ai un peu mauvaise, beau gosse. A cause de toi, la plupart de mes frères et sœurs d’armes sont malades à crever, et ça me met de mauvaise humeur.
Sur ces mots, elle glissa la grenade dans le pantalon de James, puis jeta son sac sur l’épaule.
- Bonne nuit, et éclate-toi bien ! lança-t-elle avant d’éteindre la lumière et de claquer la porte derrière elle.
- Sale truie ! hurla James.
Plongé dans l’obscurité absolue, il roula sur le flanc, sauta de la table et sautilla en vain pour essayer de se débarrasser de la grenade. Dix secondes plus tard, tout au plus, l’engin exploserait dans son jean.
La série de l'auteur de CHERUB, Robert Muchamore.
Jay, Summer et Dylan ne se sont jamais rencontrés. Pourtant, ils partagent le même rêve de gloire. le premier ne vit que pour son groupe de rock. le deuxième possède une voix à couper le souffle. le troisième a de la musique plein la tête et des mains de virtuose.
La musique était leur passion, elle va devenir leur combat.
En partenariat avec NextPlz et OuïFM.